Je transforme l'attente en jeu, comme si on s'imposait une frustration délibérée en espérant que ça l'aide à patienter. Je sais combien elle a été déçue de mon attitude en son absence, de cette mise en danger perverse aux détours d'étreintes clandestines sans protection. Et aujourd'hui encore, l'utilisation des capotes n'a de cesse de lui rappeler qu'elle m'a perdu durant ces jours où elle est partie, mais également pour moi qu'elle m'a laissé aller dans d'autres bras. J'ai hâte aussi qu'on oublie tout ça. Un sourire fleuri sous sa bouche, mais j'ai le regard un peu trop grave "j'espère bien que tu vas compter les heures !"

Je me cale contre elle, entravant les mouvements de son poignet sur ma queue, qui de toute façon se sont ralentis. Je n'ai aucunement l'intention d'aboutir ainsi, ayant d'autres projets et tenant à me ménager. Je veux juste profiter de la sensation agréable de sa main m'enserrant et de son corps jouissant contre moi. Je pousse le gode en elle, rallume les vibrations, va-et-vient en alternant le rythme autant que les mouvements. C'est l'avantage avec cette queue mobile, on peut exploiter de nouveaux angles, de nouveaux mouvements, aller plus profond et je ne m'en prive pas. Je l'encourage d'une voix grave, la félicite, la couvre de compliments graveleux. J'ai glissé une jambe entre les siennes et je m'active d'abord en douceur puis plus rudement jusqu'à ce qu'elle soit obligée de s'accrocher à moi et jouisse sous l'action conjuguée des vibrations et de la pénétration.

Je retire le gode et le pose sur le rebord du jacuzzi pour saisir le visage de Nina et venir embrasser sa bouche haletante. "C'est très bien mon amour" Je retire sa main de mon sexe signifiant par là que je ne veux pas jouir ainsi, et je me contente de prendre Nina dans mes bras pour la cajoler dans un câlin post-sexe.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je n'ai pas le réflexe d'étouffer mon cri contre sa bouche et si les voisins ont leurs fenêtres ouvertes, ils m'ont entendue à coup sûr. Cela dit vu la maison dans laquelle nous sommes, ils doivent y être habitués. Je ne pense pas à lutter lorsqu'il dégage ma main de sa queue et je m'accroche à ses flancs tout en essayant de reprendre mon souffle. Sa façon de me féliciter me tire un ronronnement de contentement, rien ne m'importe plus que de lui plaire. Le front posé contre son torse, je profite des dernières vagues de chaleur qui me secouent encore, faisant palpiter mon sexe, crispant mon ventre. Il me serre dans ses bras, me laissant le temps de redescendre de cette fulgurante explosion de sensations, et je finis par relever le nez vers lui, mon menton appuyé sur son torse. Un mince sourire éclaire mes traits, illumine mon regard et j'attends qu'il se penche sur moi pour m'offrir sa bouche, à laquelle je noue la mienne dans un baiser voluptueux. Contre mon ventre, je sens sa queue encore dure mais puisqu'il m'a poussée, je ne fais pas le moindre geste pour le reprendre dans ma paume. Je me presse seulement un peu plus fort contre lui. Et si on sortait de là...? La chaleur dans le jacuzzi devient étouffante, même pour moi, et je n'ai pas envie de le laisser dans cet état.

J'adore ce moment après l'amour, quand Nina se blottit contre moi, encore soupirante de l'orgasme. Je déplace ses cheveux mouillés, pour embrasser son cou et ses épaules et je chuchote des mots d'amour dans le secret de sa peau.

Je ne me fais pas prier pour sortir de l'eau, la chaleur est infernale mais je constate que dehors aussi. Je trouve les serviettes dans un banc-coffre et en offre une à Nina avant qu'on n'aille dans la maison, où il fait beaucoup plus frais, Dieu merci. J'ai beau encore bander, je ne suis pas pressé, les précédentes étreintes m'ayant déjà suffisamment rassasié pour que je puisse jouer avec le désir et attendre. Je récupère quand même le sac et les jouets. "On va dans le grand lit au miroir ?"

Dans cette pièce, le lit est placé derrière un mur sur lequel un large miroir est accroché. Avec les stores, l'ambiance est étrangement douce en cette chaude après-midi, contrastant avec les objets très bdsm du reste de la pièce. Je soupire de bien-être en m'allongeant dans le lit. Il fait vraiment plus frais ici et ça fait du bien ! Je m'allonge sur le ventre, rampant vers Nina pour appuyer mon menton sur elle dans un geste réclamant des câlins tendres "Alors t'en pense quoi du nouveau jouet ?"

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je m'enveloppe d'une serviette pour me sécher rapidement, mais je ne la garde pas autour de moi, il fait bien trop chaud pour ça. Tu sais, on n'a pas cherché où c'était, mais sur le site c'était écrit qu'il y a la clim à l'intérieur. Je suis sûre qu'on doit pouvoir trouver les télécommandes quelque part, il fait vraiment chaud l'après-midi. Autant la nuit on pourra se contenter de dormir les fenêtres ouvertes, autant la journée je pense qu'un peu de climatisation ne ferait pas de mal ! Je vérifie que Buba va bien, en fait elle dort toujours, sans doute assommée par la chaleur à laquelle elle n'est pas habituée, et je le suis jusqu'à l'étage pour qu'on regagne la grande chambre BDSM. En-dehors de la cage dans le mur qui me fait froid dans le dos, je trouve l'ensemble bien pensé. Surtout la baignoire juste à côté du lit et devant la fenêtre, ou encore le miroir qui fait face à la balancelle. Tout est fait non seulement pour jouer, mais pour se voir jouer en prime.

Comme lui, je m'affale dans le lit avec délice, poussant un long soupir de bien-être. Je souris tendrement à sa façon de venir poser son menton sur mon ventre, et je tends aussitôt la main vers lui pour la glisser dans ses cheveux dans un geste amoureux qui accélère les battements de mon cœur. Dieu que je l'aime. Depuis qu'on s'est retrouvés je me fais la même réflexion chaque fois que je pose les yeux sur lui. J'en pense qu'il est vraiment très bien... Mais je préfère quand même tes doigts... Ou ta bouche. Ou sa queue, tant qu'à faire. En fait c'est un bon palliatif s'il est fatigué mais honnêtement je ne pense pas qu'on s'en servira très souvent. Pas sur moi en tout cas. Je souris un peu plus, glissant mes doigts sur sa joue. T'es beau.

"ah c'est pour ça qu'il fait frais dedans ! Le proprio a du la mettre avant qu'on n'arrive. Je regarderais si la commande est pas dans le salon..." Nous ne sommes que très vite passés, attirés par les autres pièces plus excitantes, il faut bien le dire. Celles qui ont retenues étant la chambre mauve et celle où nous sommes à présent. Et, ma tête posée sur son ventre, mon regard dans le sien, ses mains me papouillant les cheveux, je suis heureux comme jamais. "Je manque un peu de pratique mais tu verras, je suis sur que ce sera pas mal des fois. Et puis tu peux tout avoir, mes mains, ma bouche, le jouet..." Il n'y a pas de choix à faire. D'ailleurs je confesse. "J'aimerais assez bien te voir l'utiliser sur toi, juste pour me rendre compte de ce que je dois faire bien sur. "

J'ai un sourire en coin, avant de secouer tout doucement la tête négativement, la reprenant silencieusement, mon regard adouci posé sur elle. Pas beau, elle sait bien que je ne suis pas beau, que beau c'est pas viril. "où est-ce que tu m'emmènes ce soir ? Le quartier français ? Tu sortais là-bas avant ? Je ne veux pas aller dans un piège à touriste." Non, je veux marcher sur ses pas. Je crois qu'elle commence à le comprendre non ?

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​La climatisation est très bien réglée en tout cas, de sorte qu'il fasse bon à l'intérieur mais pas du tout froid, je n'ai pas soupçonné la clim d'ailleurs, j'avais oublié qu'il y en avait une. C'est seulement la chaleur insoutenable à l'extérieur qui me l'a rappelé. Mais c'était déjà très bien mon amour, c'est pas ce que j'ai voulu dire... Il sait bien que je ne simule pas avec lui, et il m'a bien sentie jouir entre ses bras, c'est qu'il ne s'est pas si mal débrouillé avec le jouet, non ? En plus d'être complètement exhibitionniste, tu donnes dans le voyeurisme en fait...? J'aurais dû m'en douter. Je roule des yeux, amusée et pourtant je promets : Je te montrerais comment je l'utilise, mon amour. Il m'a appris à aimer ces jeux-là. J'étais au départ terriblement réticente pourtant, gênée aussi, mais il a bien rapidement abattu toutes mes défenses et je n'ai plus peur de me dévoiler à lui désormais.

Sa façon de nier me fait sourire et je secoue la tête à mon tour, aussi bornée qu'il peut l'être. Si, t'es beau, à me damner. J'ai l'impression de ne plus savoir respirer dès que je pose les yeux sur toi. N'a-t-on pas parlé de cette lettre qui listait toutes les choses que j'aime chez lui ? Et du fait que je devrais les exprimer à voix haute au lieu de les écrire ? C'est ce que je m'emploie à faire, me montrer plus démonstrative, en suivant son exemple. C'est lui qui m'apprend tout ça. Je tends les bras pour qu'il remonte un peu, sa tête contre ma poitrine pour que je puisse l'enlacer, le serrer contre moi. Tu crois vraiment que je t'emmènerais dans les pièges à touristes, mon amour ? Non, dans le French Quarter il y a aussi des coins vraiment bien, et oui c'est là-bas qu'on sortait, je te montrerais. Ma main glisse dans son dos en une caresse plus appuyée où je pétris sa peau brûlante, avide de contact. Y a même un bar dont je connaissais bien la gérante... Je ne sais pas si elle bosse encore, on ira voir.

J'ai un léger rire quand elle semble défendre ma technique ! Je ne suis pas vexé ou inquiet, et si je cherche à m'améliorer, ce n'est que pour lui plaire et lui procurer le plus de plaisir possible. J'ai la rendre folle de désir. J'aime aussi quand elle s'abandonne sans restriction à moi, que ce soit dans une étreinte ou à mon bon plaisir, comme la mater, ouai. "Tu sais bien que j'ai tous les vices srce moje... et j'adore te voir jouir"

Je finis par sourire de son entêtement - moi je suis persuadé qu'elle doit avoir du sang slave pour être aussi bornée ! Pas possible autrement ! "Je ne suis pas beau, je suis viril, t'as oublié ?" Je la taquine avec un sourire amusé et aigu de loup joueur, m'abandonnant à ses caresses. Je me retrouve le nez contre ses seins d'une douceur à me damner. Je hume son odeur, frottant ma joue rapeuse à sa peau si légèrement halée. Mon visage s'éclaire quand elle promet qu'on va aller dans un bar qu'elle fréquentait "Ah ! Super ! C'est quoi qu'ils boivent ici ? Du rhum ? "

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Prise d'une brusque bouffée de romantisme, je l'enlace plus fort en promettant : Alors ça tombe très bien, parce qu'on a toute la vie pour exploiter tes vices tous les deux, moja duša. J'ai vraiment la sensation d'une nette amélioration depuis notre retour de Savannah, et ça n'a rien à voir avec les fois précédentes. Non parce que cette fois je sais qu'on a crevé l'abcès, qu'on a dit tout ce qu'on avait à se dire, qu'il n'y a plus d'amertume entre nous, de secrets ou de non-dits. Je ne dis pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais on a chacun reconnu nos fautes, nos manquements, on sait ce qui a blessé l'autre, ce qui le blesse encore et on fait de réels efforts pour arranger les choses. Je sens qu'on est sur la bonne voie pour se réparer vraiment, et j'espère qu'on pourra rapidement arrêter nos traitements. Je sais bien que Slavenko prend surtout le sien à cause de ses problèmes familiaux et de ce qu'il a fait, mais j'espère être bientôt en mesure de l'aider suffisamment pour qu'il n'ait plus besoin de ces palliatifs. Et surtout, j'arrive de nouveau à me projeter avec lui dans le futur, je peux même nous imaginer ensemble dans plusieurs années, et ça me fait un bien fou.

Pourquoi ce serait forcément incompatible ? Tu peux être beau et viril. Et c'est d'ailleurs exactement ce qu'il est, il est à la fois beau et viril, et même mignon parfois ouais, quand il a sa joue posée contre ma peau comme ça et qu'il se laisse papouiller comme un pacha exigeant. Eh, tu verras ce soir ! Si tu poses toutes les questions en avance, t'auras plus rien à découvrir ! Un peu de patience mon ange ! C'est vrai quoi, je ne vais pas tout lui révéler, sinon on aurait pu mater un film sur la Louisiane sans faire le voyage, non ? Mais t'en fais pas, on trouve aussi de la vodka et t'as même le droit d'en boire.

"ha ha, sur qu'on en a pour une vie entière ! Ta faute srce !" Bien sur que c'est sa faute, elle a un tel sex-appeal que dès le premier soir elle a suscité des tas d'envies en moi. C'est forcément sa faute puisque avant elle, je me suis contenté trente-huit ans (enfin moins, il faudrait compter à partir de l'adolescence ha ha) durant d'exutoires rapides.

Je me penche et mordille son ventre parce qu'elle m'engueule gentiment, à quoi je ne réponds rien qu'un soupir ronchonnant, heureux de lui plaire au fond, fusse en étant beau ! "Mais je ne fais que des suppositions zlato ! Je dis rhum parce que tu m'as dit que c'était créole. Mais ils sont français aussi, ça pourrait être du vin. Du champagne !" De toute façon, avec mon traitement, je bois beaucoup moins qu'avant, il apparait que ça fait pas bon ménage, surtout pour le sexe et je veux être à la hauteur de ses attentes et de cette maison ! D'ailleurs à ce sujet. Je me dégage doucement en lui faisant amorcer une roulade qui la met sur le ventre, nez vers la vitre. Je ramène se bras sur le matelas, au dessus de sa tête, et j'embrasse sa nuque tendrement. "Bouge pas, srce, je vais te faire un massage avec la nouvelle huile qu'on a acheté....chocolat, c'est ça ?" Je me redresse assis sur ses cuisses pour me pencher et attraper le sac d'où je sors le flacon, mais aussi un plug anal.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Ma faute ? Comment ça ma faute ?! Je ne vois absolument pas ce dont il veut parler, et c'est vrai en plus ! Moi je n'émettais qu'une remarque romantique sur le fait qu'on restera ensemble pour toujours, remarques qui lui sont d'ordinaire réservées. Il n'empêche que si je dois nous imaginer vieux -ce que j'ai encore du mal à faire par contre parce qu'il me paraît évident qu'on crèvera avant d'être vieux- je n'imagine pas qu'un jour notre vie sexuelle s'affadisse voire disparaisse. Déjà parce que j'aurais toujours quatorze ans de moins que lui, ce qui fait que je serais forcément en meilleure forme quoiqu'il advienne, ensuite parce que les progrès de la médecine font que je serais ravie d'aller moi-même lui acheter les pilules du bonheur qui lui permettront de contenter son insatiable femme !

Je gronde de rire quand il mordille mon ventre, et pourtant je me tends vers lui pour qu'il continue. N'essaie pas deviner, tu verras ce soir. Je te ferais goûter tous les cocktails les plus étranges ! Et tu seras obligé, pour me faire plaisir. Je bats des cils, tout en sachant pourtant pertinemment que j'ai déjà gagné. Je couine de surprise quand il me fait basculer sur le ventre, remontant mes bras dans un geste qui allume aussitôt un incendie dans le creux de mon ventre. Je ne vois plus ce qu'il fait, et donc ce qu'il prend dans le sac de jouets, mais mon attention est toute entière tournée vers lui. Un massage ? Tu crois que j'ai été assez sage pour mériter un massage...?

"ta faute ouai, tu m'as rendu insatiable. Tu m'as contaminé..." Elle affole ma libido. Je ronronne la voix basse, vibrante, pleine de promesse. "tu sais bien que je fais toujours tout pour te faire plaisir." même boire des cocktails trop sucrés, si ça lui plait.

"Je sais pas si tu as été assez sage mon ange, mais moi oui, alors bouge pas que je m'occupe de tes p'tites fesses en leur parlant. Je crois bien qu'elles se sentent délaissées les pauvrettes. Je vais m'occuper d'elle. Mais oui, tu auras aussi un massage. Du dos, des épaules, de la nuque..." Pourtant, n'en déplaise à Nina, le plug est pour moi. On en a acheté un noir, sobre, parce que je me voyais mal avec une queue de lapin ou un cristal de Swarovski planté dans le cul ! Il parait que ça décuple l'éjaculation, je ne vois pas trop ce que ça veut dire alors autant essayer. Avec l'huile lubrifiante, j'ai facile de le mettre. C'est plutôt agréable une fois la première sensation d'inconfort passée. Mon érection qui fluctue depuis le jacuzzi s'en trouve presque aussitôt affermie.

Je chauffe l'huile de massage dans mes mains, elle est compatible avec les capotes, vous pensez bien que j'ai vérifié ! Je pose mes mains lubrifiées sur les épaules de Nina, amorçant un large mouvement circulaire. Je me suis assis sur ses cuisses, ma queue reposant sur ses fesses. Si je lève les yeux, je me vois dans le miroir. Je croise le regard de Nina et lui souris.

​J'éclate de rire en secouant la tête. Contaminé ? Non mais je rêve ! Je te signale qu'avant de te rencontrer je devais baiser une fois par mois à tout casser. Bon, je parle de la partie post-Louisiane, bien entendu... Et encore une fois par mois je suis large, c'était moins que ça mais je ne voudrais pas avoir l'air trop en-dessous de son propre seuil, je suis sûre qu'il allait aux putes au moins une fois par semaine. Au moins ! Je ronronne de contentement quand il accepte d'avance de goûter à tous les cocktails que je voudrais, je crois que je commence finalement à bien aimer le fait qu'il veuille absolument tout découvrir de mon passé, ça n'a pas que des inconvénients...

Je plisse les yeux d'amusement, parce que c'est lui qui a été sage mais c'est moi qui ait droit à un massage, drôle de récompense qu'il s'octroie. Cela dit je ne dis rien, je ne tiens pas à ce qu'il change d'avis, j'ai trop envie de sentir ses mains courir sur ma peau. Je pose mes avant-bras sur le matelas pour pouvoir me redresser légèrement et poser mon menton contre mes mains, ainsi je peux le regarder dans le miroir, et je cligne des yeux en le voyant prendre le plug anal... Pour se le mettre lui-même ! Je proteste : Eh, ça devrait être à moi de jouer avec ça normalement... Non pas pour le porter moi-même, mais bien pour le lui glisser. C'est toujours toi qui joue... Je renchéris dans une moue boudeuse avant de me laisser aller dans un long soupir parce que ses mains qui pétrissent mes épaules dénouent brusquement des tensions dont j'ignorais l'existence.

"Je te bats, je baisais moins que ça..." Nina oublie souvent que j'étais en taule avant de la croiser. Neuf ans ! Et comme je n'avais pas de "pute" attitré, hé bien, je n'avais pas une vie sexuelle débridée ! A ma sortie, j'ai certes rattrapé un peu mon retard, mais rien de folichon... Je bossais beaucoup pour le Klan, avide de faire mes preuves, et je ne consacrais pas trop de temps à la bagatelle. "en plus je te crois pas, tu es bien trop sexy pour ne baiser qu'un fois par mois, zlato moje !"

Je comprends de travers sa protestation
"Quoi ? hé mais non, tu as eu le gode vibrant, ça c'est pour moi et arrête de râler ou je te donne la fessée à la place du massage !" Ce que je n'ai jamais réellement fait, quelques claques bien senties parfois dans l'acte (et c'est venu très tard dans notre relation !) mais les jeux SM ne sont pas vraiment mon truc, aussi la menace reste creuse.

Je masse lentement ses épaules et ses bras, qui ainsi repliés me donnent latitude à les pétrir. Je m'attarde dans un mouvement doux sur sa nuque, sans trop forcer, et je descends le long de son échine serpentine qui frémit à mon passage. Je suis fasciné par les frémissements de sa peau, et sa texture sous mes doigts. Je me repais de ces gestes, la masser, la pétrir, remettant de l'huile chocolatée à loisir. Je l'idolâtre Nina quand je la touche comme ça et ça se lit sur mon visage émerveillé, et pourtant sérieux à l'extrême. "ti si lepa". C'est une religion que je pratique sur son corps, ma religion, adorant ma déesse à la peau d'albâtre. De l'indexe je suis un instant la trace de bronzage avant de reprendre mes petits flétrissements du bout des doigts, comme un chat qui pougne. Puis mes paumes étirent lentement et doucement sa peau avant que je ne la relâche et ne reprenne du début.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Qu'est-ce que le fait d'être sexy a à voir avec ça ? Je secoue la tête. C'est pas parce que je plais aux mecs que j'ai forcément envie de coucher avec eux. Et en l'occurrence, quand il est entré dans ma vie je reprenais une vie sexuelle active depuis quelques mois seulement. Avant ça je sortais d'une longue période d'abstinence. J'ai trop été forcée pour que le fait qu'on me trouve sexy soit une raison suffisante à passer à l'acte ! Je t'assure que j'avais pas une vie sexuelle si mouvementée avant de te rencontrer... Enfin, disons plutôt qu'elle recommençait tout juste à l'être et qu'il est brusquement entré dans ma vie, balayant tous les autres sur son passage. Dès la seconde où il a posé la main sur moi dans cette ruelle, plus personne ne m'a touchée.

Je fronce les sourcils en secouant la tête, amusée par sa méprise. Je sais bien que c'est pour toi ! Mais c'est moi qui aurait dû m'amuser avec ce jouet... Sur toi. C'est ça que je voulais dire, je ne réclamais pas le plug anal ! Contrairement à ce qu'on pourrait croire je peux très bien me passer de sextoys, surtout quand je suis dans ses bras. J'arque un sourcil face à sa menace, une moue amusée aux lèvres. On est dans la chambre parfaite pour la fessée, mon amour, ça tombe bien. Je ne crains pas qu'il passe à l'acte, pas violemment en tout cas, il ne m'a jamais fait mal de cette façon, je ne sais pas si c'est à cause de ses antécédents violents sur moi ou bien à cause de mes antécédents au Manoir. Je n'ai jamais trop cherché à analyser.

Son massage me fait soupirer de bien-être et si je ne ferme pas encore les yeux, c'est seulement parce que le spectacle de son air concentré est bien trop jouissif pour que je me résolve à m'en passer. Il a une façon de me toucher qui m'émeut toujours prodigieusement et dont je ne me lasserais jamais. Le jour où il me caressera distraitement, sans trop y faire attention, je saurais qu'il se passe quelque chose de vraiment grave entre nous. Je souris en rougissant légèrement à son compliment et je me démanche le cou pour réclamer tout bas : Poljubi me... Quoi ? Je m'entraîne depuis des mois !