Je soupire quand elle glisse le long de mon corps, j'écarte les jambes, me livre sans pudeur, avec impatience. Le désir déjà renait de la savoir docile, à s'occuper de moi, ou est-ce moi qui suis docile. Je ne sais plus et je m'en moque. Une main s'enroule autour de ses cheveux, l'autre se pose sur sa tête et son cou, sans contrainte, juste pour sentir ses mouvements. Je tressaille, déjà à bout de patience, exhalant mon plaisir en soupirs sonores, en gémissements indécents. Les yeux clos j'imagine sa langue sur mon gland, bon sang, comme j'ai hâte de refaire mes examens, en espérant que tout sera ok, sinon je me flingue ! Je ne peux pas imaginer une vie entière à devoir se restreindre de cette façon aussi inhumaine ! Bon je sais que c'est entièrement ma faute mais quand elle m'a quitté, je m'en foutais bien de vivre ou mourir, de chopper une merde qui me condamnerais, à quoi bon faire attention quand votre raison de vivre s'est tirée en vous laissant une lettre disant que vous la tuez à petit feu ? Je n'étais pas dans les meilleures dispositions d"esprit qui soit.

E brusquement je cesse de penser à un mouvement plus marqué, mon esprit se délite et mon corps se cambre, avide. Mes mains se crispent dans ses cheveux et mon bassin se met en branle pour rechercher le plaisir plus fort, jusqu'à l'aboutissement.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Ainsi agenouillée entre ses cuisses, je dois vraiment me faire violence pour ne pas juste venir le prendre dans ma bouche. Je sais que dans l'état d'esprit où il est, il se laisserait faire, je suis sûre que je saurais trouver un moyen de l'empêcher de me repousser. Mais je me restreins, parce que je sais qu'il culpabiliserait trop de s'être laissé aller et qu'on se retrouve tout juste, je ne veux pas tout gâcher une nouvelle fois. Alors seul mon poignet s'active autour de sa queue, ma bouche occupée à mordre son ventre, lécher sa peau, glisser plus bas pour sucer ses couilles sur lesquelles je glisse mes lèvres avec une avidité sans cesse renouvelée. Je suis attentive à ses réactions et pourtant tous mes gestes sont instinctifs, je n'ai pas besoin de réfléchir, de chercher à contrôler quoi que ce soit. Quand je le sens qui tressaille, se tend plus fort, je me redresse, reviens sucer son ventre pour qu'il se répande sur mes seins, ma gorge, en longs traits blancs et chauds qui me font trembler de contentement animal.

Son sperme sur ma peau apaise déjà un peu ma frustration et je remonte pour me laisser tomber sur le dos à ses côtés, encore légèrement à bout de souffle, le cœur battant à tout rompre. Il reprend ses esprits quand je viens me coller à lui, sans me soucier de le souiller lui aussi, j'ai trop besoin de ses bras, de son contact, de sa chaleur pour faire attention à ce genre de détails. Je m'enfouis contre lui, brûlante et pourtant encore avide de sa peau.

Il y a un plaisir indicible, très animal ou pervers je ne sais pas trop, à jouir sur sa peau. Le fait qu'elle m'y autorise, qu'elle se livre à moi sans pudeur, le fait que nos odeurs se mélangent aussi, j'y ai toujours été particulièrement sensible. J'aime quand sa peau blanche est souillée de mon sperme, quand elle revient s'écraser sur moi, nous maculant tous les deux. Je ne me l'explique pas, c'est comme ça. Je m'écrase contre elle, nos peaux chaudes et moites, et ma bouche trouve aussitôt la sienne pour un langoureux baiser qui prolonge l'extase pure qui me secoue en encore. Je suis enfin apaisé, baignant dans une béatitude parfaite. C'est une longue décharge des tensions qui m'animent depuis plusieurs jours, des frustrations aussi quand mon corps endormi ne voulait pas répondre à mes envies ou à l'inverse quand c'est ma tête qui étouffait mes besoins physiques !

Je ronronne de plaisir, voix grondante et basse, soupirante "volim te, volim te" Je mange son cou de baisers furieux, pétris sa peau avec délectation, reviens bécoter tendrement sa bouche, en pleine crise d'adoration qui se traduit par des envolées de bouffées d'émotions puissantes. "ti si moja, ti si moja, moj andjeo i ti si divna, tako divna"

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je reste collée à lui sans me soucier de la transpiration qui nous colle à la peau, de la température étouffante de la chambre. Ma bouche reviens sans cesse chercher la sienne, en baisers langoureux, voluptueux qui me font perdre le souffle et que je cherche pourtant à prolonger, inlassablement. Chaque fibre de mon être vibre de contentement, de satisfaction primale quand il me déclare sienne, encore, à l'infini. Mes doigts cherchent les siens, s'y nouent et je guide sa main entre mes cuisses dans une supplique muette, mon corps se tendant vers le sien, ondulant contre sa paume. Moi aussi je le veux encore, la tension n'est pas redescendue, pas tout à fait en tout cas et je m'accroche à lui pendant qu'il me caresse pour me mener à l'orgasme, sans me faire languir. Je ne supporterais pas qu'il me fasse languir maintenant.

Je retombe enfin sur les draps, épuisée, vidée mais surtout rassasiée pour l'instant, apaisée parce que j'ai la certitude qu'on s'appartient toujours. Les yeux clos, j'essaie de reprendre conscience de la réalité, et la chaleur se rappelle enfin à moi. Je propose d'une voix rauque : Et si on allait essayer la piscine ? Je ne serais vraiment pas contre le fait de me rafraîchir un peu, je meurs de chaud.

Son corps vibre contre le mien, avide, et je ne suis que trop heureux de lui accorder la délivrance, de la faire jouir de mes mains, mon corps pressé contre le sien, la tenant fermement dans mes bras. Dieu que c'est bon !

Je finis par acquiescer à sa proposition, me faisant violence pour m'extraire de ce lit trop doux quand mes yeux se seraient volontiers fermés. Je me lève et lui tends la main pour l'aider à son tour. Mais cette fois, je prends des capotes, et j'en sème sur notre passage, comme un petit poucet !

On rejoint la terrasse, insouciants de la nudité puisque nous sommes dans un jardin clos, visible de nous seuls. Je passe sous la douche extérieure avec bonheur avant de me laisser glisser dans l'eau suffisamment fraiche pour que ça fasse du bien . je plonge tête sous l'eau en me propulsant, pour émerger plus loin. Je m'accroche à un bord, une feuille tropicale me surplombant.

Le lieu est franchement magique et je ne regrette pas notre choix. Je tends les mains vers Nina pour l'inciter à me rejoindre "Ribica"

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je fais un détour par les toilettes avant de le suivre à l'extérieur, passant moi aussi sous la douche pour me débarrasser des fluides qui me collent à la peau. Il fait suffisamment chaud dehors pour que je ne meure pas de froid, néanmoins Slavenko entre dans l'eau beaucoup trop vite à mon goût ! M'éclabousse pas. Je le préviens d'un ton boudeur avant de rejoindre les marches qui mènent dans l'eau. J'inspire longuement, comme si je me préparais à entrer dans une eau gelée ! La piscine doit être à 27° pourtant, quelque chose dans ce goût-là, ce qui n'est pas trop froid... Mais pas suffisamment chaud pour moi, comme on le sait.

​Comme je sais déjà que je n'arriverais pas à entrer petit à petit en moins d'une heure, je prends sur moi pour plonger d'un coup et nager jusqu'à lui. Le froid hérisse ma peau en chair de poule mais j'atterris dans ses bras et sa chaleur m'enveloppe aussitôt. Je m'accroche à son cou, me serre contre lui en soupirant d'aise. Moja duša. Je me hisse pour enrouler mes jambes autour de ses hanches et rester collée à lui. Tu avais raison... C'était une bonne idée de revenir.

Je m'amuse de la voir hésiter, frileuse comme un poisson tropical en eau froide ! Qui a dit que ce n'était pas le surnom parfait que celui de Ribica ? Elle se jette d'un coup et j'ai un rire en la voyant faire avant de la réceptionner contre moi. Je passe une main sous ses fesses, pour la soutenir (non je ne la pelote pas, ou si peu !) et une autre dans son dos, pour éviter qu'elle ne bascule. Je hausse un sourcil surpris "bien sur que j'ai eu une bonne idée ! Tu pensais sérieusement à te balader toute la journée sans rentrer ?" Elle m'étonne là ! J'ai une moue vaguement dépitée avant d'esquisse un sourire en coin, relativement sarcastique "je sais bien que je parais pas au top de ma forme en ce moment zlato moje, mais je t'assure que ça revient. Les vacances ça m'inspire." Ou est-ce l'aiguillon de la jalousie en imaginant qu'elle risque de revoir des ex amants ? Un peu des deux sans doute.

Je me laisse aller en arrière en l'entrainant, ses jambes crochetées à ma taille. Je nage vers le bassin du jacuzzi avant de repartir subitement dans l'autre sens. "Est-ce qu'il fait toujours si chaud dans ton pays ?"

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je secoue la tête. Non, je n'y pensais pas vraiment... Mais tu as l'air de tellement vouloir tout voir ici que je n'étais pas sûre que tu veuilles rentrer ! C'est vrai je ne crois pas l'avoir déjà vu si curieux, ni poser autant de questions. Pourtant on en a fait plusieurs à présent des voyages ensemble, même à Hawaii il ne semblait pas d'un tel enthousiasme, et pourtant Dieu que c'était magnifique. Je fronce les sourcils. Ce sont les vacances qui t'inspirent...? Mh, j'aurais préféré que ce soit moi. Mes bras noués autour de son cou, je glisse mes doigts dans ses cheveux trempés, tiraillant sur les mèches qui se sont emmêlées. Ils ont enfin repoussé, Dieu merci, et je peux désormais passer mes mains dans les longueurs de la nuque comme je l'ai toujours fait. Moi je commence à avoir les cheveux foutrement longs, ce qui me fait lui demander : Tu crois que je devrais me couper les cheveux ? J'aimerais bien... Je sais pas, changer un peu ? Peut-être tenter une autre coupe ou... Faire une couleur ?

​Je le laisse nous entraîner dans l'eau sans crainte, je suis mouillée à présent et ainsi cramponnée à sa peau, je sais que je ne risque rien. Une grimace plisse mes lèvres à sa question et j'acquiesce. Malheureusement oui, il fait toujours très chaud. Même en plein hiver il arrive qu'on monte à 20°, et généralement ça descend peu en-dessous de 5°... Tu comprends pourquoi j'ai toujours froid ?! J'ai été habituée à un climat tropical, mon corps vit mal les températures trop basses. Mais c'est aussi quand il fait le plus chaud qu'il pleut le plus.

"J'aurais le temps de voir le reste ce soir, et demain, et après-demain... Cet après-midi c'est..."repos" " avec des guillemets à repos, parce qu'en matière de sieste, elle est plutôt du genre crapuleuse. Je souris à son air de princesse boudeuse "les vacances, et toi srce. Y a pas de vacances sans toi !" CQFD !

"Te couper les cheveux ? Un peu ou beaucoup ?" Je m'en inquiète, parce que j'adore ses cheveux longs, et qu'elle les coiffe sur le coté ou avec une natte, je trouve ça terriblement sexy quand ils se répandent d'un coup en nappe sombre sur sa peau blanche. Je secoue la tête "pas de couleur" Je plisse le regard, la détaille, son visage, la courbe de son nez, la lippe de sa bouche charnue, boudeuse. Tu es belle avec tes cheveux longs moj andjeo.

"Et moi ? Je devrais les recouper mes cheveux, il fait trop chaud pour les avoir si longs sur la nuque..." Je ne suis pas vraiment sérieux. Mais c'est vrai que je n'ai laissé repousser que pour lui plaire, parce qu'elle triture alors mes cheveux, comme maintenant, tiraillant les nœuds dans un geste possessif qui me fait fondre. C'est à en gronder de plaisir ! vraiment !

"Oui je comprends, mais je meurs de chaud ici...C'est l'humidité en plus de la chaleur" Parce qu'il fait aussi chaud qu'à NY en ce moment, mais effectivement l'hydrométrie change beaucoup le ressenti !

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Je dodeline de la tête, pas réellement convaincue. Moui, donc quand on rentrera dans le Bronx, j'aurais plus droit à tout ça ? Je l'ai déjà dit mais je n'aime pas l'idée qu'on puisse s'habituer l'un à l'autre, ça me donne l'impression qu'il se lasse et je déteste ça. J'ai besoin qu'il me veuille, constamment, Le lien du désir entre nous est comme l'assurance que tout va bien, qu'on s'appartient encore et que rien ne peut nous séparer. Je ne peux pas prétendre être indifférente à sa baisse de régime, même si bien-sûr je ne lui en veux pas pour autant. Mais je sais que quand j'étais épuisée par ma formation et les examens et qu'on baisait beaucoup moins, ça le perturbait tout autant !

Je hausse les épaules. Non, juste un peu... Je pourrais... Me faire une frange ? Tu crois que ça m'irait bien ? J'ai un gros doute sur le sujet parce que j'ai peur de ne pas du tout avoir la motivation de m'en occuper, une frange ça implique de se coiffer et bien souvent je laisse seulement mes cheveux sécher à l'air libre sans trop m'en préoccuper. Ah non, pas de couleur ? Il a l'air bien sûr de lui, aussi je n'ose pas vraiment insister. Son compliment me fait sourire et je viens lui voler un baiser en remerciement. Tu les voudrais plus longs encore ? C'est vrai que j'ai toujours dit ce que je préférais chez lui, à savoir les cheveux un peu plus longs donc, mais il n'a jamais trop donné son avis sur la question en ce qui me concerne. Tu pourrais les recouper un peu, oui, c'est pas grave s'ils sont moins longs... Mais pas trop courts quand même. Je ne tiens pas à ce qu'il meure de chaud non plus ! La bonne longueur c'est quand je peux m'y accrocher pendant que tu me baises, mh ? Voilà, c'est ça la référence.

Oui c'est vrai, ici l'air est vachement plus lourd, moite. Il suffit de sortir de chez soi pour avoir déjà une fine pellicule de sueur sur la peau, les cheveux qui collent à la nuque. Je comprends ce qu'il veut dire, la chaleur sèche est finalement plus facile à supporter je crois. T'en fais pas, la nuit il fait meilleur.

"J'ai pas dit ça moj andjeo !" Non mais c'est fou cette manie qu'elle a d'exagérer, et de projeter mes propos. Je m'en suis rendu compte quand on essayait de se remettre ensemble et que donc on discutait de nos problèmes. Mais maintenant au lieu de m'énerver, je ne laisse simplement plus passer ses élucubrations fantasques ! J'ai compris comment elle fonctionne, si je laisse passer, elle s'emballe toute seule !  "Je vais me retaper en vacances, et je serais en forme quand on rentrera. Alors ? Qu'est-ce que tu dis de ça, femme insatiable ?! "

"J'aime bien comme ça" répété-je avec mon entêtement slave. Je ne vois pas pourquoi elle veut changer un truc que j'aime. Je chipote une mèche de cheveux, en en soulevant la pointe "à la limite tu coupes deux centimètres..." J'ai un sourire amusé, aigu. "Srce, je ne suis pas sur que le coiffeur sache mesurer la bonne longueur de cheveux pour que tu t'y accroches quand on baise. Tu me les couperas, d'accord ?" Les couper plus courts, la nuque rasée a été un grand acte de révolte quand elle est partie. Je n'aurais de toute façon pas supporté que quelqu'un d'autre trifouille mes cheveux comme elle. Je ne supporte pas qu'un ou une autre ait ses gestes, surtout pas. De la même façon, je n'aurais pas pu rejoindre Mimi sous la douche, il y a des actes tabous, réservés à Nina même quand elle part.

"hummhumm c'est pour ça qu'on est bien dans l'eau moja ribica !" On ouvrira toute les fenêtres d'accord ? Un grand courant d'air pour dormir et tu te colleras à moi si tu as froid. Ou si tu veux que je te baise. Peu importe la raison, je n'ai pas besoin de prétexte. "on fait un tour dans le jacuzzi ? T'as qu'à t'y installer pendant que je vais chercher les jouets."

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Il s'emporte et j'éclate de rire. Eh ça va, je demandais, c'est tout ! C'est pour ça d'ailleurs qu'aujourd'hui, même si j'ai toujours tendance à tout amplifier et déformer, je formule mes inquiétudes à voix haute au lieu de les laisser me ronger le cerveau. Comme ça au moins il peut me montrer que je me trompe et ça nous évite bien des incompréhensions. Pour ma défense j'ai souvent eu besoin de le déchiffrer... Je dis que ça me va très bien, c'est un programme parfait. Mais tu sais mon amour si tu es si fatigué tu peux me demander de prendre le relais... Je peux t'aider, à la maison ou... Ou même à la salle, je ne sais pas. Malheureusement je crois que le problème ce n'est pas qu'il en fait trop, c'est surtout qu'il dort mal, mais pour ça je ne peux rien faire de plus que ce que les cachets font déjà. Quant à moi, mon traitement fait bien effet, c'est facile vu que ce n'était pas le premier la psychiatre n'a eu qu'à reprendre mon dossier pour trouver les cachets auxquels je réagis le mieux. Ceux que je prends avant de dormir m'assomment, mais sinon je ne suis pas tant endormie que ça.

​Je baisse les yeux sur ses doigts dans un sourire amusé. D'accord, deux centimètres. Juste histoire de couper ce qui est abîmé, rien de plus. Moi qui avais envie de changement, j'imagine que je vais devoir trouver autre chose finalement parce qu'il ne semble pas disposé à me laisser toucher à mes cheveux ! Je les couperais moi, oui, ça vaut mieux. Je sais exactement quelle longueur il faut. Je ne suis pas triste qu'il les ait coupés quand je suis partie, au contraire je pense exactement comme lui : avec des cheveux si courts, personne ne pouvait s'y accrocher comme je le fais. En revanche je ne me doute pas qu'il la fait sciemment pour éviter ce geste en particulier.

Je me colle toujours à toi... Même quand on meurt de chaud, même quand je n'ai pas froid, je passe mes nuits collée à lui. Et les rares fois où on s'est couchés fâchés, généralement dans mon sommeil mon corps cherche le sien malgré tout et je me réveille contre sa peau. Les jouets ? J'arque un sourcil, le regard illuminé d'une lueur d'intérêt, et je le laisse filer pour rejoindre le jacuzzi. Je règle la température pour qu'il soit à peine plus chaud que la piscine, il fait vraiment trop chaud dehors et Slavenko n'aimera pas si je le mets aussi chaud que d'habitude. ​

Je secoue la tête en ronchonnant "Je ne fais déjà pas grand chose..." A la salle, Leka s'occupe de l'administratif, et je passe au PB parce que j'aime bien m'en occuper, mais dans les faits, c'est Nero qui joue les gros bras. Je n'ai pas fait de mission depuis une éternité - depuis Johannesburg - et je ne suis pas près d'en refaire (en tout cas pas avec la CIA et les Tigrovi) tant que la psy ne donne pas son aval. Mon job le plus fatiguant - si je peux dire ! - c'est le nettoyage à l’Étoile le lundi soir. Alors ce n'est pas faire trois courses et un peu de ménage à l'appart' qui va m'épuiser. Ce n'est pas le cœur du problème, on le sait bien tous les deux. Et j'ai besoin de m'occuper l'esprit pour ne pas ressasser encore plus.

Je souris, j'aime bien qu'elle me coupe les cheveux, ça me plait qu'elle s'occupe de moi dans des gestes qui paraissent anodins mais nous lient un peu plus. Dire que j'ai failli me raser la tête à la militaire, ça aurait pris un temps fou à repousser ! Elle aurait râlé un moment !

"oui les jouets, et je parle pas de la balle du chien ! " Je ris avant de la laisser filer pour sortir de l'eau. A propos de chien, Buba est simplement affalée à l'ombre en train de pioncer, la bala de et la chaleur ayant eu raison de ce bébé chien ! Elle ne s'approche plus des piscines depuis qu'elle est tombée dedans à Savannah. Je fais un détour aux toilettes, passe chercher le sac de sextoys, avec les nouveaux qu'on a acheté et aussi une bouteille d'eau fraiche, parce que je meurs de soif. Je reviens rapidement pour m'asseoir sur le bord du jacuzzi, les pieds dans l'eau.

​J'ai un soupir désolé. Je sais mon amour... Et je sais aussi que ce n'est pas exactement ce qu'il avait en tête, il voulait au contraire recommencer les missions, retrouver l'adrénaline. Tu sais quoi ? Quand on rentre on se prépare un gros coup tous les deux, qu'est-ce que tu en dis ? Je sais bien que les cambriolages ne le satisferont pas de la même façon qu'une mission, mais c'est tout ce que je peux lui proposer pour le moment pour qu'il soit moins frustré. J'ai vraiment envie de l'aider et je ne sais pas comment m'y prendre, on n'évolue pas dans le même milieu tous les deux et les choses que moi je peux faire sont bien plus calmes que ses activités habituelles. On en parlera en rentrant, il peut toujours voir avec Deirdre ou même Isaak s'ils ont besoin de lui, mais je ne veux pas gâcher nos vacances avec des considérations qui, je le sais, l'embêteront plus qu'autre chose. Alors je laisse couler le sujet pour le moment, me promettant pourtant d'y revenir plus tard.

Je m'installe confortablement dans le jacuzzi, mon regard parcourant le jardin le temps qu'il revienne. J'ai encore du mal à croire que nous soyons ici, et surtout je suis vraiment heureuse de la location qu'on a trouvée, je n'aurais pas pu rêver mieux ! Dieu que j'aimerais avoir une piscine au Chalet ! Mon regard s'illumine de le voir revenir avec notre sac de sextoys et la tension renaît, légère, discrète mais présente, au creux de mon ventre. Je fronce les sourcils en le voyant s'asseoir sur le rebord. Tu ne vas pas me rejoindre...?