La journée n’avait pas été terrible au travail, mais, depuis quelque temps, Guan n’arrivait plus à se satisfaire de son travail. Depuis qu’elle avait reçu le sms de Sloane, elle trépignait devant l’horloge, en délaissant même ses cadavres pour fixer la petite aiguille des secondes qui mettait un temps fou à avancer, comme si elle était retenue par une force invisible qui l’empêchait de galoper librement dans les méandres du temps. Elle pouvait encore sentir le sable chaud et l’air salé dans ses cheveux alors qu’elle pensait à l’irlandaise, le délicat petit bout de femme qui lui soulevait le cœur. Elle n’arrêtait pourtant pas de se dire que tout ça, c’était fini, résolution éphémère de fille au cœur brisé : « je ne tomberai plus jamais amoureuse ! » et en un sourire plus sincère que les autres elle tombait dans le piège exquis duquel elle n’arrivait jamais à se défaire avant qu’il ne se referme sur elle et lui arrache quelques ailes. Mais, comme à chaque fois, elle avait envie d’y croire, elle voletait dans la rue avec ses souvenirs d’écumes, s’arrêtant pour acheter une bouteille depuis qu’elle avait vidé son appartement de toute substance, même de pomme de terre si en plein milieu de la nuit elle se réveillait avec une envie. Le chemin de la chaufferie ne lui était pas inconnu, souvenir amer de sa première fête au Parking et du fantôme blond de la Suède, mais les relents acides ne semblaient plus l’atteindre une fois qu’elle vit Sloane au travers de la foule, la fendant en poussant ci et là quelques gamins sans politesse. « Hey. » dit-elle en s’approchant de l’irlandaise, timide de savoir si elle devait l’embrasser sur la bouche ou sur la joue. « J’ai ramené ça, je me suis dit qu’à une fête d’étudiant ça pouvait toujours servir. » Elle lui montra la bouteille, un sourire fou qu’elle n’arrivait pas à contenir sur son visage. « J’ai raté quelque chose ? » Ça s’agitait autour, mais pour l’instant pas de gens à terre en train de sangloter ni de couple dans les coins sombres à se perdre dans les vêtements de l’autre.

Et c'est là qu'ils échouaient tous; entre les néants de la chaufferie, les corps excités par les alcools commençant à se disperser. Il a fait tellement chaud sur le bitume qu'il a fondu en masse, et les pompes de Tino on cherché à se décomposer, sans succès. Il avait mit la main sur un de ces foutus paquets de Lucky Strike, rejoint les tréfonds de l'Immeuble pour s'épargner les bras d'un soleil grisâtre appuyé sur ses épaules. - Hana n'respirait pas bien fort, il essayait de se décomposer entre telle et telle musique en regrettant l'année de ses dix-huit ans. - C'était plus facile, y avait pas de pots cassés au moins juste une redondante envie de gerber par manque de liberté. - Mais aujourd'hui les boules à facettes lui faisaient de l'œil, il dégringolait dans les coins de jeunesse à se demander s'il était encore là, ou si la quarantaine avait mentalement prit le dessus, depuis le temps. Tino pouvait pas s'empêcher de se poser la question, c'est vrai c'était le pire trou du cul du Parking, et dans ces termes on souligne - branleur. - A les voir tourner il avait envie d'se morfondre quelque part loin du Bronx, mais c'était pas si simple, parce que bon beaucoup d'chaleur adolescente, les bousculades intimidantes tout ça, il avait dépassé. - Ah, c'est qu'il voulait pas retrouver sa frangine grinçante, ses joues de voleuse empourprées, il avait trop de mots à mettre sur elle. - S'il avait pu s'noyer maintenant, tout de suite, Tino l'aurait fait. - Enfin, Tino c'est un lâche donc bon. Il attend l'irrépressible ivresse sans domicile fixe.

Le grand brun lui parlait de la musique et c’est comme si tout à coup elle découvrait les notes grésillantes qui remplissaient la salle. Avec un sourire, elle commençait à osciller de la tête au rythme de la musique, oubliant déjà les présentations qui venaient de se faire, elle ferma les yeux quelques instants, oubliant tout. Mais les chuchotements alentours ne se taisaient pas, les enfants et les un peu plus grand venaient aussi lui caresser les oreilles, et surtout, les complaintes du manque d’alcool. Ses yeux bruns se posèrent sur une robe au visage qu’elle pensait connaître du lycée, lèvres tristes qui contemplaient un verre à bulles mornes. « Hey ! » dit-elle tout en poussant légèrement le grand brun pour lui toucher l’épaule, attirer son attention et faire le service. « Si tu veux, quelqu’un a ramené des bières dans le sac, là. » dit-elle tout en pointant du doigt l’objet de toutes les convoitises, même si quelqu’un allait sûrement finir par ramener quelque chose. Elle adressa aussi un sourire au Butler – à lui, elle avait retenu son nom même si elle ne l’avait jamais rencontré, elle savait garder les bonnes adresses dans sa petite caboche défectueuse, et le Butler lui tirait toujours des étoiles dans les yeux quand elle passait devant lui sur le perron, envie inavoué d’un jour s’assoir avec lui juste pour dire au monde moi, j’ai le droit de trainer avec lui. « T'en veux une aussi ? »

Tu plisses les yeux devant la réflexion d’Aidan. « Mais je t’en prie, enfonce le couteau dans la plaie ! » Craches-tu un peu boudeur. Mais tu sais qu’il a fait ça pour te faire réagir et le pire, c’est que ça marche. « Pour ce qui est d’étrangler j’te garanti rien, je commencerais par toi si tu reviens bredouille, me déçois pas. Allez, va t-en » Hop ça c’est placé, accompagné d’un petit sourire en coin. T’as beau être amoindri par tes plâtres, tu ne perds pas de ton piquant et si on s’approche trop près, tu en profites pour attaquer. D’un seul bras peut être, mais c’est toujours ça. Il fini par se diriger vers la sortie et ton attention viens donc se fixer sur ta charmante interlocutrice. Probablement la seule personne avec laquelle tu as envie de te montrer sympathique aujourd’hui. Si ce n’est pas un miracle. Il faut croire que son accent sentant l’étranger et le soleil a le don d’apaiser ton attitude aigrie de ces derniers temps, à cause de ton état de santé. Elle répond à ta question, commençant à nourrir ta curiosité. « Oh je vois, ça doit être sympa, Florence » Tu pourrais lui demander pourquoi elle a quitté un soleil pareil, un pays pareil pour venir se terrer au fin fond du Bronx mais tu imagines qu’elle a ses raisons. T’as beau être un type de nature désagréable, t’as pas envie de la mettre mal à l’aise non plus.
Elle se présente officiellement en te tendant la main, tu te sens un peu con, parce que la main que tu utilises normalement est présentement dans un plâtre. Mais avant que tu es pu lui tendre l’autre, elle s’approche et te fais une… bise ? Tu n’es pas très en phase avec les attitudes européenne, mais ce petit contact te fait ronronner. C’est accompagné d’un large sourire que tu fini par balancer ton prénom « Angelo, enchanté » T’as beau être con, t’es pas non plus insensible aux belles choses et la gêne de la demoiselle t’amuse un peu. « Oué désolé pour la poigné de main, c’est que je n’avais pas prévu de sortir avec tout ce bordel » Déclares tu en désignant tes plâtres du menton. Encore une fois tu n’es pas du genre à t’excuser, mais cette jeune femme est clairement la petite dernière arrivée, peut être un peu perdu dans ce nouveau pays que tu as tendance à juger déprimant. Alors oué, tu serais presque agréable. Quel exploit.

Fin d'année scolaire. Fête des étudiants.
Tu franchis le seuil du lieu de la soirée.
Qu'est-ce que tu fous là ? C'est pas ta place. T'es même pas étudiant.
Lizz t'as demandé de venir. De la rejoindre.
Lizz t'as suppliée de la rejoindre.
Comment lui refusais quelque chose ?
Tu peux pas. Impossible.
Te voilà. Tu avances timidement. Tu ne connais personne.
T'as hésité à venir. À envoyer un message à Lizz pour lui dire qut'es pas bien.
Elle te connait. T'es rarement malade.
Elle aurait tout de suite que quelque chose n'allait pas.
Alors t'es là. T'es venu comme prévu.
Tu te forces à sourire.
Ces gens tu ne les connais pas.
Trop de monde. Beaucoup de monde.
T'aimes pas ça.
T'aimes pas la foule.
Mais tu fais un effort. Pour Lizz.
Tu portes un simple jean, un tee-shirt et une paire de basket.
Ça ira bien pour ce soir.
Tu cherches Lizz du regard.
Bordel elle est où ?!!
Tu soupires.
Une fille vient te draguer. Tu la repousses.
T'en as pas envie ce soir.
Lizz arrive vers toi avec deux autres personnes.
Tu ne les connais pas et les salues rapidement.
"ça ira ! Jme suis déjà servis .." dis-tu en montrant ton verre à moitié vide déjà.
Lizz va t'engueuler.
Tu lui as promis d'être sérieux sur l'alcool.
Tant pis. Ça sera pas la première fois.
Ni la dernière d'ailleurs.

Tu vas être en retard Marsh .Tu vas être en retard mais tu t’en fous. Tu’as promis de venir, de l’accompagner à cette soirée pour étudiant. Tu’as promis et tu vas tenir ta promesse, une nouvelle fois. Alors c’est vrai, tu’es en retard. C’est vrai, tu as bu quelques verres avant de descendre. C’est vrai, tu sens un peu l’alcool, mais tu’es beau avec ta belle chemise blanche, et tu lui montres, la tirant un peu, fière comme un gosse. « T'es trop beau. », tu lui adresses un clin d’œil, par peu fier de toi. Elle te dépose un baiser sur la joue, regrette un peu. « Par contre tu pues l’alcool. T’aurais pu m’en emmener. Il y a rien ici. », c’est vrai tu’aurais pu descendre le reste de la bouteille. Tu yas juste pas penser. Tu’es juste pas assez malin. Alors tu jures un peu, doucement, dans ta moustache. Elle te montre son verre et tu’es un peu triste pour elle. Et puis au fond tu te dis que c’était peut-être mieux, comme ça, elle serait surement en meilleur état que la dernière fois. « Heureusement que t’es là, au moins. », ça te faitfais plaisir, et tu passes un bras autour de ses épaules pour l’attirer un peu plus près contre toi. Ta remarquait la petite brune qui s’est approché là, avec son sourire et sa bon plan. « Si tu veux, quelqu’un a ramené des bières dans le sac, là. », elle est jolie la gosse, tu la reconnais pour l’avoir déjà vu trainer dans le coin. « T'en veux une aussi ? », tu te tournes vers elle, ta petite brune toujours sous le bras. « Grave ! Essai de pas te faire chopper », nouveau clin d’œil.

Elle était contente qu’on lui donne de l’attention comme ça, autant les clins d’œil du Butler que les sourires de la petite mignonne et ses cheveux chocolat. Le grand brun à côté d’elle ne bougeait plus, sans doute était-il même parti en même temps que la grande blonde qui était venu lui quémander une bière, mais elle n’en avait plus grand-chose à faire maintenant qu’elle avait trouvé des gens de son âge, la dépassant d’à peine quelques centimètres, elle avait l’impression de faire partie d’une petite bande et ça lui plaisait bien. « Alors, vous avez eu vos diplômes ? » Elle se dandinait sur ses petits pieds, laissant ses bras et ses cheveux immenses se balancer de gauche à droite en désaccord totale avec la musique malgré ses efforts. Elle avait les joues pleines de roses en les regardant, ils avaient l’air de petits amoureux un peu timides, le grand gaillard avec sa copine sous le bras, et elle était un peu jalouse parce qu’elle n’avait personne pour lui passer le bras sur l’épaule, aucune vibration cellulaire pour la faire quitter le parking ce soir. Une autre gorgée de bière pour tromper le temps en attendant que la discussion se lance.

T’es contente de retrouver tes amis à cette petite fête organisée par la concierge. Ça te permet de souffler complètement après ces semaines intenses en stress. Examens terminés, place aux vacances bien méritées. Tu retrouves Sloane puis ensuite Nino pour aller sur le fameux lieu où se déroule la fête. Une fois dans la chaufferie, tu découvres qu’il y a déjà pas mal d’ambiance et de monde. Ca fait plaisir de rencontrer de nouvelles têtes qui peut-être des voisins ou des voisines. Un jour, peut-être, tu feras leur connaissant mais pour l’instant, tu préoccupes plus de savoir ce que tes amis veulent comme boisson. Tu fronces alors un peu les sourcils quand tu comprends que Nino n’en est pas à son premier verre mais tu ne dis rien. "Ok, Slo’ je vais nous trouver quelque chose !" Tu vas rapidement chercher deux verres de jus de fruits tout en gardant un œil sur Nino. Tu veux pas qu’il fasse de bêtises, qu’il replonge comme l’autre fois.
Quand tu reviens avec deux verres dans les mains, une demoiselle est arrivée et discute avec ta meilleure amie. Tu souris et la salues "Moi, c’est Lizz ! Tiens, ton verre chaton !" Tu tends le gobelet en plastique à l’Irlandaise puis tu regardes Nino. "Tu te saoules pas, hein ! Ou alors tu partages si t’as trouvé une bouteille !" Tu ne veux pas l’engueuler, du moins pas maintenant. Après tout, c’est la fête !

La soirée finit par venir à elles puisque Sloane fû rejointe par des amis, notamment une jolie brune qui fit l’effort de la remarquer tout en tendant un verre à l’irlandaise. « Salut, moi c’est Guan ! » Ses joues avaient rosi, jamais vraiment prête à parler à des inconnus quand elle était sobre, même si Sloane l’avait prévenu qu’elle serait là avec des amis. Elle sauta sur la plainte de la brune, Lizz, pour tenter de paraître acceptable aux yeux de la bande, effort pour ne pas être reniée par les amis de sa belle. « Si vous voulez, j’ai euh… j’ai ramené une bouteille. » Elle lui tendit le litre de vodka avec un sourire toujours gêné, pas encore décidée à si elle allait boire un verre – plusieurs – ce soir. Elle s’était promis de ne plus boire seule ou sans occasion, mais maintenant que l’occasion parfaite se présentait pour faire péter le bouchon du champagne, elle se tordait les mains à savoir si une fête qui ne la concernait pas était une si bonne excuse que ça pour se saouler. « Je vous laisse la commencer, je prendrais sûrement un verre un peu plus tard. » Peut-être un verre. Ou deux. Mais elle allait définitivement partager cette bouteille.  

La fête bat son plein autour de moi. Des rires, des murmures, des discussions s'envolent aux quatres coins de la pièce et je suis toujours là, plantée devant le pote de Lizz, Nino à attendre que mon amie revienne avec nos verres. Enfin, il était censé être là. Genre, on est arrivé tous ensemble, comment il a pu disparaître si vite ? Uuuugh, génial, je l'ai perdu. Agacée, je sors mon téléphone, avec l'espoir de trouver un message en attente. Mais rien. Soupir, déception dans mon coeur, peut-être que la belle demoiselle ne viendra pas, peut-être qu'elle est trop occupée au boulot. Pas grave, au moins j'aurais essayé. Je passe mes mains entre mes mèches brunes, essayant de trouver Nino ou Lizz parmi les visages inconnus. Perchée sur la pointe des pieds, je tourne et me retourne sans grand succès. Trop concentrée sur la foule je ne vois pas celle qui glisse au travers des corps entassés dans la chaufferie et ce n'est que lorsque j'entends la voix de Guan qu'un sourire s'affiche sur mon visage. « Oh, hey ! T'as pu venir ! » Je pose mes lèvres contre sa joue, peut-être un peu trop proche de sa bouche, et lâche un « merci pour la bouteille !! » enthousiaste. Trop, sûrement. Faut que j'arrive à calmer la joie qui se diffuse dans mon corps, vraiment.

Lizz nous rejoint avant toute réponse de ma part, accompagnée de Nino. Bon, au moins monsieur ne s'était pas perdu.« Merci Lizz ! » J'attrape le gobelet de jus de fruit, le portant de suite à mes lèvres, ce qui laisse le temps à mes yeux d'observer les joues de Guan prendre une couleur légèrement rose. Mon cœur manque un battement tandis que mon cerveau la trouve terriblement adorable. Bien décidée à la sauver d'un gêne quelconque, je prends la bouteille de vodka tendue vers ma meilleure amie et en dévisse le bouchon  afin d'en verser dans le verre de Lizz ainsi que dans celui de Nino. Je tends mon gobelet à Guan, un sourire taquin sur les lèvres, « Vu que tu fais la demoiselle responsable ce soir, tu veux mon jus de fruit ? J'irai me chercher un autre verre. » Et accessoirement tu pourras m'accompagner, si tu le veux bien. Mais ça je ne le dis pas, non, ça je le garde pour moi, enfoui dans un cœur dopé aux sourires de la jeune femme.

@Guan-Yin Ge @Lizz Moen @Nino Santorelli