Il n’a pas envie de partir, mais il se sent stupide de se trouver dans cet endroit. Ça serait plus simple de se bourrer la gueule autre part. Pas ici. Ce soir j'ai décidé de déclarer la paix au monde. D'où le bob. T'en penses quoi de ce look, pas mal non ? Bientôt tu me verras débarquer en chemise hawaïenne Aodhan. Il lâche un rire et hausse les épaules. « Tu vas de mettre à chanter des chansons sur la paix aussi? J’ai hâte de voir ça.» Il se laisse emporter par Freddie, s’approche de la table et laisse son regard se porter sur ce qu’il lui met entre les doigts. Vraiment? Tiens, mais fais attention, si t'es du genre à pas trop t'nir l'alcool ce truc risque de te mettre bien vite à terre. Il repose le verre contre la table. Il sait pas s’il a réellement de l’alcool ici, faudra qu’il regarde. Sache que tu es le cavalier le plus sexy que j'ai eu jusqu'ici. Aodhan. Il s’apprête à ajouter un truc, une connerie, mais les lèvres de Freddie se pressent contre les siennes, son cœur manque un battement alors que la main se pose à la joue. Le goût de l’alcool vient imprégner sa bouche alors qu’il finit par rompre le baiser pour respirer à nouveau. « Tu goûtes bon l’alcool.» Sarcasme dans la voix, il ne recule pas vraiment, les souffles qui se mélangent et celui de Freddie qui regorge des affres de la boisson. Le sien doit souvent avoir les mêmes odeurs. Caresse sur la joue. Douceur. Il l’a toujours été avec lui lorsqu’il pansait les plaies. Murmure contre l’oreille. Petite provocation. « Ça me va quand tu dois, t’es plus tactile.» Voix moqueuse et il remet ses mans au fond des poches, il remet un semblant de distance.

@Freddie Staniak

Tu ne sais pas trop ce qui t'as poussée à te mêler à tes voisins pour cette fête, mais tu y es. La chaufferie ressemble à ces scènes de graduation des vieux films: les vieilles boules disco au plafond renvoient des éclats de lumière, les gens se pressent les uns contre les autres alors que la soirée commence à peine. T'es plutôt à ton aise dans ce genre d'ambiance, même si ça et là tu peux voir des visages connus, contrairement à d'habitude. Tu te diriges vers le buffet d'un pas assuré: t'arrives à peine du boulot, t'es passée à l'appartement que pour te changer et maintenant tu te calerais bien l'estomac avec des Cheetos et du soda, comme quand t'étais gamine. Et, en parlant de gamin, t'aperçois le seul que t'arrives réellement à supporter (et pas seulement parce qu'il est de ta famille, mais aussi parce qu'il est sacrément adorable). Il semble penaud, en conversation avec un mec que t'as jamais aperçu -tu deviens méfiante, d'un coup. C'est pas ton gosse, mais il est de la famille et si quelqu'un ose le toucher, tu lui démontes le corps membre par membre et tu l'envoie à sa mère en pièces détachées. Tu les rejoins d'un air innocent, posant la main sur l'épaule du gamin. « Tiens, t'as trouvé le soda ? » Et quand il lève la tête vers toi, tu lui décoches un sourire absolument brillant. Comment tu peux aimer ce gamin, c'est inouï !

« J'peux en avoir aussi ? » tu demandes à l'inconnu qui se tient devant toi. « J'suis sa grande soeur » tu précises (prétends, plutôt), passant la main dans les cheveux de Fedele pour les dégager de son front. « C'est plutôt cool, non ? » tu demandes en redirigeant ton attention vers ton neveu, parcourant la salle du regard. À toi, ça paraît plutôt nul, mais tu te souviens aisément de ton jeune temps, quand tout te paraissait absolument génial, quand t'avais encore la capacité de t'émerveiller de tout et de rien. Et puis ton regard devine une silhouette familière. Tu sais pas si c'est la carrure des épaules, la façon de se tenir... mais ça accroche ton regard, ça aspire ton attention et soudainement, y'a que lui que tu vois: c'est Freddie, ça, non ? Freddie qui roule une sacré galoche à un mec que t'as jamais vu de ta vie. Et tu voudrais détourner le regard, ça te concerne pas vraiment, mais t'arrives juste à le fixer, à chercher une sorte de confirmation.

Tu commences à te dire que râler pour râler, t’y gagnera pas grand chose. T’es de mauvaise humeur, c’est un fait. Tu aurais préféré rester sur ton canapé, pour sûr. Mais quitte à être là, tu imagines qu’autant ne pas être totalement agressif. De là à en devenir agréable, faut pas déconner. Mais disons que tu la fermes l’espace d’un instant. T’attends de voir la suite, c’est pas comme si tu pouvais aller bien loin tout seul, de toute manière. Alors tu prends ton mal en patience, sirotant un peu de coca. T’as au moins le mérite d’aimer ça, bien que tu préférerais ajouter un peu de whisky dedans. Aidan te répond qu’il ira chercher quelques trucs et voilà qui te satisfait davantage. Ca te redonnerait presque le sourire, si t’étais du genre souriant. Mais voilà qu’en plus ton chaperon est heurté par… Vraisemblablement un gamin. Du moins tu paries sur la chose. Tu fronces les sourcils en observant la scène. Aidan te demande d’être poli, et puis quoi encore. « Pas envie » Craches-tu doucement, un peu bougon. Voilà qu’en plus il t’appelle chaton. Toi, un chaton, sérieusement ! « Et méfie toi, un chat, ça mord » Grosse menace. Mais au moins tu l’auras prévenu que même diminué, tu n’es pas du genre à te laisser faire.
Une femme à l’accent prononcé s’adresse à Aidan et tu observes. Tu ne sais pas trop d’où il vient, mais son accent sent le soleil. Ca te fascinerait presque suffisamment pour oublier ton esprit râleur du moment. Presque. Le gamin commence à te dévisager, lorgnant sur ton fauteuil et tu poses ton regard sur lui. T’es pas du genre commode de base, surtout quand on te regarde fixement. « Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? Va voir ailleurs si j’y suis » Lâches-tu à son encontre accompagné de petit geste signifiant très clairement du balai, de ta main droite valide. Mais voilà que sa grande sœur se ramène, du moins une nana qui clame être sa grande sœur. Très bien, t'aime pas spécialement les gamins, alors si celui-là peut aller jouer ailleurs ça t’arrange. Surtout que t’as pas encore picolé. Tu préfères retourner ton attention sur la demoiselle à l’accent étranger « Vous venez d’où ? Vous ne sonnez pas très new-yorkaise » Te hasardes-tu à demander, relativement gentiment, pour une fois.

Une fête de fin d’année. Une énième dans sa vie d’étudiant. Et il ne savait toujours pas s’il avait bien fait de s’y rendre. Siobaigh ne le faisait jamais d’habitude mais il s’agissait surement de la toute dernière fête estudiantine de son existence. Après les derniers diplômes qu’il avait obtenus, il avait décidé de raccrocher le manteau de la vie d’étudiante pour se consacrer à la recherche dans chacun de ses domaines de prédilection. C’était apparemment un rite de passage ou quelque chose comme ça. Ainsi, il se trouvait là, à l’entrée de l’endroit où se déroulait la fête, sur son trente et un, et observait la faune qui évoluait devant lui. Il n’y avait pas l’air d’avoir tant d’étudiants que cela. En fait, il reconnaissait pas mal de personne du Parking qui, il en était sur, n’avait jamais touché les bancs d’une salle de classe depuis au moins deux ans. Enfin, ce n’était pas son affaire.

Il pénétra timidement dans la pièce, évitant de bousculer quiconque du mieux possible dans cette foule, et alla directement vers le buffet où il se servit un verre de punch parfaitement corsé. Même si pour l’irlandais qu’il était, il ne s’agissait de rien de plus qu’un jus de fruit pour le moment. Puis le jeune homme alla s’appuyer contre un mur, prêt à imiter le papier peint à la perfection comme il avait l’habitude de le faire lors de ce genre de soirée.

L’année scolaire touchait enfin à sa fin. Ce n’était pas que tu n’aimais pas étudier mais tu n’étais pas mécontente de prendre quelques vacances et enfin souffler un peu, histoire de te dégager du temps pour tes propres projets par exemple. Tu ne savais pas trop quoi faire encore de ton temps libre mais tu ne serais pas contre l’idée de voyager un peu. Le Niagara par exemple, tu n’avais jamais été voir les chutes ! Ce serait peut-être une belle occasion, non ? Ou un road-trip ? Ouais enfin, pour tout ça il faudrait au moins une voiture, ou de l’argent. De toute évidence tu n’avais ni l’un ni l’autre mais tu n’en aurais pas besoin pour aller t’amuser à la petite soirée organisée par la concierge de l’immeuble. Jamais tu n’aurais imaginé tomber sur un immeuble aussi…festif au fin fond du Bronx, toi qui craignais un peu pour ta vie en emménageant dans le quartier, tu avais vite été rassurée !
La fameuse soirée, tu avais failli l’oublier en plus, t’avais commencé la soirée devant un film quand ça avait tilté dans ton esprit ! Merde, toi qui t’étais déjà mise en pyjama ! Bon gré mal gré, t’avais attrapé un jean légèrement troué aux genoux ainsi qu’un petit haut gris sans prétention sur lequel tu n’avais pas remarqué une traînée de peinture jaune et c’est en bonne pouilleuse que tu rejoins le lieu de la soirée, un élastique entre les lèvres tandis que tu te relevais les cheveux en queue de cheval sur le haut de ton crâne. « Aloha »

Je sors de la douche, détendue comme jamais, fini les cours, le stress des examens et autres tracas d'une vie étudiante. L'année touche à sa fin et je sais que les jours sont comptés avant que je ne retourne au pays des farfadets. Mais je sais que le départ n'est pas définitif, je suis même bien décidée à rester au Parking, dans la ville des lumières. Mes parents ne pourront être qu'heureux de me voir déménager pour de bon. Je chasse la serviette humide de mes hanches, et déambule en sous-vêtements dans l'appartement, profitant de l'absence de mes colocataires. Les vêtement finissent par former un tas sur le coin du lit quand je décide enfin ce que je vais porter. Quelque chose de plutôt simple mais qui reste habillé, le tout accompagné d'un maquillage léger.

Des coups sur ma porte retentissent et je devine qu'il s'agit de Lizz. En effet, la jeune fille se tient dans le couloir, rayonnante et je la salue avant de la suivre à travers les étages de l'immeuble. Une fois son ami avec nous, nous pouvons enfin aller là où la fête à lieu. Enfin, c'est plutôt moi suivant les deux amis car la chaufferie n'est pas un endroit que j'ai eu le loisir d'explorer. Mais, hey, il faut bien une première fois à tout ! Et quoi de mieux qu'une fête comme prétexte pour faire connaissance avec de nouvelles personnes ? Dans la salle je reconnais quelques visages, personnes croisées dans l'ascenseur, sur le toit, les escaliers, devant le bâtiment. Inconnus qui pourtant peuplent ma vie. Certains ont l'air plus âgés, d'autres trop jeunes pour être ici et je me dis que la soirée pourrait se révéler amusante. Je souris à Lizz et regarde rapidement vers le coin bar, ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre. Si j'avais su, j'aurais ramené de quoi pimenté les boissons. M'enfin bref, je suis sûre que j'arriverai à trouver un peu d'alcool parmi la foule qui se trouve actuellement ici. « Euuuuh, un jus de fruit ? Je sais pas trop, te prends pas la tête, donne moi la même chose que toi ! » Et verre à la main j'observe la foule, portable lourd dans la poche, les pensées tournées vers la charmante demoiselle qui doit me rejoindre plutôt que concentrées sur les événements qui ont lieu devant mes yeux ou encore sur la conversation que Lizz et Nino doivent sûrement tenir.

@Lizz Moen, @Nino Santorelli, @Guan-Yin Ge

Il s'est perdu dans les locaux pour finir ici Kermit. Parce que même après quatre ans il lui arrive d'oublier où est son étage, où se trouve le local à poubelles, où est l'ascenseur. Il redécouvre chaque jour le parking comme un poisson dans un bocal. La Grenouille est bien habillée, propre sur lui, pas un seul pli, pas un seul débordement, un véritable homme respectable en apparence. (Si on enlève qu'il vient d'en massacrer une de plus). Une parmi tant d'autres. Il a arrêté de compter, ça l'intéresse plus. Les maths c'est pas son truc. Mais la bière oui alors qu'il s'approche du buffet pour tenter de trouver quelque chose mais rien. Alors, sa main se tend dans une légère grimace pour attraper un jus de fruits. Le goût lui fait mal à la gorge, trop sucrée, il aura des bulles dans le gosier. Ses yeux bleus balayent la pièce, se perdent sur un type en fauteuil roulant (sil avait été un bétail d'élevage, on l'aurait abattu sur le champs). Il se racle la gorge et ne dit rien, se contente d'aller sur la piste de danse où presque personne ne se remue pour commencer quelques mouvements. Il s'en fiche bien, Kermit, d'être seul et d'avoir l'air con (et fou).
une piste de danse c'est fait pour ça.
Pas pour la regarder comme des idiots.

Tu fermes les derniers bouton, t’observe dans le miroir de la chambre un instant. Merde. T’un l’air d’un con. Mais d’un con vraiment bien habillé. Et ça te fait soupirer. Tu’as emprunté une des chemises à Daniel, elle est un peu trop grande mais elle fera l’affaire. Elle est d’un blanc cassé. Cassé par le temps, cassé par la haine et la violence des rues. Mais ça fera l’affaire. Tu n'as pas l’intention d’être le plus beau de la soirée, tu veux juste faire l’effort d’être présentable pour accompagner Sam. Parce que tu’es sûr qu’elle, elle sera belle. Elle ta déjà montrait sa robe, que tu as trouvée un peu trop longue, c’est vrai, mais elle est jolie Sam. Alors ta fouiller pour trouver un jean noir, pas trop abimé, une paire de chaussures, pas trop défoncé. Propre et parfumé, tu t’enfiles un dernier verre, -combien en as-tu bu Marshall ? Deux, trois, quatre ? Est-ce que c’est une bonne idée de boire autant avant d’aller à cette soirée, avant de rejoindre Sam ? Tu te doutes qu’il y aura pas la moindre goutte d’alcool, c’est toujours comme ça dans ce genre de soirée-, et claque la porte de ton appartement. Tu dévales rapidement les marches, tu n'as pas du mal à trouver la fête, t’as qu’à suivre les petites minettes émoustillées et le bruit de la musique qui résonne dans le hall. Tu’es à la bourre. Tu le savais que tu le serais. Ce n'est pas bien grave, Sam t’en voudra pas. Enfin t’espère, tu n'as pas envie de passer une mauvaise soirée ce soir… Tu la repères dans la foule, près du bar, et tu la rejoins rapidement, posant une main sur ses hanches, déposant un baiser au creux de son cou découvert. « Salut beauté ». Tu jettes un rapide coup d’œil au buffet. Gagner, pas une goutte d’alcool. Heureusement que tu t’es déjà alcoolisé. Tu l’observes, la belle Sam, sourire aux lèvres. Tu tires un peu ta chemise pour lui montrer. « Ta vu, j’ai tapé la chemise, rien que pour toi ! »

Viens, j'ai quelqu'un à te présenter. Il se laisse emporter par Freddie. Cette impression de se laisse entrainer dans quelque chose qui ne lui ressemble pas. Il se contente de suivre pour atterrir devant une brune, une jolie brune. Son regard se pose sur elle pendant un moment et se détourne vers Freddie, il s’apprête à poser une question, mais la voix du blond se fait entendre. Femke. Ses mains se posent au fond des poches, il se contente de se taire, pour le moment. Tiens, j'te présente Aodhan, un pote. Aodhan, Femke. On s'est rencontré pendant que j'bossais et- J'reviens. Il attend qu'il se taise. Il attend qu'il cesse de parler, parce qu'il n'a pas réellement besoin que ce dernier lui présente la brune devant lui. Des années qu'il n'a pas pu la voir, lui parler. Elle qui connaissait bien sa soeur. Aodhan, il laisse son regard se poser dans le fond du sien, il laisse un sourire léger passer sur les lèvres. « Femke.» Un pas. Il s’approche. Le baiser qu'il pose contre la joue. Simplement. « Tu vis ici?» Il ne savait pas. Il n'en sait rien.

@Freddie Staniak @Femke Scorza