Topic Commun : Marchons pour la bonne cause !

Aimons nous les uns les autres !

Explication de l'intrigue

Contexte

Le départ de l'Inspecteur Kennedy après un mois de patouillage intense autour du Parking, l'arrestation des laborantins responsables de l'explosion du cinquième et le dernier coup de pinceau des appartements détruits sonne la fin de l'inquiétude à la résidence des lilas, et, avec l'arrivé du vent chaud et des fleurs de mai, un climat d'amour et de compassion s'installe tranquillement dans le Bronx. C'est sans doute pour profiter de la bonne humeur ambiante que la concierge a décidé de faire participer ses colocataires à la marche contre le sida de New York en ce 15 mai 2016, en installant une buvette sur les marches du perron avec une magnifique banderole à l'intention des habitants malades, Freddie Staniak et Tucker Joyce ! A vos gambettes et à votre porte monnaie, les malades ont besoin de vous !

Déroulement de l'intrigue

Comme vous l'aurez compris, vous avez été réquisitionné sans pouvoir vous échapper par la concierge, et vous vous retrouvez à devoir vous occuper de la buvette qui a été placé sur le perron du Parking devant lequel passe la marche - quelle idée aussi, d'organiser des trucs pareils dans le coin ! Avec vos petits sourires, vous donnez de l'eau et autres jus aux participants de la courses gratuitement - mais vous pouvez toujours les vendre en cachette - et êtes censé récolter des fonds pour la concier... les malades ! Pour les plus courageux d'entre vous, vous pouvez très bien aller au cœur de l'action en participant à la course, et si autant de bonnes intentions vous dégoute, vous pouvez aussi cracher sur la buvette avec vos amis depuis le toit de l'immeuble, comme dirait l'autre, c'est l'intention qui compte !

de la bonté et de la sueur dans nos cœurs

Sam et les maladies, c'était un combat. Non pas parce qu'elle était malade, non, elle se trouvait être en très bonne santé depuis toujours, mais c'était pour le décès de sa mère aussi brutal que triste. Elle est morte d'un cancer. En quelques semaines, tout a été plié, personne n'a rien pu faire pour elle, il y avait encore quelques cas comme cela dans le monde, des cas perdus d'avance. Depuis ce jour qu'elle a passé au cimetière, devant la tombe de Maria pour la première fois, elle tente d'aider au mieux les personnes dans le besoin. A San Francisco, elle était bénévole pour aider les sans-abris. A New York, elle avait commençait à son arrivée par faire des petits boulots - ceux dont personne ne veut, le sale boulot, comme faire la baby-sitter, promener les chiens des voisins, faire les cours pour mamie et papy. Tout c'est truc là. Et ça ne la gênait absolument pas, c'était quelque chose qu'elle devait faire, car elle n'avait rien pu faire pour sauver sa mère, son modèle, qui était devenue maintenant une étoile parmi tant d'autres. Le reste de sa famille et des inconnus, des tonnes d'étoiles présentent dans le ciel. Pour la jeune femme, c'était chaque personne décédées. Certaines s'éteignaient, car oubliées. Elle ne comptait pas oublier ses morts de sitôt.

Quand l'étudiante avait entendu parler de cette course contre le sida, elle avait directement eu envie de participer. Pas pour faire plaisir à la concierge - non, ça elle n'en avait pas grand chose à faire, mais pour aider les autres, atteints du sida ou pas. Elle ne voulait par contre pas courir, elle n'était pas bonne en sport et se fatiguait très rapidement. Pas assez d'entraînement. Alors elle décida de s'occuper de la buvette mise en place sur le perron de l'immeuble. A chaque coureur qui passait, elle donnait une bouteille d'eau avec un beau sourire et mot d'encouragement. Elle n'était pas la seule à faire ça et ça lui donnait du baume au cœur de faire quelque chose d'utile en équipe.

Un coureur arriva, à peine essoufflé, ce n'était que le début de la course après tout. Samantha lui présenta la bouteille d'eau en souriant tendrement « Bon courage et merci pour les malades ! » c'était peut-être bateau pour certains, mais pour elle c'était important. Elle voulait les soutenir. Tous sans exception.

(c) chaotic evil

L'engagement des causes humanitaires a toujours pris une place extrêmement importante dans ta vie : maladie, guerre, éducation, avenir infantile, tout argument est bon à être défendu, celui-ci tout autant que les autres. Lorsque l'association dont tu fais partie t'a informée de la mise en place de la buvette sur le perron du Parking, tu n'as pas réfléchi très longtemps avant de poser ta journée pour t'engager bénévolement à te rendre dans le Bronx ; tu n'as jamais eu meilleur argument pour fouler les marches du perron de la Résidence des Lilas. Abandonnés le chignon serré, et les tailleurs cintrés du travail, tu t'es vêtue de la manière la plus détendue qui soit et tu t'actives en compagnie d'autres personnes volontaires pour l'occasion – ou réquisitionnées, tu ne le sais pas. Les bouteilles passent de main en main, les passeurs courent, défilent. Tu es agréablement surprise de voir que même des jeunes âmes s'engagent pour cette cause importante ; oh, mais n'est-ce pas Sam, la babysitter de tes enfants, que tu vois là bas ?

« Ca fait vraiment plaisir de voir à quel point vous êtes motivée. » glisses-tu sincèrement auprès de la jeune fille. « Comment allez-vous Sam ? »

@Sam Ray

Du soutien à n'importe qui. Tu soutenais les coureurs qui soutenaient une autre cause. Tu vis pour faire ça. Tu te débrouillais un peu en course alors t'avais enfilé ton short et tes baskets et t'étais allé te présenter à la ligne de départ. Un nombre de gens qui te chauffait le coeur et qui t'encourageais à aller le plus loin possible. Tu t'en foutais de pas finir la course tant que tu avais un peu contribué à ta manière. Tu es venu pour encourager les coureurs altruistes en étant à leurs côtés. Le début de la course était peu soutenues et tu passais d'une personne à une autre en leurs donnant des mots pour leur donner du courage, des paroles souffleuses d'un vent pour les emmener loin. Tu essayais de les encourager. Tous.

Tu passes devant ton immeuble préféré. Et aperçois la buvette tenu par quelques compatriotes. Tu t'approches de la buvette tout sourire, eux aussi ont besoin d'encouragement, pour se dire que ce qu'ils font est bien - et ça l'est. Eux aussi réchauffaient les coeurs de ceux qui se donnaient pour le cancer. Tu te mets à trottiner sur place devant la buvette en buvant une bouteille. Deux femmes qui semblaient se connaître te l'ont tendues avec des mots inspirés de leurs joies et un sourire radieux. « Merci. Vous pouvez rejoindre les migrateurs d'esprit un instant, même si ce n'est que pour 500 mètres, vous courrerez pour la bonne raison. » Elles pouvaient joindre leurs foulées aux votres. Partagées quelques pensées et se lier aux oiseaux chantant l'espoir.

@Sam Ray @Cornélia Jacobson

de la bonté et de la sueur dans nos cœurs

Il t’intime de venir courir, même si ce n’est pas pour beaucoup de temps. Mais elle, la course il ne vaut mieux pas y penser. Encore préférait-elle faire du vélo ou du skate (accompagnée de quelque chose, quoi), mais courir ça ne l’intéressait pas. Elle préférait se rendre utile sur le ‘banc de touche’, il fallait toutes les personnes possibles dans le domaine qui leur convenait le mieux. Sam, c’était ici, à donner des bouteilles d’eau. Point. Mais ce jeune homme – qu’elle ne connaissait pas, comme les trois quarts du quartier ici, était sympa d’avoir proposé et lancé la discussion sur le sujet. Elle aimait bien ce mot ‘migrateur d’esprit’, qu’elle ne comprenait pas trop franchement, ça lui faisait penser à des oiseaux. A la liberté. Bref, elle divaguait dans ses pensées. « Je ne préfère pas, c’est pas mon truc. Je suis mieux ici à vous aider. Il vous faut bien du carburant pour courir. Et c’est moi qui vous le donne.. » Le carburant ici étant l’eau, bien sûr, pas autre chose. En ayant répondu gentiment, elle avait toujours gardé ce joli sourire et se tourna vers Cornélia, la mère des enfants Jacobson qu’elle gardait de temps en temps à Greenwich Village, Reagan et Anselme. « Je vais très bien, merci Cornélia et vous ? Vous ne voulez pas aller courir à ma place ? » dit-elle avec un petit ton amusé. Sam pensait qu’elle n’irait pas non plus, mais sait-on jamais. Il suffisait d’enfiler une paire de chaussures de sport.

(c) chaotic evil

@Cornélia Jacobson @Bennett Rose

« Aller Bennett, on s’motive, on s’relâche pas ! »

Tu le connais ? Non, pas du tout, t’as juste choppé son nom au vol quand il s’est présenté à quelqu’un tout à l’heure et tu l’as reconnu quand il est passé à la buvette. Quand on te connaît, c’est assez marrant d’imaginer la digne et froide Eileen Van Aanhout qu’on a toujours vue en tailleur cintré derrière un bureau d’avocats enfiler soudain un jogging et des baskets pour aller courir avec les autres. Tu n’as jamais été particulièrement sportive, mais ça se passe juste en dessous de chez toi, et c’est l’occasion de voir du monde, l’occasion d’oublier que tu boierais bien un petit verre de vin, d’oublier que tu ne vois pas assez Geert. La clope t’a vite manqué quand tu as arrêté en apprennant que tu étais enceinte de Maddie, mais pour le coup tu es bien contente d’avoir préservé suffisamment tes poumons pour secouer tes cuisses. En plus c’est dimanche : fuck off le dossier Bachard qui traine sur le coin du bureau et que t’as promis de bosser pour demain, tu t’es bougée et t’as mis le nez dehors. Saisissant une bouteille donnée par la jeune fille au visage doux, tu lui saisis l’épaule et tu lui colles deux bises pleines de bonne humeur sur les joues.

« J’adore c’que vous faites ! Bonjour madame Jacobson ! » salues-tu en reconnaissant la femme de ton associé.

Trop occupée pour te demander ce qu’une femme du monde d’en haut peut fiche ici, tapotes l’épaule de Bennett et tu repars, la tête en l’air, les lèvres vissées au goulot de la bouteille.

@Sam Ray @Bennett Rose

Tu pensais juste faire un petit tour du quartier et revenir, te poser peut-être dans le parc quelques minutes avec le bout de chou histoire de lui faire prendre un peu l’air. C’était sans compter sur le bordel présent dans la rue, la course organisée pour le vih et l’apparition soudaine de la Concierge qui s’est empressée de 1) tirer les joues de Jude 2) ne pas t’écouter et 3) te forcer à rester là pour distribuer boissons et sucre aux coureurs. Chose que tu n’as pas vraiment pu refuser compte tenu de la fleur géante qu’elle vous a fait, à Lhaar et toi, en début de mois et ce malgré l’excuse d’un gosse malade à garder.
Alors te voilà, à tendre des bouteilles d’eau à qui veut ou à remplir des gobelets en plastique de jus d’orange premier prix d’une main tout en gardant l’autre sur le petit rayon de bonheur calé contre toi dans son porte-bébé. Tu te concentres sur lui, vérifiant que sa fièvre n’empire pas environ toutes les deux minutes et discutant à demi avec lui afin de t’empêcher de -trop- penser au fait que dix ans plus tôt, tu aurais fait partie de ces coureurs. Tu aurais probablement même pris les paris sur les temps de course ou défié des potes sur qui serait le premier à arriver. Au final, tu es probablement le moins dynamique des “bénévoles” de la buvette, que tu vois sourire et entends pousser des encouragements autour de toi.
Il y a périodiquement des jeunes gens qui passent et font s’envoler ton possible sourire en te rappelant des souvenirs ou en vous disant que vous pourriez les rejoindre. Et contre toute attente, même une madame Van Aanhout passe devant toi en petites foulées et que tu salues d’une main. Toi tu as… Jude qui t’en empêche, on va dire ça. Tu laisses d'ailleurs un énième baiser sur son front de blondinet « Tu me dis si t’es trop fatigué hein, hjärta ? » Concierge ou pas concierge, tu le ramènes à la maison si ça ne va pas.

@Bennett Rose @Eileen Van Aanhout (et puis tous les autres à côté)

Un jeune homme s’approche, piétine en face de la grande table dressée pour l’occasion et vous exhorte à venir courir avec lui. Tu lui offres un beau sourire poli qui signifie « merci mais non merci » et Sam traduit tes pensées de manière parfaitement intelligible avant de te demander si tu ne veux pas aller courir pour elle, ce à quoi tu réponds dans un éclat de rire.

« En pleine forme, mais pas suffisamment pour courir. Je suis vraiment une très mauvaise coureuse, je suis plutôt yoga vous voyez. »

Tu hausses les épaules, te disant que tu es devenue trop vieille pour ce genre de choses, mais c’est avant qu’une femme qui semble plus agée que toi passe devant vous, houspille Bennett avant de coller deux bises à Sam comme si elles avaient gardé les cochons ensemble, et te salue. C’est à ce moment là que son visage fait sens dans ton esprit.

« Oh ! Je ne vous avais pas reconnue, quelle forme ! » Mais elle est déjà repartie. Tu te penches de nouveau vers Sam en la désignant. « Elle travaille au cabinet d’Ezéchiel, elle est avocate aussi. C’est tellement étrange de la voir sortir de son tailleur... »

Une dissonnance t’indique que quelqu’un proche de toi parle une langue que tu ne comprends pas, et tu découvres un homme tenant une adorable petite puce toute blonde toute bouclée dans ses bras.

« Je vous le garde si vous voulez les rejoindre, il a l’air adorable. » lances-tu à son encontre en même temps qu’une bouteille d’eau dans les bras d’un coureur pressé.

@Sam Ray @Bennett Rose @Yann Nielsen

En signant pour cavaler pour une noble cause, Saelig n'aurait jamais cru que le destin se foutrait tant de sa gueule. Le souvenir trop frais de Freddie Staniak le hantait encore. Et aujourd'hui, alors qu'il courrait, il se rendait compte de l'ironie de sa condition. À tutoyer le Diable de trop près, il en récoltait le souffle infernal et les maux qui s'y dissimulaient. Peut-être, qu'il se disait. Peut-être que le Staniak ne lui avait rien transmis et que la chance le protégeait ; mais il en doutait. Alors, Saelig gardait la tête haute, s'efforçant d'oublier un instant ce nom indolent que ses pupilles métallisées avaient enregistré malgré elles. Et dire qu'il courrait pour lui, engoncé dans un jogging et une paire de baskets flambant neuves.
Et il s'octroya une pause d'une minute avant que ses poumons ne cessent de fonctionner. Près de la buvette et l'attroupement de curieux et d'âmes généreuses - ou pas, qu'en savait-il ? Lui, à la base, il courrait parce que son métier le lui obligeait, en quelque sorte. Parce que ça faisait bon genre, de participer à une action caritative. Et il souriait aux gens, Saelig. Un joli petit angelot avec encore un coquard autour de l'oeil, qui s'effaçait difficilement. Il attrapa une bouteille d'eau et en engloutit de longues lampées glacées. Mais il ne s'attendait absolument pas à ce qu'on ose le déranger aussi brutalement. Il aurait mieux fait de recommencer à courir plus vite, le con.

@Bennett Rose

Nom d'une vache texane, Andy n'avait aucune idée de ce qu'il foutait là au juste. Il était geek, lui, pas sportif. Bon ok il se défendait quand il voulait.
Sauf qu'à force de pas vouloir se défendre, bah il était plus lent qu'un escargot éventré sur goudron un jour caniculaire. C'était bien simple, il était à peu près persuadé que la mère de famille avec grosso modo dix kilos de trop l'avait dépassé pour la troisième fois depuis que ça avait commencé.
Andy repassa une nouvelle fois du petit trot au pas, se laissant doubler par des gens beaucoup trop fringants vu qu'ils étaient soumis à la pollution new-yorkaise tous les jours. Non sérieusement, comment faisaient ce peuple pour avoir autant envie de bouger et de transpirer ?!

Andy se traîna jusqu'aux volontaires qui distribuaient de quoi boire et réussit à attraper une bouteille de jus de fruits. Il en avala une longue gorgée avant de se remettre à courir sous les encouragements de la foule.

Sérieusement, il était pas du tout certain que ce muscle qui commençait à lui faire un mal de chien dans la jambe était censé exister sur une personne normale. A tous les coups il était malformé et ne l'apprenait qu'aujourd'hui.
Il se fit – encore ! – doubler, et commenta :

« Hé normalement on double pas par la droite c'est dangereux ! »

Sauf peut-être à 3 km/h.

@Bennett Rose @Saelig Carter

Les gens qui s'activent à la buvette, des conversations qui se créent. Des moment de joies et de partage. Pendant quelques instants cet endroit ne ressemble plus au Bronx qu'il est. Il est déphasé de ce que tu connais habituellement, recouvert de poussières et entaché de malheurs. Aujourd'hui, il est contrasté de bonté et habité de porteurs d'espoirs. C'est pour ça que tu proposes à tout le monde de participer. Mais la première refuse et la deuxième semble tout aussi peu convaincue. Tu te dis qu'il devrait quand même courir, que ça leur fera du bien. La volonté est inaltérable. Alors tu ne peux les obliger. Un jeune garçon motivé passe près de toi. Tu sors une grosse ficelle de ta poche. Il est souriant, il a l'air près à chercher des étoiles pour aider les gens qui en avaient besoin. Un autre jeune garçon passe proche de toi, il semble aussi déterminé. Déraciné les préjugés. Le second hurla sur quelqu'un qui le dépassait. Une idée éclair traverse ton esprit. Tu vas encourager les gens à ta manière. Leur donner de la compagnie. Tu sors un deuxième bout de corde de ta poche. Tu saisis le bras du premier, puis du deuxième et fait un solide noeud entre leurs avant-bras. Partagé une route pour avancer. Tu t'accroches aussi au bras du texan qui semble avoir du mal à avancer. "On ira plus loin avec des souffles de nouveautés." Que tu leurs dit souriant. Tu esquisses un geste de la main pour dire au revoir au tenanciers de la buvette et commence à tirer tes compatriotes vers le chemin migrateur.

@Saelig Carter @Andy Clinton @Sam Ray @Cornélia Jacobson (et pour les autres gens :l:

)

Tu entends un prénom que tu connais, et ton regard dérive un instant sur la personne qui vient de le prononcer. Tu doutes qu’il y ait beaucoup d’Ézéchiel dans le coin, qui aient un cabinet. Tu es assez d’accord avec les paroles prononcées, il est étrange de voir madame Van Aanhout sans tailleur, ou de la voir hors du cabinet d’ailleurs. Tu restes cependant à l’écart, n’osant pas t’inclure dans une conversation qui ne te concerne pas. A moins que ce ne soit parce que tu t’es perdu dans le machouillage de tes souvenirs et regrets, dont tu t’extirpes pour faire des bisous à ton arc en ciel, avant que l’inconnue de tout à l’heure ne t’aborde pour te proposer de le garder. Pour que tu les rejoignes.

« Il est adorable. » tu rectifies, avec un petit sourire, avant de répondre à sa proposition de la façon la plus polie quil te vient sur le moment. « Mais merci, je préfère rester avec lui. D’autant plus qu’il est malade. »

Comme si tu allais confier ton bébé soleil à une femme que tu ne connaissais pas. (~~Comme si tu avais encore la forme pour pouvoir courir. Comme si cette prothèse te permettait de courir~~).
Jude gazouille doucement et se serre contre toi, te donnant l’impression qu’il est tout à fait d’accord avec le fait que tu ne veuilles pas le quitter et son câlin te tire un sourire sincère. Presque comme si le contact de Jude te donnait un peu de courage, tu te rapproches des deux femmes, juste quelques pas qui suffisent à ne plus te laisser à l’écart.

« Moi c’est Yann ; j’habite au premier. »

Et elle (@Sam Ray), c’est une voisine si tu ne te trompes pas, et elle… non, elle (@Cornélia Jacobson) tu ne te rappelles pas l’avoir déjà croisée, même au cabinet d’Ézéchiel.

« - CORNÉLIAAAAAA, YAAAAANN, SAAAAAMM !. »

Tu trottines vers eux, doublant un garçon par la droite. Il est tout bougeon le garçon alors tu lui souris (tout passe mieux avec un sourire). Tu es à peine essoufflé par la course. Tu pourrais facilement être dans les premiers, si tu ne papillonnais pas autant. Sur leurs joues, tu poses de gros baisers plein de sueurs.

« - Vous êtes b- OOOH, BB JUUUUDE !. »

Tu lui fais un tas de papouilles, et même quelques guilis, autant que te permette l'harnachement. Mais il est brûlant, le licorneau. Ton visage se tord d'horreur.

« - Il est malade ? Il va mourir ?! Il a pas le grippe hein ? Ou le sida ?. »

Toujours plus avec toi, Hélias. Pour ton petit cerveau bizarre, le sida c'est juste un mot qui fait peur, un peu comme "bouh'.

Tu devais vraiment nouer des liens avec tes voisins.

C'était ce que tu te répétais depuis plus d'une heure, passant et repassant devant ta fenêtre pour voir toutes ces personnes attroupées autour de la buvette. Tu trouvais ça magnifique, que la concierge ait voulu participer et faire participer les locataires à la marche du Sida – et tu voulais y aller, vraiment. Mais, et si tu ne leur plaisais pas ? Si tu étais trop anormal pour eux ? Tu te demandais même si c'était une bonne idée de descendre.

Et puis, bonne idée ou non, tes jambes t'ont portées toutes seules jusqu'à la sortie de l'immeuble. (Oups ?) T'avait carrément oublié de mettre une veste – heureusement qu'on était au mois de mai et qu'il faisait chaud. Tu hésites un moment en voyant la foule compacte et les coureurs passer devant toi (tu aurais bien aimé courir toi aussi, mais tu n'avais vraiment aucune endurance, tu serais capable de faire une crise d'asthme au bout de cent mètres) avant de prendre une grande inspiration et de te diriger vers la buvette. Tu priais tous les Dieux du monde pour miraculeusement rencontrer quelqu'un que tu connais (pitiépitiépitié), et ton miracle se trouva porter une chevelure brune et des courbes familières. Ton regard s'illumina et tu lâchas tes bracelets que tu n'avais cessé de triturer depuis ton arrivée pour attraper la manche de Cornélia dans un sourire timide : « Bon-bonjour... » Tu parcours les autres personnes du regard, légèrement effrayé.

Tu ressemblais à un enfant perdu dans un magasin.

Quand tu descends du taxi, y’a le soleil qui te tape sur la tronche et t’obliges à mettre tes lunettes de starlette au corps trop fatigué pour ouvrir les deux yeux. Tu files un billet, tu salues le conducteur d’un signe de la tête et tu déguerpis, aussi vite que la gueule de bois te le permet. Ça tangue encore un peu, et bien que ton estomac se secoue de droite à gauche, à danser la gigue, t’as la dalle comme pas permis. Une tour de pancakes, un énorme sandwich, même une pizza hawaïenne t’irait à merveille ! Tu marches, un pas devant l’autre, le sourire pas encore décroché de la nuit passée, et y’a un mec qui te passe devant en courant. T’as déjà essayer le jogging, et à vrai dire, le pantalon te sied mieux que l'activité ! T’oublies le mec, mais y’en a un second qui te coupe la route. Puis un troisième, et… Une foule. Au milieu de ce bordel, tu restes stoïque, comme la victime d’une attaque d’abeille en micro short. Y’a de jolies jambes en plus, tu pourrais presque les regarder toute la matinée passer ! Et puis tu les vois, des voisins devant le Parking, offrant des verres d’eau aux coureurs. Et comme un coup de poing, tu te souviens de la date et de l’évènement. Et merde. Peut-être que tu peux encore t’éclipser, c’est pas trop ton truc les grandes causes, surtout quand t’as la tête perdu dans les étoiles. Peut-être que tu peux… A peine as-tu eu le temps de réfléchir que ton estomac te guide vers les tables : ce con, il a senti le truc, qui dit ravito’, dit petit déjeuner ! Tu reconnais quelques visages, mais aucun a qui tu as déjà vraiment causer. Y'a une première à tout !
« Heey….Je suis du 13ème, Caïn, vous voulez de l’aide ? »
S’infiltrer pour mieux manger !