Habitant le Parking depuis sa naissance, Lily participait tous les ans au pot de Noël de la Concierge depuis sa plus tendre enfance. Cette année encore, elle n'échapperait pas à la tradition. Petite nouveauté : la cacahuète ! Elle avait dû se creuser un peu les méninges, parce qu'elle ne connaissait pas la personne qu'elle avait tirée au sort pour lui faire un cadeau. Néanmoins, elle descendit avec Samuel – son fils de 8 ans – et un paquet sous le bras pour Al' Kelley, vêtue d'une robe rouge et d'une veste noire classique, ainsi que des escarpins noirs. M'man, j'peux aller jouer avec mes copains ? lui demanda Sammy dès qu'ils furent en bas. Elle lui sourit et lui donna la permission, tant qu'il restait sage. Le petit s'éloigna comme une tornade, laissant sa mère seule. Lily-Rose se dirigea vers la Concierge et la salua, tandis que les gens commençaient à affluer dans la petite salle. Le Réveillon de la veille s'était bien passé, en famille avec ses parents et son frère, Einar. Elle baissa les yeux sur sa montre, offerte par sa famille. Comme d'habitude, elle était arrivée à l'heure indiquée sur le carton d'invitation, parce qu'elle n'aimait pas être en retard, la jolie Lily.

Accoudée sur le rebord de ta fenêtre, tu regardes la ville s'illuminer sous les lumières blafardes de lampadaires. Mais ce soir, comme depuis quelque semaine, un petit détail dans chaque rue transforme ce parking miteux que tu connais si bien en un lieu totalement différent. C'est peut-être ça la magie de Noël, les décorations colorées qui scintillent ici et là pour faire renaître un sentiment un peu perdu à cause du désespoir : la joie. Tu n'as jamais le cœur à faire la fête, cette année encore moins que d'habitude. Débarrassée de ta famille, tu pensais pouvoir rester tranquillement chez toi à regarder la télé, mais c'était sans compter les programmes de Noël aussi imbuvables les uns que les autres. Alors tu t'es souvenu que la Concierge adorait ce genre de fête, au point d'organiser un petit rendez-vous entre voisins. N'étant plus à ça près, tu enfiles une petite robe blanche en dentelle qui te dénude le dos et qui s'arrête mi-cuisse, tu t'attaches les cheveux en une queue de cheval haute (chose très rare chez toi), et tu te maquilles légèrement avant de descendre l'escalier, retardant le plus possible ton arrivée. Tu es même tentée à plusieurs reprise de faire demi-tour, avant de te dire que tu n'as rien d'autre à faire et que ce sera (peut-être) toujours plus amusant que tout ce que tu pourras faire là-haut.
Un sourire par-ci, un sourire par-là et hop, tu attrapes un verre et un petit four que tu enfourne immédiatement dans ta bouche pour l'avaler. Avant ça, tu n'avais même pas remarquer que tu avais la dalle. Vraiment, t'es pas sortable comme fille … Mais peut-être toujours plus que ce gars qui fixe le sol d'un regard vide, tout seul dans son coin. Il te fait un peu pitié, mais tu ne vaux pas plus alors tu fermes ta gueule et tu restes à ta place, près de ces petits délices dont tu espères pouvoir te goinfrer en paix.

Il est temps pour toi de te mettre à voir plus grand que ton appart, à parler avec quelqu'un d'autre que ton chien et à devenir poli. C'est le conseil d'un queutard que t'avais tabassé au coin d'une rue parce qu'il n'avait pas le fric qu'il te devait, au final tu t'es retrouvé avec une bande de junkies au cul et avec des conseils de merde. Tu fixes ton reflet dans le miroir, l'air mauvais, t'as une sale ombre bleutée sous l'œil mais rien de très méchant puis t'as une mèche qui revient tout le temps sur ton front et qu't'arrives pas à balayer en arrière avec les autres cheveux. T'hésites franchement à y aller, puis t'as rien à te mettre après tout. T'as beau fouiller, tu trouves qu'un tee-shirt blanc et un vieux jeans troué. Allez un p'tit effort. Résigné par ta conscience violente, t'enfiles ces vêtements, ta veste en cuire et une paire de bottines que tu lasses à moitié. T'as l'air con mais ça fera l'affaire. En moins de deux, tu te retrouves parmi le peu de gens déjà présents, observe et agis en t'aventurant près de @Lily-Rose Wolf, la seule personne que tu connais et qui tombe à pic. Sourire de salaud, un brin provocateur, tu t'approches un verre de scotch à la main. T'as l'air de bien trouver ta place ici. Tu souris à moitié, bois une gorgée de ton alcool qui te brûle la gorge. Tu veux un verre ?

T'es nouveau et quand on est nouveau. Il faut faire des efforts. Il faut savoir se bouger le cul et essayer de "s'intégrer" puisqu'ils appellent ça comme ça, eux. Essayer de parler avec les gens. Essayer de discuter. D'apprendre. De connaître. T'es pas sûr d'être enjoué à cette idée, t'aimes pas les autres -ou est-ce les autres qui ont du mal à t'aimer ? Puis comme beaucoup de personnes, tu sais pas quoi mettre ? T'as peur d'être trop formel. Ou peut-être pas assez. Tu fouilles pour trouver le jean le plus propre et le moins troué que tu aies que tu assortis avec une chemise. Au moins ça. Disons que ça compense. Quand t'arrives, il y a déjà quelques personnes dans la salle, tu prends le temps de nouer tes cheveux trop blond sur le haut de ta tete et sourire, sourire puisque tu ne sais faire que ça, tu salues du regard les personnes présentes -tu ne connais personne et à présent tu te demandes juste pourquoi tu es venu. Tes yeux se glissent sur le buffet. Tu fais comme si de rien et t'en rapproches pour piquer un petit four -Mais pas trop non plus, t'as pas envie qu'on t'appelle pique-assiette. Tu prends un verre. À ce qu'il paraît ça fait plus festif et pique un autre petit four -morfale, avec un petit sourire coupable (ou pas tant que ça) vers la brune qui n'en était pas loin non plus puis tu décides de te reculer. Un peu plus. T'éloigner de la nourriture tentatrice -c'est l'effet petit four, on a toujours besoin d'en manger plus qu'il n'en faut.

Spoiler:

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Le pot de Noël, ça te donnait envie de sourire parce qu'il y avait toujours des masses à manger et toi, un petit panier. Alors, dans toute ta délicatesse de petite mère célibataire, tu te drapais dans un de tes grands tee-shirts qui signaient un de tes groupes préférés en lettres criardes, et, coiffant Jude d'un chapeau rouge sur ses cheveux d'ange, tu descends sous les cris enchantés de ton marmot. C'était mignon, de vous voir tous les deux, enchantés comme des gamins devant les décorations bon marché et l'odeur de la bouffe gentiment offerte par la Concierge mère Noël. Puis, y avait ce cadeau aussi, que tu trimbalais du bout des doigts comme une farce visqueuse. Tu connaissais pas ce Mickey , et encore moins ses goûts et ses envies pour la nouvelle année alors, t'avais tapé dans le faux prestige, dans un de ses cadeaux qui font sourire au lieu de pleurer. Tu jettes un coup d'oeil autour de toi, essayant de réparer une tête connue mais putain, t'as l'impression que tout le monde a changé depuis Halloween. Alors, imitant la foule, tu fonds sur le bar pour offrir un petit four à ton fils qui crie de joie. « Joyeux Noël, bébé. » Tu lui murmures, embrassant son front d'un baiser sucré. Puis, repérant une autre tête blonde, tu lui lances, sans aucune distinction aucune (Léopold) : « Yo ! Tu connaîtrais pas un certain Mickey ? Mickey Hansen ? »

Les petits fours. Ils t'appellent. Ils te veulent. Ils sont là à te crier mange-moi, mange-moi et toi tu ne veux pas. Tu ne veux pas en manger. Tu vas devenir gras. Tu vas pas aimer. Tu vas te plaindre. Et après tu vas dire que t'es beaucoup trop gros. Beaucoup trop. Et tu vas avoir l'impression d'exploser. D'autres arrivent dans la salle, tu distingues Auguste dont le regard croise le tien bien trop rapidement avant qu'il se dirige vers ce nouveau visage qui t'es tout aussi inconnu que les autres. Tu peux comprendre. Peut-être qu'il n'a pas envie de te parler. Peut-être qu'il a juste pas aimé ta façon de faire, ta façon d'être. C'est dommage parce qu'il avait l'air gentil. D'ailleurs. Tu y serais allé si tout à coup quelqu'un ne t'avais pas adressé la parole. Ça t'a fait redresser la tête, tu t'y attendais pas. Tu la regardes de tes grands yeux bleus, t'as meme pas eu le temps de faire un coucou à Auguste. « Je trouve que c'est une idée géniale ! » Tu te mets alors à rire doucement en prenant un petit four et lui en tendant un. « Si on nous accuse, t'as intérêt à me couvrir ! » Tu rigoles à nouveau, passant le petit four entre tes lèvres avant d'être interpelé. Tu la regardes alors, les sourcils froncés ; « Mic-quoi ? » Que tu dis en secouant négativement la tête. « Nan. Connais pas. Désolé. » tu hausses les épaules.

Quand il s’agissait de sortir de la routine de ta vie, tu n’étais jamais en reste alors forcément, quand tu avais entendu parler du pot de Noël, tu n’avais pas hésité à t’inscrire, ce n’est qu’ensuite que tu avais pris conscience qu’il faudrait offrir quelque chose à une inconnue et toi, dans le domaine t’étais pas doué. Tu avais vraiment réfléchi et même soulé Marshall pour qu’il t’aide à trouver une idée. T’étais même allé jusqu’à songer lui offrir un peu de came mais ça, c’était un cadeau empoisonné.
Pour l’occasion, t’avais fait un petit effort, t’avais sorti un jean au lieu d’un de tes vieux joggings et t’avais même mis un joli pull, genre celui que t’avais mis lors de ton dernier jugement, c’était bien, t’avais l’air normal comme ça, pas d’un cassos. Sauf bien sur qu’il restait le problème de la bite tondue à blanc dans sur ton crâne alors ta vieille casquette, tu ne pouvais pas y couper. Dommage, t’avais pourtant essayé de faire bien.
Instinctivement, tu t’approchais du petit groupe autour du buffet après tout s’ils y étaient tous, c’est qu’il y avait quelque chose d’intéressant à voir, non ? « Salut. » t’es pas un timide toi, t’as pas peur de t’incruster. Tu reconnais d’ailleurs le blond du balcon (Léopold) et tu lui adresses un petit signe de tête. « Y’a quoi de bon ici ? » Tu regardes un peu par dessus l’épaule de la meuf chelou (Marion) en prenant presque appui sur elle. T’étais étonnamment grand pour ton âge mais quand même, ils étaient collés devant la table.

Spoiler:

Lily-Rose prit congé de la concierge quand elle se fit interpeller par Ugo, préférant que la conversation reste privée. Lui et sa belle gueule de salaud, son regard de braise... ses poils se hérissaient rien qu'à le voir, il n'était pas fréquentable. Son verre de scotch et son œil au beurre noir confirmaient ce que la jolie rousse pensait de lui. Il lui dit qu'elle avait l'air de bien trouver sa place, et elle ne sut pas comment le prendre. Ses grands iris verts glissèrent de son visage à ses bottines en cuir. Mieux que toi, ça c'est sûr pensa-t-elle, mais elle se garda bien de lui dire le fond de ses pensées. Merci, Ugo. Elle détourna un peu le regard, Sam' était loin d'eux, heureusement. Non loin de Marion, d'ailleurs elle répondit à son salut, en souriant. Elle irait la saluer plus tard. Tu es... commença-t-elle pour répondre au beau brun, cherchant en vain un réponse convenable, tu es là toi aussi, joyeux Noël ! Elle se racla un peu la gorge, mal à l'aise. La caissière ne savait jamais comment se comporter avec lui. Il lui proposa un verre. Après tout ! Je veux bien, oui. Merci. Elle le suivit à l'espace transformé en bar, et se servit un verre de bulles. Santé. Elle but une gorgée, et sourit à Ugo. Je suis étonnée de te voir ici.


@Ugo Garcià & @Marion Nihil