Noël n'a jamais été ta fête préférée. Ça fait des années que tu ne la fêtes plus. En général, tu restes au bar du coin avec quelques paumés, comme toi. Mais cette année, cette fête de Noël sera différente. Disons que tu ne seras pas seul. Tu vas passer la soirée du vingt-quatre et toute la journée du vingt-cinq avec Aliah. Vous avez décidés, il y a peu, que vous ferez un anti noel. Pas de cadeaux, pas de grands repas à s'en rendre malade. Juste un apéro dinatoire, de l'alcool, des jeux vidéos et, si le coeur vous en dit, une partie de jambes en l'air. Mais Noël n'est pas là encore. Il reste une semaine à attendre. Dehors, les illuminations du quartier rendent tout le monde complètement gaga. Pas toi. Tu aimes ça, bien sûr, mais de là à en devenir complètement fou. Les enfants doivent certainement attendre le passage du grand monsieur barbu et habillé d'un costume rouge. Aujourd'hui, tu es sortis. Juste pour prendre l'air et vendre un peu de drogue. En entrant dans l'immeuble, tu remarques que la porte qui est tout le temps fermée ne l'est pas aujourd'hui. Tu pénètres à l'intérieur de la pièce. Un buffet gratuit ? Tiens donc ! Tu ne refuses jamais ce qui est gratuit. Tu envoies un lessage rapide à Aliah "Ramène toi chez la concierge. Buffet gratuit !" tu remets ton téléphone dans la poche et commence à te serveille un verre de.. Soda. Vraiment ? Bon bah va pour le soda.

Il a oublié que Noël approchait déjà à grands pas. Il a oublié, de décorer son appartement, d'installer quelques guirlandes lumineuses pour éclairer un peu son quotidien morne. Ce n'est qu'en passant au rez-de-chaussée que Chad s'est rendu compte de ce qu'il se trame entre les murs du parking. Un bonnet enfoncé sur la tête, une grosse écharpe dévorant la moitié de son visage pour dissimuler sa barbe de quelques jours, ses yeux cernés traversent tout de même les couches de vêtements alors qu'il s'avance de la table d'un pas lent. Quelques personnes déjà là, l'ours laisse un sourire se dessiner sur ses lèvres pour tenter d'être chaleureux. Toujours timide et sur la réserve, il ne parvient tout de même pas à approcher qui que ce soit et commencer une quelconque discussion. Il a l'air tellement coincé au milieu de tout ce monde qu'il ferait mieux de rentrer mais les soda attirent un peu trop son attention.

Tu n’étais pas certain d’avoir officiellement ta place à cette petite fête de voisinage mais Malony payait bien un loyer alors pourquoi pas ? Au pire tu dirais que…bah au pire t’essayerais de pas croiser la Concierge et puis ce serait bon ! Ou alors tu pourrais ne pas venir du tout mais tu avais envie de profiter un peu de Noël toi aussi. Tu gardais de bons souvenirs des fêtes de fin d’année chez tes parents et dans ces moments, ils te manquaient tout particulièrement alors forcément, si tu avais l’occasion de profiter de la magie de Noël, tu n’allais pas t’en priver !
Descendant jusqu’au lieu de la fête, tout de jacquard vêtu parce que Noël oblige, tu rejoignis le local sans trop te faire remarquer histoire d’avoir l’air à ta place, repérant les quelques voisins présents, saluant ceux qui t’adressaient la parole comme si de rien n’était, posant ton regard sur la jeune femme qui venait de faire son entrée…et clairement, t’étais pas sur de vivre à la même saison qu’elle. Tu la regardais d’ailleurs un peu trop fixement, perdu dans des pensées débiles sur les divers ressentis possible vis-à-vis des températures, ne te rendant même pas compte que tes yeux n’avaient pas lâché sa peau nue.


@Mimi Fontaine

La période la plus merdique de l'année. Elle rage généralement sur les fêtes qui lui rappellent qu'elle a pour seule famille qu'un frère absent et deux parents enterrés en plein New-York. Pas grand chose qui lui donne envie de décorer un sapin et d'y mettre des boules, à moins que ce soit celles qu'elle rêve d'arracher avec ses dents. La furie a pourtant décidé de se calmer ce soir, à moitié défoncée donc à moitié heureuse. Un bonheur artificiel qu'elle s'offre sans culpabiliser, tout ce qui peut lui permettre d'oublier la douleur est bienvenue. C'est en jogging qu'elle débarque dans la loge de la Concierge, ses cheveux noirs attachés à la va vite et le pas pourtant léger. Les mains plongées dans les poches de son pantalon en coton délavé, elle s'avance sans trop savoir ce qu'elle fout ici mais le buffet lui donne une raison de ne pas faire que passer. Elle a envie de forcer Ash à venir sans trop savoir pourquoi, s'attarde pas sur cette pulsion qu'elle enterre en fouillant de ses doigts les plats qui proposent des trucs rassis mais ça fera l'affaire. Dans son empressement de tout se mettre dans la bouche, elle manque de bousculer un grand type, s'excuse du bout des lèvres,, aimable pour une fois avant d’osciller entre son visage et les sodas qu'il a l'air de convoiter « Euuuh … T'attends que le Coca te saute dessus ou ? » elle esquisse un sourire avant de prendre deux gobelets qu'elle remplit de la boisson gazeuse, l'alcool viendra plus tard pour elle. Elle lui tend finalement le verre, scrutant toujours peu trop, sans honte de croiser un regard terni par la tristesse « J'déteste Noël mais on trinque ? » le joint qu'elle a cramé plus tôt fait un peu trop d'effet, lui délie la langue et fait traîner les mots et un elle claque son verre en plastique rouge contre le sien sans trop attendre de réponse.

@Chad Graham

T’étais à trainer sur l’ordi quand t’as entendu la voix de Mimi. Mimi qui te proposait d’aller trainer en bas. T’as balancé ouais enjoué, et ajouté que tu terminais ton truc. T’as continué de bidouiller sur ton mac, un stylo dans la bouche, une bonne dizaine de minutes. Puis tu t’es levé. Tu as remonté tes lunettes sur ton nez, enfilé un bonnet de Noël, tes Converses, et descendu les marches à toute allure. T’étais comme un gamin. Comme un jeune enfant, poussé par la magie trop commerciale de Noël. C’était le moment des paillettes – qui détruisent l’océan –, des repas de famille – où ta sœur ne bouffe rien –, et des gâteaux à la cannelle. L’essentiel, c’était les gâteaux à la cannelle.
En arrivant dans la salle, t’as presque sauté sur ta colocataire (visiblement observée par un ado). « Je suis làààààààààààà ! » que tu as balancé, presque trop heureux. Tu dois sembler contraste, à côté. Tu dois paraitre étrange, avec tes fringues usées et presque trop larges, alors qu’elle est habillée comme en plein été (et un trop chaud été). « Tu veux un jus de fruit ? » que tu lances. « Puis toi aussi ? » demandes-tu, en désignant avec un grand sourire le gamin qui vous observait – ta colocataire plus que toi, probablement.

Noël, Noël, Noël… Tu n'as jamais été un grand fan de Noël, même si Sofia et maman vous obligez toujours à faire un arbre de Noël pour l’occasion. Tu te souviens encore des longs dimanches que vous passiez autour d’un faux sapin en plastique à accrocher des guirlandes et des boules bon marché. Votre arbre n’était jamais le plus beau, mais si ça faisait plaisir à Sofia et maman, alors vous vos executiez sans rien dire. Mais Noël avait bien changé depuis, et tes derniers Noël en prison ne ressemblait pas vraiment à ceux de ton enfance. Quoique, pour le sapin et les décos bon marché c’était du pareil au même. Bref, cette année tu ne comptais pas vraiment fêter Noël, même si Sofia te tanais pour recommencer vos traditions familiales, et vous faire des cadeaux. Tu savais même pas quoi lui offrir.

Tu traversais le quartier, une clope au bec avant de l’écraser devant l’entrer. Il y avait de l’activité dans le hall, un tas de voisins, un tas d’inconnu encore, et la concierge. Est-ce qu’il y avait eu un mort ? Tu pénètres dans le hall, bruyant, où les conversations s’emmêlent les unes dans les autres, et tu vois le buffet, comprend soudain que personne n’est mort mais que l’on fête Noël un peu en avance. Génial. Manqué plus que ça. N’empêche que ton estomac hurle de faim, et que le buffet et ses quelques saladiers de crackers t’appellent. Tu trottine jusqu’à la table, ta main déjà enfouis dans le saladier de petit biscuit salé. « On a dix ans ou quoi ? », la brune a côté de toi peste un peu tout en se servant un verre de coca. Tu balayes des yeux le buffet, constate qu’en effet il n’y a que des softs. Tu ricanes un peu. « J'crois que c’est pour éviter les débordements », du genre les voisins qui fricotent entre eux dans un coin de l’escalier ou dans l’ascenseur. T’attrape un gobelet vide, lui tend. « Tu m’en sers un ? », tu n'as pas l’habitude de demander aux jolies inconnues de te servir des verres, c’est même plutôt l’inverse généralement, mais comme elle est la plus proche des boissons…

Tu n’avais pas fait exprès de la mater avec tant d’insistance, à vrai dire ce n’était pas tant ses jambes nues que tu regardais, c’était davantage tes pensées qui étaient parties à la dérive et ma foi, tes yeux étaient restés bugués sur la dernière image vue. Dommage pour toi, tu n’étais pas discret du coup et bien évidemment, tu te fis capter en plein délit mais bien heureusement, ça ne semblait déranger personne. En même temps, la gonz qui se promenait ainsi par ces températures, c’est bien qu’elle espérait qu’un ou deux pelos y jette un coup d’œil, histoire que ça en vaille la peine, non ?
C’est pourtant un type qui s’adressa à toi non sans avoir fait une entrée fracassante en couinant en direction de la gonzesse et relevant le nez en même temps que tu revenais à la réalité, tu balançais un « quoi ? » avant de réaliser la question qu’il venait de te poser. Ce dernier fut pourtant néanmoins rapidement rejoint par la gonzesse qui t’invita également à les rejoindre et puis bon, tu n’avais pas envie de rester dans ton coin alors tu les rejoignis comme si de rien n’était. Sur un malentendu, ça passerait sans doute. « J’ai juste bugué. Il y a quoi ? » expliquais-tu sans pression avant de regarder les softs alignés, attrapant finalement une bouteille de coca. Le classique. « Je suis Henry, du 10ème. Et vous ? » finis-tu par te présenter, pas mécontent de rencontrer des voisins.

Ta colocataire te saute dessus, en retour de ta bonne humeur. Il ne vous manquait plus que Iris. Plus que Iris, et votre espèce d’étrange famille serait réunie.
Et puis il y avait l’autre, aussi. L’autre gars, qui observait ta colocataire. L’autre gars, qui semblait assez paumé, au final. Il semble tiré de ses pensées, lorsque tu l’interpelles. Il semble perdu dans ses pensées, alors qu’il finit tout de même par s’avancer. « Tu voulais un jus de fruits ? » redemandes-tu tout de même, pas décidé à te prendre la tête pour des sottises. Le gars attrape finalement une bouteille de coca, alors que tu te penches pour te saisir de deux verres de jus de fruits. Tu apportes le gobelet en plastique à la brunette, plus grande que toi sur ses talons trop hauts – faut dire que tu es loin d’être un géant, en plus.
Le gars dit alors se nommer Henry. Tu l’as peut-être croisé, à l’occasion. Tu ne sais pas. « Tom ! » lances-tu joyeusement. « Puis c’est Mimi, ma colocataire. » ajoutes-tu, pour introduire la brunette. Et puis toujours ce grand sourire, que tu affiches avec joie. Ça te faisait plaisir, de croiser de nouvelles têtes. Ça te fait du bien, de croiser des visages à l’air aussi calme que le sien. « Puis devrait y avoir Iris, aussi ! » Lorsqu’elle serait motivée à descendre. Lorsqu’elle aurait terminé ce qu’elle avait commencé.

Sovetskiy tire fièrement sur sa laisse alors que tu te bats avec le sac de kraft que tu tiens à la main. Saloperie de clébard. Oh tu l’aimes ta bestiole, mais y’a des soirs où tu te dit que t’aurais dû la laisser crever l’autre soir. Puis ensuite, elle se tourne vers toi, et tu te souviens pourquoi tu l’as sauvé.
Et là, la réalité te saute au visage, dans le hall, y’a … des gens. Et y’a Rebecca dans un coin qui gère le buffet. Et merde. Le pot de noël. Tu l’avais oublié celui-là.

Te frayant un passage parmi la petite foule qui s’est réunie, tu ouvres l’un de tes sacs en kraft pour en extraire une bouteille de vodka de facture russe et te verses un verre discrètement, sans te rendre compte qu’il y a des gens qui te voient - hé, s’ils voulaient boire autre chose que du soda, fallait ramener de l’alcool - et tu t’approches tranquillement d’un petit groupe de jeune. Les affaires reprennent: - Y’a quelqu’un qui veut de quoi s’amuser les jeunes? La drogue c’est pas que sous le comptoir de l’épicerie, faut pas croire.


@Tom Ronsin @Mimi Fontaine @Henry Simmons

Il parait qu'à Noël, les gens font la trève. Tu n'es en conflit avec personne. T'es juste pas très sociable. Peut-être qu'en deux mille dix-huit tu le seras un peu plus. Peut-être. Tu ne prends jamais de bonnes résolutions. De toute façon, personne ne les tient jamais. Tu préfères vivre comme tu le veux en essayant d'être le moins énervant possible. Bref. En voyant une petite fête improvisée dans les locaux de la concierge, tu décides de venir y faire un tour. Histoire de rencontrer les habitants du quartiers. Histoire de te socialiser aussi un peu. Petit message à Aliah pour lui demander. Pas de réponses. Ça a dû durer plus longtemps avec son frère. Tu te retrouves donc seul à cette fête. Autour de toi, il y a d'autres personnes. Tu ne les connais pas. Depuis ta naissance, t'as jamais été très sociable. T'aimes pas te mélanger aux autres. La solitude ne te déplait pas du tout. Tu viens te servir un verre de limonade. Tu ne bois jamais de soda. Tu te contentes de l'eau ou d'alcool. Mais là, à priori, il n'y a pas d'alcool. Tu soupires. Tant pis. Pas le choix de toute façon.