Je vois Light entrer avec des pizza. Un immense sourire s’affiche sur mon visage parce que oui je meurs de faim et j’en ai marre de ces chips de merde.

« T’es mon sauveur Light ! J’ai trop faim ! »

Je l’aime ce type. On s’est déjà croisé quelques fois au Parking. Je lui fais un salut de la main depuis le canapé où je suis trop bien installé pour bouger tout de suite. J’espère qu’ils vont pas manger toutes les pizza en cinq minutes. Il me faut le temps de me décider à bouger.

Je tourne la tête vers le type à côté de moi (Caïn) quand je l’entends m’adresser la parole. Je me retiens de rire quand il me demande une lampe de poche. J’ai une gueule à avoir une lampe de poche ? Enfin, peut être, je sais pas quel gueule a quelqu’un qui a une lampe de poche. Je crois bien que j’ai pas entendu parlé de lampe de poche depuis que j’ai 12 ans.

« Désolé mec j’ai pas de lampe de poche. »

Il a l’air un peu chelou mais pourtant il me vouvoie. Je sais pas il a un tatouage dans le cou, ça m’étonnerait pas qu’il fasse partie d’un gang. Enfin, je dis ça, je dis rien. Juste ça fait son effet le tatouage dans le cou.

« Je suis sûr que j’ai vu des bougies par là bas. C’est pas aussi hitech c’est sûr… Envie de nous fausser compagnie ? »

Genre y’a un petit paquet de bougie non loin de la bouffe par là bas. Sûrement la concierge qui pense à ses habitants pour ceux qui sont en galère.

Allé motivation. Une deux trois. Hop. Je lève mon cul du canapé et je vais reposer le paquet de chips sur la table. Je prends une serviette et je me sers une bonne part de pizza. Je fais un clin d’oeil à Light au passage et je retourne m’installer sur le canapé. Frey fait son entré et je me remémore la nuit qu’on a passé ensemble il n’y a pas si longtemps. Il propose des cigarettes et je ne peux pas m’empêcher de rire. Oui j’ai envie de me foutre gentiment de lui. Je me retiens de pas faire de remarque carrément, parce que voilà, on est pas seul. Je reprends mon sérieux pour manger ma pizza qui est vraiment délicieuse. Un bon canapé, une bonne pizza, un endroit au chaud. Je crois que c’est vraiment le top cette soirée au final. Je suis content d’être venu ici. Même si je risque vraiment de m’endormir sérieusement après avoir bouffé.

Dans le genre simple, c'était simple à l'extrême : Maddox détestait ce genre de situation.
Ce n'était pas le fait de se retrouver dans le noir, sans chauffage et sans électricité qui la gênait, dans le fond, c'était surtout le fait de ne pas comprendre d'où venait la panne et par quel miracle dégénéré elle avait pu toucher tout l'immeuble. Parce que, soyons logique, elle ne pouvait pas être la seule touchée. Si c'était le cas, elle allait hurler : elle avait oublié de sauvegarder après le boss qu'elle venait d'achever et c'était cinq heures de jeu acharnés qui venaient de s'envoler.
À tout bien réfléchir, même si tout l'immeuble était touché, elle pouvait quand même hurler.
(D'ailleurs, c'est ce qu'elle avait fait, front contre le clavier et le « AAAAAH ! » le plus frustré du monde au bord des lèvres.)

Ce n'était qu'après cet interlude de charme et de grâce qu'elle s'était finalement décidé à aller explorer le Parking pour voir si quelque chose s'organisait. Il ne pouvait pas tous rester dans le noir et ne rien faire, c'était évident – enfin, évident. À elle, en tout cas, ça lui semblait logique. Une lampe torche dans une main et son paquet de cigarette dans l'autre, elle avait dégringolé les escaliers avec la féminité d'une méduse échouée sur la plage et avait fini par suivre les ombres qui se découpaient devant elle dans la cage d'escalier, un peu par jeu, beaucoup par dépit, parce qu'elle ne croisait pas grand monde dans les couloirs et qu'elle ne voulait pas adresser la parole à n'importe qui.

Elle avait fini par déboucher dans la chaufferie et avait grimacé en voyant la petite sauterie. De deux choses l'une, soit elle s'était incrustée dans une fête privée, soit elle avait complètement zappé quelque chose – et vu l'ambiance du truc, elle penchait plutôt pour la deuxième solution.

« Sa... lut ! » s'était-elle risquée, sur le pas de la porte de la chaufferie, étudiant du regard tous ses voisins avant de fendre la foule, d'éteindre sa lampe torche et se rapprocher du buffet.

Non pas qu'elle ait faim, en soit, mais ça lui permettrait d'avoir quelque chose à faire plus que de rester plantée au milieu de la pièce.

Déterminée, elle avait tendu la main pour empoigner quelques chips qu'elle avait fourré dans sa bouche sans moufter.

Qu'on lui parle d'élégance, tiens.
Et qu'on fasse tourner la vodka, aussi.

Alors c'est ce type de gars (Aaron Dickens) qui plait aussi à Casey ? Le genre tombeur en uniforme qui parle comme il respire, disparaissant dès que son attention est demandé ailleurs ? Entre un acteur porno et un soldat du feu, nous pouvons dire que Mademoisellle Dickens aime le danger, tout ce qui touche à l'extrême. J'essaye de ne pas paraitre mal à l'aise ( J'ai quand même baisé sa femme/fiancée/copine rappelons-le... Compliqué pour entamer une relation saine !) Et j'ai beau être un interprète qui change de masque comme il change de cul, dans le quotidien, je ne dérobe jamais mes émotions, préférant me prendre un coup dans la tronche qu'un sourire hypocrite. Mais pour éviter de tout péter dans la chaufferie ( qui est déjà mal en point), je vais garder ce petit secret quelques temps encore...
Pas de lampe de poche pour Monsieur Dickens, mais une soudaine envie d'aller dévorer de la pizza. Okey, ce gars, il ne me plait pas. Et même si y'avait le nom Petraouchik  brodé sur sa chemise, j'l'aimerais pas plus. Il part sans attendre ma réponse, incapable de résister à l'appel du gras. Putain que les gens d'ici m'agacent à se la jouer cool alors qu'ils sont tous plantés dans leurs coins tels des poulets allant à l'abbatoir. La mauvaise humeur me gagne, je souffle, exaspéré mais le faisceau d'une lumière me rattrape au vol ( oui, j'allais m'écraser dans le trou béant de la colère, vous ne connaissez pas ? ). «Sa... lut!» Une petite blondinette ( Madeleine) est sur le pas de la porte, aussi timide qu'une peluche. Et elle tient une putain de lampe torche. Caïn, bouge ton cul et va faire ce que tu fais de mieux : va séduire la peluche ! Va chercher la lampe pour quitter cette putain de réunion ! Je me lève, me dirigeant vers le buffet, croisant irrémédiablement Emy, toujours assise près de la table. Je me rapproche un peu d'elle et lui murmure  " Si tu veux sortir d'ici, je compte commettre un rapt de lampe torche dans 2min..." Détendons l'atmosphère sans laisser présager une quelconque relation entre nous deux. Pas envie de perdre la seule relation intéressante que j'ai tissé dans'l'coin. Je continue mon chemin, et me plante devant Miss Blondinette (Madeleine). " Je ne vous avais jamais vu dans le coin... Vous êtes nouvelle ici ? " J'attrape deux verres et les rempli du rhum que j'ai apporté. " Un verre ?" Je le lui tend, un petit sourire charmeur au coin des lèvres, prêt à tout pour cette lampe qu'elle va vouloir garder précieusement ( plus la denrée est rare, plus les gens sont égoistes !). Même à saouler une gamine.. Car comme on dit....Aux grandes causes, les grands moyens !

Je souris à la petite blonde qui vient d’entrer. Elle m’a aidé à porter quelques cartons quand j’ai emménagé. Je me souviens plus de son prénom, ça commence par un M je crois. Quand je reviens sur le canapé le type d’un peu plus tôt est parti sur la petite blonde près du buffet. Il a l’air d’essayer un peu tout le monde on dirait. Après la black, la petite oh et la blonde qui vient d’arriver aussi. Il a raison, qui ne tente rien n’a rien et puis il risque de faire froid ce soir dans sa chambre sans chauffage. Besoin de compagnie pour arranger tout ça.

Moi je bouffe ma pizza tranquille. J’ai bien envie d’aller me prendre une autre part mais je veux pas tout manger tout seul. Il y a du monde. Je regarde ma montre tout en léchant mes doigts après avoir terminé cette part. Je crois que je vais aller faire un tour chez le kebab du coin. Cette part de pizza m’a ouvert l’appétit et j’ai envie d’un bon truc bien gras. Je suis aussi bien crevé, je sens qu’après ce bon repas je n’aurai pas de mal à m’endormir en quelques minutes.

Je me lève du canapé et je fais un au revoir général à tout le monde qui est là.

« Je vais aller me prendre un kebab pas loin et je vais me coucher. Je suis mort. »

J’annonce, on sait jamais, si y’en a qui ont envie de me suivre chez le kebab. Je ne dis pas non pour un peu de compagnie. La dernière fois j’y ai été avec Nikita, c’était sympa.

Je sors de la chaufferie, fermant ma veste jusqu’en haut de mon menton.

Tu ne t’attendais pas vraiment à voir autant de monde en si peu de temps, faut dire que les fêtes de la concierge, ce n’était pas ce qu’il pouvait y avoir de plus swag tandis que les fêtes sauvages sur le toit ou improvisées dans un appartement, c’était déjà autre chose, n’est-ce pas ? Une gamine (Emy) s’approchait déjà de toi et te proposait à boire, tu savais qu’il s’agissait de la petite sœur de Meg alors tu lui offrais un petit sourire. « Je veux bien tenter le champagne, c’est pas comme si on en buvait tous les jours ! » dis-tu avant de la remercier d’un signe de la tête. A vrai dire, tu n’étais pas de ceux capables d’entamer des conversation de fous en quelques instant, ta réserve était bien trop acquise au fil des années. Le dealer du 7ème (Reese) fit aussitôt une blague à ce sujet concernant la mort du système électrique, de quoi t’arracher un petit rire même si tu espérais que ça ne soit que temporaire parce que même si le mois de mars était déjà avancé, vous vous geliez encore les miches et ce n’était pas comme si l’immeuble était isolé comme un palace. En vrai, tu ne sais pas trop quoi faire de toi alors tu regardais un peu à droite et à gauche, espérant reconnaître un ou une pote à toi. Et elle est ou Nemo d’ailleurs ? Et Zaïm ?

D’accord, l’immeuble ne payait pas de mine quand tu le voyais pour la première fois et la panne de courant deux semaines après mon aménagement, c’était quand même un peu la merde mais ces gens savaient prendre la vie du bon côté, il fallait quand même leur laisser ! C’est vrai quoi, on aurait aussi bien pu rester à l’appart à se chauffer un café à la bougie ou se frotter l’un contre l’autre avec Mad mais…faire une soirée c’était bien aussi ! C’est donc excité comme une puce que je descendais les escaliers et gambadait jusqu’à la chaufferie avant d’y rentrer, un sourire flanqué au bout des lèvres. J’avais de toute manière le sourire facile et j’avais surtout très envie de rencontrer mes nouveaux voisins après tout, je venais à peine d’emménager, je n’avais pas vraiment eu le temps de tous les voir. « Bonsoir ! » chantonnais-je en entrant comme un vainqueur avant de voir Madeleine un peu plus loin. Madeleine la bonasse qui avait bien voulu de moi comme colocataire, la malheureuse ! Elle ne savait pas sur quel cas elle était tombée, quoiqu’il en soit, je lui fis un grand signe de la main « Hey Maddox ! Tu ne m’avais pas dit que c’était tellement animé cet immeuble ! » Moi, bruyant et sans-gêne ? Mais non. J’étais pire.

PUTAIN. Voilà qui a le mérite d'être clair. Elias balance la manette de sa console à l'autre bout de la pièce avec rage, avant de se rendre bel et bien compte que toute la pièce est plongée dans le noir. Fait chier. Bah ouais, faut pas le déranger Elias, pendant qu'il joue. Quelques minutes plus tard, attiré par du bruit hors de son appart, le voilà dans le couloir, entraîné par ses voisins dans la chaufferie. Apparemment y'a un rassemblement. Youhou, quel bel esprit d'équipe tout à coup ! Elias n'est pas d'humeur à aller taper la causette aux voisins, faut dire qu'en ce moment il est dans une phase creuse de sa bipolarité, et la mauvaise humeur l'emporte sur les sourires. Alors qu'il pénètre dans le dit lieu de réunion, Elias croise le regard de Primo. Le jeune homme baisse soudainement les yeux, mal à l'aise, et court se réfugier auprès de Issam un peu plus loin. Yo. Le check habituel, et hop on tourne le dos à Primo, vite fait bien fait. Finalement, Elias se risque à jeter un oeil à l'assemblée, il y a du monde. De visage, il les connait tous. De nom ? C'est une autre histoire.