Nom byrd, ouais comme les piafs à une lettre près, cui-cui, Prénom soledad, Date et lieu de naissance au printemps, un 25 avril, dans une cage dorée, mordorée, l'illusoire quartier huppé Âge vingt-trois piges, un truc comme ça, Nationalité USA, Origines USA again, Statut matrimonial y en a pas, y en a plus, c'est ce connard qui m'a touchée... coulée. il m'a noyée sous ses mensonges et ses conneries, le monstre de l'illusion, Orientation sexuelle  un mec, une meuf. après tout, tous les mêmes. entre les folles et les fous pourquoi je devrais faire un choix ? je suis pas le genre à me foutre dans une case, Job ou Activité  tu me vois parfois, vagabonde sans but, l'appareil à la main. t'entends le clic clac et petite blonde repart le regard en vrac. l'obturateur bat plus vite que mon putain de coeur. et j'aime ça. les photos c'est ça mon job, aller au-delà de ce que les autres gobent. sinon je suis militante, genre hippie gauchiste à la con t'sais, ceux qui taggent tes murs bien propres avec des maximes sorties des bouquins de Victor Hugo, ceux qui crachent sur le capitalisme et brûlent des billets de banque à la Serge Gainsbourg, Date d'arrivée au Parking j'sais pas, j'sais plus. on dirait bien qu'ça fait une éternité, que j'suis née dans la crasse du parking. ouais tu sais c'est comme si j'avais toujours été destinée à venir dans la contrée des pouilleux, des oubliés, des névrosés. les enchaînés, les déchaînés. ça doit p'têt' bien faire un peu plus d'un an, j'compte pas les jours. c'est ma place j'crois bien, j'suis comme eux, comme lui, j'suis rien,  Groupe nous sommes de ceux qui survivent, Type de perso inventé Crédits eylika  Autorisez-vous, en cas de suppression, l'utilisation de vos scénarios et/ou familles par d'autres joueurs ? non.

Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?La silhouette longiligne. La dégaine déglinguée. La peau marquée d'encre et de couleurs. Marquée de son histoire. On aurait pu penser que c'était le typique... l'atypique connard, le bad boy qu'on voit dans les films à la con. Du style clope au bec et Harley Davidson pour se donner un genre. J'avais l'impression de vivre le remake de Trois mètres au-dessus du ciel. On s'est vu. Entrevu, pendant une soirée, avec ses potes et puis les miens. C'est pas comme s'il m'avait tapé dans l’œil. Pour moi ce mec c'était un cliché vivant. Mais putain, la quintessence de la beauté. Le charisme bousillé. Le regard embrouillé. C'était pas du tout le flingué que je croyais. Je sais ouais, j'me doutais qu'il avait une histoire compliquée, mais ça l'empêchait pas d'être quelqu'un de bien sous ses airs de héros de séries américaines. Alors j'ai traîné dans le parking. De plus en plus. Pour le voir. Pour le traquer. Puis pour moi. Pour me foutre en l'air dans ce dégueulasse univers. Et j'ai eu envie de me casser de chez moi. De partir loin. D'être une nana du Bronx, une nana bohème. Et j'l'ai été. Avec lui. Le Parking, c'est lui. Et maintenant y a plus que son ombre sur le bitume. Putain qu'est-ce que j'fous encore là.

Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ? J'm'en fous tu sais, j'm'en fous de la vie des autres. Ils font ce qu'ils veulent de leur vie ça va pas changer la mienne. Alors j'les regarde parfois. Ils se cassent, ils s'enlacent, ils s'embrassent, ils se tassent. Les petits embryons qui font battre le cœur du parking comme celui d'un chaton affolé. Ça gueule, ça crie, ça pleure, ça s'aime, ça se déteste. Carnage relationnel. Comportement irrationnel. Ils pètent des plombs dans leurs appartements. Ils baisent aussi, j'les entends. Et puis finalement on finit par tous se connaître. Presque. On s'ramène pas des bouts de tarte pour se souhaiter la bienvenue. Ça marche pas comme ça ici. Le Parking c'est la folie. L'euphorie. L'asphyxie. La mysanthropie. La claustrophobie. On s’oppresse. On se presse. Dans les escaliers et on toque chez le voisin. C'est comme un microcosme, comme si on n'existait pas en dehors du Parking. Comme si c'était un monde à part. Notre monde.

Quelle est votre réputation au sein du quartier ? Blondie aux airs de paumée. Poupée dépareillée. La connasse au caractère bipolaire. Un coup d'euphorie. Un coup de folie. Et puis le désespoir. Et puis la descente. La chute. La folle à l'ascenseur émotionnel. On m'aime, on me déteste. J'en ai rien à foutre après tout. J'suis là et j'crache sur les conventions. L'humaniste refoulée. À pleurer sur la misère. L'hypersensible. J'pose mes ovaires sur la table comme un mec y pose ses couilles. La féministe. L'anti-sexiste qui brûle ses soutifs animée par la LSD. Une droguée. Une de plus c'est tout. De la porcelaine déjà fissurée. Avec des défauts. Pleins de défauts de fabrication. Fornication. Mais ça c'était avant Tommy. La putain qui baise comme elle respire. Et puis lui. Et puis les chaînes de la fidélité. Les chaînes de ce truc qu'on appelle l'amour. « La meuf à Tommy ». J'avais plus de nom, j'étais ça. La meuf à Tommy. Le duo déséquilibré. Mal assorti. Ou justement trop bien. Puis Sole. La solitude. Un grain de sable qui glisse entre les doigts. Facile à attraper mais inaccessible. À repartir se noyer dans les écumes. Un peu tout, un peu rien. Une fille.