c'est un gamin heureux. un gamin comme tant d'autres. une paire de petits pieds s'envolent sur le parquet propre, et tout semble à sa place. le plastique autour de ses lunettes rondes n'est pas bien joli, mais c'est un gamin, il s'en fiche, vraiment. il vit comme d'autres. il ne parle pas trop, pas comme d'autres. pas comme rose. rose, rousse, le sourire plein de dents et l'expression haute. rose qui le guide, main dans la main, au travers des premiers jours d'école. qui ne laisserait jamais personne l'embêter, le prendre à part ou a parti. sa sœur, c'est juste deux ans qui les sépare. c'est son monde en entier. ou juste un tiers de celui-là. c'est qu'il est protégé, ce gosse. la famille se tient comme une famille doit se tenir, plus ou moins du moins. cercle nucléaire, loin d'exploser. c'est qu'il n'y a rien à reprocher à une vie bien rangée.
il y a les jours de pluie, ou il lit, dans sa chambre, une lampe dans les bras, sous les draps, et des étoiles phosphorescentes au plafond. il lit des images, d'abord, comme tout gamin avide d'aventures, puis les mots, très vite. c'est qu'il a hérité de l'intelligence de son père, il faut bien croire. tout père au foyer qu'il puisse être max, il n'y a pas à nier qu'il a la cervelle toujours active, toujours bien remplie. un instinct de survie à toute épreuve, au fil de l'eau, du courant, de la société. il y a d'autres parts de lui qui sont un peu dérangées. avant rose, avant charles, il y a eu la bouteille, et la détestation de soi. détestation d'un genre profond, mais la thérapie aura aidé. la psychiatrie. c'est que quand la dépression vous mange tout cru gamin, souvent, elle ne lâche pas si aisément. il aura fallu l'évacuer, d'une façon ou d'une autre. mais sa cervelle n'a pas fondu, et son charisme non plus. là ou ses cheveux blanchiront un jour, ou les rides se creuseront, il convaincrait toujours quelqu'un de sauter d'un toit en une seconde. c'est qu'il y a quelque chose de dangereux en ces gens qui font simplement les choses, qui ont l'intelligence du corps autant que celle de l'âme. la culture aussi, celle des livres et de l'économie, celle du marchandage pour sa survie. c'est que ce serait de naissance. max, c'était un gosse de riche. un gosse de riche face à une certaine morale - qui lui a appris tôt qu'il lui faudrait cacher sa vraie nature pour survivre. la chose n'était pas vraie. et il n'en apprendra rien à ses propres gamins. il y a eu droit, à son happy end, il l'a, dans cet appartement parisien, un vague sourire aux lèvres, à courir après les peluches éparpillées et s'oublier. sans travail, parce que franchement - à quoi sert-il à part tuer ? avec une famille qui n'est pas celle de son sang, un nom qu'il a adopté. qu'on lui a offert avec son alliance.
et la porte s'ouvre, la caméra se retourne. le visage est éternellement poupin, même a bientôt quarante ans maintenant. rudy. c'est son nom à lui, qui est le leur à tous. hennings. qui a quelque chose d'un soleil. l'accent est plus tranchant que toute lame, mais la voix plus douce qu'un songe. il vit de ce qu'il aime, vit une utopie, traverse les frontières, parce que c'était bêtement nécessaire, sans oublier son chez-lui. parfaitement équilibré. tout ici semble l'être, parce que la politique peut-être ne passe pas la porte, ne passe pas les gros titres. on en parle un peu. on en parle juste assez - parce que l'homophobie crève les gens, et qu'ils le savent bien assez, qu'ils veulent leurs gamins en sécurité. mais franchement - en vivant à paris, dans les quartiers chics, en vivant avec le fric que peut se faire un danseur étoile, aucun ici n'a à se plaindre.
c'est une histoire de certains privilèges peut-être, et charlie ne s'en rends pas encore compte, tout gamin qu'il est. gamin qui ne parle pas beaucoup, sous les mots d'une sœur talentueuse, brillante et peut-être un peu explosive. gamin qui se cultive au fil des livres prêtés par un oncle, achetés par un père qui le gâte peut-être un peu trop, qui n'a jamais appris à dire non parce qu'il n'en a jamais eu besoin. cajolé par un autre. il est à sa place, gamin calme, gamin stable, gamin instruit, et il peut s'appuyer contre n'importe quel mur, le château est ici loin d'être en cartes, loin d'être bancal. il se fait à son rythme, parce qu'il le peut. parce qu'il ne rencontre pas de barrières.
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il est ailleurs, peut-être un peu renfermé. mais pourtant il grandit. parce que c'est le destin de tout gamin que de devenir une grande personne, même ceux qui perdent un peu trop de temps au fil de pages bien encrées. il écrit, aussi. sur tout, sur rien, sur des concepts et sur la vie. d'arrondies, ses lettres prennent en finesse, prennent en envol. les marges sont enluminées, et il a toujours un temps d'avance en classe, quoi que les appréciations ne le reflètent pas toujours.
il ne pose pas de questions, il les note, quand elles apparaissent. parce que demander à un professeur serait penser qu'il détient un savoir parfait, ultime, et qu'il n'est rien de plus satisfaisant que de trouver la réponse soi-même. surtout quand les réponses sont multiples. sur ses copies parfois il perds des points. combien d'états pour l'eau? on attends trois, il en énumère neuf, selon leur température, et un dixième, à 37 degrés. la vie, étrangement. son cerveau se remplit, peut-être un peu trop, et on a ouvert les vannes, les choses se font par cycles, les détails, eux, trop précis. il ne veut pas de réponses, il ne veut que plus de questions. car c'est ce qu'est l'humanité au fond - philosophiquement, cette capacité que chacun a à se poser des question, et à y rapporter ses propres réponses.
vient un jour de panique la religion. les religions. c'est difficile de ne pas reconnaître qu'elles ont tous leurs problèmes, leurs idées stupides et d'autres, plus jolies. qu'elles ont toutes leurs mythes, leurs miracles, leurs légendes. aucun moyen de trouver le véridique, aucun moyen autre que de croire. et il se trouve peut-être, entre quelques lignes d'hébreu qu'il apprend, parce que l'envie le prends à la gorge, et qu'il connait déjà bien le russe, l'anglais, l'italien, en plus de ses langues maternelles. et si les larmes coulent le long de ses joues, c'est que dans un certain réformisme, il trouve sa place dans le judaïsme. il y trouve ses idées, ses idéaux, et un futur, peut-être. sans être une réponse, il y trouve la liberté d'envoyer au vent, en l'air, ses questions, et de mettre avant toute autre chose l'humain. en sachant très bien que la religion a ruiné son père. c'est qu'il a grandi, c'est qu'il n'est pas idiot, c'est qu'il le voit se crisper max, éteindre la télévision, et chaque réaction est comme une pellicule.
c'est à lui qu'il en parle en premier. de cette envie, de cette conversion. après avoir passé trop de temps, à quinze piges, dans des synagogues, à avoir débattu longtemps avec un rabbin, ou une, histoire de trouver sa place, vraiment, son mouvement, sa vague, sa façon de comprendre aussi. c'est que c'est plus un sentiment de communauté qu'une religion au fond, pour lui. et il l'a trouvé. tout seul, comme un grand. et il ouvre sa gueule, tout seul, comme un grand. bel orateur, il sait exposer ses arguments, débattre, expliquer ce besoin d'infini, ce besoin de mystique. et il n'en a même pas besoin. parce qu'il est accepté, sans problème aucun, même s'il voit la peur, un peu, derrière les yeux de ce père qu'il ne saurait décevoir. un monde sans barrières, c'est peut-être ça, aussi, un monde libre est un monde ou chacun peut, comme il l'entend, s'approprier l'intouchable, les cieux, l'irréel, et ses racines. les planter fermement dans le sol, ou dans les étoiles. et c'est ce qu'il fait, le converti. et depuis ses quinze ans, il ne quitte pas cette étoile autour de son cou, ne quitte pas des traditions qu'il a fait le choix d'adopter. et ne quitte pas le questionnement non plus, de certaines lectures qu'il juge malhabiles, certaines lectures de travers des vers sacrés. car aucune traduction n'est sacrée, seul le nom de ce D' auquel il croit profondément peut bien y prétendre. parce qu'il semblait comme une réponse logique aux suite de questions. car il n'est lui-même qu'une question, sans visage, sans nom qu'on puisse transcrire.
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a dix-sept ans, il n'a jamais eu beaucoup d'amis. c'est vrai, il avait d'autres choses en tête. des livres plein de mots, des marges à noircir, des photos à prendre, des robes à voir danser, des opinions à se faire, une famille aimante, une âme à empêcher de s'éparpiller, des opinions à forger. c'est comme s'il avait oublié, en grandissant, cet aspect là, pourtant nécessaire à une vie. peut-être était-il trop occupé à remplir sa tête pour se soucier de son cœur, peut-être les amourettes lui faisaient-elles peur. il ne saurait l'expliquer vraiment, pourquoi ce concept d'humanité l'attire autant qu'il ne sait gérer de vrais gens. du moins pour un temps. collège, lycée, la vie se fait, et il vieillit, son cercle ne grandit pas de beaucoup, et il n'a d’intérêt ni pour les filles, ni pour les garçons, ni pour qui que ce soit, au moins jusque là.
de sa tour d'argent, il s'est forgé une conscience. celle-là même qui anime son âme, qui l'a poussé à se trouver un D', et qui lui fait penser à l'autre, au dehors, à ce qu'il ne sait pas appréhender. car s'il a eu l'intelligence, il en est persuadé, rose a bien dû récupérer tout ce qui avait trait au social. pourtant il aime les gens, le monde, la vie, le mouvement, toutes ces choses-là. choses qu'il ne sait pas vraiment décrire, mettre en mots, mettre en réponse. car chaque vie est une infinité de questions de plus, une infinité de détails qui rendent la terre passionnante. qui forgent une humanité multiple, indéfinissable par quoi que ce soit d'autre que des questions. et s'il n'ose pas sortir de sa coquille pendant longtemps, il faut bien le faire un jour. que son esprit qui s'est radicalisé, qui a aspiré chaque code social, chaque système, chaque pratique du capital puisse tout mettre en pratique. c'est bien pour une raison que la politique et la sociologie ont trouvé une place de choix dans ses lectures, après la religion. et c'est bien en écrivant lui-même qu'il s'est forgé ses opinions.
l'objectif de son reflex guide ses pas, les premières fois. il sait que son métier est là. on lui dit qu'il a du talent même, et puis, ses parents ont les relations. il a photographié des danseurs longtemps. mais c'est son premier pas dehors, plus tard, a seize ou dix-sept ans, il ne saurait trop le dire. parce que ça importe peu. c'est que c'est un lien avec le monde, c'est des conversations qui commencent avec des gens de partout, dans son paris mythique, dans son paris romance. le style est léché, il ne ressemble qu'à lui-même, tant dans son apparence que dans ses photos. la collection de lunettes, les fringues de marque, il a la dégaine d'un gamin des beaux quartiers. il l'est, il n'y a pas à le nier. et il ne veut pas trop changer ça, ne saurait pas changer cet amour qu'il a des jolies choses. c'est qu'on lui a insufflé bien jeune.
mais après tout, pourquoi tout le monde n'aurait-il pas droit aux jolies choses ? il laisse sa veste à un gamin qui l'a complimenté au détour d'une photo, dépense peut-être trop, donne sans compter, parce qu'on ne lui a pas appris à être raisonnable. que c'est dans ses gênes, le toujours plus un peu provocateur. sauf que ce n'est pas pour lui, au fond, c'est pour les autres. et son sourire illumine, et le porte-monnaie se vide. on ne lui dit rien. parce qu'enfin, il sort de sa coquille, appareil à la main. il ne faudrait pas qu'on profite de lui, mais il n'est pas naïf. et il argumente, à table, sur la justice et l'injustice, sur l'équité et ce manque de balance. pourquoi lui et pas les autres. et ça briserait le cœur de rudy, aux mêmes idéaux, de lui répondre que malgré les cieux, la religion, les dieux et tout ce qui va avec, la vie est peut-être un peu injuste. parce qu'il a beau vieillir, son père, il n'y croit pas non plus. parce qu'il vient de rien, lui, pas comme max, son max, qui regarde son assiette et à qui l'idée ne serait jamais venu de faire autre chose que profiter. ils sont fiers pourtant, l'un et l'autre, et rose aussi. de ses idées, de ses idéaux. qu'il s'ouvre et qu'il croit autant au monde.
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ils ont peur, aussi, un peu, peut-être. ils ont peur quand la révolte gronde dans la rue, commence, du moins. et qu'à dix-sept ans, en première année à la fac - parce qu'il aime ça, veut s'instruire, un double cursus - histoire et beaux-arts, il trouve sa place dans son premier comité de mobilisation. sa première assemblée générale. jusqu'ici tout va bien, il faut bien que jeunesse se passe, c'est joli les idéaux quand on a pas vingt ans, qu'on pense avec ses tripes, pas avec sa tête. mais il est là le truc, charlie, il n'a jamais arrêté de faire tourner ses méninges pour imaginer des mondes meilleurs. il a dix-sept ans, un gouvernement de gauche trahit et voilà que tout part en vrille. loi travail, slogans hurlés, crachés, et manifestations et premiers coups de matraques, premiers tirs de flashballs, de grenades de désencerclements. s'il avait voulu voir des yeux sortir de leurs orbites, il aurait signé pour terminer à l'armée. par pour la justice sociale. pas devant chez lui.
et son âme s'embrase, et l'organisation se fait, se prépare. c'est que c'est dans les lieux de lutte qu'on se découvre aussi, qu'on découvre ces milieux étranges, qu'il ne connaissait que de par ses livres. que ses théories marxistes et libertaires se font réelles, véridiques. aussi véridiques que la répression, que les âmes qui animent un mouvement et qui doivent apprendre se cacher pour échapper aux fichiers, ceux des flics, ceux d'un certain extrême aussi. parce qu'il y en a qui, quand lui ne veut que changer le monde pour le mieux, tuerait pour voir chaque avancée reculer. pour préserver le status quo.
tout en noir, sweat trop grand, on ne le reconnaîtrait pas. on apprends les codes rapidement, après les premières blessures, les premières interpellations. on s'organise, d'une façon ou d'une autre. et ces certitudes deviennent réelles. deviennent des causes. car il ne faut rien abolir, il faut tout détruire de ce système mal foutu, impossible à tenir. et il ferme toujours sa gueule, souvent, trop, peut-être. engrange toujours trop d'informations. mais il avance, s'ouvre, petit à petit. apprends, apprends toujours, car c'est comme au cœur de sa vie. se fait sa place dans une occupation autogérée, définitivement libertaire, quand dehors, tout est liberticide.
et dans un amphithéâtre occupé, voilà son petit cœur qui commence à palpiter, qui se réveille, aussi. et les poèmes de neruda se mêlent dans sa cervelle a la désobéissance civile d'henry david thoreau. et son amant brûle autant que sa cervelle. autant que le vieux monde qui se doit de mourir.
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le printemps terminé, ces idées ne se sont pas envolées. sa tête est pleine de plus de lois que n'importe quel étudiant en droit. c'est qu'il faut les défendre, ces inculpés de la loi. c'est qu'il faut continuer le combat, même si la mèche semble avoir pris l'eau. c'est qu'il faut continuer de lancer des pavés sur les vitrines des banques, des agences d'intérim, sur les boucliers des flics. et de la peinture aussi, pour rendre un peu de couleur au monde. mais au milieu de tout ça, oh, quand le monde est plus calme, son corps s'est éveillé aussi, alors qu'on accrochait ses photos dans une galerie, une vraie, pour la première fois.
son amoureux il est à tomber par terre, son amoureux ressemble à une bombe à retardement, son amoureux est street medic, mais ça ne l'empêche pas de poser la bombe à froid pour élever la voix, élever la main. son amoureux ressemble plus à un cliché que lui, peut-être, n'a pas l'air d'un gamin des beaux quartiers. mais c'est parce que dans les mouvements, dans l'antifascisme, dans l'anticapitalisme, souvent, les gamins des beaux quartiers, on les voit un mois, un semestre, et puis ils oublient les autres, et ne reviennent pas. se fondent dans le système et arrêtent de se battre pour les autres. charlie, charlie il a peur que ça lui arrive, alors, il lui en parle à son amoureux. son amoureux d'un autre monde, peut-être pire dans son impérialisme, son amoureux new-yorkais, tout aussi brillant que lui, mais qui est né avec moins de chance dans la vie, qui a grandi dans des quartiers pas bien huppés, qui n'a pu étudier que par bourses interposées. qui devait prendre l'air un an à l'étranger, mais qui a juste continué. et charlie est tombé, tombé sous le charme, sous son accent, tombé tout court. matraqué au cœur, du genre de douleur dont on ne saurait se plaindre, parce qu'elle n'est que trop belle. il est tombé amoureux au printemps, et même après son départ, aucune fleur n'a fané. même son corps il lui a donné, lui qui ne pensait jamais trouvé l'excitation que dans les mots, que dans les révolutions. finalement, un corps aura su l'attraper.
les allers-retours, les voyages. new york sous son meilleur jour, les galeries, les musées, et puis la nuit, et puis les réunions. défense, comité antifasciste, antiraciste, anticapitaliste, féministe, et même dans un autre pays ces choses-là se ressemblent. des familles sans lien mais pourtant interconnectées. une humanité. paris. new york. il ne se sent pas de quitter le nid familial, pas encore, mais il est amoureux, les voyages sont là pour ça. c'est un gosse de riche, qui vend ses photos maintenant, il peut bien se payer ça. il n'a pas besoin de compter. et il compte bien continuer de penser aux autres. il compte bien l'avoir sa révolution, s'il doit dépaver l'entièreté de la planète lui-même.
et puis un jour c'est un appel. même pas la voix d'un amoureux. une voix éraillée, et des nouvelles. interpellations. suite à manifestation qui aurait tourné à l'émeute. blessés dans le bloc, et un interpellé. altercations avec la police. altercation avec des vitres. une vitrine de banque brisée, un drapeau américain brûlé. et trois mois derrière les barreaux. il pensait tenir, charlie. trois mois sans le voir, sans lui parler, parce qu'aller le voir c'est être fiché, aussi bêtement que cela. et là ou il revendique la violence, car elle est nécessaire souvent, contre la haine, contre ceux qui profitent de trop de privilèges. s'il se fait prendre la main dans le sac, lui aussi, ce sera la fin, ou le même sort. visa est pris, malgré tout ça et le départ se fait comme un départ de feu trop plein d'adieux.
s'il ne peut pas lui parler maintenant, au moins, quand il reviendra, quand il sortira, il sera là. et ensemble, ils pourront construire quelque chose. et en attendant, il faut bien, toujours, continuer le combat. faire passer des mots en douce par d'autres personnes qui peuvent le visiter sans éveiller quelque soupçon que ce soit. mots surlignés dans des livres de poches, mots inventés et mélangés. c'est du rien, c'est du vent, mais c'est là. et il sortira bientôt, son amant. et peut-être que déjà, wall street ne sera plus que des cendres. c'est ça, qu'il voudrait lui montrer, quand il sortira. la fin d'un monde, et le début du leur.