(NOM) wagner, un nom passe partout. initialement celui de sa mère. (PRÉNOM) babylone. lubie de sa mère enceinte, son père n'était pas d'accord, mais a fini par céder pour faire plaisir à la seule femme qu'il n'ait jamais aimée. babylone, ça a fini par gonfler, trop long à prononcer, maman est tombée malade et s'essouffler rien qu'à l'appeler. bébé. c'est son surnom français dont elle ne se défait plus. le diminutif qu'elle aurait aimé lire en première page de vogue.  (ÂGE) elle a seize ans, mais l'illusion d'être plus adulte. le visage si enfantin qu'on en vient à se demander si ce n'est pas une femme-enfant, alors souvent, on lui donne vingt, vingt et un même parfois. les gens ne peuvent pas croire qu'une gamine aussi jeune, puisse être aussi bien modelée alors qu'elle est encore dans l'âge de la puberté. ils ferment les yeux sur la réalité. (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) elle est née dans une petite ville tout près de paris, impossible d'en prononcer le nom. elle préfère mentir de toute façon, parler de la ville lumière, des champs élysées et de son succès jamais atteint. la vérité c'est qu'elle n'a jamais mit les pieds dans la capitale. elle est né le premier jour du printemps, telle une fleur qui aurait éclot juste un peu trop tôt. il faisait beau et pas trop chaud. (OCCUPATION OU ACTIVITÉ) lycéenne, bien qu'elle ait plus souvent les yeux à travers la fenêtre que sur le professeur qui déblatère. baby rêvait d'aller dans une école de mannequins, bébé rêvait de plus grand qu'un avenir incertain. si bien que quand la cloche sonne, elle erre dans les rues. se montre au monde en espérant que quelqu'un, n'importe qui repère son doux visage. comme dans ses rêves les plus fous. (NATIONALITÉ) française, c'est son pays natal celui qu'elle aurait préféré ne jamais quitter. elle compte bien y retourner dès qu'elle aura l'âge et le courage. (ORIGINES) françaises. pas seulement dans le cœur, mais dans le sang aussi, tous les membres de sa famille viennent de l'hexagone. (STATUT CIVIL) comme toutes les gamines de seize ans, babylone rêve parfois d'un garçon grand, beau et fort. d'un garçon romantique, sensible. d'un garçon qui comblerait son cœur d'amour et son corps de baiser. babylone, elle a des pensées honteuses qu'elle rêve d'assouvir avec un homme. mais ce n'est pas par l'amour qu'elle est le plus obsédée. c'est pour ça qu'elle les voit pas les prétendants qui se bousculent à ses pieds malgré sa beauté. (ORIENTATION SEXUELLE) elle n'a jamais embrassé un garçon de sa vie et pourtant elle sait que c'est vers eux qu'elle se tournerait si elle en avait l'occasion. les filles, les pimbêches, ne l'ont jamais intéressé. trop superficielles, trop fades. trop douces. babylone, elle a besoin d'un homme qui sache la manier, d'une certaine brutalité. de quelqu'un qui réussira à la dompter. (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING)  plusieurs mois. dix pour être exact et il a fallu moins de temps que ça pour que sa vie bascule à jamais. dire que son séjour ici, elle pensait très vite l'oublier. comme un cauchemar dont on serait pressés de se débarrasser.  (GROUPE) de ceux qui rêvent.


(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?) tu te souviens des heures d'avion qu'il a fallu pour arriver jusqu'à new-york, tu te souviens que le lendemain c'était ton anniversaire et que vous l'avez même pas fêté. tes parents trop occupés à emménager, à se demander si ça irait mieux une fois ici. si maman guérirait. c'était, il y a dix mois maintenant, tu n'avais pas encore tout à fait seize ans, mais des rêves plein la tête. aujourd'hui, ils sont presque tous mort. comme maman. éteinte sur son lit toute la journée ne se réveille que pour gémir des maux. pleurer qu'on ne l'est pas encore achevée.

(Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ?) en france, tu vivais dans une jolie résidence privée. les maisons fleuries, les jardins entretenus, les voitures parfaitement garées. ici, quand vous avez vu combien coûteraient les frais du traitement pour maman, vous avez été obligés de vous installer au parking.  avant même d'y foutre les pieds, la façade t'a filé les jetons, t'a supplié maman et papa de pas y aller. n'importe ou, mais pas ici. ici, les murs sont gris, froids, ternes. pas jolis. et les voisins, les habitants qui squattent les parties communes, leurs regards carnassiers sur ton visage de poupée, leurs commentaires grossiers sur ton corps modelé. tu as détesté être belle. à cause d'eux. à cause de ce lieu. et c'est pour ça que tu détestes cet endroit. parce que ta beauté c'est tout ce que t'as.

(Quelle est votre réputation au sein du quartier ?)  c'est pas commun un visage comme le sien. ça fascine même les plus tordus. des grands yeux naïfs, une bouche qui n'appelle qu'à être embrassée. des jambes caressées. des seins cajolés. babylone c'est la tentation, l'envie ultime de céder à un péché. de goûter au fruit défendu. bébé, c'est l'incompréhension, tantôt souriante, tantôt bouleversante. bébé, c'est celle qui passe de la fille qu'on voudrait surprotéger à celle dont on aimerait s'éloigner.