Kaelig Kerangoarec •  Kaelig, c'est le breton qui traîne tout le temps dans son camion. C'est le mec qui squatte à moitié au #602, pour s'envoyer en l'air, pour aller se perdre dans des paradis artificiels avec les autres. Avec son bras à moitié mort, il galère parfois à se rouler son bédo. Mais il se démerde. Il quémande, appelle à l'aide, si vraiment c'est nécessaire. Si vraiment il a besoin de quelqu'un pour l'aider à se défoncer encore.
Kaelig, il a du mal à s'habituer à la sédentarité. Il préfère bouger, prendre son camion tagué et aller rouler. Il paie plus ou moins sa part du loyer, pourtant, même si c'est avec une bonne semaine de retard. Il s'en fout si c'est le bordel à l'intérieur ; il est bordélique lui-même. Il s'en fout si ça pue la weed et s'il marche sur des cadavres de la veille ; il est comme eux. Tant qu'on ne lui dit rien. Tant qu'il peut ramener son chien. Tant qu'il peut aller et venir, laisser la musique gueuler, vous tordre les tripes et ensuite s'en aller.

   Prénomauchoix •  les colocataires •  Le #602, c'est presque un refuge. C'est l'appart à la limite du dégueulasse dans lequel on vient crécher. C'est une organisation presque douteuse pour payer le loyer (plus ou moins à temps en fonction des fins de mois). C'est de la musique techno qui résonne parfois presque toute la journée, quitte à faire trembler les murs et gueuler les voisins. C'est des gens qui vont, qui viennent. Des âmes parfois passagères, qui racontent quelques moments, avant de s'en aller. Et puis le noyau dur. Ceux qui sont là, ceux qui restent pour vivre un peu. Les âmes charitables, les esprits drogués, défoncés. Des panels d'identités, des morceaux de culture. Vous, avec vos particularités. Un mélange presque tordu, compliqué, mais qui, comme par magie, semble presque correctement s'imbriquer. Comme si vous parveniez presque à toujours vous accorder.

Voilà voilà. En gros, c'est plutôt libre, comme lien. Des junkies, probablement, des mesdames, des messieurs. Du sexe, probablement un peu. Des gens de tout âge, de n'importe quelle origine, on s'en fiche, on aime tout le monde. L'envie de partager des choses, et de raconter des histoires. Des échoués, peut-être des gens qui ne se sont pas correctement démerdés pour s'en tirer. Et si jamais vous avez besoin d'un peu d'aide, de quelques inspirations, n'hésitez pas à venir m'embêter, on pourra s'arranger.

Ils nous ont rejoint : Aylce O'Leary, Miguel Sanders