Le rideau fut tiré rapidement, laissant la lumière froide du soleil d’hiver pénétrée dans la pièce. Toujours couchée, Elyabelle remonta vivement le drap par-dessus sa tête, question de pouvoir dormir encore quelques minutes, mais sa mère en décida autrement. Elle tira le drap du lit, aussi sèchement qu’elle avait tiré le rideau. «Lèves toi! C’est aujourd’hui que l’on sait si ton père va en prison ou pas! Et tâches de prendre une bonne douche et de t’habiller proprement, comme une fille de bonne famille! » Elyabelle grogna un peu et elle s’asseya sur le bord du lit, plongeant son regard clair dans celui de sa mère. «Tu sais, comme moi, maman, qu’il va finir au trou! Il est un assa… » La gifle arriva rapidement, avant même que la blonde n’ait eu le temps de finir sa phrase. Sa mère, cette femme qu’elle avait vu pleurer et vu se montrer forte, tremblait de toute part. «Ton père est un homme bon, il ne fait que s’assurer que les gens mauvais soient punis Elyabelle. Maintenant fait ce que je te dis. » Tranquillement, la jeune femme se leva, sortant de son lit et sauta sous la douche, avant de jeter un œil à son reflet dans le miroir. Elle lui ressemblait en tout point… Ce regard perçant, ce petit nez en trompette… Ce sourire… Celui qu’elle n’avait pas vu depuis un bon moment… La joie avait fait place à la tristesse… Elle se souviendrait toujours de son souper d’anniversaire, le 16ième, celui qui est censé être une réjouissance… La police russe qui avait débarquée, sans frapper, qui avait amené son père, ainsi que plusieurs autres membres de l’organisation criminelle… Elle savait bien que son père, cet homme qu’elle aimait tant, n’était pas un ange. Est-ce nécessaire, d’être aussi brutal? Passant sa main dans son visage pour essayer de discerner ses cernes, la jeune femme retourna à sa chambre, enfilant la petite robe noire que sa mère avait préparée pour elle. La famille Bokaniov possédait une immense maison, ainsi qu’une fortune gigantesque… Durement gagnée, cette fortune était en quelque sorte la raison de leur malheur… Comment pouvait-elle passée par-dessus le fait que la plupart de cette argent, était salit… Bien qu’ils aient facilement pu se permettre d’acheter les juges, la famille Bokaniov avait un honneur. Prenant une bonne respiration, elle enfila sa veste ainsi que ses lunettes fumées et elle alla rejoindre sa mère. Un des hommes de mains de son père, l’un des seuls qui n’avait pas subit l’arrestation, les attendait pour les amener en toute sécurité au palais de justice. Lorsqu’ils tournèrent le coin, le flash des appareils photos des journalistes l’aveuglèrent. Elle savait que tout cela serait médiatisé… Quel horreur… Prenant son courage à deux mains, elle prit la main de sa mère et pénétra dans le palais de justice sous escorte policière. Assignées au premier rang, les deux femmes fixaient M. Bokaniov, qui portait un complet, chic, bien habillé, comme il avait toujours fait. Le juge prit alors la parole, résumant la situation, montrant sur écran géant la scène du crime, ainsi que les objets qui incriminait M. Bokaniov. La gorge sèche, Elyabelle sentait l’étau se resserrer. C’est à cet instant, que le juge annonça la culpabilité du père de la blonde. 10 ans minimum de prison, pour avoir été le cerveau de ce meurtre. Le flot de larme déferla sur les joues pâles d’Elyabelle. C’est alors que le couperet tomba de nouveau. «Vu votre complicité dans cette affaire, M. Bokaniov, nous jugeons que les qualités parentales, de votre femme, ainsi que des vôtres, ont été altérer. Nous allons donc remettre la garde de votre fille, Elyabelle Bokaniov, aux mains de l’état. ». C’est à ce moment qu’un coup de feu se fit entendre, puis plusieurs suivirent. L’homme de mains qui avait accompagné les deux femmes, attrapa Elyabelle par le bras, lui ordonnant de courir. C’était une course contre la montre. Ils passèrent par l’arrière du bâtiment et ils grimpèrent dans une voiture. Ce fut la dernière fois qu’elle vit ses parents…

8 ans ont passés depuis cette fameuse journée au palais de justice. Elle se souviendra toujours des journées suivant cet évènement. Si froide et si fragile. Elle avait peur, peur de se faire retrouver, de se faire arrêter… Pourquoi avait-elle fuit? Pourquoi? Elle n’avait pourtant rien à se reprocher… Assise sur le rebord de sa fenêtre, elle attendait le retour de Will. Il était celui qui l’avait sauvé. Il avait seulement 18 ans à ce moment… Si jeune pour faire partit du crime organisé… Trop jeune même… Il avait connu l’horreur, tout comme elle… Ils étaient des écorchés de la vie. La porte du petit appartement où ils vivaient venait de s’ouvrir. La blonde sourit tendrement puis elle jeta un œil à Will qui avait une face d’enterrement… «Ton père à demander sa libération conditionnelle Si jamais il réussit à sortir, il voudra te revoir… Il sait que tu es en vie Ely… » Un frisson d’effrois lui traversa le dos… Voulait-elle le revoir? Non… Reprendre une vie d’horreur, encore moins… Elle fronça le nez puis elle se leva, tirant sur l’ourlet de sa jupe puis elle embrassa Will sur la joue avant de prendre la direction de son travail. Elle essayait de rester forte… Elle avait sa vie maintenant, aux États-Unis, une belle vie, qu’elle menait avec cet homme qu’elle voit comme son grand frère… Washington l’a sauvé, lui a donné l’envie de vivre… Que va-t-il arriver maintenant? La réponse fut simple… Suite à une violente dispute avec Willhem sur l’avenir qui les attendaient, Elyabelle prit la poudre d’escampette… Malgré tout, Will lui trouva un toit où elle s’installa… C’est à cet instant que le Parking est entré dans sa vie… Y restera-t-il longtemps?