UN. Ma famille est le genre à péter plus haut que son cul. Regarder les pauvres de haut sans jamais éprouver autre chose qu'un sentiment de supériorité. Je suis fils unique alors imaginez un peu leur déception lorsque j'ai décidé de partir pour prendre mes propres décisions. Mon père aurait voulu que je reprenne son entreprise. J'étais le pantin entre les mains du marionnettiste. Du grand art dans le domaine de la manipulation. Ma mère ? Elle est fausse de la tête aux pieds en passant par son caractère face au monde extérieur. Des parents hypocrites, remplis de faux semblants. J'en étais et j'en suis toujours autant écœuré. Je ne dirais pas que vivre sans manquer de rien ai été horrible, certainement pas, je prends en compte la chance que j'ai eue, mais bizarrement, je n'ai jamais réussi à entrer dans le moule de cette société bouffie d'orgueils, de cruauté, de vanité et de supercherie. C'est comme ça que je me suis promis de ne plus jamais rien cacher, de ne pas mentir. Jamais. Même pour « la bonne cause », parce qu'il n'y a jamais de bonne cause lorsqu'il s'agit d'un mensonge. Je suis dégoûté par les tromperies.

DEUX. Je peux compter mes amis sur les deux mains et encore, je suis sûr qu’il me reste des doigts de libre. Etant donné que je n’ai aucun filtre pour mes paroles, je ne me fais pas forcément apprécier. Je n’en souffre pas vraiment, j’ai seulement appris à m’entourer de personnes qui acceptent la personne que je suis. C’est déjà pas mal parce qu’il faut pouvoir encaisser les choses que je sors. Je sais que je suis vraiment dur par moment. Enfin, mes propos sont durs. Je dis tout haut ce que je pense, ce que j’observe. Je peux blesser, faire pleurer aussi, c’est arrivé assez souvent. Les pauvres filles n’ont plus jamais voulu m’approcher. Je suis un peu un handicapé de la vie sociale.

TROIS. Grand gourmand de sucreries en tout genre. Candy man. J'ai toujours un petit paquet de bonbons en poche. C'est comme une drogue, une addiction sans nom. Pour être honnête, j'en consomme tous les jours. Chaque prétexte est bon pour que j'en prenne. Bon, j'avoue que c'est pas la meilleure chose pour la santé, surtout dans l'excès dans lequel je suis. Un junkie du sucre. Un favori parmi tous ? Les Skitlles ! Surtout ceux légèrement acide. J'en ai l'eau à la bouche rien que de l'imaginer … Je vous l'ai dit, une dépendance au sucre.

QUATRE. Les filles ? Mon charme et mon charisme légendaire en attire plus d'une, voyons … NON JE RIGOLE !! La bonne blague. Si je ne les faits pas pleurer dans les minutes qui suivent, je me considère comme étant chanceux. Les filles avec qui j'ai eu des relations, ce compte sur une seule main. Je ne suis pas un grand joueur dans le domaine. D'une, je me fais clairement chier quand je couche avec et de deux … Bah je ne crois pas qu'il y est pire. Alors on s'est ris de moi et de ma frigidité. Essayer d'être doué quand vous ne ressentez aucun plaisir. Pas suffisamment du moins. Pas comme il le faudrait. Je les trouve magnifique, leurs courbes, leurs peaux douces, mais je ne les trouve pas excitantes. Je suis bizarre. J'ai décidé de faire abstinence, tout ça. J'évite les problèmes désagréables de cette façon.

CINQ. Puisque je ne suis pas du genre à être invité aux soirées ou que sais-je où encore, j’ai développé une folie pour les séries et films en tout genre. J’y passe le plus clair de mon temps libre.  A la moindre occasion, je m’amuse à en faire référence lors des rares conversations que j’arrive à tenir avec les quelques amis que je possède. Ils ne comprennent pas toujours, du coup je me retrouve face au silence. C’est assez gênant. Je passe un peu pour le geek de service. Alors que non, pas du tout ! Ou à peine, je ne leur parle pas des jeux vidéo auxquels je joue …

SIX. L'homme invisible pourrait être ce qui me qualifie le mieux ! Je suis comme un ninja ! Non mieux, comme le prisonnier zéro dans Doctor Who ! On me remarque uniquement du coin de l'œil. Ouais. Je suis plutôt fort pour faire oublier ma présence. C'est pas forcément intentionnelle, mais puisque le tact et moi, ça fait deux, j'évite les nouvelles rencontrent. Alors, je rase les murs, tête basse en général avec ma musique pour me couper du monde. Les gens se dissuadent plus facilement en voyant des écouteurs parce que ça revient clairement à dire : « Vous allez me faire chier, me déranger pas. » Dans mon cas, c'est plus une mise en garde contre moi-même, mais pas évident à savoir, je l'accorde. Je penserais à faire un sweat avec une phrase choc du genre : « Ça va pas te plaire. Oubli l'idée. ».

SEPT. Je suis un grand professionnel des blagues vaseuses, foireuses et tout ce que vous voulez en –euses. C’est triste et ça fait de la peine, je suis le seul à rire de mes vannes. Et puis, comme je ne suis pas souvent entouré, je me les fais malgré tout à moi-même, à haute voix pour me donner un peu de crédibilité, ce qui foire totalement, bien entendu. Crédibilité zéro lorsque je rigole comme un malade mental après ma propre connerie. Je me fais pitié, parfois.

HUIT. Je suis une phobique des forêts. Tous ses arbres compressés et gigantesques … J’ai l’impression d’étouffer, de perdre pieds. Cette sensation de désorientation. Atroce. Je me suis perdu en forêt quand j’étais petit, le traumatisme de ma vie, preuve en est puisque j’en ai encore une frousse monumentale. Même accompagné je ne veux pas y mettre ne serait-ce qu’un bout d’orteil ! Je suis grand et mature, mais une peur profonde ne disparaît pas comme ça. Et il faut dire qu’à l’époque je suis resté coincé dans cette forêt deux jours entiers ! C’était horrible. Cauchemardesque. Dans un pays étranger, pour couronner le tout. Non. Même pour sauver ma propre vie, je n’y retournerais jamais ! Imaginez un peu, juste le fait de passer en voiture dans une forêt, j’en éprouve des sueurs froides et je dois à tout prix garder les yeux clos avec de la musique pour m’apaiser et essayer de ne pas y prêter attention. Chose relativement complexe.

NEUF. J'ai toujours un tout petit polaroïd sur moi et parfois, quand je trouve quelque chose de beau, d'apaisant, je l'immortalise avec ces petits clichés. J'ai dans le but ultime de remplir un mur entier de petites photos. Il se remplit doucement, lentement. Il faut savoir que je prends tout et tout le monde. Lorsqu'une personne apparaît sur la photo, j'irais la voir en essayant au maximum de rester poli et courtois pour expliquer mon projet. C'est déjà arrivé qu'on le refuse, dans ces cas-là, j'offre juste la photo. C'est mon passe-temps. Alors si c'est déplaisant pour la personne, je ne discute pas bien longtemps. Droit d'image oblige !

DIX. Les animaux et moi, on ne s'aime pas. Le courant ne passe pas. Jamais. Je me fais aboyer, grogner, feuler, griffer et je me suis même déjà fait mordre par un chien monstrueux ! Bon, c'était un chiot … Ce sont des bêtes sauvages !! Même les piafs sont contre moi … Je vous laisse un peu imaginer ce qui se passe avec eux … J'en ai des hauts cœurs. Le pire ! C'est que j'adore la frimousse des chats, mais impossible. Je ne m'approche pas de toutes les créatures du démon !! Non, je n'exagère pas ! Je change de trottoir quand je vois une vieille avec son petit caniche !! Et s'il y en a des deux côtés, je prends le moins gros. La résiliation à la confrontation canine est quelque chose d'abominable. Je sens mon âme s'échapper de mon corps dès que je vois une babine se relever pour montrer un croc. Parfois, je pourrais en pleurer.

ONZE. La pâtisserie, c'est mon domaine. Un jour, je réussirais à ouvrir ma propre boutique. C'est mon rêve. Un peu trop grand pour mes moyens. Alors, à défaut d'avoir ma boutique et une vraie cuisine, je pâtisse chez moi. Pour ne pas perdre la main, pour ne pas oublier la précision des gestes, la minutie des détails. Je ne veux pas paraître arrogant ou quelque chose dans le genre, mais je suis vraiment doué. Je ne dis pas que je suis parfait, c'est loin d'être le cas, je n'ai pas l'expérience de grands pâtissiers, mais je sais que je suis vraiment compétent. C'est une des raisons qui fait que je continue de m'accrocher à cette petite flamme d'espoir. Parce que je me sais talentueux.

DOUZE. Alors, je dois dire que je n’ai pas de téléphone. Oui, je sais : « Oh mon dieu ! Mais comment tu fais ? C’est possible de vivre sans à notre époque ?! ». Ma réponse est oui. Je n’ai personne à contacter. Un portable serait juste une perte d’argent et puis, si c’est pour avoir le nez collé au petit écran, je préfère encore prendre mon ordinateur ! Je ne comprends pas l’intérêt porté à ces petites choses. Si on veut me voir ou me parler, je donne mon adresse ! C’est aussi valable pour l’inverse, je me déplace si j’ai besoin de dire quelque chose. Et non, je ne suis pas un Alien ! J’aime la technologie, mais pas les téléphones portables. Ce n’est tout de même pas un crime !

TREIZE. J'ai du mal à canaliser mes émotions. Si je vais mal, je le montre outrageusement. Si je suis énervé, je laisse tout éclater. Si je suis heureux, je le fais partager. Tout comme mes paroles, mes émotions n'en font qu'à leur tête. Je ne sais pas si c'est bien ou non, mais c'est vrai. Je ne me cache pas, je ne me censure pas. Dérangeant ? Irritant ? Je m'en contre fou. C'est ce que je suis. Heureusement pour vous, je suis plus souvent heureux qu'autre chose. Peut-être blasé par ma situation, mais sans plus.

QUATORZE. Je n’ai jamais pris de drogues, ni même d’alcool. Pas une fois. L’idée même me révulse. Je suis le genre de jeune qui n’a pas besoin de toutes ses fioritures pour s’amuser. Ou se foutre en l’air ? Mais ça, c’est autre chose. Je veux dire, ne plus être maître de ses actes, en quoi est-ce grisant ?! Peut-être que je ne comprends pas justement parce que je n’y ai jamais touché, mais à mon sens, c’est stupide. Faire subir ça à son corps, qu’importe l’âge, c’est totalement inconscient. Je ne mettrais pas ce genre de personnes à part, mais disons que je ne suis pas spécialement à l’aise avec toutes ses choses.

QUINZE. Mon petit boulot, je l’ai commencé il y a un an. Je pense que j’aurais pu largement faire mieux, comme j’aurais pu faire bien pire. Le gérant de la librairie est arrangeant et non dérangeant. C’est plutôt sympa et c’est quelque chose qui ne me demande pas beaucoup d’effort. Il faut dire qu’il n’y a pas énormément de clients non plus. Pas pour l’activité première de la boutique en tout cas. Le responsable fait du trafic dans la pièce derrière et je vois beaucoup de gens aller et venir. Je ne pose aucune question. Jamais. Je ne veux rien savoir pour ne pas avoir d’ennui ou être attirer dans la magouille tout simplement. Je ne dirais pas que j’aime mon travail, mais il me permet de vivre dans cette ville depuis plus d’un an, maintenant.