| Sujet: dalila - (re)construction. Ven 13 Mar - 16:41 | | Dalila Moriarty come to believe that I better not leave Nom Moriarty. Oui, comme ce grand diplomate qui parle si bien. Vous vous demandez comment la fille de l’un des plus grands diplomates de notre ère peut finir au Parking ? Si seulement vous saviez. L'argent ne fait pas le bonheur. Prénom Dalila. C’est sa mère qui l’a choisi. Ça sonnait bien en italien, paraît-il. Ce n’est qu’un prénom après tout et elle est d’avis qu’une personne ne se résume pas à ses initiaux. Date et lieu de naissance 13 septembre 1991. Boucle d’or est née à Los Angeles sous le soleil californien. Âge Bientôt vingt-quatre, elle en a actuellement vingt-trois. Nationalité Américaine. Elle a perdu le passeport italien il y a trois ans pour faute de non-renouvellement, manque d'argent. Origines Son père est américain, sa mère italienne, elle est par conséquent d'origine italo-américaine. (deux continents pour le prix d'un, vas-y maggle) Statut matrimonial Du plus loin qu’elle s’en souvienne, elle n’a jamais eu de relations sérieuses. Actuellement, elle est célibataire et s’en tire plutôt bien. Elle est loin d’en faire une maladie. L’affection et les hommes, elle préfère se méfier. Orientation sexuelle Hétérosexuelle, selon elle, bien qu'elle ne se soit jamais posée la question et soit relativement curieuse. Job ou Activité Pour les gens de l'Université, elle est étudiante en droit, pour ceux du Parking, sa réputation est un peu moins bonne. On l'a dit parfois fille de joie, mais elle paie ses fins de mois en étant escort-girl. Groupe De ceux qui vivent. Crédits american heist. Quand et comment avez vous emménagé au Parking ? Il y a de cela trois ans bientôt, quelques mois après ses vingt-et-un ans. La majorité a été une opportunité en or pour Dalila pour fuir ses parents et la vie dans les beaux quartiers de Beverly Hills. Elle n’est pas une fille du bronx et pourtant, quand on la connaît bien, on se rend compte qu’elle aurait tout aussi bien pu. Terre à terre, elle s’y sent plutôt bien, y respire. Et même si les mères se taisent parfois sur son passage, sa réputation ne la gène pas. Il n’y a que les bêtes qui jugent sans connaître, ce n’est pas son problème. Elle a trouvé l'appartement elle même, l'a choisi volontairement loin des beaux quartiers et de ses parents. C'est son ancien bourreau qui paie le loyer et elle ne se sent absolument pas coupable pour ça. Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ? Pour vivre bien, il faut vivre seule. Dalila se fait discrète, n’écoute pas aux portes. Les histoires des autres ne sont pas les siennes et elle n’est pas vraiment friande de commérages. Parfois, elle se reconnaît dans certains adultes qui n’ont rien fait de leur vie, de ce peuple qui « n’a pas réussi ». Elle sait qu’elle ne vaut pas plus qu’eux, qu’elle est dans la même galère et que même si certains ont de la peine à comprendre pourquoi elle ne retourne pas à son confort à Beverly Hills, elle est convaincue de faire le bon choix en restant ici. Après tout, l’indépendance a toujours un prix. Tel est le sien et elle est plus que prête à le payer. Quelle est votre réputation au sein du quartier ? En vérité, les gens ne cessent de parler sur Dalila. Bien qu'elle essaie de rester discrète, personne n'est dupe. Les voitures, mais surtout les hommes, vont et viennent la chercher en bas de l'immeuble et les mères tirent leurs gamines quand il la voit à l'autre bout du couloir. Récemment, elle a fait une virée en ambulance pour un bad-trip dont l'a sauvée une amie et à sa réputation de fille de joie, de fille facile, s'est ajoutée celle de droguée, de toxicomane. Elle laisse parler, après tout, ce ne sont pas exactement des conneries, juste de méchantes déformations de la réalité. | feat Jennifer Lawrence Parlons famille ; le père de Dalila est un grand diplomate, rarement chez lui, il a laissé le champ libre à pas mal d’horreurs. Sa mère, quant à elle, est un ancien mannequin à la retraite, elle a mal supporté la jeunesse de sa fille à l’adolescence et s’est montrée froide et dur dès que Dalila tâchait de lui raconter les choses. Elle n’a jamais pu lui expliquer ce qui se tramait sous son nez car celle ci trouvait toujours un moyen d’abréger la conversation. Ses parents refusaient que Dalila se mêle à la population « bas de gamme » comme ils l’appelaient alors ils l’ont scolarisée dans une école privée. Cependant, elle n’y a jamais eu beaucoup d’amis. Non pas que la belle ait été associable, bien au contraire, mais elle ne supportait pas l’hypocrisie et la superficialité de ce monde. Toujours trop franche, toujours trop vraie. Un peu trop spontané, elle n’a pas la langue dans sa poche et elle est mignonne quand elle jure en italien. Non pas qu’elle ne sache pas jurer dans sa langue courante, mais elle joue du bilinguisme que lui a transmis sa mère pour construire une personnalité propre, une unicité de laquelle elle est à son grand damne relativement fière. Malgré ses attitudes déplacées en classe, elle a tout de même réussi à avoir son diplôme et a commencé une formation en droit à l’Université qu’elle a payé de sa poche en s’affichant aux bras de quelques hommes d’affaire bien gras. Les rumeurs courent sur elle, certains disent qu’elle fait le tapin ; ce n’est pas vraiment le cas. Elle a une relation irrationnelle avec son corps qu’elle ne supporte pas depuis qu’il a été souillé par son parrain en qui elle avait précédemment une parfaite confiance. Pour dire vrai, elle n’a jamais couché avec aucun de ses clients, mais elle se garde bien de le répéter car les gens ont tellement besoin de se croire supérieure aux autres que ça l’arrange parfois qu’on la laisse tranquille, ça l’arrange d’être celle à qui « on ne veut pas ressembler » et que « l’on fuit comme la peste ». A l’adolescence, elle a sombré dans pas mal de dépendances toutes plus néfastes les unes que les autres : l’alcool, le tabac, les drogues, certaines douces et d’autres beaucoup plus dures. En commençant ses études de droit, elle a décidé de se sevrer. Depuis quelques mois, elle fait chanter son parrain en le menaçant de lui faire un procès s’il ne paie pas son loyer. Il lui doit bien ça. Au moins ça. Et si ce n’était pas uniquement pour le loyer, elle aurait coupé les ponts avec lui en même temps qu’elle l’a fait avec ses parents. Elle se méfie de tout et de tout le monde mais elle n’en est pas moins une très bonne amie et a tendance à s’occuper plus des autres que de soi-même. Son image d’elle est faussée depuis des années et c’est pourquoi elle ne sait pas s’occuper d’elle. Son appartement est une vraie porcherie mais elle ne s’en soucie guère. Plus tard, elle aimerait être avocate et s’occuper des sections de viol et de soutien aux victimes mais elle n’est pas convaincue de pouvoir poursuivre cette ambition jusqu’au bout car ses problèmes de dépendances vont et viennent et la poussent parfois à manquer les cours pendant plusieurs jours. Pour se défouler, elle s’est inscrite dans une salle de boxe - bien qu'elle soit horriblement nulle malgré ses nombreux efforts - récemment dont les cours lui sont payés par l’un de ses clients réguliers qui prend un malin plaisir à se promener à son bras en criant à qui veut bien l’entendre qu’elle est sa fille. Au fil du temps, elle en vient à être soulagée quand le téléphone sonne et que c’est lui au bout du fil, au contraire d’autres clients frustrés, il n’a jamais eu un geste déplacé et lui fait plein de cadeaux. Une fois, l’une de ses affaires a mal tourné et elle se serait certainement à nouveau faite violentée si un passant n’était pas intervenu au coin d’une ruelle peu fréquentée. Certains clients sont, comment dire… lourds, parfois. Dalila est relativement déterminée, elle a une personnalité forte et jure comme un homme. Elle fait partie de ces gens que l’on appelle solaire, de ceux qui brulent autant qu’ils soulagent. Ses relations avec les hommes ne durent jamais longtemps car dès qu’elles deviennent un peu sérieuses, elle prend peur, ne sait pas comment leur expliquer ses occupations du soir, comment faire pour passer en phase intime, alors elle fuit. Elle rêve de voyages et de longues escapades mais sait bien que les rêves sont faits pour être brisés. Plutôt désabusée. Mais ce qu'elle souhaite par-dessus tout, c'est que quelqu'un enfin s’aperçoive de sa douleur et de son auto-destruction et n'essaie ne serait-ce que de tenter de la sauver. Mais c'est bien trop demander à une population dont les membres ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Elle utilise Colgate Blancheur dont elle aime la fraîcheur. Chausse du trente-neuf. C’est bien ce que vous vouliez savoir sinon, non ? |
Ça lui fait mal. Un mal brut. Un mal dupe Mal à en hurler à ce fichu destin de l’épargner encore un peu, le temps qu’elle rentre et qu’elle éponge le sang sur ses vêtements. Une gamine un peu naïve, une gamine un peu chétive. A onze ans, Dalila semble porter le poids du monde sur ses épaules. Elle fait partie de cette caste un peu trop aisée, de ce peuple que l’on craint, ce peuple que l’on hait. Et c’est avec cette profonde conviction qu’elle tient ce secret. Son secret. Celui d’une môme un peu paumée qui crève en silence. Ses paupières sont lourdes et les larmes qui roulent sur ses joues galvanisent ses pommettes rosées. Et pourtant elle était belle, la sirène. Boucle d’or. D’or les boucles. Le soir elle tremble, elle a encore besoin d’entendre les histoires de sa mère. Ces histoires dans lesquelles si souvent elle a retrouvé ce brin d’espoir, ce brin de courage. Et il serait pourtant légitime que de se plaindre ; elle ne le fait pas. Il serait juste de le maudire, lui, et elle aurait le droit de maudire cet animal ; elle ne le fait pas. Solitaire, courageuse, inconsciente. Les tentacules de sa sagesse s’entremêlent à l’amertume ferreuse de l’hémoglobine qui se déverse de ce qu’elle a de plus précieux. « Ce sera notre petit secret boucle d’or. Si tu en parles à tes parents, je nierai en bloc, et ce sera toi la menteuse. Tu leur causes déjà tant de soucis princesse, ils ne méritent pas ça. » Elle ne le mérite pas non plus. Impuissante, elle écoute son souffle faiblir, son pouls ralentir. L’éternel enfin à trouver son nom : douleur. Douleur creuse et pleine à la fois. Et qui seulement a cet instant aurait pu lui reprocher d’être sensible à cette douleur qui la déchire ? Douleur cruelle, rebelle. Douleur diluvienne, candide qui contraste tant avec ses soupirs déchirants. Lancinante, tranchante, tremblante. Elle s’interdit de leur faire ça. Encore. Mais assez. Lui crie son corps. Une lueur bleutée, froide et triste traverse son iris inondé. Enfin, elle se permet de crier. Laisser sortir cette rage qui se déverse et qui peu à peu la ronge. Libérée. Elle rompt ses chaînes ; elle n’a d’autre choix. Survivre pour exister. Sourire toujours, pour cacher ; cacher les bleus, les cicatrices. Jamais de lamentation, de larme versée devant un public aveugle et médusé, ce public qui la voit s’éteindre mais qui refuse de s’en apercevoir. A ce père, trop souvent absent. A cette mère dont les fugues répétées de sa fille désespèrent, qui ne voit en sa rébellion que le mal de l’adolescente. Et pourtant, c’est bien plus que ça. Elle sent encore la tentacule de cette chimère se mouvoir en elle tel un manège infernal. Elle respire encore son souffle chaud qui se déverse à en vomir contre l’élasticité de sa peau cristalline. Trop longtemps elle a cherché des excuses à celui qu’aujourd’hui encore on la force à appeler parrain. Comprendre ce monstre qu’il est devenu et qui entre ses jambes immaculées, cherche le réconfort d’un amour perdu en trouvant dans le regard de sa chair celui de l’être qu’un jour il a aimé. Mais le dégoût l’emporte et elle ne peut que le vomir. Le haïr. Le détruire. Pour elle, pour elle un peu aussi, surtout pour elle en vrai. Il ne cesse de lui répéter, jour après jour, à quel point il a aimé sa mère, à quel point il souffre qu’elle ait choisi son père plutôt que lui. Mais a-t-on le droit de faire payer à un enfant les erreurs du passé, en a-t-il seulement le droit ? Au fond, elle sait que cette histoire ne ferait qu’aggraver la dépression de sa mère qui souffre de l’absence d’un mari qui ne la supporte plus, qu’elle ne ferait que de rajouter maintes supplices à ce désarroi déjà ardent. Alors, elle multiplie les fugues, les mauvaises notes, les renvois et les crises de panique le soir dans son lit, une fois qu’elle se retrouve seule. Et quand elle essaie de se confier, on ne cesse de lui répéter qu’elle a tout ce que dans la vie elle peut désirer. L’argent, un toit sous lequel dormir. Mais sa fleur a fané. Son âme s’est noircie. Ternie l’innocence. Abimée l’inconscience. Elle se contente d’accepter. Accepter le chaos. Accepter le néant. L’espoir d’être un jour ôtée des griffes de son bourreau se fait plus virulent. Désir chimérique. Personne ne viendra jamais la sauver. Et ce jour là sûrement, a-t-elle cessé de croire. Sur le chemin du retour, le chemin d’une maison dans laquelle elle ne se sent plus à sa place. Un jour, je partirai.■■■
Et j’ai réussi. Ouais ! Un jour, je suis partie. J’ai pas trop expliqué à ma mère pourquoi, j’ai juste dit que je voulais plus entendre parler d’elle, plus entendre parler d’ eux. Je leur ai dit qu’ils étaient morts à mes yeux. Rien à foutre de les blesser. Sous leurs yeux, j’me suis vue mourir plus d’une fois. Entre quelques rails de train parfois j’ai même pensé à en finir. J’vous jure. Et eux ? M’en parlez pas. Eux, ils n’ont simplement rien vu, ou bien s’ils ont vu quelque chose, ils se sont contentés de fermer les yeux. L’hypocrisie à son apogée. Aujourd’hui, j’ai commencé à vivre, cessé de survivre. Et je respire, j’vous jure, je respire. Je ne dois plus rien à personne. C’est moi qui décide, c’est moi qui contrôle. Je suis passée d’une vie de princesse souillée à celle d’une fille de joie. C’est c’qu’ils disent… Mais je m’en bats les reins j’vous dit ! Moi je le crie pas sous les toits. Et oui, souvent je me dis que j’ai honte. Mais ai-je vraiment le choix ? J’veux plus rien avoir à devoir à mes parents et aujourd’hui au moins, les hommes, je les choisi. Et ils m’paient même pour ça. Ironique, non ? Ils m’dégoutent aussi, mais c’est de l’argent facile. Je réponds à leurs envies déconvenues. Tantôt fille, tantôt femme, tantôt sœur. Tout est pour l’image. A croire que d’s’afficher aux bras d’une jolie fille peut t’ouvrir une pétée de portes. Et puis ce corps duquel je suis prisonnière, vous m’expliquez quelle valeur il peut encore avoir ? Je le détruirai si ça ne signifiait pas d’avoir à abandonner, moi aussi. J’me tais plus. Si j’ai quelque chose à dire je le dis et à ma manière. Me parlez pas du bonheur, je suis pas faite pour ça. Le bonheur c’est pour ceux qui croient encore à un monde meilleur. J’ai compris que dans la vie soit t’encaisses soit tu t’blesses. Alors j’encaisse. J’sais bien qu’un jour j’aurais plus la fraîcheur de la vingtaine mais j’m’en soucie pas trop encore. Je serai sûrement morte avant, de toute manière. Et les quelques ignorants qui parlent trop seront bien fiers de dire « je vous l’avais dit », tandis que ceux qui rêvent passeront sur ma tombe avec un regard bouleversé « elle est morte si jeune, arrachée à la fleur de l’âge. » Oh, mais ne vous sentez pas coupables : c’est trop tard pour moi. Trop tard pour vous aussi. J’ai plus le temps d’être sauvée. Et j’coulerai avec le sourire, l'air de dire « et bien tiens, vois à quel point tu m'as détruite. »
ALOHAAA. Irl, moi c'est Christelle, j'ai vingt-et-un ans et je fais des études de Psychologie à Genève. Je me connecte relativement souvent même si mes études me prennent énormément de temps et que mes réponses se font parfois attendre. Et sinon, le forum est magnifique et je me réjouis de tenter de m'y intégrer.
Dernière édition par Dalila Moriarty le Ven 13 Mar - 17:48, édité 12 fois |
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