(sahel) Ça sonne comme une mélodie, un chant de sirène, qui te capture, t’ensorcelle. Ça flotte sur la langue, claque sur le palais. C’est des promesses soufflées au creux d’un oreiller, des photos volées. C’était son nom de scène, son nom de reine. Elle est sa seule frontière, son unique limite, la seule personne qu’elle doit surpasser. Elle est son Sahel.
(hubris) Vertige grisant de sa passion, désir de domination. Elle est la reine de tes nuits, reine de ta vie. Elle est la Seule et l’Unique, se doit de régner sur ton âme égarée. Et toi, toi tu dois l’aimer, l’adorer, la désirer. Elle est ta thébaïde, ta fierté, ta beauté, ne t’appartiendra jamais. Elle se sert de toi pour avancer, foule ton cœur creux sans se retourner.
(théophanie) Ses yeux qui t’hypnotisent, t’attirent à elle, les tiens qui s’accrochent à sa peau terre de sienne, ses lèvres merveilles, elles qui se pressent contre toi, brûlantes, incandescentes. Ta main qui se perd dans ses cheveux aile de corbeau, sur les courbes de son corps, descend découvrir la callipyge. Cet éclat de divin dans tes bras, Reine de Saba.
(alliciante) Ses rires qui te font perdre la tête, sourires qui te chavirent le cœur, la belle est un ange tombé du ciel. Elle a abandonné ses ailes pour toi, mais pas le voile qui entoure son âme. Et sa joie de vivre qui te chavire, te bouleverse, sa main tendue, bouée de sauvetage, l’altruisme à son paroxysme. Et elle qui ne pense qu’à t’aider, t’aimer.
(caligineuse) Mais oh, si tu savais, qu’elle n’est que mascarade, poudre aux yeux. Qu’elle est double Je, se joue de toi, de tes rêves, les brise d’un rire, d’un sourire. Que tu es sa proie, son jouet, le temps d’une nuit, le temps d’une vie. Et une fois brisé, tu rejoindras les autres âmes égarées, ses yeux de reine se seront déjà détournés de toi. Car pour eux tu n’es rien.
(rogue) Et ses phrases alambiquées, ses rires à tes incompréhensions. Elle te contemne, s’amuse à te mettre dans l’embarras, condamné à admettre ton ignorance, ton impuissance. La langue qui claque à son palais, sa voix qui te domine, ses mots qui s’insinuent dans ton âme, te chuchotent des vocables qui ne font pas écho à ta raison, et toi qui ne sait que faire, misérable insecte ne comprenant pas son dialecte.
(odalisque) Et tu déchanteras lorsque tu sauras. Que ses cuisses s’écartent à bouche que veux-tu, qu’elle n’a pas que toi. Que le genre importe peu, tant qu’elle mène la danse, tant qu’elle est reine, aimée, adulée, quelques instants, toujours plus, jamais assez. Que c’est un jeu qui se joue à deux et que les Nolbel y sont des dieux.
(drâwa) Reine narcotique aux sourire idylliques, elle t’empoisonne  l’âme, le cœur, e corps, te rend accro, dépendant, à tes dépends. Son venin qui s’injecte dans tes veines, visions technicolores, dégradé monochrome, tes mouvements qui n’ont plus de sens, ton esprit qui atteint la nitescence. La chute est brutale quand tu reprends conscience.
(eros) Elle sait ce qu’elle fait, l’enfant des pavés, connaît trop bien le métier, y a débuté. Elle façonne les fantasmes des hommes, leur donne vie, ces fantasmes dépravés qu’ils ont trop dissimulés. C’est un empire qu’elle s’est créé, gravit désormais les échelons en tenue de soirée, consciente qu’à tout moment l’aventure pourrait s’arrêter. Mais c’est ce frisson grisant qui la pousse à continuer, les regarder droguer, violer, elle devant pour tout filmer.
(manipulatrice) Elle va t’embobiner ta reine d’une nuit d’été, te laisser rêver, t’utiliser. Et quand tu comprendras, que tu croiras t’interposer, retrouver ta liberté, tu t’enfonceras un peu plus dans ses filets, les toiles qu’elle a tissé autour de toi telle une veuve noire. Elle se délectera de tes gémissements, finiras par t’écarteler. Car tu n’auras jamais été qu’un pion.
(sagace) Elle a découvert la face cachée de son univers, les plaisirs coupables et combien certains seraient prêts à payer pour les voir se réaliser. Alors de son sourire mutin, elle a ramassé les courtisanes et leurs damoiseaux pour les jeter dans la gueule du loup. La reine est femme d’affaires, fait tourner son business d’une main de fer, a abandonné le gant de soie depuis bien longtemps.
(impavide) Ta reine t’a défoncé, mais tu ne peux te venger. Son corps est protégé, son statut impose le respect. Elle évolue dans un espace hors du temps, hors du tien, son regard glisse sur toi comme si tu n’existais pas. Tu ne comptes pas, ne compteras jamais, n’est pas en mesure de l’inquiéter. Il n’est rien que son corps ne puisse lui offrir, et c’est cette essence divine qui la rend intouchable.
(bacchante) Le bonheur aux lèvres, le regard espiègle, elle communique a joie à chaque instant, te captive, te fascine. Sa coupe de champagne à la main, elle t’entraîne dans quelques pas de danse, éclate de rire, mélodie fantastique. Sa voix qui se mêle à la tienne, ses bras autour de tes hanches, ses yeux qui pétillent, ton cœur qui chavire.
(caustique) Son vocabulaire toujours trop recherché, ses sourires glissés, ses galéjades que tu ne comprends qu’à demi-mot. Son venin qui se répand, et toi, impuissant, ne pouvant empêcher l’infection, contenir ses lèvres de serpent. Elle qui se rit de toi, encore, toujours, à jamais, sa voix cassante, ses yeux d’obsidienne qui te jugent, parfois.
(hutine) Ses yeux posés sur ton corps dénudé, ses lèvres qui te crient d’avancer. De lui appartenir tout entier. Et sa main viendra se poser sur toi autant de fois qu’il le faudra, son venin te pénètrera jusqu’à ce que tu cèdes, parce qu’elle en a décidé ainsi. Elle te veut, elle t’aura. Si tu t’aimes, prends garde à toi.
(anthony) Esmeralda, Esmeralda la belle, Esmeralda la reine, Esmeralda Nolbel. Le deuxième sourire derrière le masque, la femme de l’homme, les amants qui s’unissent d’un regard. Il est l’Homme, le Seul et l’Unique, l’amour de sa vie, le mari, l’ami, celui qui partage le lit aussi, parfois. L’âme damnée de sa moitié.