Le petit garçon était sagement assis sous la table de la salle à manger pendant que ses frères, sœurs et cousins faisaient leurs devoirs (enfin pour certains ils s’agissaient juste d’ouvrir son cahier et de dessiner dessus), occupé à lire un
Ainsi parlait Zaratustra, un bouquin assez drôle qu’il avait trouvé dans le grenier alors qu’il jouait à cache-cache avec le reste de la famille. Il ne comprenait pas tout ce qu’il lisait mais c’était quand même plus intéressant que
Loulou le Petit Lapin Blanc qu’on lui avait mis dans les mains quand il avait demandé de quoi lire. Mais cela faisait des heures (en vérité une demi-heure) qu’il était là-dessous et si nouer les lacets de Ira ensemble avait été drôle, il s’ennuyait un peu et le gros ouvrage dans ses petites mains devenait un peu trop lourd. Il se faufila donc entre les diverses jambes, réussissant à ne se cogner qu’une seule fois, et s’installa à table au milieu de tous les grands qui potassaient. Il emprunta une feuille et un stylo, rapprocha le livre de mathématique de Ula, sa plus grande sœur qui venait juste après Cahal et commença à effectuer les quelques opérations qui lui tombaient sous les yeux. Il en eut rapidement assez cependant, entreprenant de dessiner une reproduction approximative des
Tournesols de Van Gogh qu’il avait vu à la télévision une fois. Puis il entendit Ula qui se mettait à marmonner dans sa barbe, comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle réfléchissait.
-Calculez le PGCD de 1071 et de 1029 avec l'algorithme d'Euclide … mallacht Dé! J’y comprends rien.Curieux de voir ce qui poussait sa grande sœur à jurer
devant leurs parents, le garçonnet se pencha sur son problème et lu rapidement la leçon inscrite sur le cahier avant de regarder de nouveau la consigne. Puis sa petite voix s’éleva au milieu de la cacophonie ambiante.
-C’est 21 la réponse.Ula tourna son regard indigo sur lui, son épaisse chevelure rousse semblant encore plus folle que d’habitude, alors qu’un air estomaqué s’inscrivait sur son visage.
-Hein ? Comment tu peux savoir ça Sio ?Le petit garçon désigna le livre du doigt, sans s’apercevoir que la pièce était devenue silencieuse (un fait si rare chez les Donnelly que même les oiseaux au dehors arrêtèrent de chanter).
-C’est écrit là, regarde « Soient deux entiers naturels a et b, dont on cherche le PGCD. Le cas où a ou b est nul ne nécessite aucun algorithme ; on l'exclut. Une suite d'entiers (an)n est définie par récurrence de pas 2, plus précisément par divisions euclidiennes successives ; la suite est initialisée par a0 = a, a1 = b, puis propagée par la règle de récurrence : tant que an+1 est non nul,an+2 est défini comme le reste de la division euclidienne de an par an+1.On commence donc par calculer le reste de la division de a par b, qu'on note r ; puis on remplace a par b, puis b par r, et on réapplique le procédé depuis le début. On obtient ainsi une suite, qui vaut 0 à un certain rang ; le PGCD cherché est le terme précédent de la suite. ». Ca veut dire que …Il saisit le crayon de sa sœur et griffonna sur l’opération sur le papier.
-C’est ça non ?Cahal se saisit le cahier et y jeta un coup d’œil avant de hocher la tête devant le reste de la famille, estomaquée. L’adolescent regarda son petit frère de 6 ans, qui méritait chaque jour un peu plus son surnom d’OVNI de la famille, qui le regarda, interrogateur, sans savoir ce qui pouvait bien se passer autour de lui. Son ainé lui décocha un sourire et ébouriffa ses cheveux.
-Aye c’est bien ça. Bravo l’OVNI, t’es encore plus bizarre qu’avant !Le sourire sur son visage montra clairement qu’il n’y avait aucune malice dans ses mots. Siobaigh lui rendit son sourire qui se transforma rapidement en un éclat de rire. Ira venait de se lever et de s’écrouler par terre à cause de ses pieds liés. Ni une ni deux, Cahal se jeta sur son cousin à terre bientôt suivi par toute la fraterie, y compris le petit Siobaigh qui ne voulait jamais être en reste, sans se préoccuper des regards entendus qu’échangeaient les adultes.
Bowen et Siobaigh étaient sur le pas de la porte, regardant en gloussant Ira et Cahal s’échiner à laver le sol de l’auberge seulement armé d’une brosse à dent. Ils avaient évidemment entendu parler de ce que leurs frères respectifs avaient fait, tout le village ne parlait que de ça, entre deux éclats de rire. Il n’y avait que les rejetons des Donnelly pour oser uriner sur l’Union Jack du lycée. Et surtout, pour le faire sans penser aux conséquences. Résulat : une exclusion de deux semaines pendant lesquelles les deux ainés ne chômeraient certainement pas. Ce qui n’avait pas l’air de leur faire vraiment plaisir si l’on en croyait l’expression sur leur visage. Seulement, au bout de quelques minutes à les regarder faire, l’amusement se dissipa peu à peu. Il fallait trouver autre chose … Enfin, Siobaigh était de cet avis, Bowen étant trop occupé à se pâmer d’admiration devant leurs ainés, tout en étant vert d’envie. Le garçonnet regarda autour de lui à la recherche d’une idée quand il les posa sur ses propres pieds, couvert par ses bottes de caoutchouc jaunes pour affronter la pluie. Des bottes couvertes de boue. Et bah voila !
Avec précaution, l’air le plus innocent du monde, Siobaigh, suivit de Bowen, pénétra dans la grande salle, laissant de petits pas boueux derrière lui. Il alla se poster près de là où les deux plus grands étaient à genoux sur le sol, et resta planter là à leur sourire, sautillant presque sur ses talons puis tournicotant son pied, prenant bien soin de déposer le plus de boue sur le sol (tandis que Bowen y allait beaucoup plus franchement, sautant tout partout). Puis il minauda.
-Cahaaaal ! Iraaaa ! Vous avez oublié ce coin là et celui là et là bas aussi.L’expression furieuse sur le visage des ainés était absolument hilarante. Ils avaient l’air prêt à assassiner les deux petits qui en étaient fort aise et ne montraient aucune crainte. Au contraire, Bowen s’enfuit en caquetant comme un forcené, déposant une dernière trainée de boue avant d’enlever ses bottes, les balançant dans la cheminée histoire d’ajouter un peu de suie à tout, et de se diriger vers la cuisine. Laissant Siobaigh tout seul avec Ira et Cahal …
-Espèce de sale petit …Alors qu’Ira s’apprêtait à attraper le garçon pour lui faire subir les pires tortures, Siobaigh aperçu son père qui sortait de la cuisine et arrivait vers eux.
-Daid !Il lui tendit les bras avec son air le plus adorable, et se retrouva bien vite en sécurité contre d’Angus, lui faisant un grand câlin. Ce dernier lui rendit son étreinte avant de s’apercevoir des traces de boue un peu partout.
-Et bien a chroi ? Tu sais bien qu’il faut enlever tes bottes avant d’entrer ní ?Le garçonnet prit un air contrit.
-Maithiúnas daidí, j’ai pas fais exprès, j’étais pressé de rentrer ! J’ai appris d’où venaient les nuages et comment une étoile se forme ! Tu veux savoir ?-Ton frère nettoiera tout ça pendant que tu me raconteras tout devant un bon goûter, si Bowen n’a pas déjà tout gobé.Siobaigh hocha la tête avec enthousiasme et se mit à babiller à toute allure, racontant en détail le cycle de l’eau et tout ce qu’il savant à ce sujet avant de parler d’étoile naine, de neutrons et de nébuleuse. Il profita cependant d’une question de son père pour regarder par-dessus l’épaule de ce dernier et tirer la langue à Ira et Cahal. Ils le regardèrent s’éloigner dans le couloir, une seule pensée en tête :
Díoltas !!!!!!-Ní ! Il ne partira pas ! Tá sé amach as an gceist !Siobaigh était prisonnier des bras de Bowen et d’Ira tandis que Cahal, dressé de toute sa (petite) taille, confrontait leurs parents respectifs. Ils venaient d’apprendre que le “bébé OVNI” avait été repéré par l’université d’Oxford qui lui offrait une place sur le campus et une bourse complète pour n’importe quelles études il voudrait y faire. Le chasseur de tête s’était présenté à l’auberge un peu plus tôt et avait engagé de longs pourparlers avec Angus et Sineid puis avec le frère et l’épouse de ce dernier, les décisions se prenant toujours en famille chez les Donnelly. Après de longues négociations, ils avaient fini par céder et accepté que le bébé de la famille s’en aille à Oxford, profiter de la chance de toute une vie. Ils venaient de l’annoncer au reste de la famille et les avis étaient plutôt négatifs, surtout de la part d’Ira, Cahal et Bowen.
-Vous pouvez pas envoyer mon petit frère là-bas ! En Angleterre !!! Y a plein d’anglais qui vont le corrompre !Se disant, Cahal s’était approché du groupe et avait ajouté ses bras à ceux autour de Siobaigh, s’assurant incconsciemment que son petit frère était toujours avec eux. Angus prit la parole, de sa voix calme mais ferme.
-C’est déjà décidé. C’est une chance incroyable pour lui ! Tu veux le priver de son avenir ?Bowen ne put se retenir plus longtemps.
-On s’en fout de ça ! Il est trop petit pour aller là-bas avec des anglais ! Il peut lui arriver n’importe quoi ! De toute façon je vous laisserai pas l’emmener même si je dois le kidnapper ! -Baisse d’un ton jeune homme ! Tu n’es pas trop grand pour recevoir une déculotté si tu continue sur à me parler comme ça ! Et bien sûr qu’il n’y va pas seul. Ula a accepté de l’accompagner. Et il est d’accord lui aussi. Il ira à Oxford un point c’est tout.Les trois jeunes hommes tournèrent leur attention vers le préadolescent qui ne cessait de grandir. Cahal caressa les cheveux de son frère tandis que Bowen resserrait son étreinte et Ira prenait la parole à son tour, d’une voix plus douce.
-C’est vrai ? Tu veux partir leanbh ?Siobaigh se blottit contre eux et hocha la tête.
-Je ne voulais pas au début mais athair et máthair m’ont bien expliqué et ... ils ont un centre d’observation spatiale à eux ! Sans parler de leur département de physique et de chimie ! Ca à l’air vraiment bien !Et tandis que Siobaigh continuait de babiller, à grand renfort de gestes pour illustrer son propos, les trois jeunes hommes comprirent qu’il avait vraiment envie de découvrir tout et qu’il s’agissait d’une grande opportunité, même s’ils ne l’avoueraient jamais. Et puis, ce qu’ils voulaient s’était de voir le bébé de la famille heureux.
Deux mois plus tard, Siobaigh intégrait les cours d’été de préparation à Oxford tandis que Ula prenait place dans le cabinet d’avocats pour l’environnement où elle avait trouvé une place tout en jonglant avec les appels incessant de la famille, pour s’assurer qu’ils allaient bien et n’avaient pas été contaminé par l’ennemi. Cinq ans plus tard, Siobaigh était l’heureux possesseur de deux Phds, un en astrophysique et l’autre en chimie, tout deux avec la mention
Summa cum laude. Il intégra directement le département des sciences de l’université, enseignant la chimie et se concentrant sur ses recherches en astrophysique. Il déclina même les offres de la NASA et des divers services secrets qui souhaitaient exploiter son cerveau, acceptant cependant quelques travaux de leurs parts. C’est ainsi que deux de ses inventions, dont une classée secret-défense, furent brevetées, lui permettant une rente confortable. Il partageait alors son temps entre Oxford, Londres et Dublin, jusqu’à ce que l’appel de la Connaissance ne se fasse de nouveau connaître, l’amenant à reprendre ses études à 22 ans. Bien sûr, ni Ira, Cahal et Bowen n’aimaient le savoir si loin de leur mère patrie, à fricoter avec des anglais (et d’autres personnes d’autres nationalités) et mettaient un point d’honneur à surgir à l’improviste, crochetant la serrure de son appartement afin de s’assurer qu’il allait bien. Jusqu’à ce qu’ils l’entraînent vers un autre genre de défit, qui lui permettait d’étancher sa soif d’explosion : le braquage de banque. Et par Vénus, qu'est ce que s'était excitant !
Ira, Cahal et Bowen étaient tous les trois assis dans le salon couvert de rouge, de la moquette aux draps sur les murs, avec une demi-douzaine de filles vêtus des strings les plus fins et microscopique qu’on pouvait trouver et qui pouvait encore prétendre au nom de « sous-vêtement », attendant de voir le résultat de leur petite expérience. Ils avaient décidé qu’aujourd’hui était le grand jour. Aujourd’hui, Siobaigh deviendrait un homme ! Après tout on n’avait jamais vu de Donnelly de plus de 17 ans toujours puceau et le jeune homme en avait 20 ! C’était leur devoir, pour l’honneur du clan, que de faire en sorte que cela cesse. Et c’était exactement pour ça qu’ils étaient ici. Ils avaient décidé de payé une fille pour Siobaigh. Une heure seule avec lui et ça serait réglé. Après tout, ils étaient dans une maison des plus connus à Dublin, un cabaret et lupanar qu’ils fréquentaient depuis des années où les « professionnels », homme ou femme, avaient leur travail à cœur. Et puis, ils pouvaient aussi en profiter de leur côté. Cahal détacha son regard de la rouquine plantureuse qui s’agitait sur ses genoux en tripotant son col romain pour se tourner vers ses deux comparses, occupés à baver sur les donzelles alentour.
-Vous pensez que ça va marcher ?Bowen ne daigna même pas détacher ses yeux de l’énorme poitrine qui s’agitait sous ses yeux.
-Bien sûr ! Comment ça peut foirer un coup comme ça ?-C’est de Sio’ qu’on parle. Tu sais, l’OVNI, qui ne fait jamais rien comme personne. Et il a jamais eu le moindre intérêt pour la baise. Souviens toi quand il m’a surpris avec cette bonnasse de McCarthy.Ce souvenir déclencha les éclats de rire de Ira et Bowen. Cahal avait dû tout arrêté pour faire sortir Siobaigh de la chambre tout en répondant à ses questions, dont aucune ne montrait d’intérêt pour le
coït ainsi qu’il l’appelait. Ira jeta son dévolu sur deux brunes, les attirant près de lui à l’aide de billets de banque.
-Aye mais là, il est dans l’ambiance. T’as vu tous ces nichons ? Et la paires qu’on lui a offerte est de premier choix, crois en mon expérience. Et c’est un Donnelly, il saura quoi faire. J’en suis sûr ! In us we trust !Les deux autres crièrent avec lui.
***
Siobaigh était dans la confusion la plus total. Son frère et ses cousins avaient profité de sa venue en Irlande pour le trainer dans cet endroit bizarre, tout rouge et franchement mal éclairé au point que le jeune homme était tenté de demander à la tenancière, ou quelque soit le nom par lequel Ira l’avait nommé, si elle voulait qu’il jette un œil sur les fusibles. Mais il n’avait pas eu le temps de dire quoique ce soit, les trois autres l’ayant jeté dans cette pièce où il semblait que les contes des Milles et Une Nuits avaient été sauvagement assassinés. Il y avait un lit rond cependant. Il n’avait jamais vu ça ! Il se dirigea donc vers le lit, se mit debout dessus et commença à sautiller, sa tête se remplissant d’équations diverses.
-Et bien mon chou, on s’amuse sans moi ?Siobaigh n’avouerai jamais à personne qu’il avait lâché ce cri et était tombé du lit en entendant cette voix. Se relevant, il passa la main dans ses cheveux ébouriffés et regarda la femme qui était dans la pièce avec lui et à laquelle il n’avait pas fait attention. Elle était blonde, plutôt jolie même si trop maquillée et avec une poitrine … conséquente et très, très visible. Elle ne portait qu’un déshabillé noir transparent, un string avec des porte-jarretelles et tutti quanti. Le jeune homme sentit le rouge s’épanouir sur son visage, son cou et ses oreilles.
-Euh … Bonjour Madame …La jeune femme gloussa, ce qui lui rappela fortement une des poules du vieux Murphy, et s’approcha de lui perchée sur ses pantoufles à talons aiguilles, ce qui le fit reculer précipitamment, se cogner contre la table de chevet et faire tomber la lampe Baroque qui était posé dessus.
-Tu peux m’appeler Septima mon chou. Sauf si tu préfères Madame. Je suis tout à toi, tu peux faire de moi ce que tu veux.Complètement paniqué, il ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche.
-Septima. Sept. Le chiffre 7 est généralement un porte-bonheur, et a un rôle omniprésent dans les religions du monde sans parler d'astrologie, astronomie, littérature, musique. Le chiffre 7 n'est pas qu'un factoriel principal...Elle dénoua ensuite les liens de soie qui maintenait son vêtement fermé libérant ses seins qui semblèrent se jeter sur le pauvre garçon qui en sursauta et en resta coi. Puis il recula encore en s’écriant sans réfléchir.
-Couvrez ce sein que je ne s’aurai voir !Cela eu au moins pour effet d’arrêter le strip tease de la jeune femme.
***
Dans le salon, l’ambiance était beaucoup plus légère et frivole, chacun des hommes occupés avec une ou deux filles, plus qu’heureux de l’opportunité. Bowen avait la tête plongé dans la poitrine de l’une d’elle, au grand amusement des deux autres.
-Ca va Bow, on te dérange pas j’espère.Le jeune homme émergea en riant.
-BEST. IDEA. EVER !***
Siobaigh était loin, très loin, d’être de cet avis. Bien qu’elle avait eu un moment d’hésitation après son exclamation, la jeune femme s’était reprise et était maintenant à califourchon sur le garçon, parcourant de ses mains son torse dénudé (et très bien dessiné) après qu’elle lui ai pour ainsi dire ouvert de force. Siobaigh était dans un état de panique apoplectique et essayait tant bien que mal de la repousser avec gentillesse tout en évitant d’être assommé par un de ses obus. D’ailleurs, après les avoir observé de si près pendant une bonne dizaine de minutes, il avait remarqué quelque chose.
-Vous savez que vous avez ce que l’on appelle du tissu mammaire surnuméraire ? Plus précisément de la polythélie. En langage vulgaire, on appelle ça un troisième téton.Septima cessa de suite ses caresses et le regarda comme s’il venait de danser la gigue en tutu rose.
-Quoi ? Tu dis que j'ai trois nichons ? Attends, tu me traite de monstre ?Il ouvrit de grands yeux entendant cela ne voulant absolument pas la vexer ou la blesser. Il tenta donc de s’expliquer avec sa logorrhée habituelle.
-Non ! Loin de là, c'est une anomalie fréquente qui concerne 1 à 5 % de la population et touche plus souvent le sexe féminin. Il s'agit le plus souvent de polythélie, plus rarement de polymastie. Les tissus mammaires surnuméraires peuvent apparaître au cours du développement embryonnaire au niveau des deux crêtes mammaires, qui joignent les aisselles aux aines en passant par les mamelons normaux. Lorsque le tissu mammaire surnuméraire est situé sur une de ces lignes mammaires, il s'agit d'un tissu mammaire accessoire. Lorsqu'il est situé en dehors de ces lignes, il s'agit d'un tissu mammaire ectopique. Il est le plus souvent situé au niveau du thorax, mais il peut être localisé au niveau de l'aisselle ou de l'abdomen. Il aussi existe d'autres localisations, ectopiques, comme le pied. Il n’y a rien d’anormal là dedans. C’est exactement comme le manque de symétrie entre vos yeux et le fait que vos jambes soient arquées. C’est congénital en général.Au fur et à mesure qu’il parlait, la jeune femme était devenue de plus en plus rouge, visiblement furieuse. Elle se leva brusquement, referma son déshabillé et lui cracha au visage :
-Nan mais ça va pas espèce de connard ! Tu sais quoi, rien à foutre que t’es payé pour une heure, j’vais pas rester là à me laisser traiter de monstre difforme ! Va te faire enculer limp dick !Et elle s’en alla comme une tornade blonde, maugréant et maudissant le jeune homme qui la regarda partir, confus. Qu’est ce qui lui avait prit à celle là ?
***
Les trois autres hommes la regardèrent alors qu’elle passait à pas furieux devant eux, les poings serrés et un air de fureur noire autour d’elle. Ils se regardèrent et soupirèrent, sachant déjà ce qui avait pu se passer. Ils appelèrent à l’unisson.
-SIOBAIGH !!
-La mallette ! Attrapez la ! LA MALLETTE ! LA MALLETTE !-NOOOON !!!Plouf !
- ...- ...- ...-Et merde ! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !-Il faudrait peut-être la repêcher non ? Avant qu’elle ne coule.-T’as raison ! Je vais … Bow tu fais quoi ?-Ben je vais chercher la mallette ducon !-Mais tu sais pas …Plouf !
- … nager !Le soupir d’Ira portait en lui tout le désespoir du monde.
-PUTAIN JE SAIS PAS NAGER !! Au secours !! Cabhair ! Cabhair !Cela faisait plusieurs jours qu’ils étaient en mer, en direction de New York City après que la situation en Irlande soit devenu quelque peu délicate. Siobaigh avait eu ses propres problèmes après avoir fait exploser un laboratoire d’Oxford pour la énième fois et même s’il avait déjà été accepté à Columbia, quitter son pays pour une si lointaine destination avait été très difficile, pour chacun d’eux. Heureusement qu’ils y allaient tous les quatre, sans quoi il ne l’aurait jamais supporte. Seulement, voila que la moitié de leurs fonds venaient de disparaitre par-dessus bord sans qu’il ne sache comment cela avait été possible. Et voilà que cet imbécile de Bowen venait de se jeter à l’eau, oubliant dans son héroïsme échevelé qu’il ne savait pas nager. La priorité était maintenant de sauver leur frère. Siobaigh venait d’apercevoir une corde enroulée non loin sur le pont.
-Tiens bon Bow ! Attrape la corde !Le scientifique envoya la corde par-dessus bord et … s’aperçut qu’il avait oublié de l’attacher quelque part. Les trois jeunes hommes sur le pont regardèrent la corde disparaître dans les flots.
- … Oops …-Oops ? Oops ? Putain mais … Où sont les canoës de sauvetage ?!-Au secours putain !!! Y a un truc gluant qui m’a touché !!!!! Oh mo Dhia c’est une pieuvre géante je suis sur ! ELLE VA ME BOUFFER !Siobaigh se pencha sur la rambarde pour apercevoir Bow.
-Les preuves géantes vivent dans les profondeurs, elles ne viennent jamais à la surface. En fait ..-Shut up Sio’ !
-Oui, désolé ce n’est pas le moment.Voyant que la situation n’avançait pas et que tous étaient lentement en train d’agir comme des poules sans tête, Cahal prit les devants.
-Fermez la tous nom de Dieu et envoyez lui la bouée qui est là bas. Et que ça saute !Dix minutes plus tard, c’est un Bowen tremblant de froid qui se trouvait sur le pont, couvert par la dizaine de couvertures que Ira et Siobaigh avaient collecté dans leur zèle, avant de se mettre autour de lui pour s’assurer qu’il allait bien. Le jeune scientifique ne pouvait s’empêcher de couvrir ses joues de baisers et de le serrer contre lui. Bowen se laissait faire de bonne grâce, ronchonnant un peu pour préserver sa réputation de
BAMF.
-Et ben, même pas encore chez les amerloques et j’me fais déjà baptiser !Ils éclatèrent tous de rire, se préparant à leur nouvelle vie.