| Sujet: joaquin → words like violence break the silence Dim 11 Oct - 20:57 | | Joaquin Lee Daniels Caricature ; c’est ce que tu es, la caricature du pauvre mec qui a tout, mais qui n’est rien. Nom un Daniels qui ne rime à rien, un Daniels qui s'écrase lourdement sur ses épaules. Quatrième enfant d'une grande fratrie aux études studieuses, il s'assoit presque fièrement sur la fortune de ses parents sans prendre en compte tout ce qui devrait composer un essentiel. Naissance avec une cuillère en argent dans la bouche, il se trouve que plus les années s'écoulent, plus elle se tord entre ses dents serrées. Prénom il en rigole, il s'en marre ; il les déteste surtout. Joaquin n'est en aucun cas satisfait de son premier prénom. Débarquant du Portugal lui semble-t-il, il lui offre la sensation de débarquer d'un autre pays et de faire office d'émigré menteur. Quant au second, bien que flatteur puisqu'il lui vient d'un arrière grand-père, ne lui offre qu'une vision clichée d'un mafieux aux yeux bridés. L'un dans l'autre, il préfère se faire surnommer Jo', Joa' éventuellement ou pourquoi pas Quin. Date et lieu de naissance 16 mai 1983, Los Angeles dans la belle Amérique. Âge 32 ans. Nationalité 'ricain jusqu'au bout des pattes. Origines son père est un patriote Américain, quant à sa mère une moitié de sang Italien coule dans ses veines et se bat avec sa part d'aigle royal. Statut matrimonial célibataire aux yeux du peuple, divorcé sur les papiers et totalement troublé en réalité. Si le trentenaire peut assumer bien des choses, il a encore du mal à se faire à cette idée qu'il embrasse la bouche d'un autre, qu'il s'en délecte à chaque fois et qu'il déteste aussi ça. Orientation sexuelle jusque-là il n'a été que la pauvre victime des courbes féminines, des poitrines petites comme plus conséquentes, des cheveux longs, des traits délicats. Hétérosexuel il se disait, il l'affirme encore haut et fort. Et pourtant c'est un homme qui s'endort dans ses draps, toutefois est-il vraiment définissable ? Là encore Joaquin n'en est pas sûr, après tout, il ne regarde pas d'hommes dans la rue, il détourne le regard à chaque couple du même see, se retient un petit frisson d'incompréhension. Primo ce doit être autre chose. Primo est Primo, et cette définition lui convient au mieux. Job ou Activité loin de faire partie de l'élite familiale qui regroupe les belles fins de mois, le petit dernier est dans cette classe de mômes qui n'ont pas voulu se donner la peine d'étudier. Fainéantise, envie d'exister en dehors de la théorie barbante il est, depuis qu'il est en âge de travailler, libraire et malgré son manque d'expérience sa motivation n'est pas à remettre en cause. Alors même si le terme thèse lui est aussi commun que l'existence des dragons, il n'en reste pas moins un être passionné de fictions, d'histoires, de foutaises - parce que la réalité est déjà bien trop fatigante à assimiler. Date d'arrivée au Parking trois ans, quelques mois, quelques heures gâchées. Groupe De ceux qui vivent. Type de perso inventé. Crédits tearsflight, Hell. Autorisez-vous, en cas de suppression, l'utilisation de vos scénarios et/ou familles par d'autres joueurs ? oui. Quand et comment avez vous emménagé au Parking ? Trois ans tout au plus. C'est venu comme ça, ça lui est tombé sur la gueule comme une bombe peut débarquer ; sans prévenir et en claquant la porte. C'est Primo qui l'a embarqué tout sourire et à la fois pâle comme un linge. Il allait crever s'ils restaient dans leur coin, ni une ni deux les valises se sont faites, empilées et ils ont trouvé de quoi faire dans le Bronx. Deux appartements séparés, c'est qu'ils sont risibles à outrance. Pourtant, et même sur ces pavés miteux il préfère cacher sa tête dans un trou plutôt que de se dévoiler en plein jour. Trois ans, finalement c'est plutôt passé vite, reste encore à savoir combien de temps il tiendra, si trois ans de plus ou non. Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ? C'est tout nouveau, tout beau, ou du moins c'est ce qu'il préfère se dire depuis qu'il y a posé les pieds. Ayant vécu dans un environnement plus que bourgeois, tomber dans cet endroit fut une véritable surprise pour Joaquin. Il ne s'y attendait pas, et chaque jour rime avec une nouvelle glorieuse emmerde ; si c'est pas les voisins d'en bas qui se font arrêter pour trafic, alors c'est celui du haut qui est arrêté pour détournement de mineur. Oh, ils sont pas bien méchants, ils ont juste un mauvais karma qui leur colle au cul. Il fait connaissance avec eux, parle plus avec certains qu'à d'autres et sa place il est arrivé à se la faire, fort heureusement pour lui il n'a pas encore eu droit à une fouille au corps de la part du flic du coin. Quelle est votre réputation au sein du quartier ? On lui dit bonjour ou bonsoir, on s'attarde avec lui devant l'immeuble pour se griller une clope ; en somme il n'est ni louche, ni totalement sans failles. Un être humain avec d'autres êtres humains, ça donne une belle communauté dans laquelle il se complaît presque avec amusement. On aime à lui demander le briquet, parce qu'on sait qu'il fume comme un pompier. On apprécie débattre bouquin parce que c'est son sujet et surtout on essaie de lui faire du coude pour monter sur sa harley - dernier caprice qu'il a pu se permettre. Tant qu'on lui tape pas dedans, il répondra toujours avec un sourire. On ne le remarque pas, et c'est tant mieux. | feat TOM MISON si sa passion principale est la lecture de livres édulcorés, une seconde lui prend aussi pas mal de temps. Joaquin a toujours eu un bon coup de crayon, du plus loin qu'il se souvienne il était souvent penché sur son cahier à griffonner divers personnages comme bestioles surréalistes. Tout ça se sent peut-être, il ne se dit pas tenant un don surnaturel capable de réveiller Da Vinci lui-même, toutefois il ne se juge pas et passe de façon anodine des pinceaux vieillots sur une toile vierge. Peintre amateur, elle lui permet d'évacuer tout ce qui peut frapper dans son crâne déjà bien sous pression. • désir rebelle on lui balancera, passion des arts du corps il répondra. Faible créature, humain masochiste, c'est au total quatre tatouages qu'il cache et dévoile à la fois sur son corps filiforme. Le premier est une boussole placée sur son annulaire, fait quand il avait dix-neuf ans tout au plus. Le second représente deux masques de Venise, ils sont bien au chaud planqués à l'arrière de son oreille gauche, fait celui-ci quand il avait vingt-deux ans. Le troisième est une manchette gigantesque recouvrant son bras gauche, il fait écho à l'univers steampunk et anglais, alliant chemin de fer, masques, goggles, vapeurs et rouages rouillés, fait en quelques mois il s'est fait une place de choix quand il a eu vingt-six ans. Quant au tout dernier, il date d'il y a quatre mois et se pavane dans le creux de son dos, une ligne se terminant en flèche relie trois astres ; un soleil à sa fin, une lune au milieu et un semblant d'étoile à la fin, rappelant à bien des égards quelques mosaïques turques. • la cuisine, une chose qu'il gère aussi bien que le crayonnage sur feuille jaunie. Il ne sait pas pourquoi, il ne se souvient même plus tellement avec qui il a pu apprendre à ne pas intoxiquer quelqu'un. Toutefois, il se débrouille au possible et satisfait bien des papilles capricieuses. • ses parents formaient un couple plutôt atypique. Si son père était un homme respectable en bien des points, sa mère était partisane du mouvement hippie, prônant particulièrement les légumes verts plus que la viande rouge. A ne pas en douter, elle était presque givrée ; pourtant elle aimait ses enfants et quand il se souvient d'elle dans les meilleurs instants, c'est de ses bras maigrichons et à la fois chaleureux qu'il aperçoit en premier. Si elle avait le chic de faire peur à ses enfants en préparant des choux de Bruxelles le midi, elle n'en restait pas moins un personnage plus que formidable. Décédée il y a tout juste une petite année, si Joaquin ne montrait pas concrètement son amour pour elle, ce fut un choc, un véritable arrache-coeur. Qu'elle repose en paix avec Hendrix. • s'il n'a jamais été profondément intéressé par les théorèmes ou encore les débâcles autour d'un écrivain torturé, il n'en reste pas moins un fervent adorateur de livres. Son appartement est un profond bordel contenant tout et n'importe quoi, pourtant, quand on tourne les yeux vers sa bibliothèque, celle-ci est irréprochable et contient des ouvrages fantastiques, rêveurs. Certains datent de son adolescence, d'autres sont récents, il ne saurait plus vraiment les dater ; toutefois il y prend soin comme de sa propre chair, une seule corne sur une page peut le faire grincer des dents. De fait, et pour mettre le fils Daniels hors de lui, il faut s'attaquer aux histoires qui bercent son manque de maturité. • une petite cicatrice s'est frayée un chemin sur le bas de son torse, non loin de l'aine. Résultat d'une chute stupide suite à l'escalade d'un muret, il s'est lamentablement ramassé sur un bout de verre qui ne lui a laissé aucune pitié. • trois tics caractérisent bien le libraire ; le premier étant de souvent passer le bout de sa langue sur ses lèvres, il n'y a pas de sentiment particulier qui veut qu'il fasse ceci, il se le coltine c'est tout. Le deuxième est de se triturer son petit écarteur, placé sur son oreille droite, il vient le toucher lorsqu'il se sent dans une position plus ou moins stressante ou qu'il tourne sept fois sa tête dans sa bouche. Quant au dernier et pas des moindres est surtout présent lorsqu'il s'ennuie, il tapote alors gentiment des doigts sur une surface plate, mur ou table, peu importe tant qu'il peut frapper un rythme régulier - ou irrégulier. • une seule allergie le frustre terriblement ; les fraises peuvent le pousser à la mort. Ridicule en sachant que môme il tombait en pâmoison devant leurs belles couleurs. Grossière erreur que de pactiser avec le Diable ! Une heure plus tard il était en route pour l'hôpital, la gorge gonflée et au bord de l'étouffement. Depuis, il n'a que ses yeux pour goûter au sucre délicat de ces fruits écarlates. • sous la douche, Joaquin a pris l'habitude de pousser la chansonnette de manière peu conventionnelle. Autant dire les choses telles qu'elles sont ; il n'est pas prêt pour participer à une émission de chant, surtout qu'il y met les gestes et se transforme en hard-rockeur le temps de se décrasser. Bien évidemment, sachant qu'il est ridicule à souhait, il ne le fait que lorsqu'il est seul chez lui ou du moins qu'il soupçonne l'être. • un sale fumeur, un grand fumeur ; pire qu'un pompier coincé dans un ascenseur enflammé. Il enchaîne les paquets sans même se rendre compte de la gravité de la situation, ce qui fait qu'au fil des années ses cordes vocales se sont accordées à ce nouveau régime nicotine. Sa voix est devenue bien plus grave qu'au départ, lui donnant un petit charme - utile et agréable ne font qu'un dit-on.•
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La fumée volette, s'éparpille dans le vent jusqu'à se fondre dans les nuages grisonnant. On ne voit même plus le soleil sous toute cette pollution. Pourtant, lorsque quelques rayons arrivent à passer dans ce quartiers aux milles odeurs douteuses, Joaquin se surprend à apprécier cette ambiance ridiculement grotesque. Un sourire naissant au bord de ses lèvres, il tapote le bout de son doigt sur le bâton blanc qui se consume au fur et à mesure que les secondes s'effacent. Il prend une profonde inspiration, retient une pauvre toux liée à ce désir de nicotine constant qui, sans aucun doute, crèvera ses poumons à la racine même. Un reniflement disgracieux romps son propre silence alors qu'une sensation de déjà vu l'assaille terriblement. Accoudé à la fenêtre de sa chambre, tasse de café vide posée sur le rebord en béton, il courbe l'échine et laisse divaguer ses prunelles claires sur le sol. Ni trop rangé, ni trop en foutoir, ce sont des vêtements qui jonchent cette pièce témoin de scènes injustes. Des engueulades, des sourires, des soupirs, parfois des rires mélangés à une amertume empoisonnée. Il est là, l'amant. Endormi, emmitouflé sous la couette ou presque, une jambe basculée dans le vide, les cheveux ébouriffés à outrance. Primo avait toujours eu cette capacité à aborder une attitude irréprochable, clean au même titre qu'un miroir trop bien lavé. Même quand il se retrouvait au bord du gouffre. Peut-être était-ce tout naturellement dans son sang. Néanmoins, en ce lieu, ici, il ne retrouve en rien ce mouvement machinal qui vise à faire bonne figure. Les apparences, c'est tout ce qu'il lui reste. Les apparence, c'est tout ce qu'il leur reste. Dans le plus simple appareil, il exhibe avec inconscience les cernes bleutées qui ornent son visage marqué par les rivages où il s'est échoué. Pinçant sa lèvre inférieure, le libraire tire à nouveau une taffe, s'en délecte puis reprend son admiration voilée. Il aime détailler chaque parcelle de sa peau. Il aime sentir son dos se cambrer sous ses caresses infimes. Il aime la manière dont son petit rictus déforme ses traits dépités. Il aime. Il le.
J'suis pas pédé.
Quatre ans. Quatre ans, qu'est-ce que c'est exactement ? C'est encore plus de jours que la première année, encore plus de mois que la seconde et beaucoup plus d'heures que la troisième. C'est toujours un peu plus pour trois fois rien. Quatre. Quatre doigts s'il n'y en avait pas un cinquième. Quatre est beau, quatre est stable, quatre est significatif d'une éventuelle réussite. Si au moins tout se résumait à un seul foutu chiffre. Quatre ans c'est long à tirer. Quatre ans au bagne c'est des bleus qui apparaissent, des séquelles qui ne se ferment pas et des pleurs étouffés. La prison n'est même pas dorée, si tant bien est qu'elle ne se brise pas au moindre coup de pied contre son mur en granit. Le mégot termine sa course dans le cendrier, il laisse l'ultime volute toxique prendre la fuite et enfin frémit sous un vent froid. C'est quatre poings dans la gueule, c'est quatre couteaux plantés dans le dos, c'est quatre refus, quatre horreurs. Quatre erreurs.
J'suis pas pédé.
Qu'il se répète une énième fois en se laissant surpasser par les évènements ; il referme la fenêtre avec plus de conviction, si bien qu'elle claque contre le bois congelé. Primo s'en réveille, gémit sous cette violence averse invisible alors que son présumé conjoint file s'enfermer dans la salle de bain juste à côté. Il passe ses doigts sur le lavabo, vient défier son reflet répugnant qui se déforme par sa propre faute. Un coup plus gros, un coup plus maigre ou enroulé dans sa propre chair, l'immonde bête de cirque n'est là que pour épater la galerie, et Dieu seul sait que celle-ci s'amuse au fond de sa matière grise. Il entend les applaudissements, les bras qui se lèvent, les gloussements qui n'en deviennent plus qu'un. Pitoyable. Il retient une toux maladroite, marmonne sans intérêt. « Putain... » Où est ce passé révolu ? Où est cette période ? Ce moment avec un grand M qui se résumait à se tuer les jambes sur un vieux vélo cabossé ? Où est-il ? Il n'en est même plus sûr, peut-être même plus dans ce qu'il considère comme sa boîte à nostalgie. Est-ce que c'était vrai, au moins, à un seul moment ? Ces confidences le cul posé sur la branche d'un arbre versatile, ces tentatives de draguer la voisine, ces "cap ou pas cap" rabâchés devant de la bouffe périmée. Ils s'ennuyaient. Ils n'en ont plus l'occasion. Il est passé où l'emmerdement ? La lassitude ? Le tiraillement entre deux possibilités ? Un rire sec se fraie un chemin entre ses lèvres sèches, légèrement craquelées par ce foutu tic de toujours passer le bout de sa langue dessus. Comme pour y regoûter. Comme pour repasser sur les siennes. Comme pour beaucoup de. C'était bien, avant. C'était pas parfait, mais c'était bien. C'était plaisant comme un seau d'eau un jour de canicule. C'était. C'est qu'en arrière, c'est plus en avant. Et Joaquin admire les cendres de cette insouciance maladive, de cette candeur flouée sur le pas d'une porte anodine. Tapette. Tarlouze. Tafiole. Ordure amoureuse. Connard obsédé. Gosse gâté esseulé. Monstre canalisé.
J'suis pas pédé.
Même si c'était un choix erroné.
muffin time !passe ta souris !
Dernière édition par Joaquin Daniels le Ven 16 Oct - 15:04, édité 29 fois |
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