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Fayne Dahl
Fayne Dahl
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▹ DISPONIBILITE : Oui
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▹ AGE : 20 ans
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▹ TAF : Etudiante aux Beaux Arts
▹ AVATAR : Kirsten Zellers
▹ DC : Aslane, la rousse érrante



MA RENOMMÉE DE MERDE :
MessageSujet: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyLun 4 Juin - 23:09
A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau


28/06/2018
J'erre. Ou j’ai erré, je ne sais plus. Ce qui est certain, c’est que la journée avance vers sa fin, et que je dois rentrer à la maison. Ou pas… Oui, peut-être pas après tout. Je n’ai pas envie de rentrer. A vrai dire, depuis que Niilo et Alyosha attendent leur bébé, que j’ai fini par déchirer tous leurs sentiments par angoisse et que je n’ai pas retrouvé mon calme, je rentre de plus en plus tard. Ca les inquiéterait, s’ils étaient là. Mais eux aussi ont leur vie à continuer…

Un moment, assez long, j’envisage de ne pas rentrer ce soir. Je ne sais pas où je pourrais bien dormir, mais j’ai envie d’essayer. Et cette envie, idiote, rebelle, colérique enfle en moi encore et encore. J’ai l’impression d’avoir des ailes, tout à coup. De pouvoir me battre contre le monde entier, aussi. Ca me porte, me rend forte. Puis ça crève soudainement, quand j’atteins le pied de l’immeuble.
Je n’ai pas le courage, pas le caractère pour prendre ce genre de décision. Habituellement, je suis bien gentillement la norme et les règles qu’on me fixe. Quand je les transgresse, c’est parce que quelqu’un me tend la main et m’aide à traverser le fossé pour m’éloigner du chemin. Moi je suis trop… trop fragile, faible ou idiote pour le faire.

Je monte les escaliers comme un prisonnier s’en va au bagne. Lentement, je me perds dans le compte des marches pour ne pas penser au poid qui pèse sur mes épaules, aujourd’hui plus que jamais. Ce soir est particulier. Je vais rentrer, et aller dans ma chambre. Prier pour qu’on me laisse seule. Peut-être louper le repas, même si mon ventre grogne. Tout pour ne voir personne et éviter la question fatidique. “Fayne, que donnes tes résultats des Beaux Arts ?!” Ahah, les Beaux Arts… La Fac. Les Cours. Tout ce merdier qui embrouille ma tête depuis des mois. “C’est loupé pour cette année.” Est-ce que ça m’oblige à recommencer l’an prochain ? Est-ce que je devrais suivre les cours d’été ? “J’ai loupé la moitié des exams”. Littéralement.

Je ne sais pas jusqu’où je suis montée, mais à un moment, mon souffle se raccourcit et une odeur désagréable monte dans l’air. Je me secoue, et au palier suivant, je m’avance vers la porte du couloir. C’est fou comme tout va mal en ce moment. En passant la tête par la porte, pour regarder les numéros d’appartements les plus proches, j’entends un bruit. Une porte qui claque, attirant mon attention. Et devant la porte, une silhouette. Mon coeur saute un battement douloureux, violent alors qu’une suée froide couvre ma nuque.

Après, je ne réfléchis plus. Je m’enfuis, comme je le fais depuis des mois. Pour ne plus voir ce visage qui hante de récents souvenirs (enfin récent… si quelques mois dans le passé reste récent). Pour étouffer le vacarme dans ma poitrine et colmater la blessure douloureuse qui y est resté.
Je monte, en courant, vers le haut, pour m’enfuir.
Je monte jusqu’à l’ultime porte et je débouche sur le toit. Brusquement.
Je n’y étais jamais allée. Le soleil descend sur la ville, rougit le ciel et les bâtiments. Et je me fige, choquée.

Sans réfléchir, je m’avance vers le vide, attirée par le soleil mourant. Envoûtée.
Saul Morrison
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▹ AGE : vingt-six ans à déambuler sans trop d'ambition, sans réelle volonté et sans aucune vocation.
▹ APPART : au 14e étage, il a récupéré les clés du #1401 y'a six ans maintenant.
▹ TAF : homme à tout faire tant qu'on veut bien le payer, les mains sales surtout faites pour cogner. on le retrouve plusieurs fois par semaine dans les arènes de combat. s'il n'y est pas, il est sûrement en plein coma alcoolisé.
▹ AVATAR : dylan o'brien


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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyMar 5 Juin - 4:57

à trop s'éviter, on finira par se croiser
Fayne & Saul

« 'Cause you're the last of a dying breed Write our names in the wet concrete I wonder if your therapist knows everything about me I'm here in search of your glory @Fayne Dahl »
Une, deux, trois semaines en apesanteur. Une, deux, trois parenthèses de bonheur.  Une deux et trois, et c’est tout ce à quoi il a eu droit, môme gourmand qui s’était peut-être un peu mis à rêver trop grand. L’atterrissage a été brutal, à parcourir le béton morne du Bronx qu’il avait quitté pour la première fois aux côtés de Gala, à s’écorcher les poings contre les gueules de ceux qui croisaient son chemin. Les habitudes ont été rapidement reprises, métro boulot dodo, le sommeil en moins. À croire qu’il était jamais parti, qu’il avait laissé une partie de son âme derrière lui. Perdu dans la ville maintenant le fragment, quelque part sous les pavés foireux entre deux poubelles renversées, perdu dans la ville comme lui. Les ambitions les fantasmes la mégalomanie ça avait jamais été son délire, parfaitement satisfait de se contenter du quotidien chiant, de sa monotonie pimentée par les excès fréquents.
Ça avait jamais été son délire jusqu’à ce qu’on lui présente le monde en dehors puis qu’il revienne, mêmes murs mêmes gueules même air pollué et la sensation d’étouffer, soudaine et dégueulasse.
Alors tous les soirs la silhouette engouffrée dans le bar du quartier, baston de cons et colère menaçant de tout ravager sur son passage, parce qu’il savait faire que ça, rager jusqu’à l’explosion. Alors tous les matins la même nausée la même envie de s’échapper. Et toutes les après-midis, les tentatives de faire passer les minutes ralenties par l’ennui.

Cylindre où se côtoie weed et tabac entre les doigts, il se saisit d’une main de son portable qu’il glisse dans la poche de son jeans et laisse la porte claquer derrière lui. Coince le joint crépitant faiblement entre ses lèvres pour chercher ses clés et verrouiller l’appartement quand un mouvement attire son attention. Il lève les yeux et a tout juste le temps d’apercevoir une cascade de cheveux blonds avant que la silhouette familière détale.
Fayne et ses sourires un peu mièvres, Fayne douce et légère ; la rencontre violente entre innocence et déchéance. Des mois qu’il ne l’avait plus croisée, vaguement conscient qu’elle essayait de l’éviter, moitié amusé moitié irrité pourquoi tu t’en vas comme ça ? Il devrait pas, le môme, il devrait clairement pas lui emboiter le pas mais c’est plus fort que lui, l’envie de foutre le bordel qui crépite dans l’estomac, lui retourne les tripes. Accro aux galères, certainement, pulsions habituelles pour accélérer le rythme des journées qui se trainent.

Il gravit les deux étages qui le séparent du toit, course poursuite sans doute un peu débile, bien décidé à pas la laisser filer, cette fois. (Pour jouer un peu à deux, pour tuer l’ennui qui s’immisce dans tous les recoins de sa vie.) C’est le coucher de soleil qui l’accueille d’abord, ciel presque rouge sang, lueurs enchanteresses qui accroche le regard avant qu’il ne se dérobe pour glisser sur la jeune fille qu’il était venu chercher. À deux pas du vide, comme hypnotisée, gamine fragile qui fascine avec l’aura si différente de celle qu’il déploie du matin au soir. Un pas en sa direction, puis un deuxième, avant qu’il déloge le pet’ toujours coincé entre ses lèvres, éteint pendant qu’il parcourait la distance qui les séparait. « T’as décidé d’sauter pour être sûre d’plus me voir ? » Première phrase qu'il lui adresse depuis qu'ils ont cramé avant même de se lancer, intonations où se mêlent l’intérêt qu’il avait éprouvé pour elle dès le premier jour et la moquerie à peine camouflée.
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyMar 5 Juin - 8:50
A aucun moment, je me dis que je pourrais sauter et tout arrêter là. A aucun moment, j’envisage qu’Il ait pu me voir et encore moins me suivre. Et du coup, au moment où une porte s’ouvre dans mon dos, je me dis simplement que j’ai pris la place en premier rang d’un habitué à ce spectacle solaire. Et je me retrouve indécise, pas sûre de vouloir libérer le coin maintenant. Pas avant de l’avoir vu mourir, à défaut de pouvoir me jeter dans le vide, moi aussi.
Je n’arrive pas à profiter du spectacle jusqu’au bout pourtant. Le soleil est encore haut et prend ses aises pour s’étirer, s’arrondir et s’agrandir dans le ciel du Bronx. Il ralentit, se fait désirer comme une starlette. Et dans mon dos, une voix m’interpelle. Un frisson me secoue et, comme si j’avais froid maintenant, je referme les mains sur moi, en fermant brièvement les yeux. Ce n’est pas une hallucination, n’est-ce pas ?

Je me retourne finalement, avant que l’on pense que je veuille vraiment sauter. Je n’ai pas envie de mourir, pas après m’être battue pour faire de ma vie ce qu’elle est. Et de toute façon je n’aurai pas le cran de me laisser happer par le vide. Ca me fait bien trop peur.

« Ce serait un peu trop, je crois. Ma voix est un murmure, et je me demande s’il m’entend. J’aurai des ailes, j’y aurais réfléchi, par contre. »

Quand j’étais gamine, j’ai souvent demander à ma mère et tante Kylli si, comme les fées, je finirai par avoir des ailes. Elles m’ont répondu que j’y arriverai peut-être, si je trouvais la formule et le rite. Ca vous laisse imaginer mon état d’avancement dans cette quête.

« Et puis… Ma voix s’éteint quand mes yeux acceptent enfin de se relever vers son visage. Je bloque un instant, alors que la douleur se rouvre dans ma poitrine. Et puis, qui te dit que je cherche à t’éviter, hein ? J’ai eu beaucoup de trucs à faire ces derniers temps et… »

Chaque phrase résonne comme le pire des mensonges dans mon crâne et je ne serai pas si paniquée de le voir que je rougirais. A la place, je tortille mes mains mal à l’aise en détournant encore les yeux. Le besoin de savoir, de comprendre, de m’assurer monte en moi et je rajoute, dans un marmonnement qui mélange colère, peur et honte :

« Tu vas bien ? T’as mauvaise mine… »
Saul Morrison
Saul Morrison
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyMer 6 Juin - 7:50
Ses pas le mènent souvent ici, un peu par hasard, un peu par désespoir : nulle part d’autre où aller, rien d’autre à foutre pour s’occuper. Il a contemplé le vide des dizaines des centaines de fois sans que jamais l’idée de sauter ne vienne l’effleurer. Saul il était ni franchement heureux ni totalement malheureux, et c’était là son plus grand drame, finalement. L’entre-deux emmerdant quand ses tripes hurlaient leur besoin d’envolées extatiques et de chutes dramatiques. Alors il explosait souvent, feu d’artifices fait de mille et une couleurs, rien que pour faire vriller son cœur. Rien qu’un peu.
Il a jamais pensé à sauter, jusqu’à ce qu’elle se retourne, les mains enserrant le corps fragile. Jusqu’à ce qu’elle murmure, si bas qu’il fait un autre pas en avant pour l’entendre « ce serait un peu trop, je crois. J’aurais des ailes, j’y aurais réfléchi, par contre. » Son sourcil se hausse tandis que ses lèvres s’étirent légèrement dans un sourire incrédule. Le regard quitte la silhouette pour s’écraser sur le soleil qui continue sa descente et il se dit que, lui aussi, il sauterait peut-être, dans ces conditions. Et, se voulant superhéros, il se transformerait en Icare, comme un con, à se cramer les ailes pour un peu de sensations fortes. C’est pas ce qu’il lui dit, ceci dit, il ne dit même rien du tout tandis qu’elle poursuit d’un et puis qui s’attarde. Il la laisse continuer, le môme, il la laisse même peut-être un peu patauger, les iris revenant néanmoins se poser sur elle, décortiquer l’expression tourmentée. Y’a un peu d’incompréhension, à l’intérieur, parce qu’il comprend pas ne veut pas comprendre ce qu’il a fait, l’émoi qu’il suscite par le simple fait d’être là. Pas habitué, à retourner les gens par son arrivée. Plutôt à devoir pousser pour se faire une place, taper du poing pour être sûr qu’on s’en souvienne. « Et puis, qui te dit que je cherche à t’éviter, hein ? J’ai eu beaucoup de trucs à faire ces derniers temps et… » Et quoi ? dans l’expression amusée qu’il lui offre, qui veut dire tu trompes personne.
Vraiment pas habitué, mais au fond c’est sûr que ça lui plait bien, ce nouveau pouvoir entre ses mains.

Elle s’agite, joues rosées et doigts entortillés, comme en attente d’une sentence. Mais Saul il a pas souvent les mots, lui non plus, naturel taciturne et quand il parle, c’est rarement pour dire les bonnes choses au bon moment. Il regrette qu’elle ait le regard détourné, voudrait pouvoir s’y planter pour y observer les lueurs du soleil danser, le souvenir de leurs nuits passées à discuter. S’apprête finalement à répondre, élan de bonté pour ne pas la laisser se noyer dans les mots qu’elle peine à trouver ou envie de l’enfoncer, mais encore une fois elle le coiffe au poteau. « Tu vas bien ? T’as mauvaise mine… » Et c’est à son tour de pas savoir comment réagir à la question qui ressemble plus à une attaque (mais pour lui le monde entier veut le combattre). Il met la main dans la poche de son jeans pour en retirer un briquet, et glisse son joint entre ses lèvres pour l’allumer avant de hausser les épaules, d’expirer en même temps qu'un nuage de fumée épaisse un « ouais » récalcitrant.
Ouais je vais bien.
Ouais j’ai mauvaise mine.
Barrer la mention inutile. (Lui il est pas certain.)
Ni mal ni bien, les joues brunies par le soleil de l’Italie mais drainées de leurs couleurs par les insomnies. Cernes qui bouffent le visage osseux et air de pouilleux. Comme souvent. Ni mal ni bien, c’est déjà ça. Il aime pas les questions, il aime pas ce qu’elle perçoit chez lui, sa façon de pointer du doigt tout ce qu'il s'évertue à étouffer, de le connaître quand il pensait avoir rien laissé passer. Il préfère analyser et ne pas trop être regardé, finalement, préfère garder les cartes en main avant de les abattre. « T’irais où ? » Alors il retourne la situation, pose brutalement sa propre question, la tête tournée encore une fois vers le ciel. « Si t’avais des ailes » qu’il ajoute pour s’expliquer. Et sans doute qu'il s'agit pas seulement de noyer le poisson, sans doute qu'il est vraiment intéressé, comme il l'a toujours été. Fasciné par les idées qui lui viennent, curieux de ses rêves, envieux des ambitions qu'il aimerait faire siennes. « Vu que tu m'évites pas, si t'vas quelque part de sympa j'viendrais p'tête avec toi. » Conclusion un peu moqueuse, pas trop sérieuse. Suffisamment, pourtant, pour qu'il le dise à haute voix.
Partout mais pas ici en tout cas, ça lui va.
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyMer 6 Juin - 9:05
C’est incroyable comment me retrouver à ses côtés bouscule toutes mes habitudes, à nouveau. Habituellement, j’aime me faire entendre, j’aime avoir le temps de parler et savoir qu’on ne me coupera pas. Là, à chaque morceau de phrase que j’arrive tant bien que mal à lâcher, j’espère, en moi, qu’il va se décider à me répondre, à me couper, à arrêter le supplice…
L’attente devient ce soir une torture que j’aimerais nous éviter, autant à lui qu’à moi, mais je vois bien que je n’y parviendrai pas. Parce que j’ai trop envie, au fond de moi, d’avoir de ses nouvelles et que son visage fatigué quoique coloré par le soleil cherche un peu de présence. Comment je le sais ? Parce qu’il m’y a habitué, il y a de cela quelques mois, juste après mon arrivée au Parking. Des jours, il cherchait quelqu’un pour tuer son ennui et j’étais heureuse qu’il me choisisse. D’autre, il disparaissait à faire je-ne-sais-quoi, et je me rongeais les sangs toutes la journée… Jusqu’à ce que je comprenne qu’il se jouait de moi. Jusqu’à ce que mon coeur se réveille en un sursaut en le croisant dans un couloir. Ensuite… eh bien, j’ai fui, il a raison.

Ce soir, je ne relève pas sa fatigue et ce que j’en pense. Je me suis déjà battu pour le persuader que le sommeil était d’or et qu’il se devait de dormir un peu. J’étais même prête à chanter pour lui. Depuis tout cela, il s’est passé assez de temps pour que moi-même je connaisse l’insomnie et que je comprenne qu’il n’y pouvait rien. Enfin, peut-être rien.
Je suis en train de regarder le sol, perdue dans mes pensées et la vague de souvenirs qu’il a ravivé quand sa voix s’élève encore. Je me retiens bien heureusement de sursauter mais je ne peux m’empêcher de relever les yeux vers lui, presque aussi hypnotisé que par le sol, derrière moi, qui me chauffe le dos.

J’irais où, si j’avais trouvé mes ailes ? C’est une bonne question ça. Sans le vouloir, je perds ma défense et me laisse entraîner par les rêves qui vivent en moi. Je sens la tension dans mes épaules se relâcher alors que mon visage se détend. J’irais loin… mais pas trop quand même, non ? Quoi que, si on me laisse mes ailes, je pourrais revenir ici quand je le veux. Alors, qu’elle est ma réponse ?

« Je voyagerais partout dans le monde… mais toujours là où il y a suffisamment de magie pour me rendre heureuse. Je… Je crois que je repasserai voir ma famille en Norvège mais ensuite que j’irai dans chaque pays que porte ce monde. Mes yeux se voilent, sous le rêve qui grandit en moi. Et puis je reviendrais parfois ici, parce que j’ai des gens importants ici aussi. »

Je sens le sourire doux, ému, s’étirer sur mes lèvres sans que je ne puisse le contenir. J’en viens enfin à sa remarque, sur le fait de m’accompagner et, laver de toute colère, je réponds simplement.

« Je préférerai partir accompagnée, alors tu serais le bienvenu, je crois. J’inspire à fond, retient l’air dans ma poitrine de longue seconde, pour prendre ma décision, puis la relâcher. Et toi alors, où irais-tu ? Que voudrais-tu voir ? »

J’engage la conversation, parce que j’ai envie d’avoir sa réponse comme j’ai envie de savoir comment il va. Je me soucis de lui… et c’est peut-être ça qui devrait m’alerter et me faire repartir en courant et l’éviter pendant encore quelques mois.

« Pourquoi voudrais-tu venir avec moi, si je pars ? Tu n’as pas mieux à faire, ici ? »

Je veux comprendre.
Je suis idiote.
Je baisse les yeux.
Saul Morrison
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyLun 11 Juin - 5:28
Magie.
Magie magie magie.
Elle est belle Fayne quand elle parle des choses qui lui sont totalement étrangères, sourire aux lèvres. Air d’assurance qui vient chasser la défense abattre les barrières soigneusement érigées autour de sa personne. Il regarde l’expression changer, les rêves défiler sur son visage comme s’ils lui étaient expressément partagés et il peut pas s’empêcher de sourire à son tour, Saul, face à ce monde qu’elle dessine en arc-en-ciel, cet univers qui l’entoure sans qu’il n’en comprenne réellement les contours.
Magie. M a g i e, étincelles qui scintillent entre eux, l’intangible qui semble rendre tellement heureux. Kate en parlait souvent, gosse, avec Kelian. Les deux murmuraient parlaient fées et lutins aimaient Harry Potter, même les bouquins. Et lui – lui il y comprenait rien. Pas le seul toutefois, Zev Pax Tommy, ils étaient trois, avec lui, à se regarder coi, à se demander de quoi ils pouvaient bien discuter, les prunelles émerveillées et les rires enthousiastes.
Il avait aimé (il aimait toujours) les superhéros et les supervilains, lui, ces hommes et femmes ordinaires qui se révélaient soudainement capables de sauver ou détruire un monde. Il les avaient enviés aimés adorés mais jamais jamais jamais la magie ne l’avait touché. Les pieds fermement ancrés sur terre, condamné à s’écraser s’il lui prenait l’envie de voler. Alors sans doute qu’il lui pique un peu de son aura à elle, quand il la fixe comme ça, tirant sur son joint avec les yeux  légèrement écarquillés. (Magie magie magie gravé dans l’esprit carrément foiré.) Il est à deux doigts de lui demander où est-ce qu’on la trouve, exactement, et si, hé, tu voudrais pas m’en filer ?
À deux doigts mais il lui manque déjà tout ça alors comme d’habitude il se tait et se contente d’écouter, oreille attentive – souvent par manque d’alternative. Elle parle de la Norvège qu’il situe à peine sur une carte, de tous les pays que porte leur univers, quand il n’est pas sûr de savoir ce qui se cache de l’autre côté de leur quartier. Ça pourrait l’énerver, puisque tout l’énerve si vite, mais cette fois-ci, peut-être parce qu’il ressent encore l’air marin de l’Italie contre sa peau bronzée, il se contente d’imaginer. D’essayer de se laisser entraîner. De se glisser dans ses rêves à elle quand il s’impose demande exige de participer aux voyages à venir et qu’elle lui répond « Je préférerai partir accompagnée, alors tu serais le bienvenu, je crois. » Il hausse un sourcil, un peu surpris (et la claque elle vient quand ?), mais finit par sourire tandis qu’elle inspire. « Et toi alors, où irais-tu ? Que voudrais-tu voir ? » Une nouvelle fois les questions, une nouvelle fois pas les réponses.

Son sourire s’élargit, part un peu sur le côté, l’amusement danse dans les yeux pour planquer le môme paumé. « En Norvège » qu’il rétorque dévie annihile. « Et dans tous les pays du monde, c’ça ? » La voix se coince un peu, le mensonge léger devenu lourd à porter quand ses pensées lui échappent et que ses yeux se perdent dans les traits indiscrets.
Nulle part il veut aller nulle part.
Le Bronx né vécu perdu.
« J’aimerais bien r’voir la mer » lâche-t-il, presque précipitamment, avant de changer d’avis. La mer de l’Italie, l’océan bleu, à perte de vue rien que l’horizon plus de tours d’immeubles de ruelles prêtes à l’engloutir. « Partout où y’a la mer. » Il confirme quand l’amusement disparait complètement des iris ambrées et qu’il se concentre sur son joint à rallumer. Hé t’as trop fumé tu te ramollis le tebé. Mais y’a l’odeur salée juste sous son nez, les algues dégueulasses dans lesquelles il s’était emmêlé, le rire de Gala et le sable qui collait à la peau qui s’en allait pas. Y’a la mer partout dans ses rêves maintenant et il sait pas comment faire pour rendre le songe éphémère.

(Magie magie magie qui lui sourit le nargue le détraque.)

Nouveau nuage de fumée tandis qu’il expire les songes échoués les désillusions accumulées et la rage qui commence à se former. Pas fait pour déprimer préfère exploser immobile depuis trop longtemps déjà quand est ce qu’on part où est-ce qu’on va ? « Pourquoi voudrais-tu venir avec moi, si je pars ? Tu n’as pas mieux à faire, ici ? » Quatrième cinquième centième question entre les lèvres sucrées et il est pris de l’envie de la coincer de lui hurler de pas essayer de creuser circulez y’a rien à voir, les pensées un peu tordues un peu perdues au milieu du brouillard synthétique. Il tousse un peu quand la fumée se coince dans la gorge, mi-toux mi-rire écrasé le gosse qui hausse les épaules avance pour la contourner et s’approcher du vide dans lequel elle semblait prête à plonger avant son arrivée. Il marche rapidement, connait si bien l’endroit qu’il n’a pas besoin de compter ses pas – où est-ce qu’on va ? – avant de s’arrêter près du rebord, jeter le cylindre d’herbe et de tabac au vent et de pivoter pour la regarder la détailler décortiquer tout ce qu’il a pu manquer durant les semaines où il l’a fréquentée. « J’ai jamais rien d’mieux à faire ici » répond-il finalement et y’a pas de regret dans la voix, constat léger aux intonations presque enjouées.

« T’as une idée ? »

Comment on s’occupe maintenant dans le regard assez fixe pour être dérangeant. Peut-être qu’il est un peu prêt à foutre les pieds dans son univers pour lâcher le sien, rien qu’une journée. Ou peut-être qu’il l’entraînera avec lui histoire de tomber plus bas.
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyLun 11 Juin - 9:03
Quand ai-je relâché tout ce qui bouille en mois depuis des mois ? Depuis quand, ce qui m’a poussée à m’enfuir sur le toit, s’est-il évaporé dans le vent ? Et comment puis-je le regarder dans les yeux, avec sa cigarette puante à deux pas de moi sans trembler ?
Ces questions tournent au fond de moi, comme un vieil accord de musique dont on arrive plus à se débarrasser. Je n’y réfléchis pas vraiment, mais je sais que ça remue, ça me questionne et qu’à un moment (sûrement quand je me retrouverai à nouveau seule), je devrai y faire face. Ca n'entraînera pas que des réponses, mais aussi des doutes et des douleurs… mais pour le moment je veux simplement profiter de l’instant présent.

Je suis sur le point de le reprendre sur sa réponse. Ce n’est pas du jeu de répondre ma réponse, et il le fait très bien, vu le sourire moqueur, presque cynique, qu’il affiche. La douleur au fond de ma poitrine se réveille, quand une idée m'effleure. Il est peut-être simplement en train de se payer ma tête. Rien n’est vrai, tout est feint comme on dit.
Mais, au même instant, un bout de vérité s’échappe de lui, coupant et blessant. Un morceau qu’il a dut cassé en son fort intérieur et qui s’échappe de lui dans un souffle qu’on ne peut retenir. Et j’ouvre de grands yeux. Qui aurait cru que c’était ça, son rêve de voyage ?
Un sourire doux se forme sur mon visage et je comprends que je suis émue. Par sa simplicité et la difficulté qu’il a à donner cette si petite réponse. Parce que j’ai envie de l’attraper par la main, sans réfléchir, et de le faire courir jusqu’au premier bus longue distance qui nous emmènerait sur une côte. Juste pour lui prouver qu’il peut rêver un peu (se le permettre) et que parfois, les rêves se réalisent.
Mais je me contiens.

« C’est une belle idée. Je lui réponds, dans un murmure, sans oser trop le regard dans les yeux, comme on fait pour éviter qu’un animal sauvage ne se sauve. Tu sais que je n’ai jamais trop vu la mer ? J’ai toujours plus vécue dans les montagnes et forêt. Mes yeux s’embuent de souvenirs, et je m’y perds quelques instants avant de reprendre. Tu me laisserais venir voir la grande bleue avec toi ? »

Les rôles s’inversent. Ce n’est plus lui qui me suit et cherche à s’enfuir avec moi, mais moi qui veut découvrir la part inconnu qui sommeille en lui. C’est peut-être ça qui m’a tant attirée chez lui, quand nous nous sommes rencontrés. L’enfant innocent qui dort tout au fond de lui et que j’aimerais réveiller, pour lui prouver que le monde est beau et magique.
Mes yeux le suivent quand il s’en va vers moi, jusqu’au bord de l’immeuble, pour jeter son joint. Je ne m’en décroche pas, comme si je craignait qu’il veuille sauter tout à coup. Et sa réponse me fait encore plus frissonner. Je ne veux pas l’amener à sa souffrance, j’étais juste curieuse de comprendre ce qu’il faisait là et pourquoi c’est vers moi qu’il a avancé.

« Je… Je me retiens de dire que je ne sais pas, et à la place je réfléchis à ce que je fais ici. Il y a toujours quelque chose à découvrir ici. Des coins où tu n’est jamais passés, des gens que tu n’as jamais vus, des choses que tu n’as jamais testée… »

Sur ces derniers mots ma voix décroît. Je repense à mes dernières semaines, entre sécher des cours, tenter de boire à outrance dans un bar, croiser Mimi et lui parler de ma virginité, errer encore et encore. Peut-être qu’il n’est pas comme moi, et qu’il n’a rien à tester. Qu’il a déjà tout vu.

« Ce qu’il faut pour élargir son champ d’action, ce n’est pas forcément de nouveaux lieux, mais de nouvelles perspectives. Un demi-sourire grimpe sur mes lèvres et je m’accroche à son regard, pour ne pas me perdre dans mes pensées. C’est le principe de ce que tu fume, non ? Voir le monde à travers une nouvelle dimension. Toi ton herbe, moi mon imagination, mais puisque tu as jeté ton bout de rêve, tu peux t’essayer à l’imagination, avec moi. »

Une invitation tout en douceur.
Saul Morrison
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyJeu 14 Juin - 10:35
Tu joues ou pas connard ? Autour d’une table de poker sur un terrain de basket bétonné à l’entrée d’un bar, tu joues ou tu joues pas ? Saul il a vu des amis se perdre aux mains du démon du jeu, des paris entre potes aux dettes sans fin et au revoir la cagnotte. Pourtant à chaque fois il a répondu oui, l’abruti, et il a tout misé en priant pour pas regretter.
Un deux trois billets déposés lâchés en espérant les récupérer cinq six sept paroles déplacées en attendant de voir si ça va payer. Il prend ses relations comme il prend son avenir : pas trop au sérieux, dés lancés en l’air s’il peut s’en tirer c’est mieux. Et sinon – sinon les issues de secours sinon les magouilles, sinon l’attaque en premier dernier recours. Il défend férocement ses gains ses biens ses gens mais il les joue tout autant. Phrases lâchées au mauvais moment tentatives maladroites en se voulant convainquant manipulations sans trop de réflexion y’a le but l’objectif la fin (la faim) et ça lui convient. Fayne c’était un peu ça, au fond, au début et sans doute qu’aujourd’hui aussi, le pari imbécile pour un gain futile. Glissé à ses côtés comme une ombre volatile et déterminée, quand il lui sourit y a les lèvres qui partent sur le côté, y’a dans les prunelles toutes les cartes qu’il a pas encore déposées.

Mais elle lui sourit aussi l’ingénue, douceur qu’il recueille comme le cadeau qu’il mérite pas, dont il s’empare toutefois. La danse est inégale ils avancent pas en cadence. C’est fragile risible léger à la fois, silhouettes dépareillées lui les poches le cœur dépouillés elle l’innocence les rêves bien ancrés bien accrochés. Tempo qui mènera sans doute au fiasco ça les empêche pas d’essayer de se trainer quand il lâche un morceau et qu’elle s’en saisit, qu’elle le regarde pas tout à fait et qu’il se sent presque plus précieux qu’il ne l’a jamais été. Deux jours plus tôt le rejet l’abandon et il tangue depuis, s’appuie sur ses acquis pas franchement solides ; deux jours plus tôt il a tenté d’enterrer ses démons et maintenant il sait plus trop quoi faire de ses maux. Alors quand elle complimente l’idée quand elle propose d’accompagner il redresse la tête, intéressé, décortique les traits qui semblent vouloir lui prouver leur bonne volonté. « Si tu viens t’repars pas » répond-t-il, sourire aux lèvres et ton nonchalant, comme souvent, taquinerie plus que menace, promesse pour noyer sa propre détresse. Il a le cerveau détraqué, un peu, par les souvenirs de l’Italie de la soirée passée à se battre pour rien gagner et par le joint dont il s’apprête à se débarrasser.

(Tu joues ou tu joues pas ? dans ses yeux à lui, aujourd’hui, quand il la sonde.)

Main levée au-dessus du vide il jette le cylindre inutile tandis qu’elle répond à la question posée. Probable qu’elle était innocente, au départ, mais à la voir hésiter le regard se teinte de défi, observe les moindres réactions. « Il y a toujours quelque chose à découvrir ici. Des coins où tu n’est jamais passés, des gens que tu n’as jamais vus, des choses que tu n’as jamais testée… » Yeux qui se croisent les siens qui jaugent quand sa voix s’efface laisse derrière elle des traces qu’il parvient pas à déchiffrer. Il est plus persuadé, lui, qu’il lui reste quoique ce soit à découvrir et ça l’a jamais particulièrement emmerdé. Mais elle – elle semble toute neuve tout juste déposée au creux du monde, pas encore eu le temps de se rétamer de compter les points d’apprendre à pas s’envoler. « Genre tester quoi ? » demande-t-il, curiosité piquée vive par le souvenir de la fragilité en face de lui, de sa réserve quand il n’était qu’éclats. Il a peut-être pas changé mais y’a quelque chose de différent chez la môme devant lui et il a beau plisser des yeux il parvient pas à mettre le doigt dessus.

Sa sincérité est toujours la même cependant, sa manière de vouloir bien faire, de se casser la tête à offrir les meilleures réponses possibles tandis qu’il se contente de grogner sans réfléchir, laisser les mots décider pour lui. Elle lui parle de perspectives et il hausse un sourcil, reste con quand elle conclut « toi ton herbe, moi mon imagination, mais puisque tu as jeté ton bout de rêve, tu peux t’essayer à l’imagination, avec moi. » Une deux secondes en suspens avant qu’il rie légèrement, passant la main à présent libre dans ses cheveux, geste témoignant de la gêne soudaine. Pas de repère dans son univers à elle. « Déjà comment j’fais ça ? » Il veut bien apprendre, toutefois. « J’te file ma perspective j’prends la tienne et on voit c’qui marche c’qui marche pas. » Il ajoute juste après, le sourire toujours présent sur son visage amusé, levant son autre paume comme pour serrer la sienne.

(Alors tu joues ou tu joues pas ?)

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Fayne Dahl
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptySam 16 Juin - 13:02
Le soleil continue de descendre sur l’horizon et moi, debout près du bord, aux côtés de Saul, je m’accroche à cela pour ne pas perdre pied. C’est fou, non ? De se dire qu’il me faut une beauté onirique comme ce soleil couchant pour combattre mes rêves intérieurs. Plus de fantasme pour combattre le mien. Plus d’imagination pour étouffer la mienne. Cette vie est bien étrange.

Je tique à la réponse du jeune homme à mes côtés. Ma tête se tourne, se relève puis mes yeux s’accrochent à lui, à son visage et à ce que j’arrive à lire à travers ses yeux noisettes. Qu’entend-il par là ? Est-ce une menace ou une proposition ? A quoi joue-t-il, finalement ?
Un instant, mon corps se fige, se tend de manière douloureuse, alors qu’il tente de me rappeler la souffrance qui a coulé de moi quand Saul en a eu assez de jouer avec moi. Qu’il est parti vers d’autres histoires. Que je me suis retrouvée déroutée, abandonnée au bord d’un chemin que je ne connaissais pas du tout, le coeur battant et prête à remettre beaucoup de chose en moi. Je n’ai pas été assez rapide pour lui, je suppose.

« Si je viens, tu n’arriveras pas à me retenir. »

J’ai répondu sans le vouloir, sans m’entendre, sans le retenir. Mes yeux se décrochent des siens alors qu’un sourire plus féroce s’imprime sur mon visage. Eh oui, je ne suis plus la même et je ne compte plus me laisser faire comme ça. Je sais que je ne suis pas capable encore de me battre contre quelqu’un, mais j’essayerai. Et si je n’y parviens pas, je trouverai une solution. Mais les choses ont changées… je ne suis plus la petite fille de l’année dernière. Plus totalement, du moins.
Ce n’est pas parce que mon corps a répondu de lui-même que je suis plus en colère ou sur mes gardes. A vrai dire, je me sens même plutôt libérée d’un poids, plus légère. J’ai l’impression de m'approprier ma vie, enfin. Je suis comme un soldat blessé qui s’est préparé à savoir mieux se défendre et qui peut donc retourner sur un champ de bataille l’esprit serein. C’est totalement loufoque mais ça me va.

«Tester quoi ? Je hausse les épaules, sans me détourner du soleil qui est sur le point d’en finir pour la journée. De regarder ce soleil mourir avec moi, pour commencer ? Et sinon, de faire des choses que tu ne fais pas habituellement ? Sur ça, j’ai la sensation que nous sommes opposés, alors échangeons nos vies de temps en temps pour voir. »

C’est sincère, c’est peut-être bien ça le pire. J’aimerais bien faire découvrir à Saul ce qu’est une vie rangée, succession de musée, de travaux manuels et de repas animé autour d’une table familiale. Et je sais qu’il a beaucoup de façade de la vie à me montrer aussi. Mais en a-t-il envie ? Et pourquoi je propose ça, au fond ?

« Tu veux vraiment changer de perspective ? Suffit simplement de venir là, et de se mettre assis au bord de ce toit et de lever les yeux, un peu. »

Je joins l’acte à la parole et je m’assied sur le rebord de béton, les jambes dans le vide. Qu’il me suive s’il en a envie. Mes yeux ont lâché la boule brulante qui a disparu sous l’horizon et ma tête se ploie en arrière, pour détailler le firmament. Les étoiles commencent à briller et me raconte des centaines d’histoires. La douceur de la nuit et de la forme des constellations m’apaisent, laissant mon souffle s’expirer lentement.
Mes yeux se détournent du toit stellaire pour s’accrocher à Saul, encore. Sans le vouloir je reviens à lui à chaque fois. Je lui explique :

« J’ai commencé à rêver comme ça, juste avec les étoiles. En me demandant comment chaque étoile était là, puis à chercher un sens à chaque constellation. J’ai fini par en arriver à me demander si certaines se haïssaient, se fuyaient, se cherchaient. Et maintenant, à chaque fois que je lève la tête, je les laisse me raconter leurs histoires. Je m’arrête un instant, en réfléchissant à comment lui faire entrevoir la grandeur de cet univers plein de rêves. C’est la même chose que les mythes. Chacun te raconte une histoire qui peut t’emmener bien loin d’ici.  »

J’attends en silence, alors que je me rends compte de ce que je suis en train de dire. La peur, soudaine, emmêlée entre l’angoisse d’être abandonnée et celle d’être incomprise goutte au fond de moi. La flaque acide se met à bruler mon estomac. Comme à chaque fois que j’ai peur, je recule d’un pas. Je baisse ma tête vers mes mains, loins des étoiles, de leur conte ou des rêves. Loin du visage du jeune homme.

« Enfin, tout ça reste hypothétique, tu as sûrement mieux à faire non ? »
Saul Morrison
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyMer 20 Juin - 17:31
La première fois qu’il l’avait vue, elle venait tout juste d’arriver, tornade blonde dans les escaliers qu’elle était en train de dévaler. Bien sûr y’avait eu l’attirance primaire du môme aux mille prières, y’avait eu le regard qui s’attarde et accroche, les premières tentatives d’approche avant qu’il ne l’écorche. De l’intérêt con à l’étrange fascination, il avait avancé en équilibre sur ses mots, tenté de suivre sa cadence et son écho. Mais peut-être que le chemin avait été trop périlleux, sans doute qu’il s’est perdu en cours de route, lassitude de l’enfant capricieux qui a trouvé mieux pour occuper les jours malheureux. Envoûté mais pas assez, intéressé mais y’a toujours autre chose à côté, de ces nuits passées sans bouger à l’impatience survoltée de ses doigts paralysés.
Il y avait d’abord eu l’attirance et la danse, sa gueule cabossée offrant des sourires innocents, il y avait eu les discussions animées et l’impression de s’être heurté à une autre réalité. Il y avait eu, ensuite, les minutes passées à l’observer tandis qu’elle se perdait dans des rêves éveillés, et pendant un moment il a même cru pouvoir être patient être capable de rester. Mais le monde avait continué à tourner et il s’était lassé de ce jeu sans gagnant ni perdant. Les points c’est pour quand ? Jamais regretté, depuis, jamais regretté de s’être laissé aller à s’en jouer, jamais culpabilisé d’avoir tout foiré parce que bien sûr c’était écrit. C’était lui. Les remords Saul il gère pas il connait pas, vies entre ses mains mais il ne s’en émeut pas. Écrasé tu te relèves c’est comme ça, il lui aurait bien expliqué autrefois mais ça non plus il ne fait pas. Alors il a écrit d’autres histoires il a manœuvré d’autres virages pour éviter le fiasco intégral il a détruit d’autres sourires sous ses phalanges abusives. Et il se serait certainement plus retourné sur leur passé s’il ne l’avait pas croisée aujourd’hui maintenant. T’es tombée au bon moment, c’est ce qu’il pourrait lui dire mais aussi ce qu’il enterre avec tous les autres maux qu’il préfère laisser derrière. Il a pas vraiment changé depuis leurs derniers échanges vacillants mais il a les bords écornés, un peu, et quand elle se détourne se cabre lui répond « si je viens, tu n’arriveras pas à me retenir » il est surpris de constater que peut-être qu’elle bien, peut-être que les siens sont devenus tranchants. Ça le fait rire, un peu, de ce rire éraillé qu’il laisse échapper, son sourcil se haussant légèrement tandis qu’il se plait à la dévisager. « Pari tenu », qu’il lâche d’une voix nonchalante, et c’est presque une provocation entre ses lèvres étirées en un sourire qui part comme d’habitude un peu trop sur le côté. Parce qu’il est capable, l’enfoiré, de s’en aller sans jamais plus se retourner, mais il refuse qu’on le laisse sur le bas-côté, il est terrifié par l’abandon par l’oubli. Désintégré dans les souvenirs mis de côté laissé-pour-compte explosé disparu dans le décor. Donc il tente tant bien que mal de marquer pour exister, de se casser, parfois, avant qu’on puisse l’abandonner. D’exploser pour éviter d’être brisé. C’est la pulsion du chaos démolition perpétuelle pour mieux contrôler la reconstruction, c’est le fiasco prévisible (in)contrôlé c’est l’emmerde maximale qu’il a pas vue arriver.

Il avance en équilibre Saul, entre excès ravageurs et torpeur, fracas dans tous les coins. Alors quand elle propose d’échanger leurs vies, marche dans mes pas je marcherai dans les tiens son sourire s’élargit. Peut-être parce qu’il a vraiment envie qu’il a vraiment besoin d’une autre main. Autres cartes autres dés et changer le plateau aussi. Peut-être parce que ça lui plait de pas être seul à contempler l’obscurité ; un peu de sa misère pour chambouler ses rêves, un peu de ses fantasmes pour éviter qu’il ne se fracasse. « Ouais, on peut faire ça. » Il s’imagine pas tout ce qu’elle pourrait lui faire voir, mais c’est certainement tout l’intérêt, c’est sûrement ce dont elle parlait. Ils peuvent faire ça il veut faire ça mais peut-être que le joint lui a vraiment bousillé l’esprit parce que soudain c’est lui qui ploie, c’est sa confiance qui vole en éclats. « Mais j’ai pas d’rêve à t’offrir » poursuit-il après une hésitation, « j’ai… » pas grand-chose. Rien. Il hausse les épaules et c’est lui qui se détourne quand le reste de sa phrase n’est qu’un marmonnement presque râleur « des trucs ».  
Il jette un coup d’œil au soleil qui se couche, qui finit par disparaître totalement à l’horizon tandis qu’elle poursuit et s’installe au bord du précipice. Ses yeux reviennent à elle, assise à ses pieds ou presque, détaillent son manège quand elle bascule sa tête en arrière pour observer les étoiles qui commencent à apparaître. Et il s’assied à son tour, épaule frôlant la sienne, prunelles toujours posées sur elle. Trop habitué à ce que les astres lui content les inévitables désastres du monde alentour, sans doute, pour qu’il suive son regard et s’y perde. Solidement rattaché à la terre, il préfère, pieds dans le vide mais cul vissé au sol sans jamais qu’il ne décolle. Fayne revient finalement à lui, et leurs yeux se croisent encore une fois pendant qu’elle reprend son récit. Une étoile une histoire, dans sa bouche ça semble presque couler de source. Il l’écoute sans rien dire, fantôme d’un sourire flottant sur son visage. Plus de trace de moquerie, toutefois, c’est autre chose qui brille dans ses iris chocolat. Il l’écoute sans bouger sans frémir accueille une nouvelle fois une partie d’elle qu’il ne mérite pas. Contes et légendes astres dotés de vie de conscience d’une existence qui lui échappe, les mots s’emmêlent dans le crâne plein de brouillard. Tente d’en saisir le sens de démêler les nœuds de suivre sa cadence mais se paume un peu. S’il était honnête, il lui dirait que ça le fait flipper, d’être ailleurs tout en étant ici, de se noyer dans des pensées qu’il est pas sûr d’être capable de contrôler. Parce que Saul il a pas peur du sang des os qui craquent des hurlements des corps qui s’entrechoquent. Il a peur de rien, c’est ce qu’on lui a déjà dit, et même s’il y avait du mépris, il l’avait bien pris. Peur de rien le gamin, prêt à se cramer pour exister.
Peur de rien sauf des choses qui rôdent dans l’esprit endormi.

Il est pas honnête toutefois, ni fiable ni totalement droit, alors il reste silencieux à tenter d’ignorer l’effroi, suffisamment longtemps que la téméraire de l’imaginaire s’embarrasse s’efface. « Enfin, tout ça reste hypothétique, tu as sûrement mieux à faire non ? » Il ricane quand sa voix revient chasser les idées aux bords noircis et dépose l’une de ses mains sur la sienne, la presse légèrement puis la relâche sans pour autant s’éloigner. Enfant tactile aux gestes impulsifs, pas toujours conscient des notions d’espace personnel de mouvements intrusifs. « J’t’ai déjà dit, j’jamais mieux à faire. » Puis il soulève un peu la tête à son tour, se fait violence pour entrer dans la danse (marche dans mes pas je marcherai dans les tiens en refrain), « et c’que j’fais là c’pas mal déjà » il conclut quand ses yeux rencontrent la première étoile et qu’il fronce les sourcils. Il lui trouve rien de spécial malgré son joint, rien qui la sépare de celle d’à côté rien qui la sépare de toutes celles qu’il a déjà regardées mais il est prêt à faire un effort. Alors il se laisse retomber en arrière, s’allongeant sur le béton pas encore refroidi par l’absence de soleil. « Vas-y montre-moi, raconte une d’leurs histoires » qu’il demande d’un ton presque enfantin, impatience qui refuse toute contradiction et yeux perdus dans le noir pas encore installé. Entre deux temps, entre deux mondes, journée et nuit, lumière et obscurité ; ça le fait rire cette idée-là, rire un peu con qu’il ne s’explique pas. Il tourne légèrement la tête pour jeter une œillade à Fayne avant d’ajouter « après on bouge et c’moi qui te montre l’autre côté du monde. » Y’aura ni étoiles ni contes, ceci dit, rien que de la vraie vie.
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MessageSujet: Re: A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul   A trop s'éviter, on finira par se croiser à nouveau - Saul EmptyDim 24 Juin - 18:41
Pari tenu… C’est fou comment une si petite réponse peut provoquer autant de remou en moi. Je ne sais pas ce que Saul veut dire par là, ce qu’il imagine ou voit. Je suis juste consciente de ce que moi je voudrais en comprendre. Ce que mon esprit de rêveuse voudrait en comprendre. Ce que mon coeur en ressent… Ohlala, ce n’est pas bon du tout de commencer à me perdre dans ce genre d’analyses…
Je secoue la tête en m’asseyant, en chassant tout cela de mon être. J’ai l’impression d’être un moine attaqué par ses démons. Pire, je suis comme ces moines qui méditent et se refusent tout plaisirs et qui se font soumettre à la tentation. Je suis prude et ignorante et j’ai tout à coup si honte de m’en rendre compte (d’autant plus que l’objet de ma prise de conscience est juste à côté de moi) que je pique un fard en détournant la tête.
*Ne me regarde pas, je t’en pries…*

Fort heureusement, Saul me tire de cette prise de tête solitaire en prononçant un mot, hésitant. C’est à chaque fois la même chose. Je suis prête à me perdre dans mes méandres de mes complexes, et lui finit par attirer mon attention. La même chaleur grimpe en moi, mêlée au besoin de prendre soin des autres, de ceux qui me sont importants. J’ai beau lutter pour tenir ce garçon loin de moi, je sais qu’il est devenu important, avant même qu’il ne m’abandonne derrière lui.

« Tu te trompes ! »

Ma voix est un cri retenu, souffrant, inquiet et plein de tumultes. Comment lui faire comprendre que son monde n’est pas aussi gris qu’il le pense et qu’il semble le voir. Comment lui dire que chaque univers est un bout de rêve, même si celui-ci est sombre. J’inspire, cherche mes mots, soudainement perdue puis je finis par me lancer, au risque de passer pour un alien :

« Tes trucs sont à mes yeux des mondes mystérieux à découvrir, à comprendre et à rencontrer. Au même titre que le sont mes rêves aux yeux des autres… »

Ah, je l’ai dit… Que j’avais envie de découvrir son univers. J’ai cette sensation idiote de m’être mise à nue et de lui tendre le bâton pour me battre. Un frisson me secoue et je n’ose même pas le suivre des yeux lorsqu’il s’assied à mes côtés. C’est toujours pareil, à ses côtés je suis fascinée de le voir m’ouvrir les portes d’un monde inconnu comme j’ai envie de fuir avant de trop souffrir. Prise dans cet entre-deux, je suis souvent figée à attendre qu’il prenne les devants.
Et encore une fois, c’est ce qu’il fait. Inconsciemment sûrement, il attrape ma main et moi j’ai l’impression de m’embraser. Je lutte pour ne pas reculer, pour ne pas chercher à comprendre, pour juste lâcher prise et je l’écoute, comme hypnotisée. Parce que cet instant me tire hors du temps et de mes malheurs d’adolescentes idiotes. J’ai l’impression de vivre et de tout ressentir à l’extrême.
Quand il me demande de lui livrer un peu de mon univers, je souris avec douceur. Habituellement, j’adore raconter mes histoires et je me jette sur les occasions pour le faire. Mais ce soir, j’ai l’impression qu’il faut que je le fasse plus en douceur, avec réflexion et humilité et ça me touche.

« Si tu veux, je te conte l’une de mes histoires favorites. Celle qui me faisait pleurer et frissonner en même temps. »

Ma voix est un murmure retenu et plein d’émotions. Je reste assise, à sentir son regard sur moi et je reprends, alors :

« Ce n’est pas une histoire d’étoile, mais elles certaines constellations, en grappe comme celle-ci, je tends le doigts vers un amas blanchâtres, me rappelle le gui. Sais-tu pourquoi doit-on s’embrasser sous le gui ? »

Je m’interromps un instant, pour profiter du souvenir qui se ravive en moi, puis je lui raconte cette histoire de la mythologie de mes terres de naissance :

« Balder, un des dieux nordiques, étaient condamné à mourir et personne, même pas sa mère Frigg ou son père Odin ne pourrait le sauver. Morte d'inquiétude, sa mère décida de lister toutes les choses dangereuses en ce monde afin de les obliger à ne jamais blesser son fils. Le feu, l’eau, les pierres, les plantes, les maladies, tous jurèrent et Frigg crut avoir réussi à protéger son cher enfant.
Tous les dieux tentèrent de tuer Balder pour vérifier son invulnérabilité et il en fut un, que tu connais peut-être de nom, qui devint extrêmement jaloux de lui. Loki, le dieu des fourberies, se changea en vieille femme et interroga Frigg sur son sort de protection et celle ci admit, à demi-mot, qu’il y avait peut-être bien une plante insignifiante qui n’avait pas été ajouté sur la liste… Le gui.
Loki trouva cette plante et en fit une flèche. Il alla trouver le frère de Balder, un dieu aveugle et lui proposa de jouer. Il placa l’arc et la flèche dans les mains, le tourna vers son frère et le laissa décocher la flèche. Celle-ci se ficha dans le coeur du dieu invulnérable et cela le tua.
Frigg, folle de tristesse, décida que cela était sa faute, d’avoir ignorer cette plante. Pour que le gui ne soit plus jamais considéré comme une arme, elle en fit une plante de l’amour et jura d’embrasser chaque personne qui passerait dessous.
»

Je me tais, un sourire ému sur les lèvres. Mes yeux sont fixés au loin mais ne vois plus rien et je reste un long moment dans cette position avant d’ajouter :

« Je suis comme le gui. J’ai toujours été insignifiante et j’aurai pu finir par devenir une incarnation de la colère, mais j’ai finalement préféré offrir mon coeur aux bons sentiments. Cette histoire à toujours une résonnance particulière en moi et j’adore Noel pour ça. Je me tourne vers Saul et accroche mes yeux à son visage. A ton tour, maintenant. »
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