| Sujet: emanuel ☆ drawing constellations in your freckles Sam 14 Fév - 21:57 | | Emanuel Karel Novak some legends are told, some turn to dust or to gold Nom Novak, c'est court, ça se dit comme ça se lit. le nom le plus commun dans ce pays de l'autre côté de l'océan, un truc ordinaire. Prénom Emanuel. avec un seul 'm'. parce que dans le pays de maman -dans mon pays-, c'est comme ça qu'on l'écrit. Date et lieu de naissance 25 novembre en 1995, dans la jolie ville de Prague, en république tchèque. czech. česká. Âge dix-neuf. une dernière année à passer avant d'échanger mon 1 pour un 2. ça passe vite, le temps, trop vite. Nationalité tchèque et américaine. Origines tchèques et pas slovaques, parce que la tchécoslovaquie, ça existait plus quand je suis né. Statut matrimonial moi, je suis célibataire. c'est moche et long comme mot. moi, je suis pas seul, parce que le jour mes rêves me tiennent compagnie et la nuit, j'ai les étoiles qui dorment avec moi. Orientation sexuelle j'aime pas me faire étiqueter. Job ou Activité un jour je veux être un grand joueur de baseball. tout le monde prononcera mon nom (comme il faut), et moi je serai heureux. en attendant, j'accumule les petits boulots. et j'étudie des fois, parce que maman dit que c'est important les diplômes. Groupe de ceux qui rêvent. Crédits strangeforeignbeauty. Quand et comment avez vous emménagé au Parking ? Le rêve américain. Terre d'opportunités. Maman qui allait pas bien. Moi j'étais encore qu'un enfant, j'avais deux ans, j'en étais encore à l'étape de m'amuser avec des blocs. Maman s'est dit que ce serait pour le mieux, de quitter l'Europe pour de bon, d'aller se réinventer aux states, pour m'assurer un meilleur avenir. Alors c'est comme ça qu'on s'est retrouvé ici. Parce qu'on était pas plein aux as, en république tchèque, alors faut être réaliste. Le Parking, malgré tout, c'est sympa, des fois je m'imagine que les lumières de manhattan c'est les étoiles, et ça me rend heureux, parce qu'elles semblent encore plus proches de moi. Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ? L'immeuble, il est joli avec ses petites briques rouges effritées et son toit qui surplombe les rues sombres. À l'intérieur, il est un peu moins joli. La peinture s'écaille et je suis souvent forcé de prendre ma douche avec de l'eau froide. Mais l'important, c'est de pas tomber malade, parce que sinon je pourrai pas payer les frais pour me faire soigner. Et puis les voisins, ils sont tous différents. Moi qui ai toujours eu que maman, c'est un peu comme une famille. Un peu bizarre des fois. Y'a les voisins que je connais pas, que je juge un peu, parce que je peux pas m'en empêcher. Y'a ceux que je connais, que j'aime, que j'aime pas. L'immeuble, c'est un petit monde à part. Quelle est votre réputation au sein du quartier ? Un gamin, encore pris dans ses rêves, dans ses ambitions, qu'on observe avec amusement et un fragment de pitié. On se dit qu'il est naïf. Le gamin qui arrive à trouver une certaine beauté chez les bicyclettes rouillées et les trous dans l'asphalte. Celui qui voulait devenir astronaute, président, champion olympique, et qui s'est pas encore résolu à renoncer à ses souhaits. Un jour il va être confronté à la réalité et il sera bien déçu, on murmure. Moi, c'est le gamin qui s'est créé une utopie parmi les blocs de béton et les nuages de monoxyde de carbone. | feat timur simakov
Ema n'aime pas les boissons gazeuses, même s'il en boit souvent, parce que maman en achète beaucoup - ça coûte moins cher. • Quand il parle, il a un léger accent et il prononce ses 'r' bizarrement. comme un z et un r normal à la fois. • Ce qu'Ema préfère dans le quartier, c'est les graffitis, les tags, le street art. Il trouve ça joli. Ça a de la personalité, du talent. Et il les admire, les graffeurs, parce que ça doit pas être facile de dessiner sous les ponts et en haut des immeubles. S'il avait plus confiance en ses talents artistiques, et s'il avait l'argent pour se procurer de la peinture, il passerait probablement ses nuits à colorier les immeubles. • Il dort avec une batte de baseball sous son lit. Entre autres pour s'en servir comme moyen de défense. Mais aussi parce dès qu'il a du temps libre, il swing. Jusqu'à ce que ses muscles brulent, que les ampoules couvrent ses doigts. Parce que peut-être qu'il ira jamais dans l'espace, Emanuel, mais il a encore ses chances de jouer sur le diamant du Yankee stadium. • Ema a souvent des brûlures plein les doigts, plein les bras, parce que c'est lui qui fait la cuisine, et même si ça fait un bout de temps de cela, il est toujours aussi maladroit. Accidentellement passant son bras au-dessus d'une casserole où l'huile crépite, ou lors d'une tentative de récupérer une cuillère échappée dans une marmite de soupe à mains nues. Paraît que le dentifrice ça aide pour les brûlures, mais il veut pas trop le gaspiller. • Il n'a jamais connu le goût de l'alcool ou des cigarettes. Il a vu des gens faire des conneries après avoir bu de l'alcool, ça lui a fait peur. Il a vu des photos de poumons tous noirs, et ça aussi ça lui a fait peur. • Ema aime chanter, quand il cuisine, quand il étudie, quand il travaille. Mais il aime pas ça le faire quand d'autres gens sont dans les parages, maman y compris. Alors des fois il donne des représentations solo, avec le brouhaha de la ville en accompagnement. • Quand il était petit, Emanuel marchait avec la tête baissée, et maman lui disait toujours de la relever, de regarder droit devant. Maintenant, il a toujours la tête trop haute, le regard perdu dans le ciel. Avant d'être rapidement ramené sur terre par les cris et insultes, après avoir accidentellement foncé dans quelqu'un d'autre. • Emanuel, il sait bien qu'un jour il va devoir grandir, mais il veut pas. Il veut passer sa vie à traîner des les rues sans but, en sautillant légèrement quand il marche, ses pieds dans ses baskets usées. • Il dort mal la nuit, et il lui arrive souvent de s'échapper de l'appartement discrètement, pour aller faire un tour sur le toit. • La première fois qu'il a fait ça, il s'est endormi sous les étoiles, et maman a flippé le lendemain matin à son réveil. Maintenant, il essaye de pas s'endormir et de rentrer à temps. Maman, elle dit que du moment que s'il lui promet qu'il ne lui arrivera rien, il peut bien passer la nuit en compagnie des fausses étoiles de la ville. Mais c'est un peu difficile à promettre. • Emanuel, il a jamais vraiment eu de relation avec une fille. Ou un gars. Peut-être parce que ça l'intéressait pas. Ema, c'était un peu le gamin qu'on comprend pas, qui intimide par sa détermination et sa passion. Alors on l'a laissé à ses livres d'astronomie. • Il adore également le baseball. Le sport national, un sport qu'il n'aurait sans doute jamais eu l'occasion de jouer en république Tchèque. • Emanuel n'a jamais connu son père. Il s'est cassé peu apès sa naissance. Pas comme une étoile filante. Il était comme un trou noir, il a tout aspiré -l'argent de la famille, la santé de maman- avant de disparaître dans l'infini.
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J'ai pas de souvenir de Prague. J'ai regardé des photos sur internet, par contre. C'est une jolie ville. New York aussi c'est joli. Et puis t'as la résidence des Lilas. Le Parking. On les trouve pas sur Google, par contre. Les seules images se trouvent dans les souvenirs de ses habitants.
L'école primaire c'est toujours un peu délicat. Surtout quand comme moi, tu parles pas bien anglais et t'as pas de papa. Les gens ils rient de mon accent. Ils rient quand les mots s'emmêlent dans ma bouche. Ils rient quand je pleure. Les garçons ça pleure pas. Pourtant, je suis un garçon et je pleure, alors j'ai jamais vraiment compris cette phrase. Chaque semaine j'empruntais des livres à la bibliothèque de l'école. À un moment, la bibliothécaire voulait plus que j'emprunte d'autres livres parce qu'elle disait que je les rendais toujours en retard. Pourtant, c'est pas ma faute si deux semaines c'est pas assez pour bien comprendre tout ce que chuchotent les livres.
« T'es bizarre. Tu nous regarde jamais dans les yeux quand tu nous parles. Tu manges tout le temps de la nourriture étrange. Ton prénom est mal écrit. T'es sûr que tu viens vraiment de cette planète? »
Il paraît que j'ai un père. C'est la science qui dit ça. La génétique ou un truc dans le genre. Moi j'y croirai pas tant que je le verrai pas, cet homme, "mon père".
Mon père, c'est un trou noir. Il est apparu, comme ça, dans la vie de maman. Maman elle dit que c'était un homme gentil, attentionné, et beau. Moi je suis sceptique, un peu. Cet homme, il a cru qu'il pourrait élever un enfant, qu'il était prêt. Puis quand je suis arrivé, il a paniqué, il est parti. Nous laissant dans un nuage de vide, sans oxygène, nous laissant suffoquer. Il a pris l'argent que maman et lui avaient mis de côté. Et puis il a pris une partie de maman avec lui, et il a ralenti le temps. Le temps ralentit énormément près des trous noirs, sans s'arrêter complètement, c'est à cause de la gravité qui est trop forte. Je l'ai lu dans un livre. Maman, c'est pareil. Elle bouge en mode ralenti, mais jamais elle a mis sa vie sur pause.
Maman, des fois elle se fâchait. Jamais contre moi. Mais elle se mettait à casser des assiettes, à jeter des livres à travers la pièce, a crier. Moi je pleurais. Puis maman pleurait à son tour. Alors on pleurait l'un dans les bras de l'autre. Avant que maman décide que c'en était assez de la République tchèque. Alors on est partis.
« Encore un homerun?! Ça alors, il se débrouille pas trop mal, le petit slave! » Même si ca m'agaçait qu'on réfère à moi par mon ethnie plutôt que par mon nom, le compliment me faisait plaisir. Sur le terrain de baseball, je me sentais vraiment bien. L'odeur de la terre mêlée a celle du gazon était le plus beau des parfum. Chaque jour quand je revenais de l'école, je voyais le stade des Yankees. Je me suis juré qu'un jour moi aussi je jouerais là. En attendant, je jouais dans l'équipe de l'école. J'étais apprécié dans l'équipe. Soundainement, ma réputation du gars un peu étrange tombait. Je devenait un joueur important, j'étais important. Lorsque je me tenais dans l'espace du batteur, je pouvais entendre les cris, les encouragements. Et si je ratais, on me criait pas dessus. On m'encourageait encore. On me faisait confiance. Le mieux, ça aurait été que maman puisse assister à mes matches. Mais maman, elle sort plus vraiment, elle a peur des gens. Alors après chaque match, encore plein de boue et de sueur, je lui raconte la partie, avec tous plein de détails. Alors c'est comme si elle y était. Un jour, quand je jouerai pour les Yankees, maman elle pourra me regarder à la télé. Ce sera génial.
Je passais la soirée après l'école à pratiquer avec l'équipe. Puis arrivé à l'appartement, après avoir terminé mes devoirs, je m'emparais de ma batte et je sortais me pratiquer encore. Des fois, il faisait noir dehors et l'immeuble s'était assoupi, tandis que Manhattan continuait à être aussi bruyante qu'une pluie d'astéroïdes. Moi je me tenais dans la cage d'escalier, supportant l'odeur d'urine, et je passais la nuit là, imaginant une infinité de lancers différents. Autant de lancers à renvoyer le plus loin possible qu'il y a d'étoiles dans le ciel. Des fois je m'imagine que mes balles c'était des comètes qui disparaissent dans le firmament.
Le métro m'embrume l'esprit. J'étouffe, il y a trop de gens, je suis coincé sous terre. Je lâche un soupir de soulagement lorsque finalement le wagon s'immobilise. Comme tout le monde, je joue du coude pour m'en sortir. Et après, je marche jusqu'à la maison. Parce que j'aime me dire que c'est notre maison, même si chaque mois il faut donner un chèque à quelqu'un, qu'on est pas tout seul et que les murs sont trop minces.
Alors que je m'apprêtais à monter les escaliers, je décide de vérifier le courrier. Moi et maman, on fait pas ça systémiquement. Parce que le seul courrier qu'on reçoit, c'est des factures. Et ça c'est pas des bonnes nouvelles. Ça fait longtemps que j'ai pas vérifié le petit casier.
J'en ressors une enveloppe, pas comme celles de d'habitude. Celle-ci est plus épaisse. Et surtout, elle est à mon nom. D'habitude, les factures sont au nom de maman.
J'ouvre la lettre tout en montant les escaliers. Je trébuche presque sur mes lacets. ó můj bože. Puis avant même d'avoir fini de la lire, j'accélère le pas, courant sur le petit escalier qui grince. J'ouvre la porte bruyamment, mais pas trop, pour pas effrayer maman.
maminka.
Je la trouve dans la cuisine, en train de lire un bouquin, assise à la table en mélanine. Elle lève les yeux, me regarde. Me sourit. Toujours avec ce sourire un peu triste.
« Tu m'as l'air en forme, Ema, qu'est-ce qu'il se passe de bon? »
Moi, je suis trop excité pour réfléchir à des paroles. Alors je lui tends la lettre.
Elle lit la lettre. Et elle se met à pleurer. Lentement, délicatement, comme pour ne pas brusquer la réalité, elle se lève de se chaise et s'approche de moi, avant de passer ses bras autour de moi. Et moi aussi je sens les larmes qui me piquent les yeux. Parce qu'une université de la ville m'a offert une bourse pour faire partie de leur équipe de baseball. Mes études sont payées – c'est probablement la raison pour laquelle maman pleure, parce qu'on a pas beaucoup d'argent, mais les études c'est important. Et moi, je m'approche un peu plus de mon rêve.
moi c'est rocky, 17 ans. dans la vie, j'aime écrire & procrastiner mes travaux scolaires. j'aime aussi beaucoup les étoiles et l'espace, peut-être un peu trop oh et puis je suis du canada (montréal + précisément), donc si vous me voyez connectée à des heures de fous, vous inquiétez pas, je ne souffre pas d'insomnie je suis une pauvre âme aux études, donc je peux passer vite fait sur le fofo tous les jours, mais jpeux prendre le temps de me prélasser (ok nomination pour la pire utilisation du mot prélasser) sur ledit fofo 3-4 jours/semaine
Dernière édition par Emanuel Novak le Dim 15 Fév - 10:40, édité 11 fois |
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