Les jours de repos de Kayden étaient rares. Depuis sa rupture, elle avait préféré passer son temps dans son travail qu’à rester dans son lit. De toute façon, son compte en banque n’allait pas se remplir tout seul et ses factures n’allaient pas non plus être payées comme par magie. Mais parfois, il valait mieux qu’elle prenne une journée pour elle si elle ne voulait pas devenir folle.

Aujourd’hui était donc ce jour, et c’est en descendant les escaliers pour aller faire un footing que la rouquine remarqua ce remue-ménage à l’entrée. Un petit bonhomme avec un accoutrement bizarre tentait vainement d’attirer l’attention des habitants du Parking. « Il est pas rendu… », marmonna-t-elle juste avant que son regard ne croise celui de l’inconnu. Cible verrouillée, elle était bonne pour se faire prendre à parti.

Il voulait planter des arbres pour donner meilleure mine à la résidence des Lilas et au quartier en général, et s’était dit que les habitants étaient les mieux placés pour le faire à moindre coût. Kayden hésita un instant. L’instant de trop. Déjà, l’homme lui plaqua des plants et de la terre pour qu’elle se mette au travail. La jeune femme soupira avant de se dire que peut-être ce n’était pas si bête. Elle se dirigea vers le premier trou pour s’occuper du premier futur arbre du Parking. Elle n'avait même pas besoin de se changer avec son vieux jogging et son vieux débardeur qu'elle enfilait pour aller courir.

tout ce qui est botanique, barbie elle aime bien. puis elle s'y connaît un tout petit peu, surtout en fleurs, en arbres un peu moins. mais ça l'amuse, de faire la jardinière, et elle a pas grand chose d'autre à faire de sa journée.
puis elle va voir le monsieur marrant qui lui donne des petits pots à planter.
elle dépasse deux nanas en leur lançant un petit sourire, sans vraiment lancer de conversation, puis elle s'agenouille un peu plus loin, creusant des petits trous pour y planter ses pots.

@Kayden McDaniel @Hannah Maier

Tu te rappelais ces jours où tu dévalais les escaliers de l'immeuble en courant, les marches deux par deux - même parfois par trois quand le courage était de mine - pour arriver à l'heure à la station de métro et ne pas arriver en retard en cours. Sauf que très souvent, tu n'avais pas de chance et tu arrivais cinq ou dix minutes après la sonnerie qui annonçait le début des cours au lycée. Tout cela t'avait amené à faire quelques heures de colle, où tu avais pu en profiter pour faire tous les devoirs en retard - là aussi. Depuis que tu avais déménagé de San Francisco, tu avais eu du mal à t'habituer au rythme de New York et à tes nouvelles obligations, sans ta mère pour te chaperonner.

Dorénavant, tu avais eu ton diplôme de justesse et tu n'avais plus aucune raison de courir après le temps. Tu avais laissé quelques affiches dans le Hall et tu avais démarché quelques marchands du coin pour trouver des petits boulots qui te permettraient d'avoir un peu d'argent pour tes études. L'an prochain, à l'école de vétérinaire, tu travaillerais d'arrache pied, personne ne t'enlèverait ton rêve une seconde fois.
Mais la plupart du temps, tes journées n'étaient pas très enrichissantes et il t'arrivait souvent de glander en espérant pour qu'une nouvelle opportunité te tombe dessus. Ce matin-là, un homme t'accosta devant le Parking pour t'obliger à planter des arbres - tu ne l'aurais contrarié pour rien au monde, cet élu et tu étais ravie de prendre toi-même part à la tâche. Quelques demoiselles avaient déjà mises leurs mains à la tâche. Tu les rejoignis, avec un petit sourire. Planter des arbres, cela voulait dire aider le quartier et par conséquent, aider les gens. Tu étais une des rares à aimer faire ce genre de chose. Aider. Même si en retour tu n'avais rien. Tu étais juste fière de toi et cela te suffisait. Quoique tu n'aurais pas dit non pour avoir un peu d'argent après l'effort.

« Bonjour ! » que tu lanças d'une voix enjouée, tu étais certainement la seule à être heureuse dans cette situation. « Je trouve que c'est une super bonne idée de planter des arbres, ça attirera sûrement des gens dans le quartier » comme des touristes, tu préférerais que ce soit seulement des visiteurs, il y avait assez de voyous dans les parages. « Vous avez déjà fait ça ? » que tu demandas gentiment, en espérant qu'elles te répondent de la même façon. Tu ne voulais pas planter ces arbres sans discuter, essayer de faire passer un bon moment à tout le monde.