In the middle of the night, 'm dreamin. My past is here, right here in my mind but i can't reach it. Not without dreaming. Then 'm dreamin. My past is mixing with my favorites lands, i can go everywhere, without dying, without thinking. But everything is coming back to me. The darkness, the pain, the truth... My past. It isn't a dream. It's more like a nightmare. So I remember why i don't want to remember. I remember why i need to dream to remember. I remember.... to forget. Until next time. I can't stay away from it, not too long. I don't want to remember... but I need to, just to stay alive a little bit longer.

(afghanistan). « Au loin se dessinent les paysages magnifiques de l’Islande. Terres infinies, beautés inconnues, nuits éterne... » « Ta gueule Bjornssòn ! » « Rappelle moi pourquoi on est potes toi et moi déjà ? » « Parce que t’as pas l’choix ducon. » Un sourire se dessine sur ses lèvres, à l’instar des miennes qui s’étirent lentement. Nous ne nous ressemblons en rien lui et moi. Dans la vie de tous les jours, nous ne nous serions même pas adressé la parole. Seulement ici… Ici c’est mon partenaire, mon frère d’arme, celui qui donnera sa vie pour moi, même si ce n’est qu’un rustre à mes yeux, mon rustre de meilleur ami… Le temps se gâte, une tempête menace autour de nous alors je tente de m'évader vers ces landes que je n'ai pourtant jamais vu en vrai. Mon père m'en parle souvent, des terres de son enfance. Celles qu'il a abandonné par amour pour ma mère. Celles qu'il veut retrouver un jour, lorsqu'il aura réussi à la convaincre de le suivre. Alors je les imagine, elle représente mon endroit sacré, celui qui m'apaise lors des situations difficiles. C'en est une. L'électricité qui traîne dans l'air n'a rien à voir avec l'orage qui gronde. C'est autre chose de plus... dangereux qui traîne dans le coin, qui s'agite autour de nous. « Danse sur ma tombe ! » « Va en Islande ! » C'est notre rituel. Nos dernières volontés pour l'autre. Au cas où...

(new york). De ma fenêtre j'observe les fourmis qui se bougent. Ils vont au travail, moi je reste là. La librairie restera fermée. Je n'ai pas pu dormir cette nuit. Juste un peu en réalité. Avant ce cauchemar... Toujours le même. Je n'aurais jamais cru lui survivre. C'était pourtant lui, le dur à cuire, l'inébranlable. Nous étions trois. Le rustre, le dur à cuire et moi... Physiquement, nous étions trois armoires à glace. Seulement à l'intérieur... Il n'y avait que lui de suffisamment fort pour en réchapper indemne. Et c'est pourtant lui qui est mort sur le terrain. Je n'ai rien pu faire pour lui... Si ce n'est laisser traîner mon bras au devant d'une seconde explosion... La douleur... Je referme mes doigts tremblants pour laisser s'échapper la douleur fantôme, pour ne pas hurler sous cette dernière qui ne devrait plus exister maintenant. Une larme m'échappe finalement alors que je dépose mon front sur le verre froid de la fenêtre. « C'est pas lui qui aurait du y rester! » Le murmure m'échappe finalement dans un soupir, alors que je décide d'aller me perdre dans la douche. L'eau chaude apaisera mes tensions, me laissera un arrière goût amer, puis je pourrais aller ouvrir la librairie malgré tout... Parce que l'odeur des bouquins réussira là où toute la chaleur de l'eau échoue...

(hôpital militaire de Landstuhl, allemagne). Ma main droite est foutue... Je le sais depuis cette explosion. Je le sais depuis longtemps, mais l'entendre dire à voix haute, réduis en cendre le moindre espoir que j'ai pu fonder. Je ne serais pas chirurgien en hôpital comme je l'ai voulu. Je ne pourrais jamais tenir un scalpel avec cette main qui tremblent et ces doigts qui refusent parfois de faire ce que je leur demande. Il m'est impossible de retrouver ce rêve maintenant. Probablement dois-je en trouver un autre. Mais pas aujourd'hui... Non. Aujourd'hui je veux me cacher sous cette couverture. Aujourd'hui je veux pleurer. Aujourd'hui je veux mourir... Mais demain... Oui demain je chercherai un nouveau rêve.

(new york). Le tintement de la cloche d'entrée retentit. Je lève les yeux pour accueillir le nouveau venu d'un sourire. C'est mon habitude. Je souris pour dissimuler les cratères de mon coeur. Ce dernier loupe un battement néanmoins alors que mon regard croise le sien. Et cette sensation soudain, qui me prend au bas ventre, me rappelle qui je suis. Cela fait des années pourtant que je n'ai plus regardé les hommes. L'étrange sentiment remonte lentement jusqu'à faire agiter le palpitant erratiquement et mes lèvres s'entrouvrent doucement. Je me revois à la fac de médecine, je me revois coucher avec les mecs de mon dortoir, de ma fraternité, à toutes les fêtes ces garçons différents. Puis je me revois à l'armée, incapable de ressentir, incapable de laisser le désir me prendre. Et enfin je reviens au moment présent, à ces yeux dans les miens... alors je laisse mon sourire devenir espiègle une seconde et je finis par détourner l'attention, pour mieux le regarder ensuite, quand il entreprend de regarder les étagères... Mes yeux s'évadent et observent peu discrètement chaque parcelle de son être, pour ensuite revenir vers mes papiers quand il pourrait me voir... Jeu stupide qui me fait perdre 10 ans d'un coup. Jeu qui réveille finalement mon être entier...