« La vida or I vida either way you need a reason. »

Il est dur de se détacher de son premier amour, il est  encore plus dur de se détacher de ses racines.   Abel Ndam vit le jour dans une petite case dans les hauteurs de Sainte-Lucie en 1998.  Cinquième enfant de ses parents, la petite métisse était l’unique fille de la fratrie. Dès son plus jeune âge, ses parents avaient compris que cette petite fille allait leur donner du fil à retordre. Enfant, la belle déjà désireuse d’aventure quittait sa maison tôt le matin, pour se balader dans les rues de sa ville.   Ses parents n’avaient pas les moyens de lui payer une éducation correcte, alors elle n’allait pas à l’école.  Abel à ce moment, n’avait pas conscience des portes que cela lui fermait.  Après tout, ses frères semblaient bien s’en sortir et ça même sans diplôme alors pourquoi pas elle ?  À  défaut d’aller à l’école, elle passait des heures sur la grand place à danser au bruit des tambours locaux. Gwoka, Ka. Elle n’était qu’une enfant , mais vivait déjà avec une parfaite indépendance. Dans son petit village, tout le monde la connaissait. Ses grands yeux clairs charmaient, ses sourires ensorcelaient alors qu’elle n’était qu’une gamine. Abel menait une vie simple, mais qu’elle chérissait profondément.


« They only killing time, another second gone. »

Les années passaient, elle grandissait et les difficultés de la vie se faisaient ressentir.  Un de ses frères était décédé dans une fusillade au nord de l’île.  C’est  en apprenant sa mort, que la famille découvrit dans quoi il trempait. Cette perte avait dévastée Abel, mais elle ne pouvait pas se montrer faible. Sa mère venait de perdre un de ses fils et un revenu indispensable à leur survit. Alors qu’elle n’avait que seize ans, Abel comprit qu’elle allait devoir trouver un boulot pour les aider.  Seulement pour elle, c’était une chose bien compliqué. Elle ne savait pas lire, pas écrire, alors les possibilités étaient réduites.  D’autant plus qu’il était hors de question pour la jeune femme de s’abaisser aux métiers de la rue. Sa mère lui avait appris la religion, elle serait dévastée si son unique fille se réduisait à cela.  Naïve, si naïve.  Des semaines c’étaient écoulées avant qu’un ami de son père accepte de la prendre dans son restaurant. Abel nettoyait le petit restaurant,  c’était un travail ingrat, et mal payé mais elle ne pouvait pas cracher sur de l’argent. Les premiers mois de la belle à se poste se passèrent tranquillement, mais très rapidement elle vit un revers du métier qu’elle n’avait jamais envisager.  Le fils du patron lui faisait des avances quotidiennes, mais Abel ne cédait pas…du moins pas tout de suite.  Il la cherchait en permanence, c’était un vrai pervers. Il était âgé  de 5 ans son aîné.  Tout le monde connaissait sa réputation, et les filles qui couchaient avec lui passait pour des salopes. Pourtant, ça n’empêcha pas Abel de le faire. Je sais, elle avait dit qu’elle ne céderait pas.

« And now we industry lovers, they making enemies of us. »

Aussi surprenant cela puisse-t-il l’être une réelle relation était née entre le jeune homme et l'adolescente. Il lui apprenait à lire, à écrire. Abel se sentait femme, Abel se sentait aimée.  Sa mère était entrains de s’épuisée, son père avait été renvoyer de son boulot car il se faisait trop vieux, et ses frères étaient de vrais électrons libres qui n’apparaissaient que de temps à autre.  Alors Abel travailla plus dur, plus longtemps.  Mais c’était épuisant et insuffisant.  Ndam dut alors se rendre à l’évidence, elle ne pourra jamais offrir à ses parents ce dont ils avaient besoin en restant honnête. C’est donc derrière le dos de son bien aimer, et de celui de sa famille qu’en plus de ses heures au restaurant, que la brune commença à bosser pour le Mac du coin.  Abel était chaste, donner sa fleur à un parfait inconnu lui avait valu une belle somme d’argent. Abel charmait, Abel était naïve, Abel était innocente, alors ça plaisait. On la demandait, si bien qu’elle se retrouva rapidement sur les devants.  Seulement, le pire arriva. Personne ne peux cacher un si gros secret indéfiniment. Un soir, elle reçue un client qu’elle n’aurait jamais cru voir dans un tel endroit.  Son père , qui dès l’instant qu’il la vit dans cette petite chambre éclairée par des néons , fut plus en colère que gêner.   Abel ce soir-là fut passer à tabac. La nouvelle se propagea rapidement, Abel Ndam la douce enfant de village s’était prostituer  , son père l’avait renier et virer de chez lui.  Sa mère n’avait pas ciller face à cette décision, elle ne l’avait même pas regarder. Ne parlons pas de ses frères qui la traitèrent de tout les noms, et son bien-aimé qui s’était contenter de s’effacer de sa vie aussitôt.  Abel était salit.  

« Damn it tears me up and I know it's my fault. »


Ses économies sous les bras, la jeune femme ne pouvait plus rester sur l’île. La honte, le jugement salissait sa peau halée. Avec le peu d’argent qu’elle avait, Abel prit un billet d’avion pour les États-Unis. Alors âgée de 19 ans, la jeune femme se retrouva dans un pays dont elle ne connaissait que ce qu’on lui avait raconté,  sans diplôme ,ni qualifications.