Développe en un minimum de 400 mots l’histoire ou une anecdote déterminante dans la vie de ton personnage.

   Une matriarche italienne, un patriarche chilien. Le clash des cultures. Une histoire d'amour, de celles des histoires. Les parents d'Aleandro se sont rencontrés au détour d'un voyage, chacun pour son métier. Son père, producteur de cinéma, était à la recherche d'inspiration, de paysages. Sa mère, peintre, voyageait pour les mêmes raisons. Ils se sont trouvés et leurs passions de même. Reconnue en Italie, établie dans son pays natal et amoureuse de sa culture, elle entraîna le jeune producteur inconnu qu'était son père et c'est d'ailleurs en Italie qu'il se fit un nom, alors qu'il avait tant peiné à le faire en Chili. Ils se marièrent, firent fleurir leur amour et eurent un enfant. C'est ainsi qu'Aleandro Javier Jodorowsky vit le jour. Aleandro est un prénom en hommage à ses origines italiennes, Javier est en homme à ses origines chiliennes. Puisque son nom de famille est celui de son patriarche chilien, il utilise rarement son deuxième prénom. Sans le détester, il ne lui porte aucun amour particulier, bien qu'il ne nie point la belle sonorité de son nom complet. Le jeune homme grandit donc dans un melting pot de la culture italienne et de celle chilienne. Ses parents, grands voyageurs et artistes, lui transmirent leurs passions. Dès sa tendre jeunesse, le jeune homme développa un talent pour le dessin, un intérêt pour le cinéma, une passion pour la peinture et une curiosité pour la sculpture. Ses parents lui firent visiter mille musées, des plateaux de cinémas et différents pays. Ils visitèrent, en touristes, la France, l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, le Chili et les États-Unis. Quelques autres pays ici et là en plus, puisqu'ils étaient toujours en mouvement, que ce soit de par le métier de ses parents pour par simple amour de voyage. Bien qu'il est toujours été destiné à être un esprit libre, il apprit aussi à le devenir, de par le mode de vie instauré par ses parents. Il apprit à apprécier chaque nouvelle culture découverte, à adorer la diversité, à être curieux, à être passionné.

Avec l'adolescence vint les tribulations naturelles de cette période. Il découvrit l'alcool, le tabac, le sexe. Sa mère, plus tranquille et bien plus libre d'esprit que son mari, se contenta de le prévenir d'être toujours prudent dans ses actions et ses décisions. Son père fit tout autrement. Furieux de découvrir que son fils nuisait à ses études en fréquentant des soirées où il se bourrait jusqu'aux petites heures du matin en prenant les premières filles qui passaient par-là, il fit mille et un sermon à son fils. Aleandro, ayant hérité du sang chaud de chacune des cultures de ses parents, développa une certaine colère en lui. Sans être extrêmement violent, il devint naturellement colérique, peut-être même un peu violent par moment. Il s'engueula de nombreuses fois avec son patriarche, frôlant la bagarre physique à plusieurs moments. Sa mère, désespérée de trouver une paix possible entre l'amour de sa vie et son trésor de fils, tenta par tous les moyens de calmer leurs ardeurs à chaque dispute. Elle se retrouva impuissante face à la tragédie qui frappa leur famille, particulièrement le jeune homme. Au travers de ses tribulations, il découvrit l'amour. Certes, il était jeune, entre ses quinze et seize ans, mais il tomba follement amoureux d'une jeune femme de sa classe, alors qu'il fréquentait toujours l'école. Elle se joint à ses amis douteux, découvrit l'alcool avec lui, perdit sa virginité avec lui. Elle lui offrit tout et il fit de même. La vie est pourtant cruelle et elle décida que dans tout ce bonheur, elle devait arracher quelque chose au Jodorowsky. Dans un terrible accident de voiture impliquant un chauffard ivre, la jeune copine d'Aleandro et ses parents furent violemment tués. Beaucoup de choses dérapèrent à ce moment-là. Il apprit à se renfermer sur ses émotions, refusant de parler à qui que soit de sa souffrance, de sa peine. Il apprit à dissimuler ses émotions pour qu'on cesse de lui parler de la jeune femme, de ses émotions et de son état émotionnel. Mais c'est aussi à ce moment-là que son mode de vie poursuivit sa dérape. Aleandro fréquentait de mauvaises personnes, sans jamais avoir participé aux crimes de ses amis, il ne se gênait jamais pour les encourager et frôla la prison à plusieurs moments, ainsi que la mort dans de graves bagarres où il revenait en sang sous le regard furieux de son père. Il découvrit aussi la drogue à cette époque-là. Il ne consomma jamais de drogues particulièrement, dures, s'y refusant, mais il se gêna pas pour tenter le cannabis. Ce fut ce qui brisa quelque chose entre lui et son père, de par la dispute légendaire qui éclata cette nuit-là, quand Aleandro revint complètement stone à la villa de ses parents. Son père l'attendait de pied ferme dans la cuisine. Bien évidemment, une dispute violente éclata entre eux, les cris fusèrent et insultes furent lancées. Attirée par le chaos qui se déroulait au premier étage, la mère du jeune homme se joint à l'exact moment où son mari répondait à l'insulte de son fils par une gifle monumentale. Jamais son père ne l'avait touché auparavant. Son sang ne fit qu'un tour, il vit rouge, sans possibilité de contrôle. Il poussa son père jusqu'au comptoir de la cuisine, déjà plus grand que ce dernier du haut de ses dix-sept ans, une main autour de son cou. Sous les cris désespérés et stridents de sa mère, aux yeux de ses pleurs violents, il relâcha son père et rejoint sa chambre assez longtemps pour faire ses valises et écrire une lettre à sa mère. Lorsqu'il rejoint le premier étage de la villa à nouveau, il glissa la lettre dans les mains de sa mère et déposant un léger baiser sur sa joue. Sans un regard pour son père, il quitta la demeure familiale pour de nouveaux horizons.

Quelques jours plus tard, après avoir errer chez des amis, il atteint sa majorité. Ayant passé plus de 56 heures à boire, fumer, partager les plaisirs de la chair avec des femmes lui étant inconnues, le Jodorowsky découvrit pour la première fois à quel point l'ennui avec un impact sur sa vie. Ayant toujours eu un passeport de par tous ses voyages avec ses parents, il fit ses valises à nouveau et quitta l'Italie. Il passa plusieurs années à voyager, mais parmi toutes ces années, il ne revint jamais en Italie. De par sa relation brisée avec son père, mais aussi de par les souvenirs de la jeune femme qui avait partagé son coeur et lui avait arraché en quittant ce monde. Cela le hantait toujours. Il découvrit alors un autre endroit qu'il pouvait considérer sa demeure: New-York. Quelque chose dans cette ville l'inspira, probablement sa diversité culturelle si puissante. Il se plut dans cette ville plus que cela n'était jamais arrivé partout autour du monde. Dans toutes ces années de voyage, il revint de nombreuses fois à New-York. Il ne voyageait jamais en touriste, par contre. Il apprit à voyager dans le sens pur du terme. Il s'installait de façon permanente dans chaque pays qu'il visitait. Continuant à pratiquer sa passion pour l'art, mais refusant de montrer à qui que soit ses créations, il apprit quelques métiers manuels pour subvenir à ses besoins, particulièrement garagiste. Ainsi, il fréquenta de nombreux pays, toujours en développant son art à l'abri des regards, toujours à fumer, à boire, à accumuler les histoires d'un soir sans importance. La plupart du temps, il repartait le lendemain sans laisser de signe de vie aux pauvres jeunes femmes. Enfin, le monde n'est pas aussi si grand qu'on le pense, il lui arrivera peut-être de recroiser une conquête au détour d'une rue, dans un pays comme un autre. C'est ainsi qu'il mena sa vie durant plusieurs années et à chaque fois que l'ennui le prenait, il repartait, laissant tout derrière lui. Durant toutes ces années de voyage, il accumula aussi les tatouages. Certains par simple esthétique, ils furent tout de même tous importants et certains eurent même une signification profonde pour le jeune homme. Il se sentit libre comme jamais durant cette période de sa vie, enfin pour la première fois de sa vie, son esprit libre vivait comme il l'entendait. Il échangea de nombreuses lettres avec sa mère, il apprit même le décès de son père par crise cardiaque, mais mis à part écrire ses regrets à sa mère, il ne retourna pas en Italie pour l'enterrement, encore trop haineux, malgré tout l'argent que ce dernier lui céda. Ce fut d'ailleurs une grande surprise, mais il décida d'utiliser cet argent à bon escient, probablement en une ultime excuse à son père.

Aujourd'hui, il est de retour à New-York. Étonnamment, cela fait déjà quelques mois et il n'est toujours pas reparti. Il a passé deux semaines en Amérique du Sud, mais rien de permanent. Il est installé au Parking, dans le Bronx, et il s'y plaît plus qu'il ne veut se l'admettre. La diversité le passionne, il a trouvé un lieu qui l'inspire pour son art, mais aussi pour sa vie. L'ennui ne l'a toujours pas pris aux tripes et quelque part, il est content. Enfin peut-être satisfait, peut-être va-t-il pouvoir se concentrer sur quelque chose sans devoir s'exiler de par un ennui viscéral. Enfin, seul l'avenir nous le dira.