LIBRE ♦ TRICK OR TREAT ♦ Baush/Nielsen // Joyce/Blackson

Nos deux petites familles viennent faire le tour des portes, alors quand vous lisez qu’on est en route, libre à vous de poster pour nous ouvrir vos portes! Laissez nous juste le temps d'arriver !

Pour rappel afin de ne pas avoir tout à lire :

Tucker => Lapin | Cornélia => Avocat (le légume) | Yann & Lhaar => Ensemble dans un gros costume de poulpe | Jude => Bébé poulpe | Anselme => Crocmou

A quel moment on tombe suffisamment amoureux d’une femme pour accepter d’enfiler un costume de lapin? Blanc le lapin. Avec l'intérieur des oreilles roses et le bidon rose. Bon en même temps, t’es plutôt sexy comme lapin. Et puis tu t’en sors bien à côté de ton petit avocat tout rond. Ton bras passe autour de sa taille alors que Anselme sautille partout. Dans son costume de Krokmou, il est clairement impatient de monter l’étage qui vous sépare de son meilleur ami. Tu lui enfiles soigneusement la capuche de dragon, alors que le petit garçon, qui t’a finalement relativement bien adopté, te montre son sac en forme de citrouille. Aller, c’est parti.

Vous sortez dans le couloir du Parking, mais personne ne s’étonne guère de votre allure aujourd’hui, de toute façon, c’est Halloween partout ce soir, et tu as fais la promesse à Cornélia et Anselme de venir avec eux ce soir après le travail. Vous montez rapidement au premier et c’est le mini dragon qui sonne à la porte de l’appartement de … Euh … Lhaar et Yann. T’as retenu. Tu sais pas bien qui sait, mais si le fils de ta petite amie aime autant leur gamin, tu vas devoir les fréquenter, c’est certain. ” Ans, t’as pas besoin d’appuyer 12 fois. Ils ont entendu j’crois. Ca va princesse?” Tu rayonnes, et y’a de quoi, mais tu veilles avec attention au ventre rond de ta belle et à son contenu. ” DES BONBONS OU UN SOOOOORT?” Ah tiens, la porte s’est ouverte, et Anselme...est fou furieux.

A quel moment on devient suffisamment niaiseux d’un gosse pour accepter de se faire confectionner des costumes de poulpe pour toute la famille ? Et de participer à leur confection, en plus... Le pire c’est que l’idée a tellement amusé ton entourage que tu te retrouves non pas seulement à devoir endosser le déguisement du papa poulpe mais, tenez-vous bien, à le partager avec Lhaar, parce que ça plaisait à Jude.... Mais on ne va pas se mentir, tu veux bien faire le papa-ce-qu-il-veut n’importe quand pour lui..... Alors te voilà donc, après des semaines de couture et 5 longues minutes de galère à s’habiller, presque collé à ton fiancé sous votre tête de pieuvre commune, entourés de magnifiques tentacules colorés et rembourrés de coton. Tu es en train de songer que ça a au moins ça de bon que tu peux tripoter ton amoureux en douce là-dessous, quand Jude rale du temps que vous mettez à vous préparer, de l’autre côté de la porte. Tu voles donc un baiser au père avant de l’entraîner dans le salon, où le petit applaudit et se met à rire à votre vue. Les filles semblent tout aussi ravies, même Ludwine qui ne peut pourtant que vous distinguer, et le mini poulpe multicolore court à travers la pièce pour aller chercher son panier citrouille.

« On va chercher bonbons maintenant ?
— Non, maintenant on fait des photos älskling. Et on y va dès que Anselme est là, okay ? »

Ouip, tu veux des photos de cette abomination.
Anselme, qui arrive avec Cornélia et, donc, Tucker, quelques dix minutes plus tard, en criant dans vos oreilles. Aïe.

« Bonjour ! tu secoues ta tentacule droite dans un geste probablement ridicule avant qu'un Jude tout excité ne te coupe la parole.
— Aaaaans’ ! Y sont là on y va ? Bonjour ! »

« Quoi, qu’est-ce que j’entends, Yann Nielsen parler de photo ? »

Tu retires ta tête de l’immense masque de poulpe que tu tiens alors entre tes propres tentacules pour jeter un regard amusé à ton amant contre le corps duquel le tien, déjà moite de chaleur, se colle sous le costume. De mémoire tu sais que Yann n’aime pas particulièrement les photos mais tu te souviens aussi que la seule et unique que vous avez de vous deux est aussi celle qui a été prise en compagnie de Jude, et c’est vrai que si Jude demande, Yann obéit parce qu’il ne peut pas lui résister. Tu aurais aimé que Hélias soit là pour voir ça réellement – même si c’est lui qui vous a donné les conseils pour la confection et qu’il veut absolument des photos de son œuvre. Aidant Yann à remettre la tête, tu laisses l’une de ses nièces vous prendre en photo comme il se doit, avant que des coups ne retentissent à la porte. Yann secoue un tentacule à droite et toi un tentacule à gauche.

« Ludwine, tu peux fermer derrière nous ? Ctadire que... » tu désignes vos mains qui n’en sont plus.

« Chéri, regarde j’ai encore grossi ! C’est parfait ! »

Oui, tu viens bel et bien de dire ça. De nombreuses femmes penseraient que tu es folle, mais tu es effectivement satisfaite de la rondeur que commence à prendre ton ventre après treize semaines de grossesse. Déjà parce que la personne fluette que tu es doit refaire complètement sa garde robe et que c’est trooop bieeeen, et surtout parce que ça va parfaire ton costume d’avocat (le légume, pas ton mari) ! Car tu as décidé de tirer profit de la transformation de ton corps en gestation ; tu adores cette fête et il n’y a pas de raison que tu en sois privée à cause de ça ! Certes tu ne te gaveras pas d’alcool et tu ne feras pas de rondes de bonbons toute la nuit, mais Anselme sera super fier d’expliquer à qui le voudra que son petit frère ou sa petite sœur sommeille dans ce noyau d’avocat mûr. La forme du costume en carton épouse effectivement le relief de ton ventre ainsi que celui de ta tête, histoire que tu y vois quelque chose. Quand à ton chéri et ton fils, ils disposent d’un costume de ta propre confection, et même si Tucker peut apparaître ridicule, il joue le jeu et c’est le plus important ; et quand tu vois vos voisins ouvrir la porte de leur appartement après que Anselme ait sonné, tu te dis que...vous avez quand même tous eu des sacrés idées.

« C’est parti ! » claironnes-tu quand la porte se referme, Anselme et Jude prenant la tête de votre petit cortège. « On commence au rez de chaussée ? Vous allez vous amuser pour monter les escaliers... » fais-tu remarquer à tes voisins engoncés dans le costume de poulpe.

Ton sourire reste indéniablement marqué sur ton visage quand tu vois ton petit avocat arborer fièrement son noyau. Anselme vérifie a peu près toutes les deux minutes l’emplacement du noyau, et lui parle, pour être sur qu’il ne manque rien des événements qui vous entourent. Les médecins ont dit qu’il entendait, alors même si personnellement, tu as un peu de mal à parler au ventre de ta copine, tu es content de voir qu’Anselme prend à coeur son rôle de grand frère, parce qu’il aurait aussi pu rejeter ce bébé et que clairement, ça aurait été moins drôle.

Tu observes d’un air sceptique le poulpe à deux têtes, mais vu le déguisement de lapin dans lequel tu te trimballes, tu es indéniablement mal placé pour leur faire la moindre remarque. Tu salues le bébé poulpe en lui passant la main dans les cheveux alors qu’Anselme attrape fièrement la main de son copain: - Surtout Jude, y faut pas manger ceux qui ont pas d’emballages. C’est plein d’microbe. Ouai bon, tu connais pas encore le père d’Anselme mais t’as cru comprendre que ça venait de lui ce côté hypocondriaque. Vous commencez à descendre les escaliers, ton bras toujours cramponné à la taille de ton petit avocat. ” Vous allez à la soirée ce soir? Jme disais l’autre soir, peut-être que Jude pourrait dormir chez nous un de ces quatre. Ca ferait plaisir à Ans’...” Et toi tu fais ton possible pour apparaître comme un beau père cool.

Les deux petits se retrouvent rapidement et tu les regardes avec un sourire tendre sur les lèvres. Anselme émet un conseil tout à fait sensé qui te tire un petit rire, alors que sa mère a une quant à elle une remarque un peu embêtante.

« On va y aller doucement, voilà tout. »

Ce qui ne changera pas de d’habitude, mais ça tu le gardes pour toi. De toute façon vous n’auriez pas cavalé dans les escaliers avec un gosse de deux ans sur les talons... Non, toi tu te mets une ou deux marches plus bas que ton petit amour en sécurité et ça te donne l’excuse de monter lentement.
C’est à peu près le moment où le lapin propose plus ou moins de garder Jude chez eux. Et tuuuu.... Bah tu le connais pas toi, ce mec. Ahem. Vous vous avancez dans le couloir pendant que tu réponds... à moitié.

« Alors non, ce soir je garde Jude justement, comme ça les filles, mes nièces, peuvent aller faire la fête. »

C’est plus logique, ce sont elles les petites jeunes et toi le vieux con. Puis c’est pas comme si tu pouvais aller danser hein. Bref. T’as gentiment passé l’autre question sous silence en mode j’ai oublié un bout en cours de route. Ça ne se fait pas de répondre “seulement si Cornélia est là”, si ? Cornélia dont tu regardes d’ailleurs le noyau arrondi avec une tendresse particulière. ...Allez, demain matin, nouveau palier. Et vous aussi vous aurez un petit germe comme ça, en temps voulu. Tu veux y croire.

Les deux petits passent devant vous, Anselme se faisant déjà remarquer par des habitudes dignes de celles de son père. Tu laisses échapper un rire ; avec un ami comme ça, Jude ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire. Vous atteindrez bientôt la cage d’escaliers. En dessous de vous, la fête bat déjà son plein et la musique résonne. Tu attrapes le bras de Tucker, et tu essaies de te mouvoir tant bien que mal non pas tant avec le poids de ton petit bidon, mais surtout avec l’ampleur de ton costume de légume. Se rendant compte de la proximité des deux jeunes enfants, Tucker propose de garder Jude un prochain soir et Anselme se montre tout de suite très enthousiaste à cette idée que Yann calme aussitôt, sans doute pour ne pas prendre le risque de vous gêner.

« Si vous voulez allez voir un peu ce qu’il se passe en bas plus tard dans la soirée, n’hésitez pas à me le confier. » proposes-tu. « Je ne descendrai pas personnellement, je préfère rester au calme. Et même si vous avez besoin un soir à l’avenir, nous sommes là en général. »

Effectivement, vous y allez doucement. Tu devines que Yann va vouloir laisser passer les deux enfants en premier pour être sûr de pouvoir rattraper le plus petit des deux en cas de pépin – quoique tu doutes un peu de sa capacité à réagir rapidement si Jude s’écrase sur genre, admettons, ses jambes ? Enfin en cas d’urgence n’importe qui peut faire des miracles.
A ton étonnement, tu te débrouilles plutôt pas trop mal pour te calquer sur le rythme de ton amant. Il faut dire que tu commences à avoir un petit peu l’habitude, et que tu as intérêt à être parfait quand il faudra...danser devant tout le monde.

« Tu gardes Jude ? » nargues-tu dans un murmure tandis que Yann répond à la proposition de Tucker.

Ce n’est pas une nouveauté, Yann est presque une seconde mère pour le petit qui a l’air de s’en accommoder tant et si bien qu’il parle mieux la langue nordique que toi – oui, t’es jaloux, t’as l’impression de tenir la chandelle entre ces deux-là, des fois. C’est lorsque Cornélia répète l’invitation de son compagnon de manière beaucoup plus subtile que tes doigts se resserrent sur la hanche de Yann.

« Il me semble qu’elle a déjà eu à s’occuper de lui, tu peux lui faire confiance. » assures-tu. « Ca nous permettrait d’avoir l’appart pour nous tous seuls le reste de la soirée. Ca serait intéressant. Enfin, je pense. »

Enfin ce qui est plus intéressant maintenant, ce sont les gamins qui frappent à la porte d’un voisin.

Vous ai-je déjà dit que Bob hait les fêtes ? Ca lui rzppelle sa condition de dépressif usagé. Ça lui rappelle des souvenirs, aussi. L'année dernière, il était allé au sous sol avec (pour) Ange, l'un de ces gosses perdus qu'il s'était lis en tête de refzire marcher droit. Ça n'a pas réussi, Ange à disparu. L'année dernière, Bob était un Joker délavé plutot convainquant. Cette année, il n'est plus que le geek un peu trop maigre qui travaille derrière ses ordinateurs dans un vieux t-shirt ventant un oays créé de toutes pièces par Marvel, en boxer. Mais Bob est bon enfant, il a acheté des bonbons. Mais Bob est trop bon enfant, le paquet à réduit de moitié par sa seule participation. On évite son appartement, parce que Bob a toujours fait peur aux enfants du quartier avec ses yeux trop bleus et son sourire de squale. Ça ne s'est pas arrangé lorsqu'il a perdu sa jambe. Bob hait les fêtes, mais il est presque heureux que l'on sonne à sa porte. Il va ouvrir, un petit sourire sur le coin des lèvres. Bob est en boxer (un truc noir, sobre pour une fois), si bien sue l'on voit sa fausse jambe. Aujourd'hui, Bob s'en fout. Elle est pas mal, tout droit sorti des laboratoires de la NASA. Ça change des structures métalliques inhumaines. Une paire de gosses lui beugle en coeur des sorts et des bonbons, ca lui arrache un sourire, à notre Bobby. Il leurs donne une généreuse poignée, comme ça elle finira pas dans son ventre. C'est enfin qu'il relève la tête vers les parents.
« - Oh putain de merde. »
Ça, il n'était pzs près du tout. Tout d'abord, le rire de Bob est faible. Mais il se transforme rapidement en fou rire. Il ne sait pas ce qui est le plus ridocule entre le poulpe et le lapin. Pas l'avocat, on se moque pas des femmes enceintes. Bob glousse bêtement, observant son meilleur ami et son amant, observant sa marraine d'hôpital et son amant (?). C'est bon, sa soirée est faite.

« Bob, fils de pute, t’as pris tous les bonbons ?! »

Non mais c’est qu’il va tout leur donner en plus cet abruti. On était en train de les manger tranquillement et lui hop il repart avec le sac en me laissant essayer de résoudre son putain de casse tête informatique sur lequel on fait un concours depuis plusieurs dizaines de minutes avant qu’il ne parte je sais plus où. J’adore Halloween, ça fait partie de mes fêtes préférées, parce qu’on y mange des bonbons, et moi les bonbons, ça me frfrfrfr. J’étais chaude bouillante sur mon casse tête avec mes bonbecs quand on frappe à la porte « Des bonbons ou un sort ! » que ça gueule. Eh aller putain, on va nous faire chier avec ça toute la soirée. Et à la fin j’aurai plus de bonbons. J’aurais du en acheter plus.

Soudain, Bob éclate de rire. Attends quoi, Bob éclate de rire ? Je relève la tête de l’ordi et saute du canapé, en pyjama pilou en tresse mal foutue sur le côté, pour pénétrer dans l’encadrement de la porte, un marshmallow dans la bouche.

« Qu’est-ce qu’il se pa...Oh bordel Cornélia vous êtes pas sérieuse. »

Cornélia, ma marraine, genre la divinité et le stéréotype de la classe, en avocat, le bide à l’air. D’accord, okay. J’ai du mal à avaler mon marshmallow soudainement. Je toussote, entre rire et larmes, avant de piquer le saladier à Bob.

« Donne-moi ça toi. »

Et de repartir me poser devant l’ordi avec.

Toi c’est une idée qui t’est venue en voyant l’enthousiasme de ton petit bonhomme. Ouai bon c’est pas le tien, mais l’espèce de dragonnet de dix ans, c’est quand même ton beau-fils, et t’as envie de lui faire un peu plaisir, parce qu’il se montre quand même vraiment cool avec toi depuis que Cornélia vous a présenté l’un à l’autre. Alors… Ouai, tu veux bien essayer de lui faire plaisir. Le beau père - si t’as bien suivi c’est ça - du plus petit des deux esquive à moitié en mode louve, mais le papa a pas l’air contre, et ta bien aimée calme le jeu… ” Comme vous voulez. C’juste que ça plairait à Ans’ et puis… J’essaie de lui montrer que… Fin vous voyez quoi.” T’essaie de lui montrer qu’il compte pour toi et que y’en a pas que pour le noyau d’avocat.

Mais c’est sans compter sur sa petite main qui sonne à la porte des voisins. Et son visage qui s’illumine avec des grands yeux brillants en voyant une brunette, plutôt bien fichue qui semble en plus connaître ta femme. Attends t’as raté un truc ou? ” IRON MAIIDEEEEEN!!! HÉ PRENDS PAS TOUT LES BONBONS! “ Et le petit gars, 1m40 les bras levé entre dans cet appart et part piquer une poignée de bonbon. Mais attends, c’est le costume ou l’excès de sucre qui le rend aussi sûr de lui d’un coup? Puis pourquoi il l’appelle comme ça? ” Ans?.... Tu fais quoi ?” Visiblement, là de suite, il fait claquer sa petite bouche sur la joue de la jeune femme: ” Jferais un bisou à papa de ta part! Jte prends les bonbons, au revoir! Je dois aller faire les portes avec mon copain Jude! T’as vu comme il est beau mon copain? “ Ok cette scène est surééééaliste. Mais déjà Anselme ressort de l’appartement, regarde vaguement l’unijambiste - celui de l’appartement, pas celui en dessous du poulpe - et hausse les épaules en reprenant: ”On continue?” Mais DAFUCK. Tu piges plus rien.

Oui, tu gardes Jude, mais c’est pas ce que tu voulais dire rhôôô. Puis on sait jamais, ton amant veut peut-être aller faire un tour à la soirée, lui.... Et il n’empêche que quelqu’un doit le garder, le petit bout. Ce que Cornélia te propose soudain de faire. Oh. Ce que ton fiancé appuie en faisant remarquer que vous pourriez être tout seuls. Oooh. Ce que Tucker.... oh ça va ! Tu rends les armes. Tu fais effectivement confiance à Cornélia, et puis... une soirée en tête à tête c’est... un argument de poids, disons.

« Avec plaisir, alors. Si ça ne dérange pas, ça... nous fera du bien. »

Tu jettes un coup d’oeil au mini poulpe qui suit Anselme jusqu’à la porte de quelqu’un que tu connais bien, et qui ouvre ni plus ni moins que... en boxer. Pour l’avoir accompagné quelques fois à ses rendez-vous, tu as déjà vu cette prothèse ; mais c’est la première fois que tu la vois réellement en fonction, avec Bob qui marche, qui sourit, qui plus est. Pour autant, tu lances un regard inquiet au petitou qui commence par attraper timidement un bonbon, puis deux, puis... ok, une poignée (petite, vu la taille des poings, mais une poignée quand même). Bob lève alors les yeux et part en fou rire en te voyant paré de tentacules multicolores, et il parvient à te faire sourire derrière ton masque, alors que Jude relève : « C’est un gromot ! ».

« On est beaux hein ? Avoue, t’es jaloux. »

Ça ne l’aide visiblement pas à se remettre de sa crise de rire, pendant qu’une brunette, qui se fout aussi de votre gueule en passant, débarque et emporte le saladier avec elle. Première porte et c’est déjà le bordel, Anselme s’invite en criant, et y’a ton oisillon qui reste sur le pas de la porte à regarder Bob.

« T’as une nouvelle jambe ?J’espère que t’auras plus mal comme Yann. »

Ah. Oui, c’est à dire qu’expliquer à un gosse que c’est parce que tu as mal qu’il ne faut pas toucher.... bref. Malaise. De ta part uniquement cependant, parce qu’au delà de sa remarque, le bout de soleil ne semble guère impressionné par la chose. D’ailleurs, à peine son copain revenu il file déjà à la porte suivante avec lui, se mettant sur la pointe des pieds pour essayer de sonner. Hm.

« C’est d’accord, alors. » confirmes-tu, ta main se resserrant sur celle de Tucker pour le rassurer.

Vous parvenez bientôt devant l’appartement de voisins que tu connais...très bien en fait. Tu ne sais pas ce qui te surprend le plus : de voir Bob vous ouvrir de cette manière, ou de voir ta filleule débouler juste après en pyjama avec force mots grossiers que tu voudrais faire taire d’un regard sévère. A la place sur poses tes mains sur les oreilles de ton fils afin qu’il ne répète pas ces horreurs, mais celui-ci semble connaître la jeune femme puisqu’il lui hurle dessus ce qui semble être un surnom, avant de lui parler avec une aisance incroyable et de l’embrasser sur la joue genre UN TRUC DE OUF qu’il n’a absolument jamais fait avec toi. Le petit poulpe relie vaguement Bob à Yann et toi tu ne comprends pas le rapport ; Yann a été blessé à la jambe aussi ? Neslihan s’empare du saladier de bonbons et repart. La porte se referme, et tu jettes un regard étonné à Tucker tandis que Anselme, le plus naturellement du monde, poursuit son chemin en vous invitant à le suivre. Mais quelle mouche a donc piqué ton fils ?!
« Il la connaît ? » mimes-tu du bout des lèvres à Tucker.
Ca t’étonnerait qu’il ait pu la croiser chez ton ex-mari étant donné qu’elle habite ici. Tu n’as pas le temps de te poser davantage de questions que Anselme vient porter secours à Jude au sens propre du terme : il soulève le poulpe miniature de sorte qu’il puisse appuyer sur la sonnette de lui-même, dans un grand éclat de rire.

Elle se demandait ce qui lui avait pris de se déguiser. C’était absolument ridicule mais en même temps, ce petit grain de folie l’amusait, au fond. Victoria ne savait pas trop de quoi demain pouvait être fait et elle comptait se divertir un peu. Pour ça, ce soir, elle avait décidé d’être terriblement originale. Elle était donc déguisée en Reine Victoria, meilleure de toutes les Reines d’Angleterre, devant Elisabeth Iere et Elisabeth II. Enfin son classement dépendait des jours. Mais cette reine là restait toujours Number One parce que comme Victoria, elle avait été veuve très tôt et avait fait un véritable mariage d’amour. Par contre, la reine, elle, avait eu 9 enfants, la bienheureuse qu’elle était, paix à son âme.

Victoria ajusta la perruque qui imitait à la perfection la coiffure si caractéristique de l’héroïne de l’empire britannique et satisfaite de ce qu’elle voyait dans le miroir, jugea qu’elle était prête. Au même moment on sonna à la porte. A l’aide de sa canne, Victoria se traina jusqu’à l’entrée et jeta un coup d’œil par le judas. Elle vit simplement une espèce de menotte minuscule qui appuyait encore et encore sur la sonnette. Hummm.
Elle fondait devant la petite main qu’elle voyait mais le bruit strident lui faisait grincer des dents. Elle ouvrit néanmoins, curieuse de découvrir un peu ces fameuses traditions des colonies.

Elle regarda et ne vit rien que des adultes déguisés en… en choses. Un gros poulpe ? Sérieusement ? Elle eut un air de jugement réprobateur. Encore plus en voyant le lapin. C’était bien trop fantaisiste et echevelé pour elle. Quant à la femme, elle ne comprit absolument pas son déguisement qui mettait en évidence son obésité. Tout le monde savait que le noir amincissait. Elle aurait du se déguiser en ce monstre avec le masque blanc déformé là. Ice Cream ou un truc du genre. Enfin elle se garda de faire une remarque sur le manque de gout de certains en matière de costume, daignant enfin baisser ses yeux sur deux bambins. Ses yeux s’agrandirent et elle se sentit fondre. Les enfants lui faisaient toujours cet effet – jusqu’à ce qu’ils se mettent à hurler, ou pire, faire un caprice – et elle leur adressa un sourire.

Oui ? C’est pour quoi ?

C’est à ton tour de manquer d’éclater de rire quand la porte s’ouvre sur un nouveau voisin – une nouvelle voisine d’ailleurs – que tu n’avais jamais vu jusqu’à présent. La dame d’un certain âge semble découvrir le monde et son regard est tellement priceless que tu étouffes ton rire dans l’épaule de Yann pour rester discret. Malgré la chaleur de ce foutu costume tu arrives encore à te marrer. Quelque soit l’imagination des voisins que vous allez croiser, tu peux être certain que ce poulpe géant va rester dans bien des esprits. Si tu n’avais pas la perspective de tête de passer la soirée seul avec Yann, maintenant que tu sais que Jude va passer la nuit chez les voisins, sans doute serais-tu même descendu après la tournée juste pour montrer votre splendide costume à tout le monde sans que personne ne sache qui se cache dessous.
La dame vous jauge tous un par un sans faire de commentaires et laisse son regard enfin chuter sur Jude que Anselme a reposé par terre. Le petit poulpe s’agite avec son petit panier dans la main et tu comprends bien le regard de la dame, comme Yann doit le comprendre aussi : il est adorable ton fils, même avec des tentacules de partout.

« Des bonbons ou un sort ! » lance Anselme, reprit en cœur par Jude.