Tu ne pensais pas apprécier un jour un tel moment. Tu ne pensais pas que tu pourrais te complaire en compagnie de d’autres, là, chez toi, dans une scène presque banale de vie quotidienne. Loin de ta solitude, loin de ton côté aigri qui te caractérise pourtant si bien. Non, les temps ont changé. Tu as changé. Tu as surtout accepté de changer. Parce qu’au fond, t’as jamais été que le complet connard que tu sais si bien être. Mais pour découvrir ce qui se cachait derrière cette carapace métallique, il fallait un sacré courage. Courage qu’on eut ces deux bougres de Nero et Jem. À vouloir d’un chaton pourtant trop agressif, trop récalcitrant, trop tranchant. T’as pas envie que ce moment se termine. T’as pas envie de devoir revenir à la réalité. Tu veux rester là, à manger tes crêpes, fringué à l’arrache d’un short de sport et d’un t-shirt, tes cheveux blonds en bataille. Tu veux garder cette attitude insouciante et détendue.

Tu finis la bouchée de ta crêpe à la chantilly avant de te lever, pour t’étirer bruyamment. Mais Nero en profite pour t’attraper au vol, alors que tu commences à t’éloigner, pour te flanquer sur ses genoux. Un sourire amusé étire tes lèvres. Mais bien vite, cette expression presque enfantine prend une toute autre tournure. La chantilly sur ton cou, la pression de ses lèvres, la sensation de sa langue. Un frisson te parcourt l’échine. Tu fermes un bref instant les yeux. Instant que tu éternises lorsque les lèvres de Jem se pose sur les tiennes, lorsque tu prolonges ce baiser sucré, goutant davantage à cette confiture sucré en allant chercher sa langue de la tienne. Tes barrières sont totalement tombées. Tu es juste là, totalement à leur merci. Totalement offert. Subissant de bon gré leur attaques. Ton cœur s’accélère et dans ton bas-ventre, commence à naitre une douce chaleur. Ils savent s’y prendre, ils savent provoquer chez toi ce désir brûlant et dévastateur. Les doigts de Jem remplacent ses lèvres et ta bouche se veut joueuse. Ton regard plein de sous-entendus. Mais tes yeux clairs viennent se poser sur cette silhouette, aussi tentatrice qu’innocente. Helias, qui vous observe avec un air légèrement fasciné et curieux. Probablement curieux de goûter à ces sensations qui semblent tellement grisante. Tu lui fais signe de tes deux doigts, signe de s’approcher. Qu’il vienne lui aussi découvrir ce dont vous êtes capable. Tu approches ensuite ta langue des doigts de Jem, venant les lécher goulument, tout en lançant un regard appuyé et joueur à Helias.

Les corps qui se fusionnent t'ont toujours fascinés. C'est beau, une sorte de paroxysme de la beauté. Lorsque tu regardes des vidéos pornographiques, tu t'attaches toujours à l'image, à la photographie. Le belge Van Aanhout s'en sort plutôt bien, même si il a des délires plastifiés que tu ne comprends pas toujours (mais c'est beau à regarder, il n'est pas tort là dessus). Tu aimes bien les vidéos pornographiques, mais avoir des corps entremêlés juste devant toi, c'est mieux. La photographie est parfaite, sans filtre ni retouche. Ils sont beaux. Lentement, avec précaution, tu reposes ton verre d'eau. Gentil garçon, tu ne bois pas d'alcool. Tu n'as pas besoin de ça pour avoir le rouge aux joues. Tu dégluties, observant les jeux de mains, les jeux de vilain. Angelo semble le roi de cette étrange mise en scène, trônant merveilleusement sur les genoux de Nero. D'un geste simple, plein de grâce, il t'invite à les rejoindre. Idiot, tu n'oses pas trop. Tu restes assis à ta place, hébété, joues rouges, yeux brillants. Ils sont beaux. Et toi, et toi, et toi quoi ? Qu'est-ce que tu attends ? Tu n'as pas l'habitude. Tu n'as pas l'habitude d'aborder ce genre de situation sobre. En rave, tu es déjà pas mal high. Mais là, tu n'es pas dans un vieil entrepot désaffecté. Tu es à une gentille petite soirée proprette, intime. Intime. Oh, tu comprends. Fébrile, tu te lèves, t'approchant d'eux. Tu restes là, quelques instants, à un mètre, si loin et si proche. Tes doigts s'agitent dans le vide, cherchant à s'occuper. Très bien, que cela ne tienne. Ta main glisse sur la joue d'Angelo, étonnamment douce et légère pour ton gabarit. Elle se perd dans ses vagues boucles, et tu souris. Ses cheveux sont tout doux. Tu n'oses pas trop, parce qu'ils sont si beaux tous les trois, tu as peur de casser leur mojo. Mais tu te fais entraîner, petit chiot qui suit n'importe qui. Tu te fais entraîner, et ce sont tes lèvres qui goûtent à celle de Jem, Jem et ses joues piquantes. Il devrait entretenir sa barbe.

Le géant se décide à vous rejoindre. Devenant un protagoniste de cette scène sensuelle et hors du temps. Tu fermes un court instant les yeux lorsque sa large main passe sur ta joue et dans tes cheveux. Mais lorsque ses lèvres viennent se poser sur celle de Jem, le geste évidemment, habituel, tu te mords la lèvre inférieure, attisé par ce spectacle qui gagne en intensité. Ton short glisse sur tes jambes, dévoilant à tous que l’excitation commence à te gagner. La main de Nero connaît le chemin exploré plus d’une fois et tu lâches un léger soupir de plaisir lorsque ses caresses gagnent cette partie de ton corps. Tu ondules sur lui, lui faisant comprendre que tu en veux plus. Toujours plus. Insatiable chat sauvage. La confiture s’étale sur sa joue que la langue de Jem vient lécher avec avidité. Un de tes mains se perd dans ses cheveux tandis que de la deuxième vient saisir sa ceinture, pour la lui retirer. Tous ces vêtements t’embêtent, tu veux les lui retirer, tu veux à tous leur retirer. Tu veux que votre ballet gagne encore en intensité, en chaleur et en désir. Ce même désir qui te dévore de plus en plus, à mesure que les langues se lient, que les caresses se font plus insistantes et que les baisers se font plus pressants. Tes mains se dirigent ensuite Hélias, pendant que Jem commande à Nero. Tes mains reprennent ensuite leur course folle sur les corps, se dirigeant maintenant vers le torse d’Helias. Elles se faufilent sous le t-shirt de ce dernier avant d’explorer chaque muscle, chaque courbe pour ensuite l’aider à retirer ce bout de tissu gênant. Tu le dévores du regard, imposant, musclé et si innocent. Si diablement tentant pour l’homme bien faible, devant les beaux corps, que tu es. Tu en approches ton visage, venant y déposer des baisers, venant jouer de ta langue sur ce corps si attirant. Chaton joueur et provoquant.

Des doigts glissent dans tes cheveux, s'assortant d'un compliment qui te fait rougir, doux géant. D'un geste, tu te redresses, faisant rouler tes muscles pour assembler tes mèches magnifiques en un chignon aussimasculin que viril. Tu offres un étrange sourire à Nero, un "hé là, je suis toujours aussi beau ? Encore plus ?" amusé. Tes yeux s'écarquillent soudainement lorsque Jem s'encanaille sur tes doigts. Il s'encanaille, tu aurais ricané du terme employé à grands renforts de parenthèses si tu n'étais pas aussi surpris. Fasciné, tu le regardes faire, la bouche entreouverte. Oh, god. Tu es attaqué de toutes parts, Angelo caressant maintenant ta peau dorée sous ton tee-short coloré. L'aidant, tu le fais disparaître, il s'échoue au sol, accompagnant ainsi le short délaissé depuis longtemps. Tu souris, maintenant que ce sont ses lèvres. Tes doigts, tendres, glissent dans ses cheveux. Puis, soudainement, ta grande caresse se met en branle : tu mets un genou à terre, et ce n'est pas pour faire tes lacets. (tu es pieds-nu de toutes façon.) L'une de tes mains vient rejoindre celle de Nero dans ses caresses tandis que ta bouche vient l'embrasser. Tu aimes bien ça, les bisous, et il a les joues lisses, lui. (non, tu ne vises personne.) Plus bas, vos doigts s'entremèlent, se chamaillent, se chatouillent au dessus d'un volcan palpitant. Il est beau, ton sourire, lorsque tes lèvres glissent sur sa gorge, sur son ventre, sur son frein. Avec un peu d'eau, tu espères retarder l'irruption. Tu sais t'y faire, avec ta bouche, tes lèvres, ta langue et tes dents. Il y a beaucoup de jeux de regard, c'est important les jeux de regards. Puis tu t'arrêtes, soudainement, parce que tu vois que ça va trop bien. Le petit chaton ronronne avec sa gorge. Tu te redresses, restant toujours à genoux, embrassant de nouveaux ses lèvres, et celles de Nero aussi. Jem, il est trop derrière toi, tu n'as pas de bouche téléscopique. Mais vu les gémissements, lui aussi il est en pleine eruption volcanique.