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MessageSujet: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyDim 22 Mai - 11:57
Flying in an empty sky
DISCLAIMER : Cette ouverture de sujet présente de l'auto-mutilation. Je ne me targuerai pas d'avoir décrit la scène avec une totale exactitude, mais au cas où cela vous affecterait quand même, je vous préviens afin que vous n'alliez pas plus loin.

Il ne sait pas trop comment elle lui est venue exactement en tête. Cette ritournelle qui s’évertue à combler les fissures dans ses souvenirs. Réminiscences lointaines qui s’en viennent envahir son inconscient. Comme un bâton qui trifouille à l’intérieur de sa caboche, à la recherche de fragments de mémoire précis. Et lui, il n’a rien demandé. S’il les a cachés dans son recoin de la tête, c’est justement pour ne plus y avoir accès. Parce que la douleur est trop vive. Parce que quand elle vient l’assaillir, elle ne le lâche plus. Et son cœur ne la supporte pas. Et son corps réclame le rituel tant craint, pour lequel il n’éprouve que du dédain. C’est une nécessité qui se ressent, poignante. Auquel il ne peut se soustraire. Sa drogue personnelle, lui qui ne touche jamais à ces cochonneries dont Maman l’a tant prévenu. Puisqu’il vit seul désormais, il n’a pas vraiment besoin de s’enfermer dans la salle de bain. Pourtant, il le fait par habitude. Et aussi parce que le lavabo là-bas est plus à même de recueillir le carmin qu’il lui propose. La lame installée entre deux de ses doigts, la main qui tremble, la fièvre qui le consume vivant. Douleur psychique qu’il concrétise en physique. Pour mieux lui donner un nom, pour mieux la contrôler. Pour mieux l’accepter lorsque les estafilades viennent orner épiderme de leur présage tragique. Un refuge lorsque tout va mal, lorsqu’il lui est impossible de gérer tout ce qui le submerge. Cette peine est une amie, une alliée qui le prend dans ses bras. Qui ne le lâchera pas avant qu’il ne soit prêt à affronter le monde. Qui ne l’abandonnera pas comme un animal puant. Il évacue des émotions qui sont coincées quelque part entre rêve et réalité. Entre ciel et terre. Colère et haine qui se mêlent dans un ballet ébahissant alors que ce sont des sentiments qui le répugnent. Et ça lui confère le pouvoir d’exprimer les choses quand il ne peut pas mettre les mots dessus. Quand il a l’impression d’avoir la tête tenue sous l’eau, et que rien ni personne d’autre ne pourra le sauver. Et les coupures, au final, ne font pas mal. Le temps de quelques secondes, et la souffrance s’évapore. Mais la sensation reste, lancinante et déstabilisante. Et lorsque la chair se sépare de manière distincte, il laisse échapper un râle de satisfaction. L’effet de soulagement lui monte comme un hurlement coincé dans sa gorge. S’atténuant petit à petit alors qu’il atteint la jouissance de la torture.

La tête sur le carrelage, il rêve d’une autre vie, d’un autre pays. Il rêve de quitter son enveloppe corporelle, de devenir âme intangible qui traverse les murs. Qui se faufile à travers les failles de l’espace-temps pour aller rejoindre la maman qui s’en est allée, l’ami qui l’a abandonné. Il ne sait pas combien de temps il reste là, étendu. Avant de finalement se lever, comme insufflé d’une nouvelle vie. Comme si une énième chance lui était attribuée. La blessure ne saigne plus. Elle n’existe même plus que sous la forme d’une zébrure sur la peau. Étranglement de sa tristesse dans un gémissement terrible alors qu’il va se saisir d’un pull à longues manches. Il a encore oublié de trancher ailleurs. Il a encore commis l’erreur d’aller maltraiter son bras. Tant pis, qu’il se dit. Il ne veut même pas aller au lit. Nausée qui le prend aux tripes, qui l’étripe. Il quitte l’appartement qu’il exècre. Il se faufile dans les couloirs, il franchit les marches quatre à quatre. Le sourire ne plane pas sur ses lèvres. Un air grave qu’il aborde jusqu’au bout, jusqu’à se retrouver les fesses sur les marches du perron. Et il la sort, sa foutue clope. Une nouvelle dose de poison machinalement injectée. Et sans se soucier de l’opinion publique, sans se préoccuper des passants occasionnels, il gueule. Il chante la comptine, l’air connu qui ne veut pas quitter sa tête depuis ce matin. Un retour dans le passé atroce et féroce qu’il n’a pas l’impression de pouvoir dépasser avant de s’exorciser de ses démons. Avant de brailler cette chanson de gamin stupide et rebelle jusqu’à s’en écorcher les poumons. Il la chante une, deux, trois fois. Sous le regard éberlué de ces gens qui se demandent quelle mouche l’a piqué. Dans le tas, il y en a qu’il connaît, mais pourtant ils n’osent pas lui parler. Parce qu’alors que le flot de paroles est interrompu par quelques rires nerveux, il y a aussi autre chose qui se lit sur son visage. Il y a ces gouttes qui dévalent les vallées de ses joues pour aller mourir sur ses cuisses. Et quand il finit, quand il n’a pas de souffle, il consacre ses derniers efforts à un éclat de rire monumental, qui le soulève de bas en haut. Il est où, en ce moment ? Ce fantôme du révolu qui vient s’amuser à le hanter pour cette journée, sans prévenir.
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptySam 28 Mai - 22:59
did I burn out, make a mark or fade away?
Amir & Samuel
Le sommeil qui te fuit. Ton corps qui se tord encore et encore sur le matelas. Sans que tu ne puisses rien y faire. Tu étouffes encore. Une nuit de plus en compagnie de quelques terreurs nocturnes. Elles sont là, accrochées à ta cheville. Elles te tirent à elles, sans te laisser reprendre un peu de distance. Jamais. Tu souffles, tu souffres, et tu finis par essayer de te relever. Tu quittes l’horreur de tes draps, tu quittes ton tee-shirt trempé de sueur et ce sommeil qui ne vient pas. Tu as pris une douche, pour te laver de la crasse, et tu es sorti en direction de l’extérieur, tes bouclettes blondes encore détrempées. Et tu as erré. Tu as trainé dans les rues du Bronx, presque toute la journée. Pour voyager. Pour rêvasser. Peut-être que tu t’es perdu à la bibliothèque. Peut-être que tu as dévoré des centaines de récits, en oubliant l’heure, en oubliant presque de manger. Quelques biscuits grignotés, pour faire taire ton estomac grognon. Pour ne pas penser à la sainte bouffe de cette façon. Tu dévores les pages de papier. Tu préfères te nourrir des rêves, des histoires, de la magie des êtres uniques que quelqu’un a foutu entre ces pages. Tu voudrais avoir cette audace. Tu voudrais avoir ce courage. Foutre sur le papier tout ce qui te pesait sur le cœur, et le montrer, aux autres. Foutre sur le papier les tribulations de quelques égarés, et permettre aux autres de rêver.
Tes pas sur le béton nu. Tu passes juste à côté de ce garçon qui hurle. Ce garçon qui hurle les paroles de sa chanson. Les mots qui résonnent au fond de ton esprit. Les mots qui sonnent, les souvenirs qui se superposent, et ton corps qui s’arrête brusquement.
T’as même pas encore dix ans. Quelque chose comme ça. Peut-être que si, justement, tu les as. Peut-être que tu ne les as pas encore eus. Tu te souviens juste. Maman s’est perdue dans ses rêves. Maman gît sur le canapé, une seringue encore perdue dans son bras, et un sourire béat sur les lèvres. Toi, tu dévales les marches de l’immeuble dans lequel on a réussi à caser votre minuscule appartement. Tu les dévales en courant, pour aller retrouver Amir. Parce que tu as l’idée du siècle. Parce que tu as les mots qui te coulent dans la tête. Tu pourrais te casser la gueule et te saigner les genoux que tu continuerais d’avancer. De courir pour aller voir le gamin rêveur. Des rimes qui se cassent la gueule. La métrique qui tente d’aller se faire foutre, le rythme qui s’impose, aléatoire. Et puis tes pieds qui cognent le goudron pour battre la mesure. Et puis tes poings qui cognent ton torse avec force. Maman est au milieu de ses démons, et tu t’enfuis avec Amir, pour refaire le monde à votre façon.

Tu l’entends là, tu entends ses mots, et c’est comme un coup de poing au fond de l’estomac. Tu t’es retourné, pour le fixer. Pour comprendre ce qu’il se passait. Y’a les larmes qui coulent le long de ses joues, et des rires nerveux qui le secouent. Son corps qui tremble avec violence, alors que les mots meurent dans le fond de sa gorge. Alors, avant de laisser trop de place au silence, tu t’avances. Tu fais cogner tes pieds sur le sol. « On n’est p’t-être pas des héros, On a les g’noux écorchés. Pis l’bout des chaussures râpé. Mais on n’ira pas au tombeau. » Tes mains se mettent à frapper ton torse. Tes poings serrés, et l’envie de continuer.  « On n’est p’t-être pas des héros .. » Un mouvement de menton vers le garçon. Pour qu’il chante la suite. Pour qu’il s’élance encore, sans perdre le fil. Pour qu’il reprenne, pour qu’il continue. Parce que tu as repris. Parce qu’on ne peut pas s’arrêter tant que ce n’est pas fini. C’est la règle. Jusqu’au bout, jusqu’à ce que le cœur vous lâche. Jusqu’au dernier vers. Sinon, sinon quoi ? Peut-être que l’horreur vous brûlerait. Peut-être que la peine vous déchirerait. Tu ne l’as jamais arrêtée avant la fin avec Amir. Tu ne peux pas te permettre de le faire avec l’étranger. Pour la mémoire de ton brun, pour les souvenirs qu’on ne t’avait pas dérobé. Pour ta bouée à la surface de l’océan, ton ancre à la mer. Pour l’enfant sourire, et pour l’avenir. « Qui ? Qui te l’a appris ? » Votre rite, votre secret. Votre salut, la salvation vers un autre monde, plus doux, plus clément. Faisait-il parti d’un clan, un fanatique magique ? Quelqu’un qui aurait entendu les mots, soufflés par le vent ? Ou simplement un curieux, un fou, un insensé, qui se contentait de souffler des syllabes pour lesquelles il n’approuvait aucune familiarité ?
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyLun 6 Juin - 2:59
Flying in an empty sky
Il a l’air d’un fou. Comme ce qu’il avait tellement craint, lorsqu’il allait voir le psychologue pour lui parler de Maman. À chaque fois, il redoutait qu’on le prenne pour un aliéné qu’il faut interner. Qu’on l’enfermerait loin de la vie, loin du soleil. Qu’on lui passerait une camisole de force comme dans les films d’horreur, qu’on l’enchaînerait dans une table en le nourrissant avec des tubes. Pourtant, il s’en moque à l’heure actuelle. D’avoir l’air d’un dégénéré mental qui n’a aucun soupçon de raison. Lui tout ce qu’il sait, c’est qu’il a une douleur à évacuer. Qui a gonflé doucement mais sûrement à l’intérieur. Qui veut exploser comme un ballon auquel on a insufflé trop d’air. Qui veut faire boum comme un volcan, déversant ses gerbes qui calcineront ses organes internes. Et cette peine immense, comme une montagne sur ses épaules, c’est là le seul moyen de s’en débarrasser. De l’envoyer paître, de la virer ailleurs pour qu’elle n’affecte plus le petit ange qui ne devrait être que sourires et rires. Ce n’est pas grave si durant le processus, il se fait regarder de travers. Mélange de pitié et d’appréhension. Il pourrait être dangereux. Mais s’ils le connaissaient, ils sauraient qu’il est inoffensif. Qu’il ne pourrait faire du mal à personne. C’est juste un gamin qui a besoin d’amour. Qui a besoin de se sentir dorloté par une vie qu’il estime apprécier à sa juste valeur. Son rire s’étrangle dans sa gorge et lui arrache une légère quinte de toux qu’il ne peut pas contrôler. Il se sent observé. Il fixe le curieux, avec l’envie de lui hurler de dégager. De le laisser enlacer son martyre tout seul, sans le faire culpabiliser. Sans lui donner l’impression qu’il est une bête de cirque. Mais le garçon, il agit bizarrement tout à coup. Il tape sur le sol avec la plante de ses pieds. Amir l’observe, les yeux ronds. Ne comprenant plus grand-chose. Est-ce un fantôme ? Un produit de son imagination ? Il s’attarde sur les traits qui s’offrent à ses rétines. Cherchant un indice. Malgré toutes les différences, il cherche un ami sous la couche d’incohérences. Samuel, est-ce que c’est toi ? qu’il veut lui crier. Mais il a peur de la réponse dans tous les cas. De plus en plus persuadé qu’il s’agit bel et bien de l’ectoplasme de son ancien compagnon. Revenu d’entre les morts ou les disparus pour le faire halluciner. Pour le tyranniser. Pour lui planter un énième couteau en plein cœur.

Pourtant, il se lève au signe du blond. Il brave ses peurs. Il tape des pieds sur le sol avec fureur. Les iris déterminés, luisant de cette colère délétère. Et il le suit, il reprend le rythme. Sa voix tremble de rage et de tristesse. Nostalgie qui fuse dans ses veines comme de l’adrénaline subtilement injectée. "On n'est p't-être pas des héros. On a les mains crasseuses. Pis les figures rieuses. Pour mieux les mener en bateau." Et ses poings compacts vont brutalement frapper contre son torse, en écho à son ami. C’est lui. Il en est sûr maintenant. Et peu importe si ce n’est que son imagination qui l’invente. Elle fait plutôt bien les choses. Peut-être qu’il est mort, Amir. Qu’il ne le réalise pas encore, et que maintenant, il a rejoint Samuel. Bientôt, Maman va apparaître aussi. À force de faire des escapades au toit, il a dû tomber. C’est dommage, il n’a pas pu dire au revoir à ses amis. Mais peut-être que c’est mieux ainsi. Ils le rejoindront un jour ou l’autre. Et pour perpétuer le rituel, il le regarde nerveusement avant de lâcher un "On n'est p't-être pas des héros…" Parce qu’ils doivent continuer jusqu’au bout. Parce qu’ils en ont décidé ainsi. C’est un pacte qu’ils se sont faits. Une idée géniale qu’ils ont concrétisée. Il veut courir pour le rejoindre. Se jeter dans ses bras. S’assurer qu’il est bel et bien réel. Qu’il existe, que ce soit dans leur monde ou dans leur Paradis qui ressemble étrangement au Parking. Il est interrompu net lorsque la question stupide à son sens le prend de court. Les sourcils légèrement froncés, il le fixe avec appréhension. Pourquoi il lui demande ça ? Amir ne comprend pas et reste bouche bée. Puis il quitte son silence, son mutisme de carpe pour enfin cracher sa rancœur. Toutes ces années de séparation qui l’ont plongé dans une amertume aussi corrosive que le plus dévastateur des acides. "C’est toi. C’est toi, Samuel. Tu me reconnais pas?" Peut-être qu’il a appris la chanson à quelqu’un d’autre. Peut-être que pour Amir, ils étaient meilleurs amis, alors que ce n’était pas le cas. Qu’il était juste un pote comme un autre. Qu’un de ses multiples copains. "T’étais où, hein Samuel? Tu m’as laissé. Je t’ai cherché partout. J’ai toqué chez toi. J’ai couru dans les rues. J’ai hurlé ton prénom, j’ai chanté notre chanson. Je croyais que tu jouais à cache-cache moi. Mais une partie, ça dure une heure, pas une année. Pas autant de temps." Il s’essouffle à trop gueuler, à trop blâmer. Entourant son corps de ses propres bras, comme pour se protéger. Il en oublie l’éventualité d’être là-haut dans le ciel. D’avoir clamsé sans en avoir conscience. Parce que sinon, ça veut dire qu’il est en Enfer. Dans un purgatoire où celui qu’il aimait tant ignore qui il est. Où il l’a tout simplement remplacé. Une situation digne de la vie, en soi, cette traîtresse qui vous plonge des lames dans le dos. "T’aurais pu me le dire que tu partais. T’aurais pu me le dire. T’aurais dû me le dire…"
(c) AMIANTE
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyJeu 23 Juin - 0:44
did I burn out, make a mark or fade away?
Amir & Samuel
Le brun qui se lève. Les pieds qui frappent le sol. La voix qui chancèle, les sons qui résonnent, riches en émotion. « On n'est p't-être pas des héros. On a les mains crasseuses. Pis les figures rieuses. Pour mieux les mener en bateau. » Les poings que tu frappes contre ton torse, toi aussi. Tu frappes avec entrain. Pour lui montrer que ça comptait pour toi. Pour lui montrer que tu mettais du cœur à continuer cette chanson-là. « On n'est p't-être pas des héros… » Un vers que tu reprends avec lui. Parce qu’il faut terminer. Parce que vous ne pouvez pas vous permettre d’abandonner. De vous abandonner. A la mémoire de ton ami. A la mémoire d’Amir. Tu ne pouvais pas laisser passer une telle chose. Jamais.
Ta question résonne dans le silence qui s’est fait. Qui ? Qui est-ce qui lui a appris les paroles ? Qui est-ce qui lui a soufflé votre chanson ? Votre secret, à vous deux ? « C’est toi. C’est toi, Samuel. Tu me reconnais pas ? » Des mots qui te laissent un instant la bouche ouverte. Tu dévisages le garçon. Longuement. Tu essayes de te souvenir convenablement des traits du petit homme que tu avais laissé derrière toi. Tu te remémores les yeux sombres et rêveurs. Tu te remémores ce creux au niveau du menton. Et tu superposes l’image que tu t’en fais sur le visage du brun. Alors ? Alors c’est lui, hein ? Ton ami ?
« T’étais où, hein Samuel? Tu m’as laissé. Je t’ai cherché partout. J’ai toqué chez toi. J’ai couru dans les rues. J’ai hurlé ton prénom, j’ai chanté notre chanson. Je croyais que tu jouais à cache-cache moi. Mais une partie, ça dure une heure, pas une année. Pas autant de temps. » Les premières reproches qui tombent. Tu t’enfonces, tu te replies sur toi-même, légèrement. Alors, il n’avait pas su ? Alors, il n’avait pas eu ta lettre, finalement. Il n’avait pas eu les quelques mots que tu avais tenté de lui adresser. Peut-être que les choses s’étaient perdues. Peut-être qu’il les avait oubliées. Peut-être qu’il n’y avait pas cru, et qu’il voulait tes mots pour s’en convaincre. Peut-être qu’il voulait entendre tes mots pour se sentir confronté à la réalité. « T’aurais pu me le dire que tu partais. T’aurais pu me le dire. T’aurais dû me le dire… » Tu te mords violement la lèvre inférieure. Que lui expliquer ? Que lui dire, que lui chanter ? Comment formuler les faits, si compliqués ? « Amir je … » commences-tu. Tu inspires profondément. Tu inspires encore et encore, pour trouver le courage de continuer. « Je voulais pas t’abandonner. Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas te laisser, toi, et laisser ma maman. » Parce que tu ne voulais pas abandonner des morceaux de toi comme ça. Parce que tu ne voulais pas non plus perdre ton plus cher ami. « J’ai … J’ai fait une grosse bêtise, et j’ai été obligé de m’éloigner quelques temps. » dis-tu. Parce que ça te semblait plus aisé à formuler ainsi. Parce que ça te semblait plus simple à avaler. Plus simple à faire passer. « J’ai essayé de te prévenir, tu sais. J’ai essayé de te le dire … Pour ne pas que tu t’inquiètes. Pour ne pas que tu attendes au pied de la porte. » Tu relèves la tête vers lui. Tu essaies de te plonger dans son regard. Pour lui prouver que tu étais sincère.

Tu tentes un pas en avant. Tu écartes les bras, un peu gauche. Tu devrais peut-être essayer. Tu devrais peut-être te faire pardonner. « Amir, je suis vraiment, vraiment désolé. » Tu as l’impression de t’enliser. Tu as l’impression de t’enfoncer avec les mots, de ne pas réussir à leur donner toute la poésie qu’ils méritaient. Tu as l’impression de n’arriver à rien. « J’aurais dû persévérer. Essayer de t’envoyer des lettres, encore. Encore et encore. Mais … Je ne sais pas. Peut-être que j’ai cru que … J’ai été si mauvais que .. Je me suis dit que tu voulais peut-être m’oublier. » Peut-être qu’il ne voulait pas d’un tueur pour ami. Peut-être qu’il ne voulait pas de toi, gamin violent, trop aisément sujet à des débordements. Tu pouvais comprendre. Tu pouvais aisément comprendre. « Je sais que c’était stupide de penser des choses pareilles. » C’était terriblement idiot. Et au fond, tu l’avais laissé dans le silence, tu l’avais laissé dans l’ignorance bien trop longtemps.
Encore un pas en avant. Tu inspires, profondément. Tu inspires, les bras toujours écartés, et tu viens, très brièvement, l’enlacer. Tu viens, très brièvement, le serrer contre toi. Pour lui montrer qu’il t’avait manqué. Pour lui montrer que tout ce que vous aviez partagé t’avait manqué. Tu souffles. Tu souffles, avant de t’écarter. Tu ranges tes mains au fond de tes poches, pour ne pas qu’il les voie trembler. « Je ne partirais plus, promis. Ou du moins, je ne partirais plus sans te le dire. Je ne partirais plus comme je l’ai fait. » Tu voudrais le lui promettre. Tu voudrais le lui jurer. Jusqu’à en convaincre le monde entier.
« Tu m’as manqué. » Des mots que tu souffles presque trop bas. Des mots pour lesquels tu ne parviens pas à mettre assez de puissance. Et pourtant, il y avait ce trou, juste là. Cette peine au cœur. Une clé spécifique, un pansement spécial pour apaiser la plaie béante. La pommade Amir, pour tuer la peine trop grande.
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyVen 22 Juil - 16:21
Flying in an empty sky
Les liens d’une amitié qu’il avait cru puissante exposés, comme un cordon ombilical coupé dont les deux bouts pendent dans le vide. Et la douleur est atroce, féroce, elle écorche leurs sens et les approchent de la décadence. Ils ont chuté il y a longtemps. Séparation cruelle de deux êtres transis d’affection. Amir avait besoin de lui, et il s’est fait lâchement abandonner. Un déchet à jeter, insuffisant aux yeux de son ami aimé. Il se sent toisé, étudié sous toutes les coutures. Toutes ses blessures sont exposées, malgré les ratures sur la peau camouflées. Et il en rajoute. Il part en envolée lyrique, en complainte tragique. Les accusations pleuvent autour d’eux, comme des gouttes de sang provenant des cicatrices rouvertes. Et il n’arrive pas à filtrer ses paroles, il se perd en palabres erratiques. Cette maudite spontanéité dont il est pourvu l’empêche de prendre conscience que peut-être, il fait mal à ce souvenir d’enfance. Ce songe qu’il a toujours rêvé de retrouver, cet ange dont il souhaitait la proximité. Pour apaiser la souffrance qui le ronge de façon quotidienne, comme s’il était la cible de la haine du monde entier. Et il demeure silencieux, ça l’énerve encore plus, le petit prince. Il voudrait juste entendre ses excuses. Juste un murmure qui demande le pardon, pour lui accorder. Pour tout oublier, laisser dans le passé. Pour ne pas devenir fou, pour ne pas taper de ses poings sur le torse de Samuel au lieu du sien. Ce n’est pas beaucoup demander. Il est indulgent, le gamin. Il y a une gomme qui le poursuit, qui efface tout sur son sillage. Elle lui permet de survivre. De ne pas prospérer dans la rancune et les blâmes ridicules. Même lorsque l’autre s’est autant absenté, lorsqu’il l’a délaissé lorsqu’il était le seul qui comptait. Il y a sa voix qui résonne enfin. Après la tirade désespérée de l’enfant déglingué, il est temps pour son tortionnaire de s’exprimer. De se justifier dans ce perron où tout le monde peut le voir. Où les passants se raréfient comme si l’univers avait compris que la paire d’âmes ravagées requiert son intimité. Il prononce enfin son prénom qui avait besoin de sa voix comme vent porteur. Ça l’élance dans son cœur, ça rameute ses peurs. Peut-être qu’à cause de son sermon, il va fuir à nouveau. Il va détaler et se détourner à nouveau de lui comme il l’a fait auparavant.

Petite pause dans le temps. Il a l’air de rassembler les syllabes dans sa tête, d’assembler un puzzle invisible. Le jeune brun, créature d’impatience, attend pourtant. Il le fixe, recherche les similarités, essaie de faire concorder avec le visage joyeux d’antan. Désormais marqué de spécificités qu’il ne comprend pas, qu’il ne conçoit pas. Rien qu’il ne puisse interpréter librement, des traits qu’il ne peut expliquer. Qu’est-ce qui t’est arrivé, Samuel ? Il cherche à déceler l’histoire dissimulée, sans avoir la moindre idée. Et c’est bien joli, les belles paroles comme ça. Mais où est la preuve ? Où est la raison ? Il écoute avec attention, n’ose pas rompre le fil des confessions. Les interrogations se multiplient dans sa caboche. Une grosse bêtise ? Il a essayé de le prévenir ? Il ne sait pas, Amir, qu’il avait reçu une lettre. Que sa Maman l’avait lue avec l’horreur au cœur, qu’elle l’a déchirée pour préserver son petit garçon trop fragile. Qu’elle a préféré lui mentir à la face, lui dire qu’elle n’en sait pas plus que lui. Leurs iris coïncident, et ça le force à ne pas les poser, ces questions. Il veut attendre la toute fin, permettre à Samuel d’achever son discours qui lui enfonce une lame après l’autre dans le palpitant. Il frissonne lorsqu’il fait un pas vers lui, lorsque ses bras s’écartent. Anticipant la suite avec un mélange d’excitation et de craintes. Et les valves s’ouvrent aux mots qu’il fallait. Il est désolé. Tout est pardonné. "Oui c’était stupide. T’es pas mauvais, Samuel. C’est pas parce qu’on fait des mauvaises choses qu’on est forcément mauvais. Et j’ai jamais voulu t’oublier. Jamais." Il inhale l’air environnant, en écho à son ami qui réduit la distance de plus en plus. Et l’étreinte est brève. Elle est unilatérale lorsque le Sahraoui n’ose même pas bouger. Comme si tout allait éclater autour de lui s’il ose le moindre geste, comme une illusion savamment entretenue. Il n’ose même plus respirer, l’oxygène est prisonnier de ses poumons comme lui est captif de son désarroi. Pas de promesses. Il va te croire si tu lui promets une chose pareille, Samuel. Et ça fera encore plus mal la prochaine fois. Ce n’est pas assez. Il n’a pas eu assez. Il biffe les erreurs, détrône les frayeurs et écrase les centimètres à nouveau. Ses bras se jettent autour de son dos, et c’est les joues humides qu’il fourre son nez dans son cou. Une manière de le retenir, de se souvenir. Un simple désir de soulever des empires juste pour son sourire. "Tu m’as manqué aussi. Si tu savais, Samuel, si tu savais…" Toutes ces soirées à se remémorer les jours où ils étaient heureux. À se demander ce qui clochait, où il avait foiré. À se persuader qu’il n’était qu’un imbécile dont personne ne voulait. Et il ne veut plus le lâcher, peu importe si le contact le gêne ou le répugne ou quoique ce soit. Ils pourraient venir le tabasser qu’il ne se décollerait pas de lui. Il est son roc dans une rivière qui menace de l’emporter. Il est sa chance de survie dans ce monde qui cherche à tout prix à l’aplatir.
(c) AMIANTE
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyDim 24 Juil - 18:35
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Amir & Samuel
Tu essaies de faire de ton mieux. Tu essaies de faire de ton mieux pour t’excuser. Pour te faire pardonner de tes sottises, de tes bêtises. Est-ce que tu souffles les bons mots, alors que son regard semble se briser ? « Oui c’était stupide. T’es pas mauvais, Samuel. C’est pas parce qu’on fait des mauvaises choses qu’on est forcément mauvais. Et j’ai jamais voulu t’oublier. Jamais. » Peut-être que ses mots se rassurent. Peut-être que c’était ce dont tu avais besoin. Etre au moins un peu rassuré, avant de te lancer. Avant d’essayer de l’enlacer.
Il n’a pas bougé d’un pouce. Est-ce que tu t’y étais mal pris ? Est-ce que tu n’aurais pas dû ? Tu t’es reculé. Tu t’es reculé, de peur de l’avoir effrayé. Tu t’es mordu l’intérieur de la joue, en l’observant, l’espace d’un court instant. Est-ce que finalement, tu n’étais pas vraiment pardonné ? Est-ce que tu devais faire tous les efforts du monde pour te racheter ?
Et soudain, voilà que l’espace se réduit encore. Voilà que le garçon se jette à ton cou. Un visage mouillé vient se déposer sur ta peau. Tu frissonnes, un instant. Tu frissonnes, un peu, alors que, rassuré, tu tentes d’enrouler tes bras autour de ses hanches. Pour lui montrer que tu étais là. Pour lui montrer que tu resterais. « Tu m’as manqué aussi. Si tu savais, Samuel, si tu savais… » Peut-être que d’une certaine manière, tu savais. Peut-être que tu avais vécu quelque chose de similaire. Ou peut-être que non, justement. Tu n’étais personne pour pouvoir prétendre savoir ce qu’avait vécu Amir. Tu n’étais personne pour pouvoir prétendre connaître la tristesse du garçon. « Si je savais .. ? » finis-tu tout de même par demander. Est-ce qu’il parlait de la tristesse, finalement ? Est-ce qu’il parlait du vide, ou simplement des horreurs qui s’installaient avec le temps ?

« Ne pleure plus, Amir. Je suis là, maintenant. » murmures-tu, en caressant doucement son dos. Tu lui as déjà causé suffisamment de peine. C’était peut-être prétendre beaucoup. C’était peut-être un peu de la prétention que tu avais là. Tu peinais déjà à te sauver toi-même, alors que tu recevais toute l’aide possible de Gabriel. Tu peinais à t’en tirer, mais tu te devais tout de même d’essayer. « Je ne mérite pas que tu pleures pour moi, d’accord ? Pas encore. » Peut-être à l’aube de vos jours. Peut-être qu’à l’aube de vos jours, il pourrait se permettre de laisser couler quelques perles brillantes. Mais pas maintenant. Maintenant n’était pas assez vieux pour que vous vous permettiez d’être aussi tristes. Pour que vous vous laissiez aller à la noirceur du monde. « Qu’est-ce que tu es devenu ? » demandes-tu, doucement. Qu’est-ce qui lui est arrivé, pendant ta trop longue absence ? Tu souffles. Tu souffles, en continuant de tendrement caresser le tee-shirt du brun. Qu’est-ce que qu’il avait à te raconter ? « Tu .. Tu vis dans ce coin-ci, maintenant ? » demandes-tu, presque hésitant. Est-ce qu’il a déménagé, depuis ? Est-ce qu’il est resté avec sa mère, ou bien est-ce qu’il est parti ? « D’une certaine manière, j’habite là, alors … Alors on pourra se voir comme avant, si tu veux. » Peut-être même que tu pourrais l’inviter. Lorsque tu te trouverais un vrai endroit pour toi. Ou si Gabriel est d’accord – bien que tu ne l’imagines que difficilement refuser.
Tu te maudis tout de même un peu. Tu te maudis, de n’avoir qu’une discussion un peu bancale à lui proposer. Une discussion un peu hasardeuse, comme si vous vous retrouviez à avancer sur des œufs que vous ne souhaitiez casser. Est-ce que ça reviendrait ? Est-ce que les mots reviendraient, comme ils ont fini par venir avec Gabriel ? Tu l’espères. Tu espères que ton abandon ne suffira pas à briser tous les liens qui vous unissaient. Tu espères que ça ne suffira pas à vous faire oublier les confidences, les secrets. Vos occasions pour partager, pour avancer. Pour vous consolider, et continuer de vous faire espérer. Des motivations pour vous aider à continuer d’avancer, sans perdre pied.
Tu n’oses trop bouger contre lui. Tu n’oses t’en aller. Rompre l’étreinte. Tu te dis que c’est pour toutes celles que tu n’as pu lui donner. Tu te dis que c’est pour toutes les occasions manquées, quand bien même tu ne pourras jamais réparer le passé. Tu ne pourras jamais réparer, panser les douleurs que tu lui avais causé. Les erreurs que tu avais engendrées.
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyJeu 4 Aoû - 2:14
Flying in an empty sky
Il hume son odeur comme un parfum exquis du passé qui brûle ses narines. Quelque chose qu’il n’aurait jamais cru pouvoir être en mesure de sentir à nouveau, d’irréel. Le produit d’un rêve éveillé qui ne va pas tarder à se dissiper et à l’abandonner dans une déception amère. Ou peut-être qu’il ne s’en souviendra tout simplement pas, de cette parenthèse dans le temps. Qu’il se réveillera dans son lit avec l’impression d’avoir été plongé dans un endroit merveilleux, sans pouvoir mettre le doigt dessus. En tous cas, là, avec Samuel collé à lui, il en profite au maximum. Toutes les années où il n’était pas là s’éclipsent comme si elles n’avaient jamais compté. C’est chaud d’être contre lui. Avec ses bras autour de sa taille, et son cou où finissent des larmes qu’il a retenu pendant trop longtemps. "Oui, si tu savais combien j’avais besoin de toi. J’étais tellement seul. Mais maintenant ça va. J’ai des amis, et je t’ai toi. T’es revenu." Des soubresauts l’agitent, calmé petit à petit par les caresses sur sa colonne vertébrale. Il n’a plus le droit de pleurer maintenant. Il n’est plus isolé dans ce monde trop mauvais pour lui. "Oui je vais arrêter. J’ai plus à le faire maintenant. Mais je suis aussi heureux que tu sois là, c’est pour ça, ça me soulage. Je savais pas ce qui t’était arrivé." Il s’était imaginé tellement de théories douteuses, foireuses à souhait. Il aurait peut-être dû se douter un moment, lorsque sa mère le conjurait de laisser tomber, qu’elle en savait quelque chose. Qu’elle était au courant de ce qui s’était passé, de la raison qui se cache derrière la disparition de son ami. "Puis tu te rappelles de la chanson ! C’est trop cool ça. Moi je l’ai jamais oubliée, je la chantais à chaque fois que j’étais triste, ça me donnait du courage même si tu me manquais encore plus après." Il avoue tout sans retenue, dévoile les ténèbres de son quotidien lorsqu’il n’était pas là pour le protéger avec son rire clair. Il a tenu bon, obligé par son optimisme présent à toutes épreuves. Mais c’était extrêmement difficile. De se persuader que les gens qui le brutalisaient étaient bons au fond, qu’ils ne sont comme ça que parce que les circonstances les y obligent. Lorsqu’il avait besoin d’être rassuré, il se dirigeait vers la génitrice par dépit. Bien sûr qu’elle arrivait à le tranquilliser un peu. Mais pas comme l’Emerson. Jamais comme lui.

Ils sont tels deux amants après la guerre. Retrouvailles tellement cuisantes qu’ils ne peuvent se détacher l’un de l’autre. En tous cas, Amir n’initie aucun geste pour se séparer de Samuel. Et il sait qu’il ne fera pas le premier pas pour couper court à leur enlacement. Coincé dans l’étau fortifiant qui lui apporte soutien et soulagement. La question le fait rire un peu, gamin amusé qui ne sait pas trop quoi répondre. Il a tellement à raconter, mais il ne sait pourtant pas quoi dire. Un paradoxe qui le sidère, et qui l’intrigue un peu. "J’ai pas trop changé, je crois. Je sais pas, à toi de me dire. Et oui je vis ici. Je suis venu après que ma maman…" Sa voix s’étrangle. À chaque mention de la maternelle perdue, l’air s’égare et ne retrouve plus le chemin vers ses poumons. C’est l’arythmie dans le myocarde, l’asphyxie qui le détraque. Il change de sujet, diverge du fâcheux. Pas de voile sombre sur leurs retrouvailles qui promettent un renouement. Une complicité qui ressurgit des cadavres de leur ancienne relation. "Vraiment ? Tu voudras bien qu’on se voie ? Moi je veux beaucoup." S’il le pouvait, il le kidnapperait dans son appartement. Le garder près de lui. De cette manière, il ne repartira jamais, et restera à ses côtés à tout moment. Mais il sait pertinemment que c’est irréalisable. Que les gens n’appartiennent pas à des autres. Ce ne sont que ses peurs qui lui murmurent des horreurs, et qui lui font avoir ces pensées incongrues. "Et puis t’es pas obligé, tu sais. De me dire ce qui t’est arrivé. Je ne demanderai pas, je m’en fous du passé, j’espère juste que… T’as pas trop souffert. Hein, Samuel, tu vas bien ? Si tu veux me raconter, tu peux aussi. Tu peux tout me dire, je répéterai à personne et je te jugerai pas." Cette fois, néanmoins, il se décale un peu pour attraper les épaules de ce fantôme d’une époque révolue et affronter son magnifique regard. Il est un peu éteint. Deux veilleuses aux bulbes consommés jusqu’au bout. Il aimerait le secouer jusqu’à faire revenir la vie dans ses billes merveilleuses. Il se contente néanmoins de poser son front contre le sien, d’avoir le souffle court à cette proximité avec l’être tant aimé. "Tout ce que je te demande, c’est de pas partir encore. Pas sans dire au revoir."
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyVen 5 Aoû - 17:40
did I burn out, make a mark or fade away?
Amir & Samuel
C’est ses larmes qui viennent tremper ton cou. Ses larmes qui te donnent envie de maudire plus fort encore tes conneries. De maudire encore un peu plus ton comportement. Peut-être que tu n’as pas fait souffrir beaucoup de gens, mais tu te dis que c’est déjà largement suffisant. « Oui, si tu savais combien j’avais besoin de toi. J’étais tellement seul. Mais maintenant ça va. J’ai des amis, et je t’ai toi. T’es revenu. » Et peut-être que ses mots te brisent le cœur autant qu’ils semblent te rassurer. Tes caresses se sont faites un peu plus pressantes sur son dos. Pour l’apaiser. Pour le réconforter. Pour lui prouver que tu resterais, cette fois-ci. « C’est bien, que tu ne sois plus tout seul. » que tu souffles, tout bas. C’est bien, qu’il se soit trouvé quelques personnes un peu moins instables que toi, pour progresser. C’était bien qu’il s’intègre au monde qui l’entourait, aussi. A cet univers autour de lui. « Oui je vais arrêter. J’ai plus à le faire maintenant. Mais je suis aussi heureux que tu sois là, c’est pour ça, ça me soulage. Je savais pas ce qui t’était arrivé. » Une pointe dans ton cœur. Douce douleur. Tu souffles, un peu, avant de le serrer contre toi. Est-ce que tu pouvais vraiment lui raconter ? Est-ce qu’il devait vraiment entendre des choses comme ça ? « Puis tu te rappelles de la chanson ! C’est trop cool ça. Moi je l’ai jamais oubliée, je la chantais à chaque fois que j’étais triste, ça me donnait du courage même si tu me manquais encore plus après. » Un sourire s’est dessiné sur tes lèvres. Malgré tout. Malgré ton cerveau qui te souffle que tu n’es qu’un sombre idiot. « Je me la chantais quand je pensais à toi. » avoues-tu. Au fond de ton crâne, et avec tes doigts pour tapoter sur tes cuisses. Lorsque la présence des autres se faisait trop forte, lorsque tu avais besoin d’un peu de courage pour tenir le coup. Lorsque tu avais besoin de raccrocher à quelque chose. A toutes ces choses. Votre chanson. Les mots de Gabriel. « Ça m’aidait à continuer, aussi. » A ne pas oublier. A ne pas l’oublier. Jamais. Tu souris. Doucement. Tu souris, en guise d’encouragement.

« J’ai pas trop changé, je crois. Je sais pas, à toi de me dire. Et oui je vis ici. Je suis venu après que ma maman… » Tu te mords les lèvres en entendant sa voix mourir entre les siennes. Tu caresses son dos, doucement. Pour essayer de l’aider un peu. Peut-être que le sujet ne sera plus abordé, du moins, pas pour cette fois. Peut-être que le temps te laissera l’occasion de comprendre ce qui lui était arrivé. Même si la triste vérité commence déjà à éclater. Puisqu’il ne semble pas être empli de haine, puisque la mère du jeune garçon n’aurait jamais pu l’abandonner. Pas d’une affreuse manière. Pas de son plein gré. Et peut-être que tu penses à ta génitrice, aussi. Et avant que les larmes ne chutent des falaises que sont tes paupières, tu changes de sujet. Tu tentes de parler des retrouvailles. « Vraiment ? Tu voudras bien qu’on se voie ? Moi je veux beaucoup. » Tu hoches la tête. « Bien sûr que je veux bien qu’on se voie ! Quand tu veux, même. » lances-tu, en souriant. « Je n’ai aucune raison de ne pas vouloir te voir, tu ne crois pas ? » soulignes-tu, en le serrant encore un peu contre toi. « Et puis t’es pas obligé, tu sais. De me dire ce qui t’est arrivé. Je ne demanderai pas, je m’en fous du passé, j’espère juste que… T’as pas trop souffert. Hein, Samuel, tu vas bien ? Si tu veux me raconter, tu peux aussi. Tu peux tout me dire, je répéterai à personne et je te jugerai pas. » Un instant, tu es tenté de tout déballer. De tout avouer, en espérant que ça l’aide à te pardonner. En espérant que ça t’aide à justifier ton absence, que ça réponde aux questions sans réponse qui lui vrillent la tête. Et son corps s’écarte. Ses mains viennent se poser sur tes épaules, et son front sur le tien. Tu retiens ton souffle, un peu, alors qu’il te murmure quelques paroles. « Tout ce que je te demande, c’est de pas partir encore. Pas sans dire au revoir. » Peut-être que tu l’as blessé plus qu’il ne veut bien te le montrer. « Plus jamais, promis. » Tu veux y croire, toi aussi. Tu veux croire que ça n’arriverait plus jamais. Que tu ne ferais plus jamais de bêtises – ou en tout cas, pas des bêtises qui t’entrainent subitement trop loin d’ici. « Je ne sais pas si … Je ne sais pas si c’est vraiment bien de dire ce que j’ai fait. » souffles-tu. « Je veux dire .. Il n’y a rien qui m’amène à en être fier. Je n’en suis pas vraiment ressorti plus fort non plus, ou … plus .. tête brûlée ? » lances-tu, avec une certaine dose d’hésitation. « Mais .. J’étais en prison, d’accord ? C’est arrivé vite, c’était pas prévu et … J’voulais pas .. J’voulais pas faire ça, puis .. Puis partir sans rien dire, faire comme si n’était rien arrivé, vivre avec ça comme si ce n’était rien, comme si ce n’était qu’un dommage collatéral, ou je ne sais quoi. Tu … Tu sais à quel point j’déteste la violence, et toutes les horreurs que les gens commettent pour satisfaire des idéaux, pour … Juste pour le plaisir. J’voulais pas être un de ceux-là. J’voulais pas faire de mal à quiconque, à qui que ce soit. C’est idiot, j’sais, j’pouvais pas juste … Juste raser les murs toute ma vie sans .. Sans jamais rencontrer des soucis, ou j’sais pas. … Mais .. Mais c’est fini, maintenant. C’est fini et … J’veux essayer. » Essayer d’être, essayer de recommencer. Peut-être réparer ce qui pouvait être réparé, et avancer. Relever un peu la tête, et cesser de te faire avaler par les démons. Tes démons.
Peut-être que tes mots sont confus pour le garçon. Peut-être qu’il ne comprend pas grand-chose à ce que tu lui racontes. Peut-être. C’est idiot, mais tu sembles presque avoir peur de tes propres mots. Peur de leur portée, de la douleur qu’ils pourraient encore causer. Peur de voir le regard de ton ami se briser. Tu souffles, doucement. Tu souffles, avant de relever la tête, légèrement. Avant de te décoller du garçon, au moins un peu. « Tu les laisseras pas te faire faire des bêtises, hein, Amir ? » Tu resteras aussi pur que tu sembles l’être aujourd’hui. Comme si tu vivais dans cette parfaite bulle. Comme si tu tenais le coup, comme si tu supportais les chocs, sans flancher. En restant perdu dans tes rêves de liberté.
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MessageSujet: Re: (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind   (Samuel) Thoughts that flash, that echo in my mind EmptyDim 21 Aoû - 5:10
Flying in an empty sky
Samuel, Samuel, Samuel. Comme une ritournelle, une litanie éternelle. Une chute dans le vide, le corps s’abandonne à la gravité et se fait gifler par le vent. Amir le revoit, cet enfant aux boucles ébène, à l’air timide et aux yeux pleins d’espoir. Hésitant à aborder le gamin blond qui avait l’air pourtant si doux. Paré de cette aura que seuls possèdent ceux qui vous réconfortent. Les doigts tendus, la voix fendue. Un appel au secours aussi muet que flagrant. Le sourire du plus âgé était tellement grand qu’il aurait pu soulever des montagnes. Ce jour-là, le puîné avait compris. Il avait trouvé quelqu’un à qui faire confiance, pour le restant de sa vie. Même si le sourire s’est effrité, même si le halo s’est un peu fêlé. Samuel. Il est là, bien réel. Un cocon dans lequel se blottir, pour ne jamais en sortir. Il se prend le passé en pleine gueule, le petit prince. Ses plaies s’ouvrent à nouveau. Les points de suture sur ses blessures ne tiennent plus. Cœur exposé, explosé. Se risquant à se le voir poignardé une énième fois, sans pitié. Les murailles qu’il a tant bien que mal essayé de construire pour contenir la douleur de la séparation sont réduites en poussière. Au son précipité des battements de son palpitant, il renoue avec le mioche aux mêmes bouclettes que lui. Malgré le poids des années, elles ont demeuré. Contrairement au reste. La panique n’est néanmoins pas là, elle ne l’empêche pas les sentiments de se diffuser autour d’eux. Amir parle sans craintes, comme il l’a toujours fait lorsqu’il se confiait à son ami. Le corps effondré contre le sien, tremblant sous les secousses brutales. Le corps qui se lâche totalement, calmé, apaisé par cette présence inespérée. Par ces caresses sur son dos qui n’en demande que plus, un flot continu pour étouffer ses angoisses. Mentionner la génitrice n’est jamais chose facile. Elle qui a légué son dernier souffle à la maladie traîtresse, qui le lui a volé sans aucune délicatesse. "Je sais pas. Je veux pas emprisonner les gens. Je sais que j’aime… trop. Je veux pas t’étouffer, ou me faire haïr." L’idée même d’être détesté par lui semble insurmontable. Son imagination galope dans les prés fertiles de sa prostration, et il démontre les fragilités. Toutes ces vulnérabilités qu’il arbore, des cicatrices de guerre encore vivides sur son épiderme. Tout ce qu’il demande au monde, c’est d’être aimé.

Sa promesse sonne le glas du soulagement dans un myocarde tanguant entre l’insouciance et le chaos. Il s’apprête à le prendre à nouveau dans ses bras, cette fois dans la joie immense de savoir que ce n’est pas un mensonge. Le regard grave l’en dissuade. Ses propos transpirent l’aveu futur, qui ne saurait tarder. Déstabilisé, le brun attend avec appréhension, avec l’impression de l’avoir brusqué. De les avoir menés dans cette voie qui ne les laissera plus faire demi-tour. À mesure que les mots s’enchaînent, Amir s’enfonce dans l’incompréhension. Il lui faut un rayon de lumière pour chasser toutes les ombres de mystère. Un rai qui s’en vient tôt ou tard, qui lui brûle carrément le poitrail. Prison. Il semble entouré par les victimes de cet abîme immonde, ces derniers temps. La pensée de son copain dans le même espace que les brutes coupables des pires méfaits lui glace le sang. Elle le dépouille petit à petit des derniers brins de raison qu’il possède encore, alors qu’il le fixe, affolé. Les interrogations se bousculent dans sa caboche, mais il a juré de ne rien dire. Il a juré de ne pas insister, et de le laisser parler autant qu’il le veut. Dans ce torrent incessant de paroles, il ne comprend pas grand-chose. Il n’a jamais été assez intelligent pour deviner la subtilité qui s’y dissimule. Tout ce qu’il peut percevoir, c’est le regret. Cette amertume qui suinte dans chaque syllabe prononcée, et qu’il voudrait chasser à jamais. Ses doigts se déposent sur la nuque du blond, dessinent des cercles invisibles. Une myriade de caresses pour le tranquilliser, comme il l’a fait pour lui auparavant. "Je te crois, Samuel. Promis, je te crois. T’es pas un mauvais gars. Je le sais. Tu voulais pas faire ça, c’était un accident." Les hypothèses affluent dans sa boîte crânienne, et il les vire d’un revers mental de la main. Ils n’ont pas leur place, alors qu’il ne devrait être qu’amour et compassion pour lui. Pour ce garçon devenu homme à qui il a juré loyauté, fidélité, amitié. "C’est fini maintenant, comme tu dis." Il ne sait pas de qui parle Samuel. Peut-être parle-t-il de tout le monde qui l’entoure. Peut-être parle-t-il de ceux qui l’ont corrompu pendant les secondes de trop. Mais il tisse avec lui un pacte silencieux. Un accord qui n’a pas besoin de lettres couchées sur le papier, ou de discours bouffants. Juste un chuchotement, que lui seul peut entendre. "Je ferai de mon mieux, comme toi."
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