Sujet: Deirdre || Gangsta's Paradise Dim 15 Mai - 21:27
(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?) Il y a sept ans. Elle s'est cassée, dès qu'elle a pu, dès qu'elle a eu la force de marcher, dès qu'on lui a dit « T'es guérie, prends ton gosse et casse-toi », en mots scientifiques à l'hosto, ceux qui passent mieux avec du lubrifiant, mais qui sont aussi durs qu'une première sodomie au gravier de chantier. Elle est arrivée avec sa petite valise, le petit sac de son fils. Trois fois rien de plus d'un corps qui dégonfle à peine de la grossesse. Vingt piges et déjà la vie brisée, un môme d'un an dans les bras qui connaissait pas l'monde. Monde qui allait se réduire aux murs pourraves et gonflés d'humidité d'un T2, au ciel gris découpé par les fenêtres crades et pas foutues d'être taillées droites, à l'ambiance perpétuellement bruyante, à l'odeur de shit omniprésente. Mais c'était toujours mieux que le vide de l'absence de Daniel.
(Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ?) Ben faut dire qu'au final, elle a fait sa petite place, Dei'. Elle fait partie des murs maintenant et faut dire qu'elle les aime bien, même si ses vêtements régulièrement lavés sortent encore et toujours embaumés de l'odeur du tabac froid mêlée de renfermée. L'appartement, au fil des années, a commencé peu à peu à sentir le vieux, les parfums, les cigarettes, et la compote de pommes pour le gamin. Pis on s'y fait. Le gosse s'est fait des potes au fond de la cour et il prend sa raclée dès qu'il rentre un peu trop tard, qu'il provoque sa daronne avec un début de clope entre les lèvres. Parce qu'elle essaie de l'élever comme elle peu, la Dei. Elle a tout ce qu'il faut : des conseils comme des baffes, et elle donne le tout gratuitement aux voisins qu'elle croise. Parce qu'elle les aime bien, les voisins. Ils lui tiennent compagnie, de loin. Ils lui font oublier l'autre connard. Ou du moins, ils essaient.
(Quelle est votre réputation au sein du quartier ?) Dei on l'aime ou on la déteste, c'est pas compliqué. C'est la bonne femme tout sauf discrète, qui jure comme un charretier, qui balance ses mégots sur le balcon d'en dessous et qui étend ses strings au bord de la fenêtre. C'est la bonne femme à tout faire, qui sait tout faire, et qui le fait gratuitement tant que y'a un sourire derrière. Elle est toujours prête à faire la fête et à croquer la vie à pleines dents. Elle fait jamais la gueule, elle se plaint jamais, alors elle t'en collera une si tu te morfonds. Parce que c'est celle qu'y faut pas chercher. Dei on aime son côté maternel de la gonzesse qui va te sortir un mouchoir si tu pleures, qui va te filer un paquet de pâtes si tu crèves de faim, mais on supporte pas qu'elle gueule quand elle a un truc à dire, qu'elle veuille pas rester à sa place, à la cuisine, qu'elle sache autant faire de la couture que démonter un moteur. Et surtout, Dei, c'est une mère. Donc c'est une lionne. Donc tu baisses les yeux, et tu serres les fesses, parce que Dei, elle est née avec des couilles qu'ont juste pris le temps de remonter pour laisser de la place à l'utérus.
(NOM) Butler (née Joyce) (PRÉNOM) Deirdre (Dei), Niamh (ÂGE) 28 ans (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) 14/01/16 à New York (OCCUPATION OU ACTIVITÉ) Garagiste (NATIONALITÉ) Américaie (ORIGINES) Irlandaises (STATUT CIVIL) Mariée (ORIENTATION SEXUELLE) Hétérosexuelle (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING) 2008 (GROUPE) Qui Vivent (TYPE DE PERSO) Scénario de Daniel. (CRÉDITS) AMIANTE / Fourcolortransport /
PSEUDO : Kichupa PRÉNOM : Hélène ÂGE : 22 ans PAYS : France FRÉQUENCE DE CONNEXION : 7/7 COMMENT AVEZ VOUS TROUVÉ LE FORUM ? : TS COMMENTAIRE OU SUGGESTION : // AVATAR : Emma Greenwell
DEIRDRE NIAMH BUTLER
Sa moto qui partait comme un boulet de canonSonnait la terreur dans toute la région
Dei' est issue d'une famille monoparentale pire que modeste. Elle n'a jamais connu sa mère et a donc été élevée par son père, au milieu de ses huit frères. • Elle a été à la fois brusquée par l'éducation exclusivement masculine de son père et de ses frères, mais a tiré de celles-ci un grand nombre de valeurs profondes, notamment le sens de la famille et la nécessité de tester ses limites et de se démarquer pour ne pas se faire bouffer.• Malgré la vie complètement merdique qui a suivi son départ de la maison familiale, elle éprouve une grande admiration pour son père qui l'a toujours profondément aimée, et avec qui elle est toujours en contact aujourd'hui. • Elle est indocile, indomptable, imprévisible. C'est une bombe qui dès qu'elle se déclenche, écrase tout sur son passage. Dei' donne mais ne reçoit pas les ordres ; c'est pour ça qu'elle est son propre patron. Et pour ça qu'elle est tombée amoureuse de Daniel.• Dei' croque la vie à pleines dents, à toute vitesse sur sa moto qu'elle a raboté elle-même et qui la suit depuis des lustres : premier amour à 14, mariée à 18, en cloque à 19, battue à mort à 20. On peut considérer qu'elle en est à sa seconde vie. • Elle est maman d'un garçon, Killian, âgé de huit ans, dont elle a la garde et qu'elle essaie de tout son cœur de ne pas faire virer comme elle. La cigarette est le seul truc qu'elle se reproche et elle fume toujours à la fenêtre, et quand le gamin n'est pas à la maison. • Dei' n'a jamais terminé ses études. Elle a fait l'école de la vie. • Une partie d'elle veut divorcer de son mari violent pour qui elle a tout lâché. L'autre l'aime de tout cœur et veut essayer de le changer. Au milieu de tout ça, poussée par l'existence de son fils, elle essaie de se reconstruire. • Dei' est indépendante, débrouillarde, rêveuse, persévérante, et sans prise de tête.• Mais elle est aussi infidèle, insolente, provocatrice, grossière, violente et parfois franchement agressive. •
« 'man. »
Tu lèves la tête du moteur de carlingue complètement pétée que t'es en train de démonter.
« Salut champion. Tu m'en veux pas, t'auras pas de câlin. » t'excuses-tu en lui montrant tes mains nues noircies de cambouis. « T'as bouffé ? »
Killian secoue la tête en signe de négation et pose son sac à côté de la loge du petit garage dans lequel tu travailles encore pour deux bonnes heures. Comme à l'ordinaire, il va prendre la petite lunch box que tu lui as préparée après ta pause de midi, va se poser sur ton siège à roulettes et va faire tranquillement ses devoirs. Tu vas pouvoir l'aider sur quelques trucs, mais pas tous. Genre les maths, quelle connerie ce truc. Tu maîtrises plus dès que ça sort des calculs de TVA. Tu le regardes disparaître dans la loge avant de replonger la tête sous le prépuce de la belle pour lui titiller le gland.
Le Bronx a cet avantage irréfutable de perdre ses voitures à tous les coins de rues, tantôt brûlées, tantôt défoncées à coup de marteaux, tantôt embouties. Par règlement de comptes, par accidents, par vengeance, par simple envie. C'est ironique de constater que t'étais de ceux qui défonçaient les bagnoles en étant gosses et qui désormais les répare. Les gens foutent leur caisse à la casse, sans se douter qu'elles regorgent parfois d'un matos à la valeur inestimable. Tu critiques souvent les gens qui se focalisent sur l'apparence des autres. C'est pareil avec les voitures ; on les prend parce qu'elles sont belles, et quand la carrosserie chie, on les fout à la poubelle. Une femme, au final, c'est comme une belle voiture. Et ce sont pas forcément les plus belles qui roulent le mieux.
Tes muscles se bandent tandis que tu soulèves le moteur diesel qui pèse un âne mort, deux prises recouvertes chacune d'un vieux calebard de Daniel en guise de chiffons. Tu trottines jusqu'à un plan de travail monté sur tréteaux où tu poses le mastodonte comme si tu posais un plat chaud sur la table. La mécanique, c'est ta tambouille. C'est juste pas les mêmes outils, pas les mêmes risques, pas les mêmes réactions. Et tu préfères sincèrement avoir la tête dans un capot que dans une cocotte minute. Même si t'es toujours un peu une cocotte minute dans un capot. T'essuies tes mains sur le torchon dégueulasse que tu fourres dans la poche arrière de ton jean délavé par les exercices et te retournes pour tomber nez à nez avec ton fils. Il tient une photo cornée dans la main. Une photo à laquelle il n'a jamais prêté attention jusqu'à présent. Tu serres les dents et la saisis, plantant un regard sombre dans ses yeux interrogatifs.
« C'est qui ? »
Tes yeux se fracassent sur le trouple en papier glacé qui fige dans le temps le bonheur éphémère, hypocrite de la famille que vous auriez pu fonder.
« C'est ton daron. »
Tu lui rends la photo, qu'il prend entre ses petites mains tâchées de stylo bille, encore en train de mâchouiller son biscuit, comme s'il réfléchissait.
« Je pourrai le rencontrer, un jour ? »
Un faible sourire étire tes lèvres craquelées. D'un ongle noir, tu essuies la commissure de celles de ton fils, jetant quelques miettes, laissant derrière la caresse illusoire un trait charbonneux.
« Un jour, peut-être. »
Et ton pouce gauche s'est machinalement replié pour faire tournoyer ton alliance autour de ton annulaire.
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