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Anonymous
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MessageSujet: DASHA ▲ DES ASTRES   DASHA ▲ DES ASTRES EmptyJeu 14 Avr - 0:05
(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?)  Je suis née ici et j'y avais toujours vécu jusque là, c'est sans conteste le berceau de mon enfance. Je le retrouve après plusieurs mois d'absence, défiguré, et si je n'ai plus les clés de là-haut, cette vieille battisse reste ma maison et j'ai la chance d'avoir Ugo pour m'accueillir.
   (Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ?) En vingt-quatre ans d'existence, j'avais vu mourir plus de la moitié des petits vieux qui ont vécu dans cet immeuble. Les fumées toxiques de l'explosion ont fini de les achever, j'imagine. C'est avec le cœur au bord des lèvres que j'ai retrouvé mon cher immeuble et sa façade non plus noircie par les tags, mais par l'inconscience de merdeux apprentis chimistes.

   (Quelle est votre réputation au sein du quartier ?) J'ai toujours fait partie du décor, gamine de rien pas trop bruyante, un peu fouteuse de merde sur  les bords. Les rares personnes qui m'appréciaient sincèrement ont vécu mon départ comme un abandon, et les visages du parking que mon regard croise semblent tous devenus mornes, à l'image de ses façades noircies.

(NOM) Sedov, (PRÉNOM) Dasha, Antonina, (ÂGE) vingt-quatre, (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) neuf novembre, 1991, new-york, (OCCUPATION OU ACTIVITÉ) rien de très légal, (NATIONALITÉ) américaine, (ORIGINES) russes, (STATUT CIVIL) célibadgirl, (ORIENTATION SEXUELLE) hétérosexuelle, (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING) y'a quelques semaines, (REPRISE DU PERSONNAGE) nope, (GROUPE) de ceux qui survivent, (TYPE DE PERSO) inventé, (CRÉDITS) AMIANTE, Tumblr

PSEUDO : space invader. PRÉNOM : Marie, ÂGE : cherche, PAYS : France, FRÉQUENCE DE CONNEXION : 7j/7, COMMENT AVEZ VOUS TROUVÉ LE FORUM ? : bonne question?? COMMENTAIRE OU SUGGESTION : oui mais non AVATAR : Mimi Elashiry
DASHA ANTONINA SEDOV
j'me suis perdue, j'ai bu la tasse
Il écrasait ses mégots n'importe où, dégueulassant plans de travail, tables basses et rebords de fenêtre. Cendres sur le parquet, sous les lits, au bord de l'évier : l'appartement, c'était un cendar. Il les écrasait partout, sauf sur le piano. Son piano. Ça se voyait rien qu'à son vernis que l'instrument valait une blinde. Il jouait tous les soirs, et ses mélodies, elles faisaient courir des frissons sur ta peau, sur celle de ta mère, et peut-être même sur celle des voisins. (Dieu sait que les murs sont en cartons.) C'était un homme habile. Un homme noir. Non, pas noir de peau. Noir de poumons, noir d'idées. Il vous laissait souvent, dans ses voyages d'affaire, toi et ta mère. Elle, elle était douce, elle était nature, avec son innocence qui te réchauffait le cœur, sûrement qu'elle avait volé celle de sa moitié. Ce bonhomme-là, c'était un russe cliché. Il travaillait dans cette entreprise pleine de sévérité, présente partout. Celle de la drogue, des armes à feu, des meurtres. La bratsva.

Un cheveux sur son costard avait suffit à faire s’effondrer le château de cartes. C'était un homme sans loi, un vrai, qui pouvait tout se permettre, qui le croyait du moins. Alors ta mère était partie, elle n'avait pas la force de supporter ça, c'était une môme écorchée elle aussi, pour autant elle restait blanche comme neige. Ah, ces deux-là. Un sacré duo d'âmes dépareillées qui avait donné naissance à une gamine qui fût grise (tout au long de son enfance) pour finalement devenir ce savant mélange de couleur, tantôt toute noire, tantôt toute blanche. Tantôt douceur, tantôt violence.

Tu vivais seule dans cet appartement trop grand. C'était toujours le même, celui de ton enfance, et le piano était encore là et l'odeur du tabac froid elle aussi. T'es resté un moment sans nouvelles de ta mère, mais t'as découvert bien assez tôt qu'une ficelle avait effleuré sa nuque, qu'une corde lui avait mordu le cou et c'est à partir de ce moment là que ta vie est partie en couille. À l'époque, ton père avait toujours le même type d'occupation, mais il était sur le terrain, à Moscou. Virements direct sur ton compte, il t'envoyait de l'argent à jeter par les fenêtres et parfois gueulait un coup au téléphone pour que tu te bouges le cul mais t'étais bonne à rien.

Le destin t'a mené au chevet de ton père, le destin, ou plutôt trois mecs pas commodes. Ton vieux, il savait qu'il allait crever, mais il voulait pas te le dire. T'as fini par comprendre que son cœur était une bombe, un peu trop tard, sûrement. Il avait décidé de te consacrer les derniers mois de sa vie, mais c'était atroce. Lui aussi, il était sujet à une prise de conscience tardive. Il avait passé sa vie à se battre pour des billets sales, mais il était aussi passé à côté de sa fille. Il pensait partir à cause de la maladie, mais son passé l'a rattrapé, et c'est de la morsure d'une balle qu'il a fini par succomber. Tu as fui cet enfer comme t'as pu, et c'est complétement détruite et ruinée que tu retrouves le nid.
   

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