"Chacun de nous a un ange, un gardien qui veille sur nous. On ne sait pas quelle forme ils vont prendre. Un jour c'est un vieillard, le lendemain une petite fille. Mais les apparences sont trompeuses. Ils peuvent être aussi féroces que des dragons. Pourtant, ils ne sont pas là pour se battre à notre place. Mais pour chuchoter depuis les feux de la rampe, pour nous rappeler que c'est nous, chacun de nous, qui détenons le pouvoir dans les mondes que nous créons." Tu es affalée sur ton canapé, un pot de crème glacée aux oréos dans les mains, devant sa télé HD. Tu viens de regarder le film « Sucker Punch », ton film préféré. Tes cheveux étaient d'un châtain aux lueurs cuivrés, attachés en un chinions mal fait et tes yeux d'un bleu azur semblaient fatigués. Il fallait dire que ce film avait une petite philosophie qui te vas comme un gant. Tu t'es créer un monde à toi, une sorte de bulle protectrice avec ton look rock.

C'est en Irlande que tu es née, tes parents étaient trop pauvres pour t'élever alors tu fus donc adoptée par un couple d'Américain. Tu fus heureuse dans cette famille. Tu avais un frère et une sœur et tu t'y était toujours très bien entendue. A tes onze ans, une endométriose lacrymale se fait connaître. Cette pathologie rare mais inoffensive faisait que tu te mettais à pleurer et cracher du sang, saigner du nez sans raisons. Les médecins n'ayant pas plus d'informations ne put que dire que durant les crises, tu devais te rendre à l’hôpital pour lutter contre la douleur puis essayer de gérer seule en grandissant. Oui car pendant ces crises, la douleur est forte là où le sang coule. Yeux, gorge et nez en feu. Tu finis par apprendre à vivre avec bien que ton entrée au collège fut compliquée. Faire comprendre aux gens une maladie rare, un sur trois comprendra. Tu fais peur aux autres élèves - du moins, ceux qui t'ont vu en crise - donc toute ta classe. Tu en soufra beaucoup et tu te referma sur toi même. A ton entrée au lycée, ayant ras le bol des regards des autres, tu adoptes un style gothique coloré. Ta devise étant : « - Au moins, ils me regarderons pour une bonne raison ! » et c'est cela qui t'aida à faire face.

« - Ah tiens, Jazz ! T'es encore là ? Je vais finir par te donner une carte de fidélité ! » Rit un barman en te voyant arriver dans ton pub préféré. « - Donnes-moi un remontant, s'il te plaît. ». Tu soupires, tu es fatiguée. Et tu caches un secret. Depuis ton entrée au lycée, tu te sens sale. Tu n'arrêtes pas de te laver. Tu pleurs tout le temps... Ton père vient le soir dans ta chambre et te force à le laisser de caresser sans te pénetrer... Le barman te donnes un shoot de vodka cerise, ton parfum préféré. « - Tiens, essaie ça, tu iras mieux après. ».  Dit le barman en refardant le carnet à dessins que tu poses sur le bar. Tu prends le petit verre puis avale son contenu d'un coup sec. L'alcool te brûle la gorge mais petit à petit tu te sens bien. Il t'en faut peux pour être bien. « - Bon, et si tu me disais ce qui ne va pas, ma belle ? ». Tu n'oses même plus regarder un homme dans les yeux. Ta souffrance se voit dans tes yeux. Tu hoches simplement la tête de gauche à droite. T'as pas envie d'en parler. Puis tu te retournes sur ton tabouret pour observer les gens boire. Il y avait une mère de famille au chômage qui vivait mal son divorce. Une bande de garçons faisant partit de la FAC qui venaient draguer et fêter leurs conneries. Un ivrogne qui se mettait dans un état pitoyable après avoir cédé à sa première addiction qu'était le casino. Et quelques nouvelles personnes. Toi qui a l'habitude de dessiner tout et n'importe quoi du moment que tu trouves cela beau, là, tu vois rien. Mais tu continue de dessiner des choses abstraites.

A tes vingt ans, tu en a marre de cet homme que tu dois appeler "papa" mais qui ne se gêne pas pour te regarder nue. Il t'aspire toute ta créativité ce monstre, mais que peux-tu faire ? Tu le sais, mais tu ne sais pas si c'est la meilleure solution. Mais t'en a ras le bol. Alors un soir, tu fuis par la fenêtre de ta chambre. Tu cours, tu cours, tu cours puis tu part. Tu arrives clandestinement en Amérique. Le pays des artistes. Tu es une artiste ! Tu as ta place là-bas. Tu arrives dans un centre social qui te dirige vers un foyer d'accueil temporaire avant de te trouver un appartement. Tu y passes deux ans, mais tu es bien. Tu recommences même à retrouver de la beauté que tu capture en dessinant dans ton carnet à dessins.

Tu arrives dans un quartier du Bronx, c'est pas le paradis, cependant tu t'y plaîs. C'est des aides qui paient ton loyer et tu en as hontes. Tu es fragile, influençable, naïve mais tu rêves de liberté. Tu veux t'en sortir, tu veux que les gens admirent ce que tu dessine puis peinds après. Un jour, tu réussira.