à défaut d'être parisienne, t'es new-yorkaise. tu rêves de grandeur. de luxe et de richesse. mais pas de manhattan pour toi. seulement le bronx. tu en sors parfois. quand on t'accompagne. quand tu as les moyens. les hommes sont parfois généreux. ceux qui se laissent amadouer en tout cas    tu n'as plus aucun contact avec ta mère. tu en as eu assez. ça ne sert à rien. la belle a mieux à faire. ton père ? disparu. il s'est envolé. comme un lâche. ça non plus, ça n'a pas d'importance. tes parents n'étaient là que pour te passer de l'argent. l'affection, c'est pour les enfants. tout comme l'amour    ta jeunesse dans le queens était difficile. parce que vivre pauvre avec une âme riche, ce n'est jamais facile. alors t'a touché à tout ma petite. herbe, poudre, pilule magique. tu y touche encore aujourd'hui. tu te débrouille pour payer. tu es prête à tout parce que une dose c'est magique. parce que une dose rend la vie plus facile    toi, mado, tu n'est pas une pute. pas une comme les autres. oui tu couches. beaucoup. énormément. souvent. et parfois on te paye pour ça. on laisse des billets sur la table. on t'offre le dernier givenchy ou du marc jacobs. on te fait rêver. on t'héberge quelques soirs. alors tu dis merci, comme  tu sais le mieux remercier le sexe opposé    l'amitié, la confiance, l'amour. des notions qui te sont étrangères. ce n'est pas ce que tu  recherches. pas très sociable, sauf quand il s'agit de sexe. là, tu sais être appréciable. aguicheuse. mais, pas de confiance. jamais. ni d'attachement. parce que ça embrouille l'esprit, te détournes de ton objectif    tu es une fille avec peu de principes, d'idéaux. un seul langage, l'argent. c'est tout ce qui compte. l'argent facile surtout. alors tu vivras longtemps comme ça. entre plusieurs hommes. une vie de hauts et de bas répétitifs. à se priver le soir, pour acheter des louboutins le lendemain    on pourrait te croire fragile. grosse erreur. tu es violente, colérique. rien ne t'arrête. tu te battra jusqu'à la mort. âmes sensibles s'abstenir. tu es une épine, sans la rose. tu piques, et tu piques juste. mais le plus grand danger, c'est de s'attacher    mystérieuse, sombre, tu es une énigme que personne ne parvient à résoudre. pas faute d'essayer. tout ceux qui passe ont tenté. mais on ne te comprend pas. pourquoi tu fais ça ? personne ne le sait. c'est un secret. et puis quand madame se déshabille, on oublie vite la question. on profite juste de la chance qu'on a    les hommes pensent profiter de ta jeune beauté, alors que l'inverse se produit. tu sais comment obtenir ce que tu veux, ce dont tu as besoin. souvent, le loyer n'est pas payer de ta poche. en réalité, il ne l'est jamais. mais tout est relatif    comme tout le monde, tu as des rêves. mais les tiens sont grands. tu rêves pas de prince charmant. tu rêves du parfait pigeon. tu rêves d'une mercedes, d'une villa sur la côte ouest, et même d'une rolex. mais est-ce que tu le réaliseras ton rêve ? j'espère ma belle, j'espère.

le voyou,
vous êtes allongés sur son lit. la piaule est devenue un aquarium. à mesure qu'il tire sur le pétard, la fumée monte. tu le regardes, à ses côtés. à moitié dénudé. il est beau, l'ex-taulard. il envoie, l'ex-taulard. mais t'es là pour une raison. tu veux ta dose. absolument. tu sens ce besoin au fond de toi. et il te nargue l'enfoiré. il te lance des petits regards, des sourires en coin, alors que tu es là, en attente. demandeuse, prête à tout. alors tu grimpes sur lui. tu t'assoie confortablement pendant qu'il t'observe agi, sans rien dire. il est serein. il fume, fume et fume encore. toi, tu le regardes d'en haut. il sait pourquoi t'es là. il fait juste durer les choses parce qu'il aime te voir. en petite tenue, dans son plumard, comme si t'étais à lui. sauf que non. t'es à personne. toi t'es libre, plus que l'air. il ne se décide pas, alors tu agis. tu glisses tes doigts sur son calibre, et tu le pointes droit sur lui. le canon entre les deux yeux, il se stoppe net. "tu fous quoi mado ?" enfin, tu captes son attention. il comprend que t'en as marre. tu restes silencieuse, le doigt sur la gâchette, prête à tirer. "mado" entre les deux yeux, le flingue contre son front. tu retiens ta respiration et d'un coup sec il te désarme. l'arme s'envole et il te retourne. tu es à sa merci. il prend tes lèvres. ton short. ton bas et tu n'as plus rien. tu es à lui. mais tu y vas. tu lui donnes ce qu'il veut. et tu souris, parce que tu sais avec quoi tu vas repartir.
l'homme marié,
dans la chambre d'hôtel. dans ses bras. lui sur toi. il s'abandonne et tu exagères. parce qu'il aura l'impression que c'était la meilleure baise de sa vie. que vous partagez un lien fort, plus fort que tout. plus que ce qui le lie à ses femmes et ses gosses. parce que tu es jeune, parce que tu es bonne, parce que tu cris "oui" ou "encore" voir "plus vite" pendant l'acte. tu l'as amené exactement là où tu voulais. avec ton lance-flamme. ce dont que tu as à captiver la gente masculine, à faire de toi leur obsession. à un tel point que tes désirs sont des ordres. enfin il se lâche. et oui tu jouis un peu. tout n'est pas que comédie. alors il se rage sur le côté, essoufflé, et te sers tout contre lui. tu embrasses son cou, sa bouche, et passe tes mains dans ses cheveux. "j'en avais besoin putain" il te délaisse et s'allume une clope. vous êtes nus sur les draps. il t'admire de haut en bas, pendant que tu le fixes. "j'ai besoin de chaussures" il te sourit et embrasse tes lèvres tendrement. "tout ce que tu veux, tu le sais" tu ne dis pas merci. parce que pour toi c'est normal. tu le mérites. ton amant du moment écrase son mégot dans le cendrier et se rapproche de toi, l'air charmeur, des étoiles dans les yeux. "viens par là bébé". il est insatiable. c'est bien ta veine. mais il n'est pas répugnant, alors ça va. ne fais pas trop la fine bouche. le mois est presque fini. il te reste pas beaucoup de liquide.
le romantique,
tu te déshabille, lentement, mais immédiatement il t'arrête. "non, s'il te plaît" il est touchant. tu prends son visage entre tes mains, et plonges ton regard dans le sien. ses yeux verts t’ensorcèlent. alors tu lui souffle doucement "tu ne veux pas faire l'amour ?" il retire tes mains et baise ton front. ensuite, il te prend dans ses bras, comme un grand frère. tu n'as jamais compris à quoi il jouait celui-là. il ne veut pas coucher. pourtant, tu le tentes, vraiment. mais il refuse. il veut attendre. mais pour quoi faire ? il tient à toi, c'est évident. peut-être même qu'il veut te sauver ? mais comment il pourrait ? il n'est pas riche, pas assez en tout cas. il m'embrasse sur la joue cette fois et m'aide à me rhabiller. "viens" il prend ta main et tu t'allonges sur lui, dans son canapé. ta tête sur son buste, tu fermes les yeux et le laisse t'enlacer. il prend soin de toi, pas comme les autres le font. il t'emmène manger aux bons endroits, sans rien demander. mais il est mignon. tu veux plus de lui. alors discrètement, tu glisses ta main. délicatement, tu lui fais du bien. et même si sa main prend la tienne, tu t'arrêtes pas. et il se laisse faire, transporté, tranquillisé.