| Sujet: Delia - Abîmée mais tranquille. Mar 21 Juil - 13:47 | | Delia « dee » Jones Et nous remplacerons l'amour de ce qui nous manque par la haine de ce qu'il nous reste. Nom jones, Prénom delia "dee", Date et lieu de naissance le 25 août 1988, au Lincoln Hospital (Bronx), Âge vingt-huit ans, Nationalité américaine, Origines afro-américaines, Statut matrimonial seule, Orientation sexuelle hétéro, Job boxeuse professionnelle, Date d'arrivée au Parking le 29 août 1988, énième jones. Groupe ceux qui survivent, Type de perso inventé, Crédits schizophrenic, Autorisez-vous, en cas de suppression, l'utilisation de vos scénarios et/ou familles par d'autres ? oui. Quand et comment avez vous emménagé au Parking ? Quatre générations de Jones ont grandi là. Les parents de Dee avaient déjà élevé deux gars lorsqu'elle est née : elle a comblé le vide qu'ils ont laissé. Alors, bien sûr, elle n'a rien connu d'autre. Et tout le monde dirait que ça lui va bien. Que pensez-vous de l'immeuble, vos voisins ? Elle connaît tout et tout le monde, et tout le monde la connaît. En un sens, c'est confortable. De l'autre, elle n'a aucune chance d'intimité, de secret. Les voisins sont pires que les amis. Ce que sa mère considère comme une grande et belle famille, Dee le vit comme une violation perpétuelle. Ils ont de la chance, diraient certains : ils baignent dans une autre culture... blanche, homosexuelle. Putain. Quelle est votre réputation au sein du quartier ? On connaît surtout Delia Jones, la mère de celle qu'on appelle Dee Jones. Une figure. Elle a contribué à la vie locale, dévouée et maternelle. Ce qui explique le défilé constant dans le petit appartement où elle purge son cancer. Ce qu'on voit de Dee, c'est une fille attentive, serviable, au chevet de sa mère. On convient qu'il faut lui foutre la paix mais, pour sûr, au moindre écart, on entendrait le savon millénaire que lui passerait sa mère, pareil à six ans. | feat samira wiley • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! • Raconte 10 points cruciaux sur ton personnage, sa marque de dentifrice habituelle ou encore la pointure de ses chaussures, ce genre d’éléments indispensables quoi ! •
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the leftovers. Il accompagne la porte du bout des doigts, jusqu'au chuintement du battant qui se fige dans l'embrasure. Leur entrée ne blesse pas le silence, à l'exception des clés qu'on jette sur le bois d'une étagère déjetée – ce n'est pas de sa faute, c'est elle. Cet endroit est un foutu temple et, s'il n'y prend pas garde, il serait encore capable de tout foirer. Ce n'est qu'une fois satisfait de ses précautions qu'il précipite le regard à la recherche de Dee, déjà évanouie par le couloir. Il la poursuit, pénètre dans le salon. Qui est aussi la salle à manger. Pour moitié la cuisine. Et la chambre de Delia. Il se mord la lèvre, et elle voit qu'il le fait. Chaque fois, il prend cet air de grande pitié, l'humeur de celui qui contemple la misère et qui se fouille les poches à la recherche d'un moyen de la guérir. Elle le méprise pour ça. Elle a pitié de lui en retour. Ça ne lui sert à rien, ces deux grands yeux humides gavés de sollicitude. Alors qu'une cigarette, un peu de crystal, ou deux jours de vacances... Le problème, c'est d'avoir ramené des emmerdes avec elle. C'est d'avoir ramené des emmerdes au milieu de ses emmerdes. Et il la scrute, avide qu'elle abandonne un mot, une syllabe, peut-être seulement un geste, qui voudrait dire que c'est le moment, et qu'ils seront, pour les trois ou trente prochaines minutes, des êtres sincères, libres et égoïstes, libres d'être égoïstes. Elle ne dit rien et, cependant, elle tire la porte de la chambre dérobée. « Écoute, expire-t-il soulagé. » L'index aux lèvres, elle lui commande de la fermer et de la suivre. Il s'exécute facilement, le souffle court, suspendu à ce qu'elle veut. Cette conversation sera à ses conditions. Comme elles le sont toutes et toujours. L'épaule contre le cadre, elle attrape un mégot sur le rebord de la fenêtre, le porte à la bouche et en allume le dernier centimètre écrasé. Voilà le signal. « Je voulais pas te faire flipper, Dee. Je voulais juste... je sais pas, qu'on parle. » Avant qu'elle ne proteste, la fumée échappée à ses lèvres pour le prévenir, il ajoute : « Qu'on parle vraiment. » Il tend une main lâche, qui abandonne. « De quoi ? qu'elle s'écarte malgré tout. » Elle écrase la cigarette, lève le regard vers lui. Comme souvent, elle le défie de mettre des mots sur ce qu'elle refuse de nommer. L'effet est prodigieux, puisqu'il cherche ses tournures un bon moment. Finalement, il hausse les épaules, un air vaincu pour lui lécher le visage. « De c'que tu ressens, fait-il, timide. » « Ce que je ressens ? sourit-elle, la commissure ironique. » Elle penche la tête en avant, toujours à le dévisager, des effluves de sarcasmes tout autour d'elle ; ça le blesse, tant pis. « Pourquoi est-ce que je devrais te parler de ce que je ressens ? » « Parce que tu devrais parler à quelqu'un, et - » « Ne commence pas. » Elle soupire en l'écartant de la paume. Il n'est pas sur son chemin – elle lui ordonne plutôt de vider les lieux. Il arrive toujours un moment où Delia Jones pose sa main sur votre épaule et, contrairement au sens convenu par le commun, ça tient du il est temps de dégager. Néanmoins, là où il devrait disparaître, conformément à ce qu'il fait toujours, ses pieds demeurent ancrés. S'il esquisse un geste, c'est celui de se tourner vers elle. « Eh quoi ? Tout le monde a besoin de se confier, Dee. Même ta mère se confie à... » « Et si tu arrêtais de parler de ma mère avant que je te casse les dents ? » « Tu vois ! a-t-il un timbre de victoire. Tu le fais encore. » Elle balaie sa remarque d'un revers, entreprenant un rangement sommaire, n'importe quoi capable de la distraire. Si elle se concentre suffisamment, elle oubliera ce qu'il dit. Elle le fait toujours très bien. « Tu fais ce truc, s'explique-t-il puisqu'elle refuse de le demander. Semblant. » Il ramasse un coussin, lui aussi. Il se fond dans son ombre, il recherche une emprise. Si on n'a jamais eu de l'emprise sur Delia... il aimerait le savoir. « Tu fais semblant que ça va. T'es pas fatiguée de ça ? » « Et qu'est-ce que tu suggères ? s'éveille un rien d'agacement de l'autre côté. Je t'écoute. » Elle ouvre les bras, feignant l'attente. « Quoi ? Tu vas m'aider, c'est ça ? Tu vas m'aider à supporter tout ça ? » Surpris qu'elle le devance trop bien, il s'humecte les lèvres le temps de trouver l'énergie d'acquiescer. « Oui, se confirme-t-il à voix haute. » « Non, merci. » Une chose important qu'il a apprise au sujet de Dee Jones : elle ne ferait aucun mal, à moins qu'on s'en soit suffisamment approché pour se dire j'ai vu quelque chose. Quand on entrevoit une nuance, elle ne pardonne plus rien. « Moi ou n'importe qui. Trouve-toi quelqu'un. A qui tu pourras dire ce qu'il y a. » « Ce qu'il y a ? fiche-t-elle son regard dans le sien » « Oui, dit-il avec patience et crainte. » « Tu veux savoir ce qu'il y a ? qu'elle répète le timbre nimbé de froid. Il y a que j'en ai marre de vivre dans un cliché, voilà. C'est vrai... ça craint de se réveiller dans un film de Clint Eastwood. Allez, quoi ? Un père mort. Une chance sur deux pour que ta mère choppe le cancer et une chance sur mille pour que ça tombe l'année de ton championnat. C'est con, pas vrai ? Ce qui t'aidait à tenir, à te dire que, peut-être, t'avais une chance. De quoi ? T'en savais rien. Une chance, toute conne. Mais tout ça, c'est pas pire que tes deux frères, partis, pas de nouvelles, en combi de GI pour être bien sûr qu'il y a américain dans afro américain... et je te parle même pas d'un job merdique, qui paie un appart' merdique, alors que, la vérité, si tu devais la dire à haute voix, c'est que t'as convenu avec toi-même, y'a une éternité déjà, que tant pis. T'entends ça ? tant pis. » Il ouvre les yeux, et elle est toujours là. Immobile, cependant. Et silencieuse, surtout. Elle n'a pas dit un mot. Dee n'est pas de ce genre-là... elle ne soupire pas un mot, elle ne balance pas d'état d'âme. Il réalise le nombre d'années qu'il lui a fallu pour construire une hallucination si précise, si fournie. S'il ne l'avait pas vue grandir, s'il ne l'avait pas vue vieillir... il ne saurait rien. Comme la plupart. Ceux qui ne voient pas, qui ne savent rien.
Moi, 12 ans et demi, toujours là. J'aime parler de moi, la preuve. Elle est où la poulette ? |
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