Tyrone Quimzee
Tyrone Quimzee
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▹ DISPONIBILITE : Oui
▹ MESSAGES : 16
▹ INVESTISSEMENT : 7

▹ AGE : 14 ans
▹ APPART : #1405 (14)
▹ TAF : censé aller à l'école (junior high school), service au noir à la personne, mendicité, vol
▹ AVATAR : Björn Andrésen
MessageSujet: Quelques fleurs de poubelles dans un matin obscur (PV Valeska)   Quelques fleurs de poubelles dans un matin obscur (PV Valeska) EmptyLun 25 Juin - 18:38
Résumé : Au petit matin, Tyrone commence avec moult précautions ses activités craintives, maladroites et timides de fouille de poubelles et de mendicité. Parfois un rare larcin. Il reconnaît une SDF du quartier, mais préfère s'éloigner même en abandonnant plusieurs poubelles à explorer. Plus lojn, il fouille d'autres poubelles, c'est alors qu'il la devine s'approcher vers lui.


P'TIT STAGIAIRE DE LA RUE

Essayer de glaner, de mendier à la rencontre… Faut juste que Tyrone ait plus faim que ça pour devenir efficace. Il faut braver fierté, timidité, sensibilité, honte, qui en font encore le looser total de cet univers de la rue. Mais il intègre déjà les premières bases, du moins les premières précautions indispensables :

Se déplacer comme pour vaquer normalement. Toujours bien observer, sentir le danger, pour éviter les mauvaises rencontres (outre les autres jeunes ou la police). Se couvrir de vêtements sombres et larges, comme ce bonnet informe qui lui tombe sur le nez, cacher jeunesse et longs cheveux. Avoir un sac de sport (même trop vieux) pour le remplir. Se contenter de quelques poubelles. Surtout passer son chemin. Être discret et sensitif.

Mais c'est plus fort que lui, il aura toujours honte d'avoir osé mendier aux passants qui l'ont le plus souvent ignoré... L'occasion, comme hier, d'un vol, demeure exceptionnelle : sac-à-main ou boutique 24h/24 mal surveillés, ou encore une bricole de vendeur ambulant : faire ces vols pourris démolit encore trop ses nerfs.


*"OH MAIS J'L'AI PAS D'JÀ VUE ?"

Ce matin-là, il reconnaît de vue, au loin, une femme, une SDF sûrement. Voilà qu'il se demande : Je l'ai pas déjà vue qui fouillait dans les poubelles vers le « parking » ? Tyrone avait déjà perçu chez cette personne des lustres de vie saccagée, une espèce de chaos trop vaguement humain de pauvre femme misérable et sans abris, y compris peut-être un peu déglinguée. Ça force le respect, la crainte, de Tyrone envers elle.

Il faut voir qu'il n'est qu'au début de la misère, alors qu'elle incarne plutôt une misère aguerrie et endurcie, un drame plus trash et plus hardcore encore que le sien. Tyrone a tout de même encore peur de l'abîme qu'elle incarne. Et forcément, au sens figuré, il recule devant, avec un vrai respect. Il y a dans cette rue un beau rang de poubelles, mais Tyrone préfère les lui laisser au cas où elle voudrait les visiter.


TYRONE CROISE VALESKA DE PRÈS UNE PREMIÈRE FOIS

Donc le gamin préfère faire semblant de se rendre normalement à quelque occupation de la journée. Cependant, au moment de croiser cette femme sans-domicile, il ne peut pas s'empêcher de lui jeter un bref regard. Comme ce regard involontaire, soudain, timide, est un aveu ! Qu'il la regarde et qu'il la craint comme son propre avenir, comme en somme sa grande sœur de la Misère. En une fraction de seconde, dans ce regard si bref de gamin translucide, tout est devenu limpide : tristesse, admiration, crainte, compassion, sous oublier aussi de la douleur. (Si cette sans-domicile réagit à ce moment, il n'entend pas, il est étourdi de ses songes.)

Ensuite, il est peut-être en train de se dire : Oh mais par là je suis un peu trop près du « parking ». (C'est cet immeuble où le gamin a encore un toit, or un voisin pourrait éventuellement remarquer qu'il glane ou qu'il mendie.) Il préfère donc s'éloigner.


OK, LE MONDE EST PETIT...

Et, à deux rues de là, il trouve ensuite plusieurs poubelles à explorer au bas d'un petit immeuble. Bon personne par ici. Allez, 'faut ouvrir un sac après l'autre. Pas le temps de jauger le fond de frite ni le pain de mie trop rassis. Imagine ton corn-flakes, aval' tout c' que tu peux, en t' dépêchant, c'est tout. (Être moins qu'un chien et ne pas réfléchir.)

Mais voilà que la sans-domicile s'en vient. Elle n'est peut-être pas très rapide, elle doit sûrement l'observer. Il se dit : On partagera donc peut-être les poubelles ? Bon, ben alors que ce soit un peu comme des frère et sœur. Oui, la Misère s'en vient, il faut la partager, pense-t-il. Craintif, il espère juste qu'elle n'est pas une femme agressive. Non, sauf erreur, il ne la sens pas agressive. Mais c'est juste qu'il est impressionné, qu'il ne mesure pas la déchéance (ni d'ailleurs son contraire). Il craint tellement, bien sûr, les zonards toxico, cramés du ciboulot… À la scruter discrètement du coin de l'œil, elle en a quand même la dégaine ! Pourvu qu'elle ne le prenne pas à partie, qu'elle ne soit pas à demi-folle comme tant de ces pauvres zonards intoxiqués. mais bon, ça n'a pas l'air d'être si agressive. Elle n'est peut-être pas si zonarde non plus ? Mais on ne peut jamais jurer de rien.

Alors, gamin, OK, aie l'air de rien, jugule tes émotions, tant pis si elle te regarde, s'il faut alors montrer à quelqu'un tes doigts délicats qui piquent à une charpie immonde de bouffe de sac tout éventré. (Bizarrement, ce gamin a tout de même de la classe dans ses manières.) Faire juste un peu semblant de fouiller négligemment, juste éviter les épluchures, les couvercles des conserves, et ça devrait aller, ouais ça devrait passer, pour qu'il ne se passe rien de précis.

Juste à côté du sac poubelle que Tyrone examine, un autre ne devrait pas trop inciter à une fouille : une aiguille (seringue usagée?) en crève même l'enveloppe. N'est-ce pas un grain de mort-aux-rats qui dépasse ? Il y a aussi un beau bouquet fané dessus, quelques fleurs de poubelles dans un matin obscur.
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