(NOM) MORIARTY, l’artifice sans délice, le blase au goût du vice. Condamnation sur le papier, rappel toujours alerte de son homicide coupable, de son foyer envolé dans les étoiles éloignées. T’as la gueule de ta mère et c’est trop pour ton père. Y’a encore le sang face au regard absent, y’a encore les mensonges avalées et les cicatrises sur la peau tatouée. Jamais assez, pauvre crevard qui aurait dû se faire allonger à la morgue plutôt que d’exister. Peut être ils auraient pas disparu si t’avais pu leur apporter un peu de fierté. Mais c’était trop te demander… (PRÉNOM) CAÏN sans Abel, le sacrifice avant le fratricide, l’impulsion dans la tête et la violence dans le coeur. Comme un goût de terreur, toujours bien planqué sur le palais, quand il a envie de frapper, de cogner pour dégager les émotions ecchymoses et les conséquences douloureuses. (ÂGE) Jeunesse crevée, plus vraiment l’envie de souffler les bougies pour énumérer combien de journées il lui reste à gaspiller. 27 ANNÉES, c’est le constat et l’effroi. Quand il ne peut plus compter que sur soi pour pas sauter du toit. Et qu’y’ a encore ce regard en coin, celui d’une étoile filante qui l’agrippe avant qu’il s’échappe dans une constellation. T’as pas le droit papa.  (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) LE BRONX, il vient de là et il revient encore une fois. Car on ne change pas qui on est au fond, et qu’il se sent bien dans les bas fonds. 29 JUILLET, date figée, incrustée dans la chair, comme le rejet et la haine dans les entrailles. Quand elle s’est barrée la mère car elle pouvait pas assumer le bâtard qu’elle avait crée.(OCCUPATION OU ACTIVITÉ) Ça dérape, ça se FRAPPE, ça se fracasse. Les hématomes contre la mâchoire cassée, les ecchymoses entre les grains de beauté. Pas capable de se trouver un boulot bien posé, de relever les espoirs de son foyer, il fallait qu’il explose la bombe à retardement, qu’il allume l’étincelle au bout de ses doigts sanglants. Alors il s’acharne l’enfoiré dans DES COMBATS CLANDESTINS pour lutter contre le quotidien. Pas assez de blé pour résister, des billets verts pour la jolie poupée, juste assez pour l’élever. (NATIONALITÉ) AMÉRICAIN, mots lancées à la volée aux effluves du rêve lointain. (ORIGINES) LULA. Y’a qu’elle dans sa tête, qu’elle et ses sourires merveilles. Jamais vraiment exister quand elle n’était pas là pour le fixer. Jamais vivant sans elle dans son présent. C’est le petit bout, qui lui rappelle tant sa maman, c’est le bout de femme dans ses cheveux volants. Elle est là, avec lui, mais y’a  quand même un manque dans son paradis. (STATUT CIVIL) Autrefois, c’était facile. Se perdre dans les reins, oublier le refrain et la misère des banalités pour un peu de liberté contre les lèvres rosées. C’était facile quand les filles étaient jolies et qu’il n’était qu’un pourri. Crevard, bâtard, connard, ouais c’était facile, quand on lui crachait au visage qu’il n’était qu’un vaurien. Mais y’a eu la fauve en embuscade, la douceur dans les parages. Elle était douce la rousse. Elle était sauvage comme un mirage. Il la regardait et c’est comme si l’horreur de ce monde disparaissait. Puis elle a disparu. A son tour. Laissant le monde redevenir laid comme le coeur fissuré. Avec l’ESPOIR BLOND pour le rassurer, pour le réparer, pour le soigner. Etoile filante qui trace sa route pour survivre, qui n’a pas eu le temps de lui dire qu’elle l’aimait le martyr. Il a récupéré un bout d’elle, leur gamine aux yeux vermeilles, et c’est sans doute là dans les éclats clairs qu’elle lui dit ADIEU. (ORIENTATION SEXUELLE) LES FILLES, celles qui n’ont pas peur aux yeux, pas peur des enjeux. Les douceurs avec leur lot de rancoeur, celles qui tiennent les revolvers pour niquer la misère. (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING) PASSÉ. PRÉSENT. UN MOIS.  (GROUPE) DE CEUX QUI VIVENT, car il n'est plus seul dans le noir, et qu'y'a encore de l'espoir...


(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?) Il avait les traits innocents, ceux jamais éraflés par les poings et par les serments. GOSSE feignant, sans doute pas assez intelligent, qui trainait des pieds pour que son père puisse l’engueuler. Y’avait jamais d’hurlements, des cris qui percent le ciel pour un futur plus blême, juste de l’indifférence à perte de vue. Car il avait le même visage que sa mère Caïn, les pommettes similaires et les sourires calvaires. Et son père, à chaque fois qu’il le regardait, il y voyait son enfer. Alors il est parti avec lui, en se disant que c’était ce taudis qu’il lui rappelait son paradis. Et finalement, c’est le môme qui est revenu ici. Sans père ni mère. Sans foi ni loi. Et il n’avait plus les traits innocents, juste la gueule en sang...

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