Elle a été pourrie gâtée depuis le jour même de sa naissance ; jamais elle n'a ressentie l'expérience du manque. L'argent c'est le pouvoir, c'est la liberté et qui dit pouvoir et liberté dit Ghilsofi. Dans cette famille, ils se croient tous supérieurs aux autres, voilà d’où vient leur dédain, leur arrogance si caractéristique.
Jamais elle n'a manqué de confiance en elle, de toute façon, elle n'avait pas le choix. Grandir dans un environnement comme celui de la Spina Nera forge le caractère mieux que n'importe quelle autre expérience. Elle a vécu parmi les loups et même issus de la même meute ; ils n'en étaient pas moins des prédateurs guettant le moindre signe de faiblesse chez l'autre. Alors Agrat s'est forgée en fonction de cela, elle a aiguisé sa langue et entretenue son corps qui, selon elle, est son meilleur atout.
Même si elle représente le cliché de la superficialité même, elle n'en est pas moins une grande âme, invisible pour ceux qui ne grattent pas le vernis impeccable qui la protège. C'est à cause, ou grâce, à vous de voir, de son enveloppe corporelle qu'elle n'a jamais réellement eu d'amies. Son rapport avec les femmes a de tout temps été très compliqué, à commencé par sa mère et sa grand-mère paternelle, Lilith.
Très têtue lorsqu'il s'agit d'obtenir ce qu'elle veut, elle sera du genre à agiter sa marchandise sous vos yeux pour quelques faveurs ; elle sait user de ses charmes et le fait très bien. Elle est consciente de son potentiel, elle sait qu'elle plaît et n'hésite jamais à provoquer, pour le simple plaisir de provoquer et de sentir les bas-ventres la désirer.
Malgré le fait qu'elle soit exubérante et extravertie, elle parle peu. C'est comme ça qu'elle a été élevée et même si elle transgresse la plupart des règles de conduites qu'on lui a imposé, elle respecte celles qu'elle estime justes. C'est dans ce courant de pensée qu'elle estime avoir toujours raison ; entrer dans une dispute avec elle c'est la contrarier, elle n'accepte jamais ses torts.
Agrat possède un grand appétit sexuel mais ne couche qu'avec des hommes qu'elle aura minutieusement choisi, sa préférence allant jusque là sur les collègues de travail de son père. Elle a toujours préféré les hommes un peu plus âgés qu'elle, il faut dire que ceux de son âge lui paraissent trop immatures. Des pulsions masochistes se révèlent lorsqu'il s'agit de sexe, c'est seulement sous les draps que vous pourrez la soumettre. Les partenaires mafieux de son père lui permettent de violer les interdits parentaux, elle n'a jamais accepté leurs interdictions, jamais approuvé les codes sociaux et moraux, qu'ils soient inscrits sur papier ou dans les mentalités. La chose à laquelle elle tient le plus est sans doute sa liberté.
Sous ses airs de garce hautaine et prétentieuse se cache une véritable esthète. La beauté lui inspire tellement de choses qu'elle vous dévisagera sans gêne si jamais elle vous trouve beau ; en somme c'est une âme d'artiste, mais déchue. L'italienne est passionnée par la beauté, donc ; l'art sous toutes ses formes. La majorité des personnes la pensent immorale alors qu'elle est plutôt amorale, elle n'a tout simplement pas conscience de certes règles de conduite ; chose due, encore une fois, au cadre malsain et instable dans lequel elle a grandi.
Justement, pour s'en évader, elle s'adonna à la danse. L'italienne renouait avec son héritage gitano, ses vraies qualités de danseuses mises à l'oeuvre ; un être raffiné, léger, qui dégage une aura des plus sensuelles lorsqu'elle se déhanche et ondule en rythme sur des mélodies orientales, bohémiennes ou latines.
C'est aussi une grande névrosée qui est souvent sujette à des crises. Elle a une une incapacité à se distancier vis-à-vis des événements de sa vie et à les relativiser, ce qui l'angoisse au plus profond d'elle même. Ses soucis quotidiens sont démesurément grossis dans son esprit, d’où les longs moments de confusion mentale où son regard est aussi vide d'émotion que son corps engourdi. Ses nuits sont très agitées, elle se réveille très souvent de cauchemars plus horribles les uns que les autres avec des nausées et des vertiges incontrôlables.
Des tendances hystériques se manifestent aussi chez Agrat, elle expose alors des attitudes excessives avec des cris, des pleurs etc... Certains souvenirs qui s'imposent régulièrement à son esprit l'obsèdent tellement qu'elle en a des maux de têtes insupportables l'obligeant à avaler plusieurs cachets d'un coup. Des brusques sursauts la caractérisent également. Vous l'entendrez souvent se parler à elle-même, et elle se répète assez fréquemment qu'elle devient folle. Elle a une réelle phobie de perdre la raison. Finalement, peut-être qu'elle n'a pas si bien su vivre dans ce Manoir...
Dès lors, elle accorda beaucoup trop d'importance à l'apparence. Elle se démarquait par son assurance et sa confiance en elle ; chose facilitée par l'efflorescence de sa féminité. Ses jambes s'allongeaient et s'affinaient par de hauts escarpins qu'elle commençait à porter, tandis que des courbes délicieuses se dessinaient au niveau de ses hanches, sa poitrine pleine et haute se rehaussait encore plus par de décolletés très aguicheurs.
Son visage restait cependant joufflu et rond, témoignant de son jeune âge. C'est la raison pour laquelle elle peut se maquiller plus que nécessaire afin de paraître plus âgée; réellement fatiguée qu'on la traite comme une gamine. Elle veut jouer dans la cour des grands, à présent. Dès qu'elle entre dans une pièce, tous les regards se braquent sur elle ; elle adore attirer l'attention et être le centre du monde. Taciturne de nature, elle possède tout de même une grande éloquence, elle manie l'art du langage tout comme les autres Ghilsofi.
Elle n'a jamais été pudique, au contraire elle est très à l'aise avec son corps et adore flâner nue. Elle traîne souvent en tenue très légère dans son loft où dans les lieux où elle se sent à l'aise, la nudité n'a jamais été un problème pour elle. Elle range automatiquement les objets d'importance dans son soutien-gorge, sinon dans son porte jarretelle. Son style vestimentaire peut-être qualifié d'indécemment sexy tout en restant classe ; les mini jupes en soie à ras les fesses, les décolletés qui en dévoilent un peu trop, les grosses fourrures et les diamants. Le rouge est la couleur qu'elle aime le plus porter avec le noir, le nude ou le vert émeraude. Elle porte cependant très peu de tissus, même en hiver car après tout une garce n'a jamais froid, non ? Le plus affriolant restera sûrement ses sous-vêtements, qui subliment son corps bien en chaire, ou justement l'absence de sous-vêtements qu'elle ne se retiendra pas de cacher. A vos risques et périls.
Contrairement aux autres Ghilsofi, son visage dégage quelque chose de vulgaire. Elle vient du peuple, ça se voit. Elle a beau avoir ce port altier si fier d'être napolitain, le sang roms qui coule dans ses veines la trahit physiquement. Ses traits sont ronds, pleins, et non pas fins et saillants comme les purs Ghilsofi ; chose qu'elle regrette. Mais une italienne-gitane ça reste un cocktail explosif tant dans le fond que dans la forme, et elle le sait.
Son accent italien coule telle une mélodie sur les mots et il est si prononcé qu'il ne peut être loupé. De taille moyenne, elle porte trop souvent des talons vertigineux avec lesquels elle est capable de courir et de danser. En parlant de danse, c'est une de ses passions, elle maîtrise quasiment tous les types de danses plus ou moins lascives. Son temps de préparation est insupportablement long, elle passer des heures entières devant le miroir, à se parler toute seule tout en s'apprêtant. Le rouge à lèvres Carmen de chez Chanel constitue sa signature, un beau rouge dont elle sublime ses lèvres pulpeuses, un rouge qui se retrouve sur les lèvres de ceux qu'elle embrasse, sur leurs cou, sur leurs corps et plus si affinités.
Agrat reçut la correction qu'elle méritait. Des tortures indicibles. Les Ghilsofi étaient comme ça ; sauvages, cruels, mauvais, pourris jusqu'à la moelle. A croire qu'elle ne s'y ferait jamais. Depuis sa plus tendre enfance, on lui faisait du mal et aujourd'hui plus que jamais elle en portait les séquelles.
Sa mère, Adja, victime elle-même de troubles psychologiques, avait maltraité de toutes les façons possibles son unique enfant. Des sociopathes, des ex-prostituées, des meurtriers tortionnaires habitaient le Manoir, et maintenant, place aux incestueux. La Spina Nera était remplie de fous et tous ces dévergondés avaient des secrets bien enfouis dans leur chaire. Lilith, la matrone, grand-mère paternelle d'Agrat était peut-être elle même l'incarnation du diable. Conseillère de son fils Samaël, elle dirige avec lui les affaires familiales d'une main de maître. C'est d'elle qu'Agrat apprit le vice.
Les Ghilsofi disposent d'une chaîne d'hôtels célèbre en Italie qui leur permet de blanchir leur argent sale. Mais derrière cette jolie couverture se cachent d'autres activités moins légales; corruption de politiciens, narcotrafic, business d'armes, assassinats, disparitions, tortures, extorsions, vol, braquages, attentats... la liste est longue et effrayante et Agrat a été élevée dans cet environnement. C'est peut-être pour s'alléger l'esprit qu'elle agissait de la sorte, telle une vraie libertine.
Son secret, partagé avec son demi-frère Azaël, avait été facilement dissimulable pendant presque deux ans; le manoir Ghilsofi était tellement grand, tellement gorgé de secrets inavouables, qu'un inceste était quasiment indiscernable. Le vice était présent dans chaque pièce sombre, dans chaque recoin, dans chaque alcôve. Agrat et Azaël ne faisaient que suivre la cadence imposée par les autres Ghilsofi. Tout avait commencé lorsque Lamia, première femme de Samaël, ré-emménageait avec ses fils dans le Manoir familial. Elle l'avait quitté dès lors que son mari avait enceinté une prostituée gitane, qui devait désormais habiter au Manoir. La Lilith qui avait appelé cette prostituée sous son toit était la même qui expulsait sa petite fille à l'autre bout du monde. Elle était capable de tout pour faire taire les rumeurs, aucune de ses actions n'était menée par de bons sentiments. Tout par intérêt, Agrat le savait. Ce jour là, Lamia revenait car la famille avait besoin d'unité pour faire face aux affronts. Peut-être qu'elle avait refusé de vivre sous le même toit qu'une "pute de gitane" à l'époque mais les affaires réclamaient sa présence et pour le coup, Lamia avait le sens des affaires.
Agrat devenait consciente des changements qu'elle avait subi pendant l'adolescence. Elle était surtout consciente de l'effet qu'avaient ces changements sur les hommes; elle s'habillait donc en conséquence, au sein même du Manoir en tout temps très peuplé ; par la famille, les amis, ou les collègues. Ses tenues plus affriolantes les unes que les autres rendaient les hommes fous, en particulier les associés de son père qui passaient au Manoir. Elle s'amusait à les accueillir, en se pavanant devant eux, la jupe dangereusement courte à deux doigts de dévoiler plus que ce qu'il ne faudrait. Peu importe leur âge, elle savourait leur regards langoureux sur ses courbes, elle adorait leur mots qui dégoulinaient d'envie.
La jeune fille avait décidé de s'émanciper de sa mère et des Ghilsofi, dans tous les sens du terme. Leurs tortures, tant physiques que psychologiques avaient laissés sur elle une emprise des plus fortes dont elle tentait de se défaire. Elle faisait tourner le monde autour d'elle en battant des cils ou décroisant les jambes. Son nez fin et légèrement retroussé s'ajoutait à sa "pseudo" innocence, et ses lèvres, qu'elle sublimait de rouge étaient pulpeuses à souhait avec un arc de cupidon très peu défini. Elle allumait, mais n’éteignait jamais. Les hommes avaient beau être excités, les femmes ne la supportaient bien évidemment pas. Les corrections pleuvaient, mais elles n'arrêtaient pas la passion qu'animait Agrat, car ces tenues lascives étaient destinées à une personne en particulier ; un des fils d'Adja. Un de ses demi-frères.
C'était seulement devant lui qu'elle se baissait jambes tendues pour saisir quelques chose, pour que son regard d'homme, brûlant de désir, se pose sur le bas de ses fesses qu'immanquablement sa minijupe allait laisser entrevoir. Il répondait à ses poses suggestives en l'attrapant dans un des couloirs sombres, la plaquant contre le mur. Les embrassades, les attouchements se firent naturellement et devenaient à chaque fois de plus en plus torrides. S'ensuivit l'acte lui-même qui éveilla les soupçons offensés des Ghilsofi. Il l'avait désiré pour sa longue chevelure de jais, épaisse comme la nuit, pour ses lèvres charnues et son regard aguicheur. Pour son corps d'italienne et son âme de gitane. Il l'avait désirée du fin fond de son bas-ventre dès lors qu'il avait pénétré la Spina Nera. Agrat sentait cette fascination d'Azaël pour elle, et voilà qu'ils avaient goûtés au fruit du démon. Au sein même de l'enfer.
L'emprise psychologique des Ghilsofi entraînait la jeune fille à se défaire, petit à petit, de tout consensus morale pour les provoquer. Elle ne connaissait plus de norme, il n'y avait plus de règle qui tienne dans cette foutue demeure où tout était déjà bafoué. Cette merveilleuse nuit avait éveillée ses sens, elle goûtait dès lors aux plaisirs charnels avec différents partenaires. Mais sa relation avec Azaël était différente, c'était leur secret, un de plus dans il maniero Ghilsofi.
Mais après presque deux ans de relation, tout cela se sût. Comment ? Elle ne saurait le dire... Elle était devenue une vrai Belladonna; un véritable poison dissimulé par une beauté des plus exquises, et dès le lendemain, son paternel lui prit un aller sans retour pour New York.
C'est donc ainsi qu'Agrat se retrouvait au Bronx. Elle qui n'avait jamais quitté son Italie, elle en fut anéantie. Tout était mille fois pire que ce qu'elle avait imaginé, pas un instant elle crut pouvoir vivre ici ; son monde s'écroulait. Mais sa lucidité la rattrapa et elle n'eut pas le temps de pleurnicher. On venait de l'abandonner en plein milieu d'une ville où elle ne connaissait personne et en plus de cela, ses économies se réduisaient comme peau de chagrin.
Jamais elle n'avait pensé avoir le besoin de travailler. Si elle étudiait l'art, à Naples, c'était par passion et non pas par nécessité mais ici, elle n'avait pas un rond. Autrement dit, elle n'avait pas le choix. Ici, elle n'était pas une Ghilsofi, elle n'était rien de tout ce qu'elle avait pu être. Son nom ne signifiait plus rien. Ici, la précarité régnait et plus jamais elle ne douterait de la cruauté de son paternel. Oh que non, plus jamais. Il savait pertinemment quel genre de quartier c'était et pourtant il venait de jeter sa propre fille dans la gueule du loup. Il savait pertinemment qu'elle ne pourrait vivre ici, et pourtant, sans une once de remords il l'avait laissé à elle même.
Un soir, elle suivit ses pas qui la guidèrent jusqu'au Saphirre 39. Elle ne fut pas étonnée une seule seconde de ce qu'elle y trouvait, bien au contraire, elle sut qu'elle appartenait à ce monde là. Comme une évidence le lendemain soir elle était sur la scène, sous les faibles projecteurs, elle s'adonnait à un strip-tease des plus torrides. Elle se mouvait à moitié nue au rythme d'une musique lancinante, sous des dizaines de paires de yeux avides, hommes comme femmes. Elle dansa comme si elle avait toujours fait ça, ce qui n'était pas faux. Sa première prestation eut l'effet d'un ouragan, désormais elle accompagnerait des riches hommes d'affaires à différentes soirées en tant qu'escort de luxe. Elle refuse toujours, pour l'instant, de vendre son corps et si elle fait l'amour, c'est uniquement par envie et non pas pour un billet.
Ce n'est pas pour autant qu'elle a perdu son côté si méprisant, si caractéristique des Ghilsofi. Elle s'estime largement supérieure autres filles, celles qui se vendent. Mais elle sait pertinemment que le jour où elle va se s'offrir, elle aussi, arrivera. Elle sait qu'un jour on lui proposera une grosse somme, plus grosse que les autres, et qu'elle cédera. Surtout que certains clients commencent réellement à lui faire pression. Ce n'est qu'une question de temps, et d'argent. Elle n'en peut plus de vivre modestement, sa vie coûteuse à Naples lui manque et elle fera bientôt tout pour la retrouver et dépenser des sommes exubérantes en shopping.
N'ayant jamais manqué d'agent elle souffre énormément de sa situation précaire. Depuis sa plus tendre enfance elle a porté les étoffes les plus soyeuses et les plus chères et la voilà qu'elle vend son image pour pouvoir se nourrir et se loger. La pauvreté ne lui convient pas, elle est née pour la richesse et le luxe, voir la luxure. Lors de ces réceptions, même si elle le nie, elle se vend. Qu'elle l'accepte ou pas, les faits sont ce qu'ils sont. Ils n'ont beau pas la pénétrer, ils la déshabillent du regard, tous autant qu'ils sont. A leurs bras, elle n'est pas plus glorieuse que celles qui se font prendre à côté, mais ça, elle se le cache.
Depuis son premier strip-tease, les hommes se l'arrachent. Ils adorent ses faux airs d'innocente, ses provocations et ses poses trop suggestives. Elle est très demandée, très adulée, autant pour des soirées privées que sur la scène mais elle se produit rarement. Il n'y a pas un soir qu'elle passe seule dans son loft. Depuis la nuit de cette fameuse danse, les clients ne parlent plus que de la Belladonna. Ce poison d'apparence si exaltant qui fait vibrer les bas-ventres viriles et puissants.
Jamais elle n'avait pensé avoir le besoin de travailler. Si elle étudiait l'art, à Naples, c'était par passion et non pas par nécessité mais ici, elle n'avait pas un rond. Autrement dit, elle n'avait pas le choix. Ici, elle n'était pas une Ghilsofi, elle n'était rien de tout ce qu'elle avait pu être. Son nom ne signifiait plus rien. Ici, la précarité régnait et plus jamais elle ne douterait de la cruauté de son paternel. Oh que non, plus jamais. Il savait pertinemment quel genre de quartier c'était et pourtant il venait de jeter sa propre fille dans la gueule du loup. Il savait pertinemment qu'elle ne pourrait vivre ici, et pourtant, sans une once de remords il l'avait laissé à elle même.
Un soir, elle suivit ses pas qui la guidèrent jusqu'au Saphirre 39. Elle ne fut pas étonnée une seule seconde de ce qu'elle y trouvait, bien au contraire, elle sut qu'elle appartenait à ce monde là. Comme une évidence le lendemain soir elle était sur la scène, sous les faibles projecteurs, elle s'adonnait à un strip-tease des plus torrides. Elle se mouvait à moitié nue au rythme d'une musique lancinante, sous des dizaines de paires de yeux avides, hommes comme femmes. Elle dansa comme si elle avait toujours fait ça, ce qui n'était pas faux. Sa première prestation eut l'effet d'un ouragan, désormais elle accompagnerait des riches hommes d'affaires à différentes soirées en tant qu'escort de luxe. Elle refuse toujours, pour l'instant, de vendre son corps et si elle fait l'amour, c'est uniquement par envie et non pas pour un billet.
Ce n'est pas pour autant qu'elle a perdu son côté si méprisant, si caractéristique des Ghilsofi. Elle s'estime largement supérieure autres filles, celles qui se vendent. Mais elle sait pertinemment que le jour où elle va se s'offrir, elle aussi, arrivera. Elle sait qu'un jour on lui proposera une grosse somme, plus grosse que les autres, et qu'elle cédera. Surtout que certains clients commencent réellement à lui faire pression. Ce n'est qu'une question de temps, et d'argent. Elle n'en peut plus de vivre modestement, sa vie coûteuse à Naples lui manque et elle fera bientôt tout pour la retrouver et dépenser des sommes exubérantes en shopping.
N'ayant jamais manqué d'agent elle souffre énormément de sa situation précaire. Depuis sa plus tendre enfance elle a porté les étoffes les plus soyeuses et les plus chères et la voilà qu'elle vend son image pour pouvoir se nourrir et se loger. La pauvreté ne lui convient pas, elle est née pour la richesse et le luxe, voir la luxure. Lors de ces réceptions, même si elle le nie, elle se vend. Qu'elle l'accepte ou pas, les faits sont ce qu'ils sont. Ils n'ont beau pas la pénétrer, ils la déshabillent du regard, tous autant qu'ils sont. A leurs bras, elle n'est pas plus glorieuse que celles qui se font prendre à côté, mais ça, elle se le cache.
Depuis son premier strip-tease, les hommes se l'arrachent. Ils adorent ses faux airs d'innocente, ses provocations et ses poses trop suggestives. Elle est très demandée, très adulée, autant pour des soirées privées que sur la scène mais elle se produit rarement. Il n'y a pas un soir qu'elle passe seule dans son loft. Depuis la nuit de cette fameuse danse, les clients ne parlent plus que de la Belladonna. Ce poison d'apparence si exaltant qui fait vibrer les bas-ventres viriles et puissants.
"The smell of her perfume, I could love her too. I can taste her lipstick, it's like I'm kissing her too and A could almost hear her laugh when she is curving on her back, for you. Maybe i should be more like her, she is a bad bitch" ▬ a woman to her husband who cheated on her with Agrat.