Il y a quatre types idéaux...
Le crétin : branche cousine des Bartolotti, vous n'avez jamais été réellement 'intégrés', quoique.... Chez les italiens, on est de la famille ou on ne l'est pas, c'est vrai, mais t'as toujours été dans l'ombre des 'grands'. Furio, Ario, Eros, Sergio.... T'étais le cousin qu'on oubliait vite, qu'on négligeait un peu. Nanti de deux frangines impossibles et de deux frangins débiles. Grande famille pour petite ambition : vous n'aviez pas la place de vous étoffer parmi les monstres sacrés alors vous avez grandi peinards, sans qu'on vienne vous emmerder. Sans qu'on vous remarque. Et quand vous gaffiez, quand soudain votre nom revenait aux oreilles du parrain, on haussait les épaules en maugréant "Bah, ces Barto-là.... Que des crétins." Ca vous a épargné bien des emmerdes parce que personne n'osait réellement vous rentrer dedans et que les Bartolotti avaient d'autres chats à fouetter que de dresser leur marmaille. Votre sang n'est pas moins pur que le leur, mais l'esprit de famille fanatique et la pureté des traditions, t'es un peu passé à côté en grandissant. Ce qui n'était peut-être pas si mal en vérité.
Les + Bartolotti : ton père, impossible, gamin immature qui souriait toujours devant les conneries qu'il faisait. Il ne s'en vantait pas, il n'en avait pas besoin, les autres le faisaient pour lui : ça a toujours été sa grande fierté que d'avoir été cet électron libre, fouteur de merde et opportuniste au grand sourire. T'as hérité ça de lui, t'es le même en plus jeune. Le vieux rôde toujours dans les parages, observe sa progéniture avec l'arrogance du morpion ayant réussi à proliférer, et vous formez une sacrée paire tous les deux.
Les - : à trop être considérer comme un crétin, on le devient un peu. T'arrives pas à prendre la vie au sérieux, tout n'est que plaisanterie et jeu pour toi. Un jour ça te retombera sur la gueule mais en attendant, t'es un pacha au milieu de ses jouets, matou de luxe qui adore ronronner.
L'imbécile : T'as jamais cherché à te démarquer. Toi, tu visais ta liberté. T'as grandi comme du chiendent, empruntant les chemins de l'école buissonnière pour apprendre les ficelles du métier dans la rue avec les grands, avec les fous et les gros bras. Ca t'est monté à la tête : tu respirais leur air comme d'autres aspirent leur coke. T'as beaucoup appris, tout retenu même le farfelu : tu rinces encore tes chaussures avec le vinaigre des cornichons, parce que c'est censé les faire briller, et t'achètes encore des roses aux nanas pour te faire pardonner. La vieille méthode, celle qui marchait à l'époque et qui semble si désuète aujourd'hui. C'est pourtant elle qui a fait naître Ario, elle qui a donné des ailes à Eros... Tu te dis que ce n'est pas autant de la merde qu'on semble le décrier.
Les + Bartolotti : ajouté à cela, t'as la classe et l'élégance désuète des italiens, ce sang chaud qui te donne un sourire ravageur et le verbe facile. On t'apprécie, juste parce que tu es chaleureux, et on t'aime juste parce que tu sais les embobiner avec cet incroyable sourire et cette façon légère d'aborder la vie. Les mecs te faisaient confiance, les nanas flirtaient sans honte : tu profites de tout, tu prends tout ce qu'on t'offre et tu sais les en remercier.
Les - : t'es pas de la nouvelle génération de truands toi, tu restes un bandit de grand chemin. Le dark net, les conneries de ce genre te passent au-dessus de la tête. T'es vraiment de la vieille école, celle des flingues qui pèsent une tonne et des coup de boule afin de leur faire fermer leur clapet. Tu donnes de ta personne, en gros. Ca peut faire mal parfois : t'as perdu une dent, dont tu te vantes dès que tu le peux, et t'as quelques cicatrices assez fameuses. T'étoffes d'ailleurs toujours un peu le récit de leur naissance, t'es bravache dans le genre.
Le stupide : T'as jamais eu réellement envie de grandir. Des responsabilités, des gosses, une nana rangée, une vie ordonnée, c'était pas pour toi. T'accroches pas au concept, au point de virevolter comme un papillon qui n'a qu'une journée à vivre. Tu vis tout à fond et t'abîmes sans le voir ceux qui t'entourent, parfois. Pas toujours mais t'as la délicatesse des bulldozer : cette nana à qui tu débitais des mots doux la veille, elle se transforme en harpie quand elle en trouve une autre dans ton lit le lendemain. Toi tu piges pas, tu réclames l'absolution, parce que bon... Elle était tellement belle, comment résister ? T'es qu'un homme bordel ! Mais ça, elles ne le comprennent pas. Elles ne comprennent jamais. Et y a la famille, que tu sabotes un peu avec tes conneries, que tu déçois. Tu les aimes, tu les adores à t'en arracher le coeur, mais t'arrives pas à les satisfaire. Les oncles attendent du sérieux, le parrain voudrait un type fiable, mais t'es rien de cela. Ils envient ton indépendance tout comme ils la maudissent, secrètement jaloux.
Les + Bartolotti : on arrive toujours à te pardonner, malgré tout. Malgré ton insouciance et ta façon de prendre les choses par-dessus la jambe.
Les - : t'as pris des mauvaises habitudes et ce n'est pas sûr qu'un jour, quelqu'un arrive à te changer.
Le fou : depuis toujours, t'as une bande de potes qui t'accompagne, italiens issus du quartier, jeunes qui étaient des 'derniers', des 'cousins', des insignifiants et qui se sont rattroupés ensemble pour mieux combler ces incompréhension. Vous étiez inséparables, toujours nichés dans les affaires improbables, les coups tordus et les conneries sidérantes. Inconsciemment, t'étais l'un des chefs de cette bande de chiens fous : pas le seul, mais pas le moindre. Vous aviez tous plus au moins le même âge, vous l'avez toujours d'ailleurs parce que vous n'arrivez pas à vous séparer. Et pour faire des conneries, vous en avez fait : petits braquages, racket, bastons, vols à main armée, combats de rue illégaux, magouilles, un peu de proxénétisme mais sans plus, parfois un peu de deal.... Il fallait que ce soit court, que ce soit intense et que cela en vaille la peine, et vous fonciez. Sans demander la permission. Le sourire collé aux lèvres et le palpitant à fond.
Une bande de chiens fous que même les Bartolotti n'ont jamais su canaliser, et qu'ils ont fini par laisser vivre leur vie comme ils l'entendaient. Vous êtes de la racaille, de la chiure insignifiante mais terriblement chiante quand vous vous y mettez. Vous avez vos têtes de turcs, vous amis, vos préférences... Et vous vivez comme si vous aviez 20 piges et le mords aux dents. C'est la liberté, celle de tout foutre en l'air à chaque fois et de s'en sortir pourtant indemnes comme si finalement, le Saint Patron des Imbéciles Heureux avait consenti encore une fois à vous protéger.
Les + Bartolotti : avec un nom pareil, ça a été plus facile d'être couverts quand véritablement le vent soufflait fort après une connerie salée.
Les - : vous dépensez autant que vous gagnez, alors les caisses sont systématiquement vides... De véritables paniers percés.
Le normal : il n'existe pas chez les Bartolotti. Même Sergio, un de tes oncles, n'arrive pas à canaliser cette folie qui semble n'appartenir qu'à vous et vous pousse à vivre votre vie comme vous l'entendez, en dépit des autres, en dépit de tout.
On t'a demandé de le surveiller, de venir voir ce qu'il faisait, de t'assurer qu'il ne dérapait pas... Pour une fois, t'as obéi, parce que le quartier italien devenait trop petit pour toi et ta bande. Parce que t'avais envie de changer d'air et de prendre ton indépendance pour de bon.
Peut-être aussi parce que Sergio dirige un empire qui pourrait être intéressant. Peut-être parce que t'as les dents longues.
Tant de peut-être, si peu de certitudes.
Et de la folie à ne plus savoir quoi en faire.