Ambrose est de ces hommes à la fierté démesurée. Elle déborde de tous ses pores et vous écrase d'une supériorité silencieuse. Il est d'un caractère imprévisible, calme en apparence et pourtant parfois un véritable brasier de colère. On pourrait le comparer à un loup, à une bête sauvage qui vous foutrait la paix tant que vous n'empiétez pas sur son territoire, tant que vous n'effleurez ce qui lui appartient. Oui, c'est ça, il est territorial, autant avec sa tête qu'avec son cœur, ses sentiments sont les siens et ça, personne d'autre que lui n'aura jamais le droit de les contrôler.
Il faut creuser, prendre le temps de le connaître pour comprendre réellement ce qu'il est.
Et il est quoi, alors ? Puisque ça semble si simple.
Ses enfants diront qu'il est un bon père, peut-être un peu trop dur parfois, pas assez affectueux et l'âme bousillée par une vie d'excès et de violence jusqu'à ce que la sagesse de l'âge l'aide à se canaliser. Il manque de filtres lorsqu'il parle et blesse de ses mots empoisonnés de franchise.
Ses danseuses, quant à elles, aveuglées par la bonté d'un homme qui ne fait qu'abuser d'elles chuchoteront qu'il impose naturellement le respect. Il est le pilier sur lequel se reposer lorsque la peur leur prend aux tripes. Un homme de parole, adulé par des femmes trop paumées pour se rendre compte qu'il finira par les user jusqu'à la moelle à contrôler leur vie sans interruption. Tout ce que ces filles là gardent de lui, c'est la sécurité qu'il inspire et qu'il leur apporte.
Ambrose est un roc. Si les gens se reposent si facilement sur lui c'est certainement parce qu'il a les épaules pour tout supporter. Même ce qu'il n'a pas fait. Même l'idée de ne pouvoir en supporter d'avantage.
Ambrose a passé une vie entière sous les ordres de Daire, son père. Il n'était pas un enfant mais un soldat, une véritable machine de guerre taillée par l'esprit fou et excessif d'un homme qui désirait plus que tout faire de sa descendance celui qui prendrait le relais sur le clan Irlandais. Son paternel l'a conditionné à être un homme de terrain et mettre en veille ses sentiments. Après une enfance à être considéré comme un roi, Ambrose s'est retrouvé avec le syndrome de la couronne ; il se pense supérieur aux autres, dans toutes les situations et ne parvient pas à douter de lui. Né le premier, l'homme a toujours été un cran au dessus de son frère. Ce cran de frustration qui a fait de Mess un véritable champs de bataille en proie à tous les vices. Tandis que l'un tombait dans la drogue, l'autre cherchait à s'élever toujours un peu plus pour se faire une place dans le clan. La relation entre les deux frères a toujours été explosive, principalement basée sur le besoin perpétuel d'être meilleur que l'autre. Leur écart d'âge les a pourtant pendant longtemps soudé mais une fois la fierté de Mess arrivée à maturité, celle d'Ambrose n'a pas supporté l'idée de lui faire une place.
Au milieu d'eux s'est toujours trouvé Bax, le cousin. Prometteur, le gamin s'est naturellement rapproché d'Ambrose qui a eux deux ont formé un duo fusionnel et hors norme. Leur amitié aurait pu durer si leurs pères n'avaient pas rencontré des difficultés. Daire, excessif et violent a pris des mesures radicales il y a quelques années de ça seulement basées sur des suppositions. Pris de soupçons de trahison, c'est de sang-froid que le boss a fait abattre le père de Bax afin d'éliminer toutes traces de paranoïa. Saoul comme un porc, l'instinct de survie mis en veille, c'est au détour d'une cuite que Daire avoue à son neveux qu'il est le responsable de la mort de son père. C'est à cet instant là que l'on met le doigt dans un engrenage sans fin. La mort attire la vengeance et la vengeance la vengeance. C'est un cercle vicieux qui ne cesse jamais, un monde sombre et insupportable dans lequel on tombe et qui ne vous quitte jamais, qui vous fait suer sang et eau jusqu'à ce que vous ne sachiez respirer rien d'autre que le besoin de revanche.
Avide de vengeance, suffisamment proche d'Ambrose pour lui avouer son besoin de décharger sa rage sur Daire, Bax lui dégueule la vérité un soir de colère noire. Faussement empathique, le brun n'y voit là qu'une faille dans le système, une plaie dans laquelle s'insinuer pour atteindre ce qu'il avait toujours désiré : prendre la tête du clan Irlandais. C'est alors sans une once de remords, sans même consulter Mess que l'homme engage de la main d’œuvre afin d'assassiner son propre père pour s'élever au rang de nouveau roi. Prenant au passage Bax comme bouc émissaire, le faisant passer pour traître, c'est naturellement que le clan Irlandais le répudie et lui autorise le droit de quitter la ville ou d'être abattu sur place. Incapable de faire le poids face à Ambrose, le cousin prend alors la fuite, préférant sa vie à son honneur.
Le règne d'Ambrose n'est rien de plus qu'une mensonge de plus, une crasse au milieu des crasses dont les Irlandais sont capables.
Alabama, la conne qu'il a trouvé à moitié morte dans le caniveau.
Ambrose l'a ramassé parce qu'il était dans un bon jour. Elle s'est réveillée et l'a traité de tous les noms, de pervers surtout. Sauvez la vie des gens, c'est comme ça qu'ils vous remercieront. L'Humain est à l'image de la vie finalement ; ingrat.
Il l'a chopé par le cou à cette Alabama et lui a dit ce qu'il pensait mais elle s'est barrée quand même. Il se souvient de la porte de l'appartement qui claquait derrière elle. Il se souvient de tout mais surtout du jour où il l'a retrouvé, plus tard.
Serveuse dans une boîte de nuit. Le genre de boulot de fille paumée mais orgueilleuse. Elle lui a montré, Alabama, qu'elle avait besoin de personne pour vivre, que le monde c'était son terrain de jeu et que ses genoux usés elle en avait rien à foutre. Même pas besoin de pansements.
Ils ont couché ensemble le soir-même, c'est là qu'Ambrose a eu la sensation d'être autre chose qu'une simple machine de guerre. Pas besoin de distance pour effacer ses peines, pas besoin de se fuir pour aller mieux.
Suffit de trouver son Alabama.
Ils ont commencé à fonder une famille. Dans la foulée, ils se sont mariés. Il était pas bien vieux, tout juste vingt-cinq ans. Puis avoir une famille, un truc que tous les hommes doivent faire. Il a toujours vu ça comme une corvée mais avec Alabama, elle rendait tout plus facile.
Il lui a fait un premier enfant. Fin, deux, des jumeaux. Une fille et un garçon : Sinead et Nolan.
Il l'a fait quitter son boulot et lui a acheté un appartement plus grand au Parking. Pas trop grand pour pas qu'elle se sente trop seule là-dedans, pas trop petit pour pouvoir dormir dans des pièces séparées après leurs engueulades.
La deuxième grossesse d'Alabama s'est terminée dans les toilettes après six semaines. Ils ont essayé deux autres fois sans jamais dépasser les huit semaines. C'est à ce moment que le couple s'est cassé la gueule parce que l'ambiance générale les étouffait, les prenait à la gorge pour essayer de les foutre à terre. Ensemble, ils ont toujours trouvé un bon prétexte pour ne jamais divorcer.
Ils ont donc passé de nombreuses années dans une entente cordiale, partageant la garde de leurs enfants. Elle la semaine, lui le week-end. Entre temps, Ambrose est tombé dans les draps d'une autre, a engendré un troisième enfant : Conor. Là aussi, le couple a explosé, la présence d'Alabama encore trop imposante dans sa vie. Il a malgré tout su trouver le recul de bien s'entendre avec cette compagne éphémère. Toutes les femmes de sa vie gardent un lien étroit avec lui, que ce soit pour les enfants ou bien une complicité plus profonde. Ambrose les estime beaucoup et sera toujours là pour elles. Au passage, il s'est aussi arrangé pour engrosser une de ses plus amies les plus chères qui a bien tenté de s'imposer dans sa vie. Refusant de l'aimer autrement, la jeune femme a privé l'homme de tout contact avec l'enfant qu'elle détenait de lui au creux de son ventre. Ambrose garde de cette grossesse un unique faire part avec le nom du môme inscrit en italique sur du papier blanc.
Il y a huit ans, pris de nostalgie, Alabama et Ambrose se sont retrouvés à plusieurs reprises dans les bras l'un de l'autre, à l'abris des regards et des incompréhensions de leurs enfants.
Un jour ils ont commencé à trembler en voyant que le test de grossesse affichait positif.
Ils ont pris un abonnement à l'hôpital, Alabama s'est retrouvée enfermé dans un cocon de coton et alors que personne n'y croyait, neuf mois plus tard, une adorable petite fille quittait ses entrailles. Maybelle est le joyau de la famille, du haut de ses sept ans, des tas de gros bras se sont mis d'accord pour la protéger et l'aimer sans retenue.
Un miracle cette môme, rien de plus.
Il y a trois ans, Alabama l'a une nouvelle fois quitté suite à une altercation plus violente que les autres avec Ambrose. Il en est venu aux mains, lui laissant alors un œil au beurre noire. Lui lever la main dessus, c'est tout ce qu'Alabama lui avait fait promettre de ne jamais faire.
Trop fière pour prendre le risque cela recommence, celle-ci a enfilé son plus beau manteau, pris Maybelle dans les bras avant de quitter l'appartement pour ne plus y revenir.
Depuis, toujours unis par les liens sacrés du mariage et leurs trois enfants, le couple déchiré se contente de vivre sans essayer de communiquer, chacun de leur côté, plein de rancœurs et de non-dits qui leur pèsent sur la gueule.
Peut-être oseront-ils un jour briser la glace qu'a érigé ce coup de poing perdu.
Avant l'arrivée d'Ambrose au pouvoir, le clan Irlandais concentrait ses activités dans le trafic de drogues, les cambriolages et assassinat. La situation économique du clan était catastrophique, le nouveau roi a fait du clan un nouvel empire, cherchant dans un premier temps à remonter au plus vite l'économie du groupe ; ajoutant ainsi la traite des êtres humains s'avérant être le marché rapportant le plus mais se révélant aussi, et de loin, être le plus cruel. Si les Irlandais écoulent encore de leur came, à terme, Ambrose a dans l'idée de se concentrer uniquement sur le marché de l'esclavage qui, à ses yeux, est le plus viable et le plus lucratif.
LE QG des Irlandais n'est autre que le Mercure, une boîte de nuit du Bronx brassant beaucoup d'argent et leur permettant de blanchir l'argent.
Les filles du clan Ó Súilleabháin proviennent en grande partie d'Europe de l'Est (Ukraine, plus particulièrement). Elles sont piégées dans leur propre pays par des petites annonces mises en place dans les journaux. Une pseudo association prenant en charge les plus démunies leur fait la promesse d'un petit travail qui leur permettra d'atteindre le rêve américain. Les plus belles et fragiles mentalement d'entre elles sont alors prises en charge par une pseudo-bénévole, s'occupant de l'administration du voyage. Une fois arrivée sur le territoire, la transaction entre le clan et l'association se fait. Elles sont à ce moment là vendues une misère au clan. C'est à partir de là que le cauchemar commence pour elle.
Chacune d'entre elles termine entre les mains de proxénètes différents, vendues sans la moindre trace d'humanité par les irlandais. Elles sont aussi mal traitées que les animaux élevés en batterie et terminent entassées à vingt dans de minuscules appartements où elles seront droguées, battues, abusées et revendues à plusieurs reprises au cours des prochains mois.
Pour les empêcher de fuir, les filles travaillent pour rembourser les dettes qu'elles ont causé à leur proxénète. Elles ont dans l'interdiction de refuser les moindres désirs des clients. Une fois celles-ci remboursées, elles n'auront pas le temps de respirer qu'elles seront déjà vendues à un autre proxénète à qui elles devront rembourser à nouveau leurs dettes. Peu de filles restent plus de six mois dans le même pays pour les empêcher de nouer avec la population locale et pousser des personnes à les aider à se sortir de là.
Afin d'éviter quelques fuites et l'écroulement du marché de l'esclavagisme sexuel, le clan paye grassement certains flics corrompus qui ramènent à leurs proxénètes les filles échappées, cherchant désespérément de l'aide.
Pour les plus chanceuses qui parviendront jusqu'au tribunal, celles-ci seront renvoyées dans leur pays sans la moindre aide et retomberont entre les bras de ses femmes qui n'avaient pas hésité à les vendre quelques mois plus tôt.
Beaucoup d'entre elles sont tuées, sacrifiées, et finissent avec des maladies pour empêcher les autres de se rebeller.
Le prix d'une fille varie généralement de 1 000 à presque 8 000$ suivant sa beauté, sa docilité mais aussi au nombre d'enfants qu'elle a eu et à la beauté de son corps (les cicatrices sont généralement rédhibitoires).
Si l'une d'entre elle tombe enceinte, le proxénète fait généralement en sorte de l'avorter.
Les filles du clan se trouvent dans des appartements du Bronx ressemblant à tous les autres où elles passeront quelques jours voir quelques mois. Certaines travailleront pour le clan Irlandais et d'autres partiront auprès de proxénètes divers et variés, elles seront vendues, parfois échangées suivant les besoin de chaque bordel.
De gros bras armés jusqu'aux dents protègent jalousement ces filles, non par pas soucis d'éthique mais par pur business. Ambrose ne les considère que comme de la marchandise.
Les plus jeunes d'entre elles, souvent mineures sont envoyées dans un un réseau beaucoup plus étroit et difficilement accessible où elles finiront esclaves sexuelles dans de grandes maisons sous l'emprise de riches politiques, qui, protégés par leur rang élevé dans la société ont aussi juré protection au clan Irlandais en échange de quoi, celui-ci s'engage à fournir régulièrement de nouvelles filles à des prix exorbitants.
Le trafic d'organes n'en est qu'à ses débuts et rapportent pour le moment moins d'argent que l'esclavage sexuel ; celui-ci rapporte au clan à intervalles moins régulières mais des sommes d'argent bien plus conséquentes.
Le trafic est formé d'entrepreneurs de pompes funèbres et opère à travers des canaux médicaux légaux. Associé à plusieurs chirurgiens, le clan a donc crée une petite entreprise afin de vendre des organes humains pour des implants médicaux.
Des valves de cœur, des tissus et tendons sont prélevés sur des personnes récemment décédées. Les documents sont falsifiés afin de garantir la parfaite bonne santé des personnes alors que les plupart sont morts de maladie. Afin de simplifier les choses, lorsque cela est possible, de faux certificats sont crées par lesquels les personnes acceptent de faire don de leur corps après leur mort.
Le clan empoche un pourcentage non négligeable des sommes gagnées sur le chiffre d'affaire que ce trafic génère.
Le clan est associé au cartel mexicain afin de ramener une came de qualité. Les marchandises sont transportées dans des camions qui traversent la frontière et terminent entreposées dans des hangars. Suite à l'évolution politique, le trafic s'est retrouvé ralenti sans pour autant être arrêté.
Une fois la marchandise achetée en gros, celle-ci est revendue aux proxénètes et maisons closes n'appartenant pas aux Irlandais. Une autre partie est directement revendue dans les rues par de jeunes recrues qui passent donc le plus clair de leur temps à traîner dans les veines de la ville pour le clan et récupérer un pourcentage faible des reventes. Une autre partie est aussi directement envoyée aux politiques associés au clan.
- Il est à noter que le clan possède une forte protection venant des politiques et de certains flics corrompus ce qui rend leur ascension plus facile.
- Le Mercure possède ses propres danseuses qui ne sont pas de celles du trafic humain, ce sont des employées consentantes et protégées par le clan, particulièrement par Ambrose qui se trouve être protecteur envers elles. Ces filles là sont son business et se doivent de rester en bonne santé physique et psychique.
(à noter que les différentes activités du clan n'ont pas été mise en place par hasard et proviennent de plusieurs heures de recherches.)