(NOM) Webber. Telle une araignée tissant sa toile, sa web, Malakaï t'attrape d’un sourire ravageur, d’un regard doux, prisonnière dans sa chimère illusionniste, et te détruit à petit feu. L'amour flambe, explosion utopiste. (PRÉNOM) Malakaï. Ou simplement Kaï, comme il te l'annoncera en premier lieu, d’une voix calme mais claire. Même le mal s'infiltre en son titre. (ÂGE) vingt-six années à brûler de toutes ses forces. Volcan encore en sommeil, mais pourtant déjà si destructeur. Et quand la passion dévorante le réveillera… (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) un certain neuf novembre dix-neuf mille cent quatre-vingt onze, dans la ville de Phoenix. Bel oiseau immortel, renaissant de ses cendres. Toujours vivace, toujours fugace. (OCCUPATION OU ACTIVITÉ) et il enchaînait les petits boulots diverses, aussi polyvalent qu’instable,  inlassablement, espérant sans doute mieux, mais n’ayant jamais les capacités de l’avoir, ce « mieux ». Quoi ? Faut bien payer les factures, faut bien se payer cet appartement pourri, faut bien manger, boire, se faire plaisir. Faut bien vivre. De toutes les manières possibles. Et puis, le graal. Ce petit job de barman au Sapphire 39, endroit fait sur mesure pour ce beau parleur. Tu dirais non, toi, à te rincer l’œil tout en gagnant de la thune ?(NATIONALITÉ) un bigmac dans une main, un macbook dans l’autre. Américanisé par Netflix, Burger King et le Redhub’s p0rn. T’veux une frite ? (ORIGINES) d’un père invisible depuis sa naissance, et d’une mère malheureusement décédée d’un cancer quelques années plus tôt. Les joies du Bronx, qu'on dit. (STATUT CIVIL) aux yeux de tous, célibataire, et son statut facebook n’a jamais été modifié malgré toutes ses véritables conquêtes. D’un soir, d’une semaine, d’un mois. Jamais plus. Ses mille charmes, il les déploie, et il séduit assez facilement. Mais apparences trompeuses, l’homme est incapable de se concentrer pour une relation à long terme... Ah, c’est certain, il a besoin d’être aimé, de se sentir apprécié, et il a tout pour, ce séducteur — aussi charmant que toxique. Prenez garde demoiselles, il pourrait très bien voler votre coeur, et le garder pour lui — rien que pour lui. Dans un sens et pas dans l’autre, chérie, ça a toujours fonctionné ainsi. (ORIENTATION SEXUELLE) Il ne s’est jamais réellement posé la question. Mais ce qui est certain, c’est qu’il a toujours été attiré par les filles. Quand aux mecs… Bah, y'a juste à dire qu'il s'en fiche un peu ; ça lui plaît ? Il fonce. Et tire son coup. Pan. (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING) y’a trois mois à peine. Appart' du troisième étage, F1 tranquille avec vue sur poubelles et camés et clodos. (GROUPE) Rêve rêve rêve mon doux petit, les emmerdes ça va et ça vient, l’illusion, y’a que ça de vrai. Rêve et tu crèveras dans ton sommeil, la bouche ouverte dans un rictus si joyeux. Rêve.


(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?) quand tu cherches de quoi, en y mettant assez de volonté, tu trouves. Et il a trouvé, le Webber. Pas l’endroit parfait, mais le Paradis, tu l’obtiens qu’une fois crevé, pas vrai ? Alors ça lui convient. Un petit coup d’œil sur un site immobilier, et le voilà qui débarque, y’a v'là quelques mois, ses maigres affaires jetés en vrac dans des cartons à moitié colorés par l’humidité. Un pieu tranquille, où il peut glander et baiser sans qu'on lui fasse la moindre remarque désagréable. Il y tient à son calme, Malachaï, à son p'tit cocon de bonheur. Après tout, c'est la seule chose qui le fasse tenir, alors... Que la vie continue !

(Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ?) un vague salut, un vague regard. C’est tout ce qu’il a pu échanger avec seulement deux-trois des locataires. Et le seul contact qu’il a eu pour le moment, c’est avec la concierge, lorsque cette dernière lui a donné ses clefs. Toujours dehors, au boulot, dans les rues, les bars, les clubs. Ou à faire des parties de jambes dans sa vieille Audi 80. Ouais, décidément, il ne traîne que peu dans les couloirs, donc, il ne se prononcera pas sur la question. Mais c'qui a de certain, c'est qu'il faudra qu'il finisse pas les rencontrer, ses fameux voisins de palier. Il organisera peut-être une fête, à voir, s'il a le temps et l'envie. Eh, ce serait d'autant mieux si y'a des bonnasses dans l'immeuble, pas vrai ?

(Quelle est votre réputation au sein du quartier ?) au fond, c'est quoi une réputation ? Un truc pas vraiment important, futilité qui règle pourtant nos vies comme du papier à musique. Alors, on pense quoi du Webber ? Sûrement qu'c'est un bon gars, le genre ni trop bon ni trop con. Ce qui est la vérité, d'ailleurs, Kaï n'est pas bien méchant, juste trop... séducteur. Charmeur. Un véritable serial dater. Alors, oui, certaines langues disent qu'il faut mieux se méfier, pas s'approcher de l'étincelle passionnée qui brille dans ses yeux, mais, à qui la faute ? Tu fais ce que tu veux. Et si malheur est que tu tombes sous son attrait, bah... Tant pis. On ne peut pas vraiment contrôler ses sentiments, eh. Alors, oui, tu peux ne pas les écouter, ces vipères assassines de leurs remarques pourtant souvent justes, tu peux ; mais ne te plains pas quand la chair de tes phalanges fondront lentement comme la cire d'une pauvre poupée abandonnée au coin de la cheminée. Petit pantin désarticulé, oublié, étranglé par les chaînes dorées de l'amour qui s'enroulent doucement autour de tes formes, tentacules malsaines.
Adieu, adieu, petite fleur aux pétales jetées indifféremment. A la gloire du un peu, beaucoup, passionnément...
à la folie...