(NOM) Sans âme. C'est une étincelle de flamme, un ouragan qui fait tout cramer à des kilomètres. L'ombre d'elle-même. Cette folle furieuse aux ailes brisées. L'ombre merdique de sa vie. Cette furieuse envie d'en connaître les tenants et les aboutissements. Eliot, nom qu'elle porte malgré elle, nom typiquement américain, ça sonne foutrement bien. Anciennement Kostas, un nom perdu, a jamais oublié. (PRÉNOM) L’ange déchu. Électre, funambule dans sa bulle, l’oiseau fragile. L'oiseau blessé. L'oiseau détruit. Elle est la fragilité à l'état brut. La sensibilité sous ses airs purs. Elle est divine. On la devine. Elle surprend. Elle comprend plus. Elle est aveugle. Elle est effacée. En total symbiose avec son jumeaux, l’amour de sa vie. Elle est mordue de lui. Mordue d'amour. Elle caresse en tendresse son âme. Elle lui tend la main, elle la saisit. Pauvre gamine. Elle se perd. Elle s'éloigne. Elle disparait. Elle est devenue « sin », les trois lettres de l'imposture. Un surnom du monde de la rue, un prénom apparu dans un nuage de fumée, dans les effluves d'une décadence extrême. Âme condamné au néant absolu, le symbole gravée dans la rétine. Chaque syllabes jouissant de ce plaisir simple de les sentir glisser sur sa langue. Entre ses lèvres. Sourire versatile.  (ÂGE) Vingt-huit ailes enflammées, vingt-huit ailes brisées, telle une âme vagabonde errant au purgatoire. Putain de saloperie. Chienne enragée. Le cœur absent,l’âme à la dérive, qui ne croit plus à la beauté de ce fichu monde.  (DATE ET LIEU DE NAISSANCE) Elle naquit le vingt-et-un mars mille neufs cent quatre-vingt-neuf à Chicago, par une satanisme de mère alcoolique qui aurait baiser sa bouteille de whisky plutôt de s’occuper de ses mioches. Sous le regard. Un regard dur et froid d’un père totalement hors jeux. Un bordel sans nom tout ça.  (OCCUPATION OU ACTIVITÉ) Suceuse de fric. Succube. Appelez-la pute, catin, fuck. Elle le reluque parfois, le touche le bout des doigts - avec envie et même avec dégoût. Et puis à côté, elle joue les poupées. Celle qui fait semblant de rien comprendre. Celle qui rêve de liberté. Celle qui veut que son Oreste. Enfant, rien ne comptait plus que lui. Regardez-vous, c’est le symbiose cette relation. Purifier son corps couvert de cette merde apparente. Plait-il ? Poupée de chiffon. Poupée de contrefaçon ouais. Désillusion fatale. Fille du péché. Regard froid. Regard crevé. (NATIONALITÉ) Américaine-girl. Comme un doux rêve américain qu’ils voulaient toucher du bout des doigts, comme le début d’une nouvelle ère. Le début de la fin sans doute. Modèle de contrefaçon. Sucré comme pas possible. Produit exotique - toxique - à s’en couper les ailes. Fantasme vivant des uns et des autres. Ce n’est qu’un objet. Une esclave virulente.  (ORIGINES) Gréco-Américaine - όλα ολισθαίνουν πάνω του, Dieu sainte mère de Dieu comme c’est jouissive de faire claquer cette langue. Une langue qu’elle s’esquisse à utiliser avec dédain- goûteux. Interdit à mourir. Des parents démoniaques - morts condamnés au néant éternel.  (STATUT CIVIL) Célibataire. Coeur déchirer. Fille perdue. Trop occupé ailleurs. Dans les bras des hommes qui ne veulent que sa chair. Elle ne veut que son jumeau, sa vie, sa lumière.  (ORIENTATION SEXUELLE) Bisexuelle malgré elle. Chaleur constante. Entre ses cuisses. Les hommes. Les femmes. Les mains tendues. La bouche ouverte. Elle goutte à tout ce qui passe. Obsession. Oresexuelle. Elle ne voit que lui, ne sait que par lui, n’aime que par lui, ne jure que par lui, ne respire que par lui et ne vit que par lui. Juste au son de sa voix. Dans ses palabres. Juste aux caresses. Rien que pour elle et pour lui. Aux lèvres. Douces et austères. Dans ses veines. Dans sa chair. Dans ses tripes. Comme ça fait mal. Mal d’amour. A baiser, sucer, dévorer. Ce corps. Son âme qui lui appartient. Ces lèvres. Belle pute accroché à son jumeau coûte que coûte. Mais fermez-la, elle n’a aucun droit à ce plaisir.  (DATE D'ARRIVÉE AU PARKING) Avril 2015. Jour indélébile. Comment oublier, comment ne pas oublier ouais. Après avoir vécu comme des chiens dans la rue, accroché à s’en sortir.  (GROUPE) De ceux qui vivent. De ceux qui baisent. De ceux qui vont pourrir en enfer. De ceux qui ne savent plus rêver - merci saloperie de médicament.


(Quand et comment avez vous emménagé au Parking ?) Avril 2015. Main dans la main. Au commencement, ils ont frappé à la porte de la concierge. Un nouveau foyer. Une nouvelle raison d’être. Electre était encore jeune et insouciante, pas totalement perdue. Après la mort de son père - ils ont mis que quelques jours avant de trouver le parking - des jours à errer dans la rue comme des chiens. Oreste, l’amour de sa vie à tout fait pour leurs trouver un endroit. Même si cette immeuble était loin du 4 étoiles. Ils ont mis quelques semaines avant de pouvoir s’habituer à leurs voisinages. Ça n’était pas dur de s’y faire, tant que son Oreste était à ses côtés. Pourvu que l’avenir soit plus doux et qu’ils arrivent encore à rêver. Il a dit qu’il veillerait sur elle.

(Que pensez-vous de l'immeuble et vos voisins ?) Encombrants. Emplit de bruits. Tellement de bruits. Rassurants. Bruits qui habillent ses jours et ses nuits. Rythment ses journées. La fenêtre grande ouverte. C'est un véritable foutoir. Les gens s'y entassent. Des gens drôles. Des gens de la pire espèce. Et, cette immeuble ? Trop sale. Un entier purgatoire. C’était ça le rêve américain ? Elle y a cru. Puis elle a arrêter de rêver. Pas de mensonge. Pas de faux espoirs. Parfois ça pue. Parfois ça pue trop fort. Elle y prend peur. Elle y prend refuge. Y a de tout, des gros pervers. Y a des mecs mignons qui serait bien pris avec son déjeuner. Y a des grosses Biatches à insulter, mais c’est risqué de se montrer virulente.


(Quelle est votre réputation au sein du quartier ?) Au premier regard, c’est un ange, mais très vite on se rend compte que c’est beaucoup plus que ça. Électre ne fait confiance en personne, Oreste est le seul qui la comprend. Elle est trop dur. Beaucoup trop dur. Fille perdue. Celle qui ne parle presque jamais. Celle qu’on n’a jamais essayé de comprendre. Fille effacée . Fille trop aux ailes brisées. Elle n’aime pas se fondre dans la masse. Toujours à côté de son jumeau, n’est pas prête à être seule sans lui. Parfois elle fait peur. Nonchalante. Les gens ont peur d’elle, peut-être était-ce parce qu’elle fixe les autres. De son regard candide. De ces sourire désarmant. Le feu et la glace. A se faire rebelle. A se faire douce et énigmatique. Femme enfant. Femme étincelante. Qui pique sa crise. Qui veut les bras de son amour. Qui cache sa douleur lunaire. Qui crie au vent. La flamme, le feu. Les vagues et l’océan. La lave et le volcan au réservoir incandescente. La fusion à grande profondeur. Nuée ardent de douceur. Féminité biaisée. Barrée de son sourire navrant. Electre est électrique à souhait. Et, seul son jumeau sait lui parler.