Il parait que Lili, c’est pas son vrai nom, il parait que c’est les gens de l’immeuble qui ont fini par la surnommer comme ça, là, avec sa bande de gosses, là, avec ses projets à la con, ses sessions de jeu dans  les escaliers, à tirer avec des putains de fléchettes en mousse sur des gamins à moitié nu, peinturlurés, autant qu’elle. Lili c’est cette fille qu’on ne comprend pas vraiment, alors on préfères s’en méfier. Au fond, c’est la meilleur solution, parce que c’est pas une gentille fille Lili, parce que c’est pas votre ami, parce qu’elle ouvrira pas la porte pour vous dépanner en sel ou en café. Lili est une gamine qui ne croit plus en grand chose, certainement pas en vous, certainement pas en elle. Mais à ce qu’il parait on est jamais mieux servit que par soit même , alors Lili, elle se débrouille, elle demande pas d’aide, c’est ce qu’elle a apprit à chaque fois qu’il l’a lâché. Elle a attendu pourtant, elle a renouer l’espoir, elle a mordu la désillusion à chaque genoux nouvellement posé au sol. Elle est amer Lili, tellement amer, parce que les gens sont cons, parce que les gens sont faux. Parce qu’elle  ne croit plus personne,ça suffit, merci bien, les promesses elle a assez donner. Alors tu peux aller te faire foutre avec ta pitié à la con quand tu la vois crever dans l’escalier, avec sa jambe qui la brûle, avec sa douleur qui la hante. C’est une marque permanente dont elle peut pas se défaire, c’est gravé Peter sur une grande partie de sa cuisse, ça rappelle qu’il faut pas fermer les yeux trop longtemps sous peine d'être bouffé, ça paralyse parfois la nuit, et souvent, ça fait pleurer le coeur. Ça condamne l’existence, ça fait baisser les yeux. Ça se réparera jamais vraiment. Le pire ? C’est les dialogues des vieux cons, drogués il parait qu’elle l’est, la tigresse. Et ça l’a fait rire Lili, quand les rumeurs ne viennent pas d’elle, qu’on balance sur son dos pour accompagné le thé de l'après midi. Elle a de jolie cerne, et des yeux souvent rougies. Et c’est parce qu’elle chiale Lili, parce que oui elle en prend des cachets, mais même pas assez. Parce que ce que vous savez pas, c’est quelle dort a peine trois heures par nuit, parce qu’elle a pas assez de thunes pou être une vrai shooté au médoc, parfois elle vous assure pourtant, elle préférerait. Décroché un moment, plané trop haut. Ne plus voir la crasse qui imprègne aussi bien vos chaussures que votre peau. On la dit insociable Lili, on la déteste avant même de l’avoir vu. Parce que c’est d’abord un bruit de couloir. Un insupportable bruit de couloir. Lili elle a toute une tribus, Lili elle a des gosses à ses cotés. Des rêves dans les yeux de gamins faute d’en trouver dans son reflet. Et ils hurlent, les mômes, ils hurlent que le bonheur n’est qu’un trésor à trouver. Qu’ils en ont plein les poches et que si tu veux ils en apporteront un peu au gouter. Elle l’aime Lili, l’innocence, celle que tous ont perdu, et qui s’est fait la mal de son esprit a un chapitre qu’elle n’a même pas eu le temps de relever. C’est eux la vrai drogue de Lili, c’est sa dose, sa putain de dose de bonheur. Ça putain d’envie de continuer a vivre. Parce qu’il avait fini par lui enlever.

Lui. Lui. Toujours lui. Lui, le visage que l’on a apprit a reconnaître de loin. Lui, presque l’ennemi publique numéro un.