TC: LE POT DE NOËL

Kekali, vêtu d'une tenue occidentale teintée de son pays natal dans un de ces mélanges hommes/femme, Orient/Occident dont il a le secret, coiffé, maquillé, pomponné, et trainant dans son sillage un parfum suave entre dans la loge de la concierge avec un petit paquet à la main. Il s'effarouche un instant de tant de monde et enfile aussitôt son masque mondain.

Il détourne le regard en voyant Maska San et l'ignore avec savoir-faire. Le Japonais va poser son paquet joliment enveloppé de papier de soie sur un meuble haut et d'une autre époque. Il s'avance vers les autres personnes qui partagent un verre. "Bonjour." Avec son air de geisha tombée de nulle part, Kekali demande avec sa politesse surannée "Je veux bien un verre de soda light s'il vous plait"

J’enroule une mèche brune autour de mon doigt une fois que le dénommé Henry se débloque, dans ma petite pause d’ingénue qui plaît tant à mes spectateurs.

« Ils buguent souvent sur moi, t’inquiète pas. Tu pourras toucher si t’es sage ! » Je lâche dans un petit rire chantant, et laisse Tom-Tom nous présenter, levant la main dans un petit salut de mes doigts virevoltant, des fois qu’il ait pas compris qui j’étais. « Oui j’espère qu’elle va descendre, je vais lui envoyer un message. »

Je m’exécute, sortant mon portable d’un coin de mon corset. Il s’extirpe, tout chaud, autrefois bien calé entre mes seins, et j’envoie un message à Iris pour lui faire comprendre ce qu’elle rate, avant de saisir le verre de jus de fruits que mon colocataire me tend. C’est alors qu’un mec un peu plus vieux s’amène vers nous, la cinquantaine, très baisable, une gueule animale et un regard dur, tout ce que j’aime.

« Je me mets quelque chose dans le ventre d’abord. » je réponds à son invitation. « Mais après, tout ce que tu veux. » j’ajoute, regard en coin.

Quelqu’un d’autre se pointe, mais il n’a pas l’air de vouloir venir causer. C’est alors que fait son apparition une charmante créature troublante. Mon palpitant qui s’affole dans son caractère unilatéral crie au masculin, mais mon visuel doute. Qui est cette charmante personne ? Je considère sa manière de s’habiller, la sophistication des tissus qui n’a rien d’américaine, et son visage, son regard et sa manière fluide de se mouvoir. D’autant plus que son attitude me dit quelque chose. Putain c’est qui… ?
Oh bordel je sais.

Je me faufile jusqu’à la personne, que j’aborde de cette manière traditionnelle japonaise qui me colle encore à la peau malgré le fait que je sois en Amérique depuis dix ans.

« Excusez-moi » je lance en teineigo, comme ça si je suis pas comprise je suis sûre que je me suis gourée. « Est-ce que vous êtes Tanaka Kekali ? »

@Henry Simmons @Nikita Gvozdev @Tom Ronsin @Iris Elohim amène toi poulette !
@Kekali Tanaka nos chronos concordent alors j'me suis permise :l:

Sans trop savoir comment, tu avais été embrigadé par la gonzesse et son pote visiblement très heureux d’être là. Ils détonnaient clairement parmi ceux qui semblaient venus juste pour étaler au monde leur mauvaise humeur mais toi, ça te convenait bien. Tu aimais l’esprit de Noël alors tout en te versant le verre de coca, affichant un petit sourire à Tom qui se présentait lui et celle qui était donc sa colocataire. Cette dernière crut bon de te rassurer d’avoir été pris en flagrant délit et toi, dans ton innocence, tu levais une main en guise d’excuses. « C’est sympa mais ça ira merci » déclinais-tu, pas vraiment intéressé par l’opportunité et surtout, pas certain de son sérieux alors dans le doute, tu souris de coin, l’attention rapidement attiré par un vieux type chelou. Juger sur les apparences, c’était mal, tu en étais le premier informé mais clairement, il ne t’inspirait pas confiance alors d’instinct, tu te décalais un peu. Sa question ne fit que confirmer ta pensée et secouant le menton, tu déclinais non sans mordiller le bord de ton gobelet. « Non merci » Pas besoin d’en dire plus et d’ors et déjà, tu regardais auprès de qui tu pourrais aller te taper à discussion à présent, espérant un peu que Malony se pointerait même si tu en doutais, le brun n’était pas trop goûters…

Kekali lève les yeux vers la jeune femme qui s'est approchée et lui parle japonais. Il ne s'attendait pas à trouver quelqu'un parlant sa langue et aussi bien ! Et qui en plus le connait ? Il cille imperceptiblement et esquisse un sourire charmant et charmé. La jeune femme est très jolie et Kekali est toujours sensible à l'esthétique, même dévoilé aussi vulgairement. Il ne pense pas connaitre la jeune femme, et se sent flatté d'être lui reconnu, encore qu'il s'en inquiète aussi parce qu'il ne sait de où elle le reconnait ! Il répond dans la même langue "Oui, c'est bien moi. Nous nous connaissons ?"

Peut-être est-ce de l'époque où il a travaillé pour Poltergeist, la jeune femme pourrait être dans le métier, et malgré une carrière éclair, Kekali a trois films à son actif. Pas des œuvres inoubliables par contre...

@Mimi Fontaine DANCE

Ma respiration se bloque tandis que mes yeux s’écarquillent. C’est bien lui ! Un sourire se dessine sur mon visage, et je joins mes mains au niveau de mon cœur avant de m’incliner bien bas, des étoiles dans les yeux comme une petite fille qui rencontre son plus grand idole, ce qui n’est pas loin. Le japonais venant de quelqu’un d’autre met un peu de temps à faire son chemin dans mon esprit mais je le reprends vite, même si je ne l’ai plus parlé couramment depuis des années. On oublie pas l’une de ses deux langues maternelles comme cela.

« Vous, non, mais moi je vous connais Tanaka-Sama. Vous étiez un artiste dans une troupe itinérante, non ? C’était il y a longtemps, une quinzaine d’années au moins. Vous êtes passé dans mon village. »

Je me souviens comme si c’était hier de son talent qui m’avait subjugué. Je n’avais pas pu lui parler à l’issue de la représentation, et j’avais du me rabattre sur un de ses collègues artistes.

« Vous ici, c’est un miracle ! J’adore ce que vous faites ! »

@Kekali Tanaka

Mimi, elle a toujours des techniques pas possibles pour ranger ses affaires. Ça t’impressionnera toujours – tout comme ça te fera toujours ce pincement au cœur. Message à Iris, pour qu’elle se déplace jusqu’ici. Message de Mimi à Iris, alors qu’un gars s’amène près de vous. De quoi s’amuser. Tu as tourné le coin de tes lèvres dans une grimace. Pas vraiment motivé, pour le coup. Tu es désolé d’abandonner Mimi, mais tu étais bien à juste fumer tes cigarettes. « J’suis bien avec moi-même. » que tu as lancé, doucement, dans un sourire. Pas vraiment mauvais, pas vraiment sec. Il faisait ce qu’il voulait de ses rêves chimériques. T’es encore assez gamin pour t’amuser sans te foutre de la poudre plein le nez.

Mimi a fui. Mimi a fui, en direction de quelqu’un que tu ne connaissais point. En direction de quelqu’un qui ne te disait rien. Tu as glissé une main dans tes cheveux, avant de te tourner à nouveau vers Henry – personnage visiblement calme. « Je … Ça fait longtemps que t’es dans le coin ? » que tu finis par demander. T’as l’impression de l’avoir déjà vu. Ailleurs, peut-être. T’as l’impression de faire face à un visage peut-être familier d’un trajet. Peut-être que ce n’est qu’une illusion ; tu n’en avais aucune idée. Mais en attendant, tu pouvais bien essayer d’entamer un semblant de conversation.

@Mimi Fontaine @Henry Simmons @Nikita Gvozdev

Tu n’étais pas forcément à l’aise avec ces dealers qui rodaient autour de l’immeuble sans même essayer d’être discrets. La drogue, tu avais déjà essayé une ou l’autre fois mais aujourd’hui, tu ne touchais plus à rien, trop de risques de perdre le contrôle. Tu ne pouvais plus te permettre ça. Te détournant donc d’eux comme si toute cette conversation ne te concernait plus, ne voulant pas passer pour le relou de la bande, tu te tournais néanmoins à nouveau vers Tom quand ce dernier déclina l’offre à son tour. C’était bête mais tu étais bien content de ne pas être le seul à vouloir rester clean alors discrètement, tu adressais un petit sourire au voisin, avalant quelques gorgées de ton coca.
Si Mimi vous abandonna pour aller chez une asiatique un peu bizarre, Tom semblait quant à lui…dérangé ? embêté ? Tu ne savais pas trop mais il ne semblait pas ravi qu’elle le laisse en plan et tu pouvais le comprendre, du coup il était le pauvre idiot qui se retrouvait à devoir faire la conversation à un inconnu. Tu y mis donc du tien pour ne pas lui rendre le moment trop pénible. « Pas du tout. En vrai on m’héberge plutôt, c’est pas comme si j’étais un vrai locataire…J’dépend surtout de la patience de mon pote ! » souris-tu. « Je connais pas trop le quartier encore du coup, sauf peut-être le centre-socio au bout de la rue. » eh hop, encore une occasion de parler de l’asso !

@Tom Ronsin

Y’a ce léger sourire que tu aperçois lorsque tu refuses la drogue. Tu as souri, toi aussi. Légèrement. Parce que c’était pas grave, à tes yeux, de dire non. C’était pas grave de passer pour un être un peu « différent ». Bordel. Dans quel monde étiez-vous pour vous sentir fort à savoir dire non à la tentation.
Il a l’air sympa, Henry. Calme et gentil. Il y met du sien, tu le sens. Pour ne pas te laisser comme un con, pour ne pas que tu te retrouves sans rien avoir à dire. Dans les moments étranges et embêtants de silence. Tu souris lorsqu’il te conte qu’il n’est pas vraiment un permanant du Parking. Lorsqu’il te souffle qu’il dépend plutôt de la patience des autres. D’un autre. C’est probablement mieux que rien.

Le centre socio ? Tu as haussé un sourcil, un instant. « Je ne suis même pas sûr de voir où c’est exactement. » confesses-tu. Parce que tu n’as pas fait correctement attention, probablement. Pourtant, en cherchant dans ta mémoire, tu te souviens d’avoir vu quelques panneaux indicatifs, à quelques coins de rues. « Tu travailles là-bas ? » demandes-tu. Tu laisses parler la curiosité. Tu t’intéresses, pour peut-être combler un peu de ton ignorance, par la même occasion.

@Henry Simmons

C’était un monde de dingue dans lequel vous viviez quand même, à vous sentir gênés de refuser de la drogue lorsqu’on vous la proposait alors que finalement, il n’y avait rien de mal à ça, d’être clean. Même au fin fond du Bronx, pas vrai ? Alors oui, c’était idiot mais tu te sentais mieux de ne pas être le seul à préférer t’en tenir au coca. Finalement, peut-être que tu pourrais encore un peu rester avec Tom ? En tout cas, tu fis un effort pour relancer la discussion, parlant tout naturellement de l’association pour laquelle tu aimais œuvrer, touché par la cause LGBT chez les jeunes. Qui aurait cru qu’il y en aurait autant dans les parages ? Toi qui te pensais toujours marginal, finalement pas tant que ça quand tu voyais l’effervescence de New-York.
« C’est le bâtiment où on ne reconnait pas trop la couleur tout en bas de la rue » expliquais-tu d’une description très sommaire avant d’hocher les épaules. « Juste du bénévolat, une asso qui aide les jeunes LGBT du quartier. On fait de la prévention, on leur chope des places des trucs du genre. » annonçais-tu, loin de te sentir gêné par la cause que tu défendais. Ta propre homosexualité, tu avais appris à l’apprivoiser et l’accepter, tu en avais bavé mais pas plus que pour ta peau trop sombre pour les puritains racistes qui avaient animés ta vie d’avant. « Tu bosses dans quoi ? Je suis toujours curieux de savoir même si ça se fait pas de demander comme ça, enfin ça me regarde pas… »

Kekali marqua la surprise, quoi ?! Cette jeune femme le connaissait du Japon ? Une occidentale qui plus est ? Voilà qui le laissait coi. Et absolument ravi ! Bien sur, cette rencontre et les compliments regonflaient son ego mis à mal ces derniers temps et l'artiste se fendit d'un sourire radieux. "Oui, je faisais partie de la troupe du Rossignol Impérial de Kyoto mais nous voyagions à travers tous le pays." Un nom bien ronflant pour une toute petite troupe, très ancienne et honorable maison mais en perte de prestige depuis des décennies. "Je suis touché que vous vous souveniez du spectacle. Quelle pièce avions nous joué ? Vous habitiez où exactement ?" La jeune femme était jolie, quoiqu'un peu vulgaire mais Kekali avait revu ses critères depuis qu'il vivait en Amérique et qu'il travaillait à la Folle du Désert. Notamment fréquenter Priscilla, Sly et Nikita l'avait beaucoup aidé à se "lâcher", se décontracter. Sans parler de l’Énigme nommée Wyatt Bell ! Kekali papillonna des yeux et demanda à la jeune femme qu'il avait aussitôt adopté en tant qu'admiratrice officielle. "Vous habitez aussi dans l'immeuble ?"

@Mimi Fontaine

Le bâtiment à la couleur indéfinie. Tu hoches la tête, doucement. Ça te disait quelque chose. Peut-être que tu étais passé une fois ou deux devant, le casque sur les oreilles. Sans faire suffisamment attention. Sans faire assez attention. « Juste du bénévolat, une asso qui aide les jeunes LGBT du quartier. On fait de la prévention, on leur chope des places des trucs du genre. » Tu te dis que tu devrais peut-être un peu plus t’engager, toi aussi. Défendre des choses, défendre quelque chose. Tu te dis que c’est beau, ce qu’il fait. Tu te dis que c’est probablement plus efficace que de hurler dans un coin comme tu le fais. « Des places … Pour des logements, c’est ça ? » demandes-tu tout de même. Pour être certain de correctement comprendre. « Je t’avoue que … j’fais pas vraiment partie d’association comme ça. C’est presque un peu égoïste de ma part .. » souffles-tu, avec un léger sourire. Sincère, au fond.

Et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tes doigts sont venus agiter tes cheveux planqués sous ton bonnet. « Non, tu peux demander ! Ça ne me dérange pas. Je programme des applications pour le web et les téléphones dans une start-up. » expliques-tu. Simplement. « Peut-être que je pourrais passer à l’asso .. un de ces quatre ? S’il y a de la place pour aider. » finis-tu par proposer, dans un sourire. Peut-être que ça pourrait être un bon début, au fond. Peut-être que tu pouvais faire quelque chose. A ton échelle.

J’écoute d’une oreille Henry qui s’est sans doute délié la langue depuis que j’ai foutu le camp, ce dont j’ai malheureusement l’habitude puisque mon attitude et mon accoutrement ont tendance à gêner. Une asso, hm ? Ca pourrait m’intéresser, je collectionne les bénévolats et j’ai besoin d’un peu de nouveauté malgré le fait que le refuge me prend un temps fou. Je note dans un coin de ma tête d’aller lui parler, priant pour que Tom se souvienne d’où il habite après cette soirée, avant de m’intéresser tout particulièrement à Tanaka-sama qui lui n’a pas l’air d’en avoir quelque chose à foutre de mon accoutrement de salope.

« Je suis de Tsumago. Je l’ai quittée il y a bien longtemps malheureusement. L’amour, vous savez... » Je lève les yeux au ciel, sourire aux lèvres mais mélancolie dans la voix, qui indique comment tout ça s’est fini. « Kaguya-hime no monogatari. Je m’en souviens encore, c’était si beau, si gracieux, comme vous l’êtes encore ce soir. Vous faites toujours du théâtre ? » je demande avec curiosité.

Il est venu se perdre dans le Bronx, comme le suggère son « aussi » mais pourquoi faire ? J’acquiesce d’un signe de tête.

« Je suis du treizième, et vous-même ? »

@Kekali Tanaka
@Henry Simmons

Tes indications n’étaient pas très claires mais pour peu qu’il descende la rue, il ne louperait pas le bâtiment, déjà parce que souvent, c’est là que faisaient la file les sans-abris de la ville lorsque les assos organisaient une soupe populaire et surtout, parce qu’il y avait un panneau sur la devanture, tout bêtement. Puis toujours aussi passionné, tu lui expliquais le but de l’association. Tom ne tarda pas à poser quelques questions, peut-être par politesse mais tu souris malgré tout, ravi de voir qu’il pouvait s’y intéresser. « Ouais, souvent c’est des gosses qui ont été mis dehors par leurs parents, on ne voudrait pas qu’ils finissent mal » expliquais-tu en te disant que tu avais eu de la chance de ne pas finir aussi mal.
L’aveu de Tom ne dissipa pas ton sourire, c’était courageux d’admettre ses lacunes, ses erreurs ou ses manquements alors tu n’étais pas du genre à l’enfoncer davantage. « J’ai envie de dire, chacun fait à sa mesure, genre moi j’adore les gens et j’ai du temps à perdre donc ça me plait bien d’y aller, d’autres vont trier leurs poubelles… » fis-tu pour le rassurer avant de te rendre compte que tu commençais peut-être à le saouler.
Changeant donc de sujet, tu l’écoutais expliquer son propre domaine : l’informatique. Enfin c’est ce que tu en avais conclus et à son explication, tu hochais de la tête. « ça à l’air carrément cool, tu bosses chez toi du coup ? » questionnais-tu en resservant un peu de coca dans ton verre, lui faisant un petit signe pour voir s’il voulait quelque chose lui aussi. « Ce serait génial, je m’occupe de leur page Facebook, c’est un signe Tom. » annonçais-tu tranquillement.

« Ouais, souvent c’est des gosses qui ont été mis dehors par leurs parents, on ne voudrait pas qu’ils finissent mal » Tu as le cœur qui se serre, un peu. En entendant ses mots. En entendant ces mots. Parce qu’il y a ces gens. Ces gens qui foutent à la porte des enfants. Comme s’ils abandonnaient tout espoir. Comme s’ils cessaient de croire en leur descendance, à l’instant même où la « vérité » était révélée. C’était pire que triste. C’était pire qu’affreux. Est-ce que tu faisais partie de ces gens-là, ne serait-ce que pour avoir fui ? Est-ce que c’était une forme d’abandon, ce que tu avais fait là ?
Peut-être que tu peux corriger le tir. Peut-être que tu peux aider ceux qui ont perdu leur famille. Peut-être que tu peux simplement être là, à défaut de l’avoir été correctement pour celle qui comptait pour toi.
Et tu avoues. Tu avoues que tu as été un mauvais garçon. Que tu ne t’es pas investi comme il le fallait. Comme tu le devrais. Tu confesses. Chacun fait à sa mesure. Voilà les mots qu’il te souffle. Tu souris, doucement. « Tant qu’on tente de ne pas trop faire empirer les choses. » souffles-tu, doucement. Effets papillons. Mouvements insignifiants qui finissent par déclencher des ouragans.

Tes doigts sont venus jouer avec le pompon de ton bonnet, alors qu’il te lance que ton taf a l’air cool. Tu as ri, un instant, avant de tendre doucement ton verre, lorsqu’il propose de te resservir à boire. D’un signe de tête et d’un sourire, tu l’as remercié. « Non, non. Comme on est plusieurs, on s’est trouvé un petit local. ‘fin. C’est genre une grande pièce rénovée, dans un immeuble, avec une déco sympa et moderne, et du thé et café à volonté. On est plusieurs start-ups au même endroit alors ça bouge, les gens vont et viennent, c’est vivant. J’pourrais pas travailler tout le temps tout seul à la maison, surtout quand Iris et Mimi sont pas là. » confesses-tu. Tu avais besoin d’animation. Tu avais besoin de voir des gens, presque tout le temps.
« Ce serait génial, je m’occupe de leur page Facebook, c’est un signe Tom. » Tu as presque sautillé sur place, en entendant ça. Tu veux bien croire aux signes. Ça te fait sourire. « Ay, c’est trop cool ! Page Facebook ou com en général ? » t’exclames-tu. Peut-être que tu pourrais faire quelque chose. Proposer tes quelques compétences, à défaut d’avoir vraiment les mots et les qualités pour sortir les gens des embrouilles, correctement. « Si vous avez besoin d’un truc sur le net, j’peux peut-être être utile. » finis-tu, en souriant doucement.

@Henry Simmons

Tes yeux roulent sur la silhouette de la petite brune qui te lance une oeillade calculée et maîtrisée - toujours souligné le travail bien fait - et tu avales une nouvelle rasade de vodka, laissant les jeunes faire la conversation. Tu n’as jamais été un grand bavard, et tu n’as pas envie de te forcer à la sociabilisation.
La jeune femme vous fausse compagnie pour rejoindre une silhouette que tu reconnais, et si tu hésites quelques instants à les rejoindre, c’est en entendant les conversations futiles des deux jeunes hommes que tu te décides: tu as passé l’âge de ces discussions là, et tu t’excuses poliment - l’associatif très peu pour toi. C’est pas vraiment les créneaux de la mafia. Et puis pour un mec qui n’a jamais été fichu d’assumer sa sexualité, bosser dans le milieu LGBT de la nuit est déjà suffisamment border line.
Tu t’approches donc du nippon et de la jeune femme, ton sac de kraft contenant ta vodka à la main, et ta chienne à tes côtés. - Sovetskiy! Assise. La chienne ne bronche pas et s’installe à tes côtés, la tête droite, veillant sur toi. - Vous m’excusez, je vous entendais discuter, et je dois avouer que les discussions des deux jeunes hommes ne sont plus de mon âge. Kekali comment vas-tu? Quelque chose dans ton regard aggripe le nippon pour lui demander de ne pas en dire trop, mais après tout, il pourrait aussi, simplement, connaître l’épicier du coin. - Un peu d’alcool mesdames? Proposes-tu dans un sourire aussi animal que charmeur.
Oh aucun numéro à jouer, c’est juste toi. Pour une fois.

@Kekali Tanaka @Mimi Fontaine