Ash c’est ce type qui frappe en premier et qui s’excuse après. Ce gars qui sait où il est et pas où il  va. Il est comme ça Ash pas méchant mais pas foncièrement bon non plus. Il est quelque part entre les deux perdus dans les limbes de sa conscience défaillante. Un jour tu le trouveras p’t’être en train de lire un bouquin mais il te dira qu’il se faisait vraiment chier et de fermer ta gueule aussi en passant. Le lendemain, il sera en train de cuver utilisant le cul d’une pute en guise d’oreiller, la paie du mois illégalement obtenue transformée en tapis de poussière blanche étalée sur la table. Il te mentira aussi, te dira ce que tu veux entendre du moins le temps qu’il arrive à faire semblant. C’est pas un bon menteur, il est pas assez subtil. Il est malin mais il est con. Il est du genre à s’énerver parce qu’il trouve pas les mots qu’il voudrait dire. Il te le reprochera parce qu’il pensera que c’est ta faute, parce que tu comprends tu le perturbes. Y’a rien qu’est jamais sa faute. C’est pas sa faute après tout si son père s’est crevé tout seul à coup de seringues dans l’bras. C’est pas sa faute si sa mère a jamais été là. Il a grandi comme ça habitué aux excès. Et comme un con il reproduit. Pourtant, il s’est tapé un nombre de fois incalculable avec un père complètement déchiré pour le faire arrêter. Il l’a engueulé plus d’une fois, il s’est même tapé avec. Souvent. très souvent.

Il se battait avec son père comme certains ont un petit baiser sur le front avant d’aller se coucher : par habitude et par affection. Il aimait son vieux, ça lui a fait de la peine quand il l’a trouvé tout violet lorsqu’il avait dix-huit ans. Rien pas un mot, juste un petit détail difficile à ignorer. Juste le vide. Il n’a pas pleuré pourtant, il a jamais été très bon à exprimer ce qu’il ressentait. Il a été froid, inflexible, insensible auraient dit certains alors qu’il savait juste pas. On lui a proposé de l’héberger mais il préférait être seul qu’avec des connards qui avaient jamais rien fait du vivant de son père d’autre que de l’insulter. C’était pas un modèle, c’était pas un père émérite mais il méritait pas qu’on lui crache à la gueule comme un déchet et qu’on se permette de l’oublier. Il voulait pas de leur putain de pitié parce que c’était des mensonges. Ils peuvent bien la garder pour eux. Au moins lui, il insultait les gens en face. Il était honnête et en phase avec ses émotions. Même si ses émotions c’était un putain de cataclysme magnitude 50 qui emportait tout sur son passage. Même lui, il savait pas parfois pourquoi la colère prenait le pas. La colère c’était son ami depuis des années. Elle était toujours là pour lui tapoter dans le dos quand ça allait pas. Toujours là pour l’encourager à défoncer le nez de cet enculé qui venait de se moquer de lui. Toujours là pour lui rappeler de frapper avant de se faire frapper. Toujours là pour ne jamais laisser personne se moquer de lui impunément. Parfois il la foutait dans une boite, il essayait de se maîtriser mais à chaque fois, elle revenait plus violente et plus puissante qu’avant enflant comme un monstre.

Il avait trouvé un compromis avec le monstre, le laissant sortir lorsqu’il avait besoin de se battre. Cela arrivait souvent lorsqu’il commettait vols et infractions pour le compte des autres. Il prend n’importe quel boulot, n’importe quelle combine tant que c’est lucratif. Il sait pas s’il pourrait tuer mais il s’en pense capable. Cependant, en général, on a surtout besoin d’un gars sans futur et sans histoires pour faire les jobs de fouille-merde et pour porter le chapeau une fois que le méfait a été commis. Le blond est commis d’office à être l’agneau sacrificiel.