victim of my own good intentions; i can't say no. my hands tied, i'm trying to stay afloat. i've been feeling like i'm out on the edge again, my breathing shallow, i can't pretend. little white lies we keep to ourselves, we'll never tell, ain't hurting nobody. nobody else needs to get hurt, because they'll never know.
"Je suis de celles"
extrait d'un devoir de rédaction, rédigé entièrement en français, par Jessica C.
extrait d'un devoir de rédaction, rédigé entièrement en français, par Jessica C.
Je suis de celles qu'on oublie rapidement parce qu'elles ne savent pas se rappeler à la mémoire de ceux qu'elles aiment.
De celles qu'on ne regarde qu'un temps, car trop ennuyeuses, paraît-il.
Je suis de celles qui ne se regardent pas souvent dans le miroir, à quoi bon. Cela n'y changera rien.
Je suis de celles qui ont choisi l'amour, la sagesse. Ne pas faire de vagues. Rester dans le rang.
Je suis de celles qui sont nées dans le Bronx parce que leurs parents trouvaient intéressants de s'y installer, rapport prix à qualité.
De celles qui ont grandi dans un environnement sain. Un papa, une maman, des frères et des soeurs. Tout le monde s'aimant.
Je suis de celles que cela n'aurait pas dérangé d'évoluer dans une famille originale.
De celles qui respectent toutes les mentalités, tous les physiques, toutes les façons d'être.
Je suis de celles qu'on appelle "intello", parce qu'elles sont effrayantes, finalement. Tant d'intelligence sous ces milliards de cheveux plus ou moins bien entretenus.
Je suis de celles qui aiment irraisonnablement. Déraisonnablement. Mais qui restent raisonnables.
De celles dont on remarque à peine la beauté, si tant est qu'il y en ait une. Qui ne cherchent pas spécialement à la mettre en valeur, car elles trouvent ça secondaire. Voire tertiaire.
Je suis de celles qu'on dit "rats de bibliothèques". Qui dévorent les livres, dans toutes les langues qu'elles connaissent le mieux.
De celles qui sortent entre copines que quand il n'y a aucun devoir à rendre. Les études passent avant. C'est important.
Qui pensent que la vie est assez longue pour profiter de ses amis, de ses amours. Mais que la jeunesse est trop courte...
Je ne suis pas de celles qui enchaînent les relations sans lendemain. Je suis en revanche de celles qui préfèrent prendre leur temps.
Qui sont pressées de découvrir les plaisirs charnels que la vie a à leur offrir, mais qui ne se pressent pas de les découvrir.
Je suis de celles que la blondeur a touché. Dont le bleu des yeux peut hypnotiser, mais qui ne s'en servent pas à des fins malsaines.
Je suis de celles qui se sont liées d'amitié avec des gens totalement hors de leur cercle d'intérêt.
Qui ont tendance à beaucoup admirer, et ne jamais oser.
Je suis de celles qui n'oublient rien, mais sans ressentir l'amère rancune des gens ordinaires.
De celles qui ne se vantent pas de leurs amours passées, surtout pas lorsqu'elles ont duré. Adolescentes, inconscientes, évanescentes.
Je suis de celles qui sont loyales dans tout ce qu'elles peuvent entreprendre. Qui rêvent. Qui pensent. Sans arrêt. Souvent trop.
De celles qui sur-estiment l'être humain. Et sous-estiment leur propre existence. Je suis de celles qui oublient que le mal existe.
Dont la naïveté est adorable. Dangereuse.
Je suis de celles qui entrent dans la vie de certains, pour finir par ne plus en sortir.
De celles qui s'installent difficilement, mais qui ne décollent plus.
Je suis de celles qui savent garder un secret. Dont l'existence-même paraît secrète tant elles ne se mettent pas en avant.
Je suis de celles que le travail n'effraie pas, car il permet une vie correcte.
De celles qui rêvent d'une famille unie, ou peut-être pas, qui laissent venir, ne se plaignent jamais.
Je suis de celles dont la peau fragile n'a que trop peu été frôlée. Qui n'aiment pas la dévoiler trop rapidement.
De celles qui n'ont pas vu la mort de près. Elle existe, elle est là, quelque part. Loin de nous. Encore. Pour longtemps, on l'espère.
Je suis de celles qui n'aiment pas s'égarer. Qui veulent garder le contrôle. Autant que possible.
Je suis de celles qui sont tourmentées par les affres du malheur. Qu'elles n'ont pas connu, mais qu'elles craignent comme l'éléphant craint la souris.
De celles qui écrivent pour mettre leurs pensées en ordre. Qui se confient au papier. Qu'il reste blanc, se noircisse, s'humidifie.
Je suis de celles qui savent s'émouvoir de la beauté du monde.
Je suis de celles qui sont unes. Par milliers.
Je suis de celles.