Qui suis-je ? D’ où je viens ? Où je vais ? Je crois que ce sont trois questions auxquelles, je ne pourrais pas répondre. Je ne vais pas commencé comme tout le monde avec les phrases totalement débiles du « je suis née un beau jour de Décembre » ou encore du style « Il était une fois … » Ma vie n’a peut être rien d’un comte de fées, mais elle n’en est pas la mienne, la seule possession que je ne partage avec personne.

Mes parents sont famille d’accueil, ils voulaient, pour une poignée de dollars supplémentaires, donner un toit à tous les ados en détresse. Les voisins, le quartier et la paroisse voyaient en eux des gens bien, avec un énorme cœur et une fille à problème qui leur donnait du fil à retordre. Moi, je les voyais comme mes gardiens de prison, comme ceux pour qui je devais sourire en échange d’une heure de tranquillité au cours de musique toutes les semaines. Pourtant, je ne les hais pas, pas mon style, c’est juste une grande indifférence. Enfin grâce à leur petit marché florissant sur le dos des ados attardés et malheureux, j’ai tout de même fait de belles rencontres. Un type qui m’a fait miroiter l’amour avec un grand A, ce type qui m’a appris ce qu’était le sexe et la drogue, ce type qui m’a montré qu’on pouvait boire une bouteille complète sans vomir sur le paillasson avant d’entrer, cette femme qui m’a fait comprendre que je m’en foutais du sexe de mes partenaires de plaisir et enfin cette petite bande qui m’ont appris que chaque jour que Dieu nous donne sur cette terre pouvait être amusement, plaisir et musique.

J’ai souvent trainé les rues, j’ai chanté dans celles-ci, j’ai dansé avec des inconnus, j’ ai même baiser dans les ruelles du quartier où je vis maintenant. Je ne dis pas que je regrette quoique ce soit car ce ne serait pas vrai. C’est dans la rue que j’ai appris à chanter, à être moi-même et surtout à vivre ma vie comme je l’entendais. La musique, voilà ce qui m’a toujours mise en joie, qui m’a fait tenir debout quand j’allais pas bien et qui me faisait me calmer quand ma joie était trop grande. La musique m’a fait vivre, quelques dollars par ci par là, me suffisaient pour un repas et une bonne bouteille.  

La rue c’est aussi l’endroit où je puise toute mon inspiration, où chaque tag, chaque graffiti, chaque tache de peinture me rappelle mon premier amour. J’avais 15 ans à peine, il vivait dans ma famille et nous passions nos nuits à mettre de la couleur sur les murs, à risquer notre vie en franchissant tous les interdits, nous avons voler, jouer, déguiser la vérité, nous avons tout fait ensemble, jusqu’à ce qu’il soit envoyé, à mes larmes chaudes et salées, en maison de redressement. Mon cœur espère toujours revoir ce garçon qui m’a appris à vibrer et à voir la vie en couleur quoiqu’il m’arrivait !

Mais ma nouvelle vie a débuté réellement le jour où j’ai eu mon émancipation. Entre un père qui me faisait peur, qui gueulait plus qu’il ne le fallait et frappait sur tout ce qui lui tombait sous la main ( surtout moi, vu que  je prenais la défense de tout le monde sauf la sienne ) et une mère qui avait eu une liaison avec un jeune qui vivait sous notre toit. Enfin soit, ma vie a débuté. Fiesta, nouvel appartement, nouvelle musique et nouveau mec !

A peine j’ai rencontré le groupe dans lequel j’évolue pour le moment , que j’ai rencontré Lhaar. Qui il était pour moi ? La liberté, l’homme idéal, l’amant, l’ ami, le fêtard, celui que je détestais au point d’avoir fait un gosse dans son dos. Je ne sais pas ce qu’ il était pour moi et je crois que je ne le saurai jamais. Enfin si, aujourd’hui il est le père de mon fils. Il reste très important, au point où je l’aurais bien tué d’avoir un jour, décidé d’ avoir une emprise sur notre progéniture. Parce que peut être que je ne suis pas parfaite, mais lui, mon petit Jude, lui il est parfait, il est beau, intelligent, il sera médecin ou violoniste plus tard. En tout cas, il ne sera pas comme moi ni comme Lhaar. Il aura de l’avenir !

Vous voulez en savoir plus sur moi ? Je suis végétarienne, je me passionne pour de grandes causes, j’ai une collection immense de vinyles, je suis assez libertine, je ne suis pas de bonne humeur tant que je n’ai pas bu mon café au matin, je déteste le chocolat et je suis allergique aux fraises, je suis légèrement perfectionniste quand il s’agit de ma musique, je suis chiante, je suis têtue, je sais ce que je veux et je lâche rarement. Et pour le reste, venez me voir, vous ne serez pas déçu, je suis parfaite !